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V e s c e , (Agricûlt.) le fourrage de la vtfct eft une
des bonnes nourritures qu’on puiffe donner aux chev
a u x , boe u fs , va ches 8c moutons , foit en ve rd , ou
fané 8c gardé p our l’hive r . Il les engraiffe , & p ro cure
beaucoup de lait au x v a ch e s .
La vefce vient aifément dans toutes fortes de terre
s , où l’on peut enfuite mettre de&pois Sc autres
légumes, quand la vefce eft dépouillée ; mais il ne faut
pas la femer auprès de la vigne * verger, ou plan que
l’on veuille conferver, parce que la vefce attire à foi
toute la nourriture des plantes voifines, quoiqu’elle
engraiffe plutôt un fonds que de l’ufen On en met
environ fxx boiffeaux pour ertfemencer lin arpent de
terre , 8c on doit l’avoir façonné , comme pour
l’orge.
Elle vient en grande abondance dans les terres
graffes 8c meubles ; mais on ne s’avife guere d’en
mettre dans les meilleures terres. Il faut obferver
que le froid, la rofée & l’humidité font très-contraires,
à ce grain, 8c le font pourrir bien vite ; e’eft
pourquoi on ne doit le femer que tard, par un beau
tems, & deux ou trois heures après le lever du foleil;
il n’en faut femer qu’autant qu’on en peut couvrir le
même jour avec la herfe. Quand elle eft femée dans
un fonds bien façonné, elle vient fans foins, 8c ne
veut point être fardée.
Il y a des années h feches , que quoique la vefce
foit bien le v é e , cependant elle ne pouffe plus à caufe
de la féchereffe. Pour qu’elle faffe fa production , il
lui faut de l’eau tous les dix jours , principalement
quand elle eft dans une terre fablonneufe ; 8c dans
.*es ca s, on ne recueille que le tiers ou la moitié de
la femaille. Ainfi la prudence exige qu’on en garde
pour trois ans. Elle eft aufli bonne à femer au bout
de ce terme que la première année > pourvu qu’on
ait eu foin de la remuer de tems à autre.
11 y en a qui fement de l’avoine parmi la vefce ; en
ce ca s, il faut les mettre à égale mefure, 8c les bien
mêler. La vefce en monte plus haut, 8c dès le 1 5 Mai
on fauche ce grain mélangé ; pour le donner aux chevaux
& aux beftiaux.
Dans les pays plus chauds que le nôtre , comme
en Languedoc, en Provence, en Italie, on fait par an
deux récoltes de vefce , & on la feme à deux tems dif-
férens. Le premier eft en Septembre, 8c c’eft feulement
pour avoir du fourrage ; on met fept boiffeaux
de vefce par arpent. La deuxieme femaille fe fait au
commencement de. Février ; on ne met que lix boiffeaux
par arpent, & c ’eft pour avoir de la graine.
Ces deux femailles fe font affez fouvent en terre qui
n’a point eufes labours, c’eft-à-dire , qu’on fe contente
feulement d’ouvrir la terre avec le foc , d’y jet-
îe r la femence , & de la couvrir avec la herfe ; mais
c ’ eft une mauvaife méthode , car il ne faut jamais
épargner un premier labour.
Ceux qui ne font point deux femailles de vefce par
an , l’une pour avoir du fourrage, l’autre pour en
» vo irieg ra in, recueillent en verd une partie de leur
vefce pour la nourriture de leurs beftiaux1, 8c ils laif-
fent le refte mûrir en pié fur le champ, pour fe procurer
de la graine. ( D . J . )
, VijSCE n o ir e & V e s c e b l a n c h e , ( Matière
•méd. ■ & Dieu.') la farine des femences de. ces deux
•plantes s’emploie quelquefois dans les cataplafmes
-avec les autres farines réfolutives, ou en leur place,
& principalement au-lieu de la femence d’ers. Foyè[
E r s 6* Fa r in e s r é s o l u t iv e s .
L a graine de cette -plante , qui eft légumineufe,
-n’a aucune qualitémalfaifante qui pût empêcher d’ en
■ ufer comme aliment dans les cas d ’extrême difette ;
mais il ne faudrait pas penfer à en faire du pain,
comme il eft rapporte que les payfans en firent dans
quelques provinces en 1709 : en général les-femences
legumineufes ne donnent pas une farine propre à
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être réduite fur cette forme. Foye^ P a in . Il faudrait
tâcher de ram ollir c e lle -ci par une longue cuite dans
l’eau , & la réduire enfuite en purée , ou du-moins
l’é c rafer groflierement ; on p o ur ra it encore la moudre
, 8c en faire des bouillies a v e c la farine. (’b)
V e s c e s a u v a g e , (Botan.) nom vulgaire de l’ef-
pece de geffe nommée par Tournefort, Lathyrus re-
pens , tuberofüs. Foye{ G è SSE. ( D . J . )
V e s Ce -DE-LOUP , f. f. (Mfl* nat. Bot.) lycoper-
don ; genre de plante qui approche beaucoup de celui
du champignon. Il y a des efpeces de vefee-de -loup qui
font dures 8c charnues, Sc qui étant rompues répandent
une poufliere très-fine. Tournefort, I. R . H.
