
pa(Te suffi pour les écarter; mais il y a peu
de perfonnes à qui cette odeur forte , & concentrée
pendant la nuit, ne causât des maux
de tete; je^ fuis d’ailleurs affuré, par l’expé-
nence quelle ua pas la propriété qu'on
Jui attribue ; je fais de même , pour en avoir
t a u l épreuve, que le thalfpi arvenfe mai us
quon annonçoit, il y a quelques années,
• r S, •?, paP,ers Pub,ics » £omms un moyen
infaillible de fe délivrer des Punaifes, ne
produit aucun effet fur ces infeétes. Cependant
les annonces indiquaient l’adreffe d’un
nerborifte chez qui l’on jrouyoit le thaï fai •
ce fut le leul auquel il fut utile : quelques
perfoimes tendent fur leur lit, ou y attachent
des feuilles de haricots vertes & bien
fraîches : ce moyen produit quel.m’effec :
les Punaifes qui palfenr fur les feuilles, en
venant vers celui qui repofe , ou en !e quittant,
sembarralfent à un leger duvet qui
couvre les feuilles; il l,e fi bien l’extrémité
de leurs pat.es, qu’on les trouve prifes le
matin comme à un piège; c’eft un moyen
quon peut ajouter à ceux qui confifteiit,
comme les clayes, à offrir aux Punaifes une
retra te de leur goût, d’où on les fait aifé-
ment tomber, & on lés tue, quand on le
veut. Mais toutes ces reffources ne four que
des palliatifs qui diminuent le nombre des
ennemis , & n’en délivrent pas ; il n'y a de
reflource que dans les moyens de propreté
que jai indiqués: cependant on peut encore-
exterminer les Punaifes , toutes en une fois ,
par faction de différentes vapeurs il /aut
fermer les portes, les fenêtres de la chambre
quon veut purger de ces hôtes incommodes,
renoncer à l’habiter pour quelques
jours; puis on place au milieu de la pièce,
fur un réchaud rempli d’un brafier bien allume
une capfule de fer, ou de terre ( une
orte de petite terrine ) o n y projette ou de
1 “ tl:I tle miffm, ou du tabac à fumer en
aflezgrande quantité,pour quel’une ou l’autre
d® ces matières venant à brûler, répande
allez de fumée pour en remplir toute la
piece ; on n’attend pas ce moment, mais on
le retire après la projeétiou de la marière
qu on emploie , on ferme la porte en
forrant , &c on la bouche en dehors, afin
qu il s échappé le moins de fumée qu’il eft
poffible. Au bout de cinq à fix heures, on
peut ouvrir la porte & fe reiirer auffi-rôt,
pour laiffer ifluë à la première bouffée de
vapeur qui fe répand ; une heure après on
entre fans rifque dans la pièce , on en ouvre
toutes les portes & les fenêtres, & on les
laiffe en cet état trois à quatre jours, après
lefquels on y fent plus d’odeur quand la
piece eft ouverte ; mais on en fent encore ,
quelques heures après qu’elle a été fermée ,
une foible qui ne fe diffipe qu’à la longue,
fur-tout fi on a employé le foufre. Cependant
le tabac eft préférable , parce que fou odeur
fe dillipe totalement beaucoup plutôt. L’une
ou l’autre de ces pratiques , fi la matière a
cte employée en allez grande quantité, extermine
immanquablement toutes les Punaifes ;
mais, outre que toutes deux font gênantes
par leur longueur, elles ont plufieurs autres
inconveniens;'ni 1 une, ni l’autre vapeur n’agit
fur les oeufs ; ainfi après avoir exterminé la
race vivante, avoir joui quelques lemaines
du bien être qu’on s’eft procucé, on eft
tourmenté par les jeunes qui fonent des oeufs,
& qui bientôt réparent, par leur fécondité ,
la perte que leur efpècea foufferte : de plus
la fumée du tabac ternit les meubles de
tout genre, & celle du foufre gâte toutes
les dorures.
Ces-deux moyens font donc encore d’une
'Utilité bien bornée, fi on les emploie,
ils néceflîtent, avant d'en faire ufage, à
enlever les meubles précieux , & à les purger
au dehors par les procédés de propreté.
Quelques perfonnes confeillent la vapeur du
mercure ou du cinabre, à la manière que
j’ai indiquée^ pour celle du foufre , ou du
. tabac ; mais cette vapeur peut expofer-à des
accidens .fi graves, que je n’en parle que
pour diffuader d’en faire ufage ; il en eft de
meme de l’avis qu’on donne de faire peindre
a l’huile , ou de faire vernir les bois de lit,
les murailles, tous les objets qui eh font
fufceptibles. Il en peut réfuher tant d’acci-
dens fâcheux de diverfes efpèces, qu’il eft
téméraire de s’expofer à un feul , & que
le gain qu’on cherche à faire , qu’on manque
fouvent, ne vaut pas la peine decourit le rifque.
d’ùn feul de ces accidens. J’ai cru devoir
entrer dans ces minutieux détails , pour prémunir
le public contre des pratiques vantées
fans fujet, prefque toutes inutiles & plufieurs
très dangereufes.
