dations égyptiennes, & le fait eft affez vifible par
lui-même. Pour ce qui regarde plus particulièrement
les lignes du zodiaque, nous ne voyons dans les noms
que nous leur donnons d’après les Grecs, aucun rapport
avec les noms que leur ont donné les Arabes
<kles autres orientaux qui font cenfés avoir le mieux
confervé les veftiges de l’ancienne fphere égyptienne.
Enfin la diverfitéde l’un & de l’autre zodiaque
fe découvre encore par le tems de leur inilitu-
tion qui paroît tomber pour les Egyptiens au quinzième
, & pour les Grecs au je. fiecle avant Jefus-
Çhrift ; c’ eft ce qui me refte à faire voir.
Les Egyptiens avoient une forte d’année lunaire
quandle peuple hébreu fortit de l’Egypte; ce fut l’an
149,1 avant L C. fuivant la chronologie d’Ufferius ,
& enfuite ils employèrent une forme d’année de
360 jours , jufqua ce qu’ils priffent l’année vague
de 365 jours en l’an 1 3 1 2 . L’année mitoyenne entre
2491 & 13 22 fut l’année 1407 ; ainfi l’ulage de l’année
de 360 jours , autrement de 12 mois de chacun
trente jours , peut avoir commencé en Egypte vers
l’an 1400 ; or c’ eft environ le même tems que doit
être fixé l’établiffement du zodiaque égyptien, avec
fa divifion en douze lignes : divifion dont les premiers
auteurs ont été les peuples d’E g yp te , fuivant l’ancienne
tradition atteftée par Macrobe.
Le rapport d’un tel z°di&que de douze lignes chacun
de trente degrés, eft vilible avec une forme d’année
de douze mois chacun de trente jo u r s, & il fait
affez fentir que l’établiffement de l’un & celui de l’autre
regardent ou précifément le même tems, ou des
intervalles peu éloignés. L’antiquité du zpdioque
égyptien ne peut donc fe rapporter, ainfi que l’antiquité
de l’année de .360 jou rs, à l’an environ 1400 de
l ’ere chrétienne. Quant au tems de l’inftitution du
Zodiaque g rec, nous pouvons en parler avec plus de
certitude. On voit qu’aulfitôt les inftituteurs du zodiaque
ont néceffairement cherché à mettre le plus
grand rapport poflible entre les conftellations & les
dodécatemories. Les douze dodécatemories s'étendent
chacune à un efpace égal de trente degrés jufte,
pendant que les douze conftellations occupent inégalement,
l’une plus , l’autre moins de trente degrés.
En inftituant le z°diaquef on ne pouvoit donc point
éviter tout-à-fait rirrégularité , mais par la nature
meme de l’établiffement qu’on faifoit, on prit garde
que la petite conftellation fût renfermée au milieu de
fa dodécatemorie, & que la grande conftellation entamât
le moins qu’il fe pouvoit les deux dodécatemories
voifines de la fienne.
• On eut de plus une autre obfervation à faire dans
ce zodiaque primitif, c’eft’ que les quatre points des
équinoxeS 6c de.s folftices y occupaient d’abord le
milieu de leurs quatre conftellations. La preuve du
■ concours de ce milieu avec les points cardinaux lors
-de l’inftitution du zodiaque, fe tire des divers témoignages
de l’antiquité qui attellent comment on
a trouve de fiecle en fiecle les quatre points concou-
rans tantôt avec le commencement des conftellations,
plus anciennement avec le quatrième degré, plus
anciennement encore avec le huitième, avec le douzième
, & enfin avec le milieu même des conftellations.
y '
Il n’y a-pas la moindre trace qu’on les ait trouvés
plus loin ; preuve affez forte qu’ils n’y furent effectivement
jamais, &c que par conféquentils occupèrent
ce milieu dès l’inftitution du zpdiaque. Or ces deux
caraûeres, le plus grand rapport poflible des conftellations
avec leurs lignes ou dodécatemories , & la
rencontre des points cardinaux avec le milieu des
conftellations , ne peuvent convenir qu’au dixième
fiecle avant J. C. le calcul aftronomique le démontre.