V~oyt{ Pl a n t e .
C’eft une forte de champignon nommé par Tour*
nefort lycoperdon vulgare , I. R . H. £&.3 . 8c fttngus
rotundus,orbicularis, par C. B. P. 3 7 4 .
• C’eft une efpece de champignon, un peu arrondi,
environ de la groffeur d’une n o ix , membraneux, 8c
dont le pédicule n’eft prefque point apparent. Quand
il eft jaune, il eft couvert d’une peau blanchâtre 8c
cendrée, comme compofée de plufieurs grains, renfermant
d’abord une pulpe molle, blanche ou verdâtre
; moëlleufe dans la fuite , délicate, fine, fpon-
gieufe , livide, 8c comme enfumée. Cette pulpe en
fe corrompant , fe change en une, fine poufliere, fe-
che , fétide 8c aftringente : quand alors on la preffe
légèrement avec le p ié , elle pete, 8c jette en maniéré
de fumée une odeur très-puante.
II y a une autre efpece de vefce-de-loup qui dévient
groffe comme la tête, qui eft enveloppée d’une
membrane affez ferme, de couleur blanche, cendrée
d’abord, livide avec le tems, d’une fubftance flexible
& délicate. Quand cette vefce-de-loup eft feche,
elle eft fi légère qu’elle ne pefe pas plus d’une once.
Elle s’appelle lycoperdum alpinum, maximum, cortice
lacer'o , L. R . H. 36 3 ; fungus maximus, rotundus,
pulverulentus, I. B. B. 848. Cette derniere efpece
croît dans les Alpes * en Allemagne 8c en d’autres
lieux. (Z). J . )
V e s c e -d e LOUP, (Scienc. microfc.) la poufliere ou
femence de vefce-de-loup étant écrafée, paroît à la
vûe fimple comme une fumée ou vapeur; mais lorsqu'on
l’examine avec une des plus fortes lentilles
( car autrement on ne peut pas la diftinguer), elle
femble être un nombre infini de petites globules d’une
couleur orangée, un peu tranfparens, 8c dont le
diamètre n’eft pas au-deffus de la cinquantième partie
dii diamètre d’un cheveu ; en forte que le cube de la
largeur d’un cheveu ferait égal à cent vingt-cinq mille
de ces globules. Dans d’autres efpeces de vefees-
de-loup les globules de poufliere font d’une couleur
plus obfcure, & ont chacun une petite tige ou queue
pour pénétrer aifément dans la terre. Foye^ les Tran-
Jiact. philofoph. n°. 28 4 .
Il eft encore probable que le mal qu’elles font aux
y e u x , vient de ces tiges pointues, qui piquent 8c
bleffent la cornée.
Muys rapporte qu’un enfant malicieux ayant fait
crever une vefce-de-loup auprès des ye iix de fon camarade
, là poufliere qui en fortit lui occafionna une
fi grande enflûre 8c inflammation, avec des douleurs
très-vives & une grande, décharge de larmes, qu’il
né put pas les ouvrir dé plufieurs jours, quoiqu’on
liii eût appliqué tous les remedes convenables.
(» .-ƒ .> ■ ’ . , . ; I
V é s c e -d e -l o u p , (Médecine.) efpece de champignon
généralement reconnue p ô ü f malfaifante , 8£
dont o n ne fa it pa r Copféquent aucun fifagè‘à l’intér
ieu r , ni à’titre d’ a lim en t, ni à titre de remede.
Là vefce-fe-loup .eft dangereuse àufli à l ’e x térieur;
Car f i o n la manié .imprudehatiènt, en forte qtfe_fa
poufliere , ou fa fubftance lé ché e 8c réduite éh pou-
V E $
j re, puiffe atteindre les yeux., elle produit dès oph-
thalmies très-graves.
La vefce-de-loup eft comptée parmi les remedes
fliptiques les plus puiffans. En Allemagne tous les
chirurgiens en gardent après en avoir ôté la poufliere
• ils des font deffécher, 8c ils les réditifent en poudre
qu’ils emploient pour arrêter le fang, 8c pour
deffécher les ulcérés. Ce remede n’eft point ufité
chez nous; (A ) .
