
tuyaux qui s’adaptent contre la canule , &
l’enveloppent ; lorfque le Coufin fait une pi-
quure , les demi-canaux qui font flexibles
.s’écartent, les dards pouflés hors de la canule
ouvreur les vailfeaux , fraient le paflage
a la canule qui pénètre dans l’endroit piqué;
le Coufin retire les dards à l’intérieur , & le.
fang monte dans l’intérieur de la canule. Tel
eft le précis de la defcription que Swam-
merdam fait de l’aiguillon , & fon fentiment
fur la manière dont il agit; il peu fe même
que lcrfque le Coufin n’a pasoccafion de fu-
cer- le fang des animaux , il pompe par le
même mécanifme , le fuc des fleurs qu’il pique.
Il compare . l’aiguillon à l’inftrument
employé en chirurgie pont la ponâion, qu’on
nomme ttoquart , qui confifte en un dard
contenu .dans une canule.
. Swammerdam décrit ênfûite les pattes, les
ailes., les balanciers ; il s'arrête fur-tout à la
defcription des ailes qui , vues au microf-
cope , offrent une ftruâure de la plus grande
élégance ; elles font, formées d’une double
membrane tranfparente, entre les lames de
laquelle les trachées forment des réfeaux , &
une forte d’herborifacion. Nette auteur ne
traite point des parties internés.
T r o i s i ème e x emp l e .
Hifloire de l ’ Abeille, fa naijfance ,fes chan-
gemens, fa manière de fe reproduire , fes
habitudes, fes travaux , /’utilité que nous en
retirons.
L ’hiftoire dont j’entreprends de donner un
extrait eft écrite dans le plus grand détail :
malheureufement elle n’eft point divifée par
chapitres , par ordre de matières , ce qui
prive de ces momens de repos fi néceffaires
pour foutenir l’attention & de ces diftribu-
tions méthodiques qui répandent tant de
clarté fur l’objet dont on traite. Je ferai
donc obligé de fuivre la marche de notre
auteur , & de préfenrer les faits comme il
les, a lui même obfervés & énoncés.
Tout le mon'de fait qu’une ruche contient
trois fortes d’Abeilles; que les noms vulgaires
pat lefquels on les diftingue , font
ceux de Reine, Rois, ou Bourdons 8c ouvriers
ou fimplement^/fei/Zes. Swammerdam rejette
les trois premières dénominations; il avertit
que la prétendue Reine eft l’Abeille femelle;
que les Rois ou Bourdons font les mâles ;
il conferve le nom tt ouvriers aux Abeilles
proprement dites qui n’ont point de fexe.
C ’eft fous ces noms qu’il parle des trois
fortes d’Abeilles dans toute la fuite du traité.
Une ruche eft compofée: de cellules ;
l affemblage des cellules.pofées âu - deflus
les unes des autres , forme des rayons ; il y
a des cellules de trois fortes-pour les- trois,
fortes d’Abeilles. Les oeufs font dépofés un.
a un dans chaque cellule; le Ver y.çclot ,
y devient Nymphe &. Abeille. Si onjouyre
une ruche", fi on examine, les cellules , on en;
trouve d’occupées , fait par un; oeuf, foit par
un ver, foit par une uymphq; d’autres font
remplies de miel, car les Abeilles ne -lajiffenc,
jamais les cellules vides & à mefure que
les jeunes qui y font nés & qui y ont .été
éleyésj en forcent, elles s’en fervent .à un
'nouvel ufage. Une ruche renferme donc une
famille compoféè de femelles ," de mâles,
d’ouvriers , & elle contient des cellules qui
fervent & pour élever la famille , & de
magafin pour contenir fa nourriture. Les
Abeilles confomment pendant l’hiver celle
qui a été amaffée dans la partie la plus
balle de la ruche J 8c elles dépènfenc fuc-
celfivemenc les alimens placés dans les’
alvéoles plus élevés. A mefure qu’il s’en'
trouve de vides , la femelle y dépofe des'
oeufs, un dans chaque alééole, en forte qu’au
printems , vers la fin de Mars il y a une
peuplade nouvelle prête à prendre l’effotr.