C’eft donc à ce fiecle là qu’il faut fixer le premier
établiffement du zpdiaque des grecs. Chiron en
fut l’ inftitueur ; car un écrivain de l’antiquité la plus
reculée, cité par Clément d’Alexandrie ,affuroit que
Chiron avoit appris aux hommes les figures du ciel ;
& puifqu’en cet endroit Clément d’Alexandrie traite
des différentes découvertes 6c de leurs auteurs, nous
devons entendre par ces figures du ciel qlie les conftellations
telles que la Grece les connut depuis ,
avoient été primitivement tracées & arrangées par
Chiron, qu’il a été conféquemment auteur du zpdiaque
dont les Grecs 6c les Latins fe font fe rv is, 6c que
l’antiquité de ce z°diaque remonte au dixième fiecle
avant l’ere chrétienne, c ’eft-à-dire , à l’an 939 , félon
le calcul de Newton. Mém. des infcript. tont. X IV .
(Le chevalier D E J a ü COURT.)
ZCEBLITZ, f. m. Ma r b r e de , (Hiß.atat.Lithol.)
nom donné par plufieurs.naturaliftes à làferpentine
qui fe trouve très-abondamment à zablit\. C ’eft improprement
qu’on lui donne le nom de marbre, puif-
que c’eft une vraie pierre argilleufe. Voyez Ser pen t
in e .
ZCEEST , ( Géog. mod. ) ville d’Allemagne en
"Weftphalie , au comté de la Marck. Voyez Soest.
m m W K Ê ; , ,
ZCELÆ, ÇGeog. anc.) peuples de l’Efpagne tarra-
gonoile. P line , /. I I I . c. iij. les comprend fous les
Aßuri, 6c d it , l. X IX . c .j. que leur cité étoit voifine
de la Gallecia, & près de l’Océan. Le lin de ce pays
étoit anciennement en réputation ; c’eft ce qu’on ap-
pelloit linum zoelicum. On en tranfportoit en Italie,
ofi on s’en fervoit pour faire les re ts, filets ou toiles
à prendre les bêtes fauvages. ( D . J . )
ZO É T E , (Géog. anc. ) Z oit um , Zohiov O U Zo'itbl ,
comme écrit Paufanias , l. V II. c. x x x v , ville du
Péloponnèfe dans l’Arcadie ; en fortant de Tricolons
pour aller à Methydrium , 6c en prenant fur la gauche
, dit cet hiftorien, on arrivoità Zoètée , qui avoit
e u , difoit-on , pour fondateur Zoeteus , fils de Tri-
colonus ; mais du tems de Paufanias, ces deux ville s,
Tricolons Zoètée étoient défertes , il n’étoit refté
que deux temples à Zoètée, l’un de Cé re s, 6c l’autre
de Diane. ( D . J . )
ZOFFA ou ALFAQUES , baie de , (Géog. mod.)
baie de là mer Méditerranée fur la côte d’Efpagne,
dans la Catalogne. Cette baie peut avoir 10 ou 12
milles de longueur, 6c 4 à .5 de largeur ; elle eft formée
par plufieurs îles baffes & marécageufes , qui
font bordées de grandes plages de fable. On recon-
noît l’entrée de cette baie par la montagne de la
Ravitta , qui s’apperçoit de fort loin. La latitude de
cette baie eft à-peu-près de 40. 22. 6c la variation
de 5 à 6 degrés vers le nord-oueft. (D . J . )
ZOFFINGEN ou ZOFFINGUEN , ( Géog. mod
en latin du moyen âge Tobinium , ville.de Suiffe au
canton de Berne dans l’Argow , à une lieue au midi
d’Arbourg ; elle devint après la ruine de "Windish ,
la principale ville de l’Argow, 6c elle avoit droit de
battre monnoie ; elle eft encore bien bâtie , & fes
habitans font à leur aife. Il y a près de cette ville la
forêt de Bowald, qui produit les plus beaux fapins
ui foient en Suiffe. Longitude z â . zG. latit. 4 p . 3 y.
D . J , | f
ZOGANE , f. m. (Antîq. babyl.) nom que l’on
donnoit à l’efclave qui faifoit le perfonnage de roi
dans les Saturnales célébrées à Babylone le 16 du
mois L o u e , mois q u i, dit-on, répondoit au commencement
de Juillet. (D . J .)
ZOGO CARA, (Géog. anc.) ville de la grande Ar«
ménie, félon Ptolomée, l. V. c. x iij. II la diftin|ue
de Sögocara qu’il place à-peu-près dans le memç
pays.