Les infeéfes qui font le fujet de l’article
fuivant , femblent être encore plus fpéciale-
ment deftinés que la Puce & la Ptinaife, à
être l’appanage de la malpropreté & de la
mifère, donc la fécondé eft le plus fouvent
caufe de la première. Outre le tourment
qu’ils font endurer , on attache une idée de
honte au malheur d’en être attaqué. Cette
manière de juger ne fauroit être fondée que
fur ce qu’on attribue la propagation de ces
infeétes, à la négligence & à la malpropreté
de ceux dont ils font le fupplice. On a rai-
fon au fond , mais on ne fait pas allez attention
que la malpropreté n’eft fouvent que la
fuite forcée de 1 indigence. De quoi l'infortune
, qui n’a pas de vêcemens de rechange,
fe couvrira-t-il , quand il faudroic nettoyer
Sc laver les feuls qu’il air & qui font infectés
? Comment renouvellera- t-il la paille fur
laquelle il prend un pénible repos, quand
les i ifeétes qui l’y tourmentent s’y font multipliés
, & qu’ils cherchent la nuit dans fes
Viiffeaux une partie de la fubftance du pain
qu’il a pu à peine gagner dans la journée ?
Que les figues qui peuvent être la fuite du
malheur iS. de la mifère , quoiqu’ils puiffènt
l’être suffi fie la négligence ou de quelqti’au-
tre défait , à moins qu’on en connoiffe fûre-
mem ia calife , ne fuient donc point un fujet
d uiiulte & d’oporobre pour celui en qui on
les remarque. Eh ! pourquoi, avant tout autre
fentiment , ne pas plaindre celui qui , par
quelques traits de ion extérieur , annonce
l’infortune ! Qu’on l'éloigne fi fon approche
peut faire craindre quelques înconvéniens ,
mais -qu’on le plaigne , en l’écartant , &
qu’on lui fournilfe les moyens de fe fou-
lager. On fera autorifé à le méprifer, à le
repoulïer , quand il n'en aura pas profité.
Les infeétes dont il s’agit (ont le Pou , quelques
efpèies du genre de l’Jlcarus.
Le Pou s’attache à la peau de la tête ; il
fe place auffi quelques fois fous les aiffelles
& lut le creux de la poitrine , quand ces parties
font couvertes de poils ; il dépofe fes
oeufs , auxquels on donne le nom de Lentes ,
fur les cheveux ou les poils des parties que
j’ai nommées : ils éclofenr en fort peu de
rems ; les infeétes qui en fortent changent
plufieurs fois de peau , après quoi ils font en
état, en fort peu de jours, de propager eux-
mêmes; c’eft déjà une raifon pour que cette
efpèce multiplie rapidement & en grand
nombre. En voici d’autres qui concourrenc
au même but : Swammerdam a difféqué
beaucoup de Poux, a trouvé l’ovaire dans
tous , & dans aucun de ceux qu’il a obfer-
vés , il n’a pu découvrir de partie mâle extérieure
; en forte qu’il _eft vraisemblable que
cetinfeéte eft réellement un hermaphrodite,
& qu’il fe féconde lui-même ; il dépofe une
grande quantité d’oeufs , ainfi voilà des califes
qui expliquent fa rapide,& nombreufe
multiplication , & comment un feul peut devenir
la Touche d’une légion en peu de jours ;
il eft armé d’un bac dont il fait fouir une
trompe courte , mais rrès.-aigue ; là piquure
excite une demangeaifon infuppottable qu’on
augmente en cherchant à fe Soulager ; fon
grand nombre eft caufe qu’il n’y a pas d’inf-
tans où on ne fente fa piquure fur quelques
parties , & que le tourment qu’il caufe eft
fans relâche jour & nuit.
Les gens opulens ou aifés qui ne font pas
dans le cas d’être approchés par des malheureux
, ou de fe trouver dans les lieux que
ceux-ci fréquentent, font peu expofes à la
piquure des Poux ; ils n’en peuvent fup-
porter l ’importunité, auffi-tôt qu’ils l ’éprouvent
, & ils s’en délivrent bientôt en changeant
de vêtemens , en faifant chercher lin-
feéte qui les a piqués. Mais les perfonnes que
leur état expofe à être approchées par des pauvres
, à leur donner des foins , ou à fe trouver
foie dans les lieux qu’ils habitent, pat où il