Les alvéoles font formés de cire , & ils
contiennent le miel qui y eft dépofé, tant
pour la nourriture des vers, que pour la
provifion générale. Mais dans les derniers
on trouve le miel difpofé par couche, en
le goûtant on diftingue quelque -chofe
d’étranger à fon goût ôc il forme ■ des
grumeaux fur la langue. On appelle com-
tminémençice miel pain des Abeilles. Swammerdam
n’adopte pas ce nom , il penfe que
ce pain des Abeilles eft un mélange de.miel
& de cire , qui a befoin d’être élaboré, il
croie que- les Abeilles ne pompent pas le
miel tout formé des fleurs, mais qu’il fubir
à leur intérieur une préparation ; quelles
n’emportent pas non plus la matière de la
cire tou e préparée, mats brute, & que, ce
qu’on appelle leur pain eft un amas de miel
pouf 'leur nourriture , de matière propre à
c«uvertir en cire 8c à en faire des cellules
dans les cems de difecte. On appelle aufli
le pain du .nom de propolis. Elle paffe
pour quelque chofe de différent de la cire
& elle fert à enduire les parois de la ruche,
à en boucher une partie de l’entrée, à prévenir
pat ce moyen le froid , a en garantit ;
mais ce n’eft , félon Swammerdam qu’une
cire brute , qui élaborée , eft employée aux
mêmes ufages que la cire proprement dite.
Les limites dans lefquelles je fuis force de
me renfermer ne me permettent pas de rapporter,
les raifonnemens & les expériences
fur lefquè]s. .Swammerdam établit fon fen-
timefft. A
Defcription des cellules.
vers le bas, qui approche de celle d’une
poire, leur furface extérieure eft inégale,
mais l’intérieure eft très-üffe , comme 1 eft
aUfli celle des autres cellules; elles font bien
rarement placées au centre des rayons,
mais fur les bords 8c aux angles de. tout l’oti-
vrage. On trouve quelquefois trente de ces
cellules dans une ruche, mais il n’y en a
qu’un petit nombre ordinairement d’achevées,
les aucres ne font qu ebauchees.
Vers la , fin du mois d’Août les ouvriers
tuent les mâles, qiioiq'u au printems ils prennent
. Celles qui font préptirées.pour les ouvriers .
font hexagones ; cinq de ces cellules occupent
un efpace d’ut? pouce,. 8c, cinquante-cinq
un efpace d'un pied d’Hollande..
Les cellules deftinées pour les mâles font
d’un peu plus d’un tiers plus grandes que
celles des “ouvriers & conftruices d’ailleurs
fur le même modèle : elles font communément
placées à l’extrémité" inférieure des
rayons, & elles, ne font coiiftinites qu’après
toutes les autres cellules. On trouve de
ces cellules depuis trois cens jufqu’à quatre
cens dans une ruche.
. Les cellules des femelles font beaucoup
plus, grandes.que celles [des ouvr iers 8c des
mâles; elles ont une forme alongee, renflee
les plus grands foins de ceux qui doivent
naître & remplacer ceux qui ont été détruits
l’année précédente.
Après ces faits généraux fur l’hiftoire des
Abeilles, Swammerdam décrit les trois fortes;
il examine leurs parties, tant externes qu in- ,
ternes, il traite d’abord de celles qui leur font,
communes.
On diftingue dans chaque Abeille douze
anneaux ; cinq occupent depuis la tête jufqu à
l’étranglement qui joint le.corcelep an,y entre.,
fept anneaux entrent dans la formation de
celui ci.
La femelle & les ouvriers ont la tête
oblongue , arrondie en-deffus, pointue en-
deffous, celle des mâles eft arrondie.
Les yeux ont la forme d’un croiffant, ils
font du double plus grands dans les mâles,
& feulement un peu plus grands dans les
femelles que dans les ouvriers; ils font dans
les trois fortes couverts de poils trois fois
plus longs que le diamètre des yeux. Les
ouvriers & les femelles ont en outre trois
yeux liftes placés derrière les yeux a refeau
& chargés de beaucoup de-poils; ces mêmes
yeux font fitués dans ! les mâles près des
antennes.
' Chaque forte d’Abeilîes a deux antennes;
ce’lés des ouvriers & des femelles font
compofles.de quinze articles celles des
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