ZOGONOI, f. m. pl. (Mythol.) Soyovoî, mot tiré
de Çoa , je vis, je fais vivre; les dieux Zogonoi chez les
Grecs étoient les dieux qui préfidoient à la vie des
hommes, que l’on inyoquoit pour obtenir une Ion-,
gne vie. Les fleuves & les eaux courantes étoient
fpécialement confacrées à ces dieux , parce qu’on
regardoit les bonnes eaux comme une des chofes des
plus falutaires 6c des plus effentielles à la conferva-
tion de là vie. (Z>. 7.) N
ZOH A R , f. nrf. (Hifl. anc.) qui fignifie en hébreu
fplendeur,eû le nom d’un livre qui eft en très-grande vénération
chez les Juifs, 6c qu’ils eftiment très-ancien.
Cet ouvrage contient des explications cabaliftiques
fur les livres de Moïfe:c’eft un commentaire prefqu’-
entierement ridicule 6c puérile,qui ne confifte qu’en
jeux de lettres & de nombres , & en rêveries familie^
res aux rabbins. On y trouve aufli quelque chofe qui
approche des vieilles idées des Platoniciens & des
Pythagoriciens. Guillaume Poftel a puifé dans cette
fource une partie des Angularités qu’il a débitées, &
il eft étonnant que les chrétiens fe foient donné la
peine de traduire Cet ouvrage en latin : on en a deux
éditions d’Italie , l’une de Cremone & l’autre ’de
Mantoue, outre celle d’Allemagne de l ’an 1680. Il
fe trouve de faux T^ohars manufcrits, car les Juifs ont
donné quelques ouvrages fous ce nom fameux pour
impofer à leurs leûeurs. On a encôre imprimé iin
petit zpbar qui fert comme de fupplément au grand ,
&C qui eft traité dans le même goût. Buxtorf a cru
que les points voyelles étoient fort anciens chez les
Juifs , parce qu’il en étoit fait mention dans ce liv re ,
auquel ils donnent une grande antiquité , mais c’eft
une erreur, comme l’a remarqué M. Simon.
Z O L C A , ( Géog. anc. ) ville de l’Afie mineure dans
la Galatie. Ptolomée r l. V. c. iv. la donne aux Paphla-
goniens , & la place fur la côte du Pont-Euxin, entre
Felca & Dacajla. (D . J . )
ZOLEDENIC , f. m. (Com.) c’eft la quatre-vingt-
feizieme partie de la livre mofcovite. Voyez L iv r e ,
P o i d s .
Cette fubdivifion n’a lieu que dans le détail, & n’a
été inventée que pour la commodité de ceux qui
s’appliquent à cette partie du négoce. Diclionn. de
commerc. & de Trev.
Z O L K IE V , (Géog. mod.) petite ville dans le pa-
latinat de Ruflîe , à trois lieues de Léopol. Le châ- ,
teau de cette place' a paffé pour Un chef- d’oeuvre '
d’architeétiire dans un pays oh elle eft encore dans
l’enfance, & oü elle reliera vraifemblablement toujours
faute de carrières. (D . J . )
Z O L L , (Géog. mod.) comté de la haute Hongrie
au midi de ceux de Liptow & de Turocz ; il a environ
20 lieues tieTông du midi au nord , & 1 2 de
large du levant aû couchant. La riviere de Gran le
traverfe du nord-eft au fud-oueft. (D . J .)
ZO L L E R N , (Géog. mod.) château d’Allemagne
dans là Suabe , & qui donne fon nom à là principauté
de Hohen Zollern. L ’empereur Henri V . le fit
bâtir à fon retour d’Italie. La principauté eft bornée v
par le duché de Wirtemberg, la principauté de Furf-
temberg, la feigneurie d’Ehingen & la baronnie de
"Waldhourg ; elle a environ 15 lieues de long & 7 de
de large ; le voifinage du Danube en fertilité le terroir.
Les princes de Hohen-Zollern font catholiques
& chambellâns'héréditaires de l’empire. (D . J . )
ZOLNOCK , le comté de, (Géog. mod.) comté de
la haute Hongrie ; il eft borne au nord par ceux de
Hevecz & Zabolcz , au midi par; ceux de Bath & de
Czongrad, au levant par celui de Tarentale , & au
couchant par celui dePeft. L aTeiffe le partage en
partie orientale & occidentale : Zolnock eft la capitale.