V E S C IA , (Géog. ànc.) ville d’Italie dans l’Aufo-
nie. Cluvier, Ital. ant. L I I I . c. ïc. place cette ville
& le territoire Vefcinus, entre le mont Maflicus 8c le
fleuve Liris; Tite-Live fait mention de cette ville &
de fon territoire en plufieurs endroits, par exemple*
l, V1I Ï. c .x j. & l. X . c. x x j. (JD. J .)
y E S CI T A N IA R E G IO , (Géog. anc.) contrée
de l’Efpagne tarragonoife, & qui faifoit partie du
pays des Ilergetes, félon Pline * /. I I I . c. iij. Les Of-
cenfes babitoient une partie de cette contrée,
VÉSELIZE, (Géog. mod.) en latin moderne IFefe-
lium ; petite ville de France dans la Lorraine, chef-
lieu du comté de Vaud mont, fur.la riviere de Bre-
non, à 7 lieues au fud-oueft de Nanci; Long. 2 .3 .44.
laùt.48.0.$. (D . J . )
F E S E N T IN I , (Géog. anc.) peuples d’Italie dans
la Tofcane, félon Pline* /. I I I . c. v. Ils habitoient
fur le bord du lac Volfinien * appellé prélentement
Lago di Bolfeha. Il n’y a pas de doute que leur ville
ou leur bourgade, fe nommoit autrefois Fêfentiùm
ou Fifénùum, & que ce nom fe conferve encore aujourd’hui
dans celui de Bifentio , où l’on a trouvé
une ancienne infeription avec ces mots : Firtuti F i-
fent.facr-.-
V E S E R 1S , (Géog. anc.) les anciens nomment
ainfi le lieu où fut donnée la fameufe bataille des
Romains contre les Latins, où P-. Decius Mus fe dévoua
aux Mânes, pour le falut de l’armée romaine.
Ce lieu étoit dans la Campanie * dans les plaines
qui font au pié du mont Véfuve. Aurelius V iâ o r , in
P . Decio pâtre, & in T. Manlio Torquato, dit que Fefe-
ris étoit un fleuve ; mais comme les autres hiftoriens
fe contentent de dire ad Feferim où apud Veferim,
cela n’a pas empêché Cluvier, & quelques moder-1
nés, de foutenirque Fcferis étoit une bourgade, outre
qu’on ne trouve dans ce quartier aucun fleuve
çonfidérable que le Stbethum, le Sarnum & le Fefti-
l'mm. (D . J . )
V É S IC A IR E , f.f. (Hifî . nat. Bot.) vefcariaj genre
de plante dont la fleur eft en forme de croix, & compofée
de quatre pétales ; le piftii fort du calice, &
i -devient dans là fuite un fruit, ou une efpece de veflîe
qui contient des femences le plus fouvent arrondies.
Tournefort, I . R . H . coroll. Foyeç P l a n t e .
VESICATOIRES ou V ES S ICA TOIR ES , ( Med.
thérapeutique & Matière médicale. ) en latin veficatoria*
vejîcantia, remedes topiques ainfi appellés de leur
effet le plus connu qui cohfifte à exciter des veflïes
fur la peau. Ce terme qui ne paroît pas bien ancien
dans l’art, défigne non-feulement les véjîcatoires proprement
dits , qu’on emploie, fous forme d’emplâtre
, dans la pratique journalière ; mais il s’étend encore
à tous les acres, irritons, fiimulans, excitons >
caufliques, & c . qui appliqués à la furface du corps *
ou meme dans quelque cavité cenfée continue à
cette furface, y excitent plus ou lïioins vîte des rou-
* ^es tumeurs, de légères inflammations', des
■ vefües, des démangeaifons, des efeharres, &c. C’eft
par allufion à ces effets qu’on a cru pouvoir déduire
_ une vertu brûlante ou ignée , que les véjîcatoires
ont defignes chez quelques auteurs fous le titre
generique de pyratica. urentia. & c . Foyer
Sennert, Balliou, & autres.- ....ƒ_ •
es premières vues médicinales qui fe font pré-
lentees dans 1 ufage dç§ véjîcatoires; 8c la çirçonftance
v è s m
dè leur application aü-dehôrs, leur ont fait clonhet
plus anciennement le nom de ïV/firaç-w"*, èXin/nà
epifpaftica, en latiti àttrahentiâ, iraâoriâ o ïl refollen-
tia, & c . qui fignifient remedes àtttirahs dit dedans
au dehors, pu du centre à la circonféfencé, remedes
révulfifs, &c. 8c qui dans lé langage 'particuhe'r des
méthodiques ; eft converti eh celui dé ^(l4(oyy.pni»J
metafyticritica, evocantià ex àlto y c’eft-à-dirë, fiiivànt
l’interprétation même de Theffaliis, Ÿefnedts qui procurent
un changement dans tout le corps,. ou dans uriè
partie feulement ; remedes rétabliffaht Pu èharigeant
l’état des pores * fuivarit d’autres méthodiqùës de là
doûrine d’Afclepiades; quee meatuurn nïifcïloe t'orpôris
fatum pràttr naturarh habenttm tranfrhutàt, dit encore
Galien en parlant de la mètafyncrife\ 8C qù’ënfirt
Caèlius Aurelianus traduit par recorpora'tlvà, rémedes
recorporatifs, &c. C’eft dans cette derniere accep-,
tion très-générale, que nous prenons le mot dé véjî-
catoires dans cet article.