( D . J . )
Zolnock , (Géog. mo/l.) y ille de la haute Hongrie
, capitale dû comté de même nom, fur la droite
de la T e iffe , à fon confluent avec la Zagiwa, à 20
lieues au levant de Bude , & ’à 24 au nord- eft de Co-
locza ; les Turcs s’en faifirent en 1 5 5 4 , mais les Impériaux
la leur reprirent en 16 8 5 . Long. 3 7 . 4 2 .
latit. 4 7 . 1 z . (D .J . )
ZOAOI , (Géog. anc.) il y avoit deux villes de ce
nom, l’une en Cilicie fur les bords du C ydnus, l’autre
dans l’île de Chypre. Ces deux v illes, fuivant un
grand nombre d’auteurs , avoient été fondées par
Solon, qui étoit né dans la Cilicie. La ville qu’il avoit
bâtie dans cette province, quitta dans la fuite le nom
de fon fondateur pour prendre celui de Pompée qui
l’avoit rétablie. A l’égard de celle de l’île de C h y pre
, Plutarque nous a confervé l’hiftoire de fa fondation.
Solon étant paffé auprès d’un roi de Chypre ,
acquit bientôt tant d’autorité fur fon efprit, qu’il lui
perfuada d’abandonner la ville oîi il faifoit fon fé~
jour : l’affiete en étoit à la vérité fort avantagéufe ,
mais le terrein qui l’environnoit étoit ingrat & difficile.
Le roi fuivit les avis de Solon, & bâtit dans une
belle plaine une nouvelle ville aufli forte que la première
, dont elle n’étoit pas éloignée, mais beaur
coup plus grande & plus commode pour lafubfiftan-
ce des habitans. On accourut en foule de toutes parts
pour la peupler ; & il y vint fur-tout un grand nombre
d’Athéniens, qui s’étant mêlés avec les anciens ,
perdirent dans leur commerce lapoliteffe de leur langage
, & parlèrent bientôt comme des barbares : de
là , le mot '(oXc'mot, qui eft leur nom , fut fubftitué
au mot fia!pfia.pb>i & ÇoXoïxiÇiiv à qu’on employoit
auparavant pour défigner ceux qui parloient
un mauvais langage ; de là viennent les mots folécif-
me, barbarifme. (D . J .)
ZO N A , (Géog. anc.) ville de la Thrace chez les
Ciconiens, félon Etienne le Géographe , qui cite
Hécatée. Pomponius Mêla , /. I I. c. ij. femble faire
de Zone un promontoire voifin de celui de Serrium.
Circà hebrum Cicohes : trans eundem dorifcos, ubi Xer-
xen copias fuasf quia numéro non poterat }fpatio meni-
fumferunt. Deinde promontoriumJèrrium, & quo canen-
tern orpheafequuta narratur etiamnemora, Zone. Pline,
l. IV. c. x j. fait de Zone une montagne , ce qui revient
au même , mons Serrium & Zona
Hérodote , l. V II . c. Ijx . place la ville AeZona{\xc
le rivage , auquel l’ancien mur Dorifcus avoit donne
le nom, & à quelque diftance de l’embouchure de
l’Hebfe. Tout cela veut dire que le nom dé Zona ou
Zone étoit commun à la ville & au promontoire fur
lequel elle eft bâtie.
Je né fai même, dit la Martiniere , fi quelqu’un
n’a point fait de Zona une î le , parce que le promontoire
où elle fe trouvoit étoit une efpece de pénin-
fule, & qu’affez fouvent les anciens ont confondu
les îles avec les péninfules.
La ville de Zona eft célébré dans l^S poètes : ils
difent qu’il y avoit dans le voifinage dès hêtres
qu’Orphée avoit forcés, parla douceur de fon chant,
de le fuivre depuis la Pierie jufques-là. (D . J . )
ZONCHIO , cap de. , (Géog. mod.) cap de la Mo-
ré e , près du golfe de même nom ; quelques favans
penfent que c’eft le Coryphajium de Ptolomée, /. I I I .
c. x xv j. promontoire du Péloponnèfe dans la Meffé-
nie ; mais d’autres prétendent que le Coryphajium eft
le cap Jardan des modernes.
ZO N E , f. f. en terme de Géographie, eft une divifion
du globe terreftre , relative à la chaleur du climat.
Voyez T e r r e & C h a l eu r , voyeza ^ Cl i m
a t . Zone vient de £aV», bande.
La terre eft partagée,en cinq{<vz« par .des cerclés
appelles parallèles. Cés ^0/2,<îj font appellées torride ,
glacées & tempérées. Virgile a décrit ces premier
livre de fes Géorgiques en cette maniéré.
Quinque tenent ccelum zonas quarurn ung çp.rufço,
Sernper foie rubens, & torrida femperabjgne
Quam circurn extrema dextrâ lavâque feruntur ,
Coeruleâ glacie concreta atque imbribus atris ,
Has inter mediamque dua mortalibus agns
Munere conceffa divûm.
Virg. I . Georg. v. 2 3 3 ,
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