Les fiib.ftances reconiîues de fout terris pour véjî*
catoirès font* du régné végétal, la graine de moutarde
lé gingeïnbre, lé poivre, V a i l l’oignotï, le tàpfia , la
pyretre, le laferpitiian, le fepidiurh, le creffôn, là re-
noncule, le flammula jovis, le clematitis u reü s je bilrft '
pafioris-, Yortie, la racine d'arum, les figuts, Yeuphàrbe '
le tabac, le fagapenùm, ÔCc. diVers fücS èômme ceux
de thitimale, de concombre fauvage, & c . plufieurs hiii^ ‘
les odorantes , &c. le régne annimal fourhit lés cantharides*
les fourmis, quelques fîerités , comme celle
de pigeon ramiei4, lé crôtin de Chevre , la fiéntè dé
boeuf 8c fon fiel. Suivant Hippocrate, ( de làcisin ho- '
mine, pag. 42.4. Foëf.) les chairs dû limaçOri,.Ies
corps entiers de jeunes animaux fécèriimènt égpr~:
gés, &c. tk l’on tire du régné minéral les fels acides 8c
alkalis, l’alun en plume, le nitrë, Yadarcé, la Chaux-
vive , les cendres dè la lie du vin 8c dit virtàigre, lp
fàvon, le inèrcurefublime corrofif* 8c quelques au*
très préparations métalliques.
Conformément aux idées des Galeniftes fîir leà
dègrés de la vertu échauffante de Cés remedes * ori’
a fait plufieurs claffes de compofitions phàmàceuti-
ques v'eficatoires, qu’on a fpécifiées par leis titres dé
rdbefiahs * de drop ans, definapifmes ÔC de càûfiqües. -
Ces compofitions font ainfi rangéès dans les livres.:
anciens de matière médicale, fuivant l’ordre d’activité
qui les diftingue entre elles ; quoique néanmoins
* pour la plupart, elles piiiffent êtfe fuccéda-;
nées les unes dès autres, piiifqu’elles rie different
que par des degrés d’énergie ; différence qui , à l’égard
des plus foibles, fe peut compenfer jiifaifà uri
certain point, ou par la plus grande durée de leur
application, ou par une augmentation dans les dofes.
On divife ordinairement l’effet-des véfcatoires en
effet général, 8c en effet particulier ; lé premier c’eft-
à-dire, le plus étendu, celui dont le médecin doit
principalement s’occuper , eft en opérant fur toute
la machine d’y occafionner Un changement falutaire,
tel qu’on peut l’obtenir des toniques 8c des altérons l
cet effet fe préfente encore ici fous deux faces; i° .
les véjîcatoires agiffent ainfi que les toniques 8c les al-
térans d’une maniéré occulte, ce qui achevé de rendre
les caraéteres de ces trois fortes de remedes parfaitement
identiques ; mais leur a&ion étant fouvent
manifeftée par des évacuations , des métaftafës , 8C
autres phénomènes à là portée des fens, ils cefferit
pour lors de fe tant reffembler avec les àltérans Sc
les toniques, pour fe confondre avec lés évacuans
qu’ils fuppléent même utilement quelquefois fuivant
l’opinion de beaucoup d’auteurs. Dans Fun 8c l’autre
ca s, l’aftion des véfcatoires eft toujours en raifon du
degré de leur aétivité, laquelle eft néanmoins fub-
ordonnée au genre de la maladie, 8c à plufieurs autres
cireonftances dépendantes du fujet fur' lequel
ces remedes agiffent, 8c quinefauroientfe rapporter