„teur eût confulté quelques exemplaires manufcrits,
Jk. qu’il eût donné le texte conforme à celui de l’édi-
iion.faite à Rome, fur l’ exemplaire du Vatican. C’eft
en ces deux points, que l’ édition des feptante mife
au jour par M. Breiténger, en 17 30 j 17 3 1 & 173i >
en IV.tom. in-4°. eft préférable à celle de Bos , car
elle lui eft bien inférieure en beauté d’impreflion.
L & - / • )
WÖR LITZ , ( Géogi mod. ) petite ville d’Allemagn
e , dans la haute-Saxe, dans la principauté d’An-
fia lt, fur la gauche de l’Elbe , au-deffus de Deffau.
Long. 3 0 .1 8 . lut. i /. 5 4. ,.
Wo r l it z , la , (Géog. rpod.) riviere d’Allemagne,
en Bohème. Elle prend ;fa;f'ource dans le comte de
GLatz, 6c finit par tomber dans l’Elbe , au-deffous
■ de Trebochoff.
WORMS, ( Géog..mod. ) c’eft l’ancien Borbetoma-
gttm ou. Borbttomagus Vangionum ; ville libre 6c impériale
d’Allemagne , dans le palatioat du Rhein, à
7 milles de Mayence, à 6 de Spire , à 4 d’Oppen-
heim', à 3 de Manheim, & à 2 de Franckendal, avec
un évêché fuffragantde Mayence.
Attila ayant ruiné-.cette v ille , Clovis la fit rebâtir
., 6c lasréine Brunehaud prit foin de l’embellir.
Eile eft dans un excellent pays, & dans unefituation
agréable, mais fans fortifications, 6c fans garnifon ;
eÜe eil pauvre, tr ille , 6c dépeuplée, les François
Rayant ruinée prefque entièrement en 1689.
Les luthériens y,font en grand nombre, proportionnellement
aux Catholiques. Enfin;, tout ce que
Worms a de remarquable , confifte dans les diettes
qui s’y font tenues autrefois , 6c dans la quantité de
vin qu’on recueille aujourd’hui dans fon voifinage.
On prétend que les.yignes y produilent tous les ans
environ mille foudres de v in ; le foudre e£t un tonneau
qui tient 250 gallons d’Angleterre. Long. 2.6.
4 . Lu, 40. 3 1.
C ’ eft dans une affemblée tenue à Worms, par l’ empereur
Henri I I I , que Brunon fon coufin, ancien
évêque de T o u l, fut élû pape en 1048 fous le nom
de Léon IX. En 1053 , il ex communia, les trois fils
de Tancréde de Hauteville , nouveaux conquérans
de la Pouille, du comté d’Averfa , & d’une partie
du Beneventin ; ce pape fe mit en tète de les aller
combattre avec des troupes italiennes 6c allemandes
que Henri III. lui fournit ; mais les Tancredes taillèrent
en pièces l’armée allemande , & firent difparoî-
tre l’italienne. Le pape s’enfuit dans la Capitanate ;
les princes Normands le fuivirent, le prirent, 6c
l ’emmenerent prifonnier dans la ville de Bénévent.
Léon IX . mourut à Rome l’année fuivante ; on a ca-
nonifé ce pape. « Apparemment qu’il fit pénitence
» d’avoir fait inutilement répandre bien du fang, 6c
>> d’avoir mené tant d’eccléfiaftiques à là guerre. Il
» eft sûr qu’il s’en repentit, fur-tout quand il vit
h avec quelrefpeâ: le traitèrent fes vainqueurs , 6c
» avec quelle inflexibilité ils le gardèrent.prifonnier
>> une année entière. Ils rendirent Bénévent aux prin-
» ces Lombards , & ce ne fut qu’après l’extinàion
» de cette maifon, que les papes1 eurent enfin.la capitale.
>
. Schmidt ( Jean-André ) profeffeur en théologie, à
Helmftadt,, naquit à Worms en 16 5 2 , & mourut en
1726; dans fa foixante-quatorzieme année. Le pere
Niceron L’a mis dans fes Mémoires, tom. IX . au rang
des hommes illuftres, & a donné le catalogue de fes
ouvrages,,, qui confiftent pour la plupart en thèfes
ou en differtations fort médiocres. ( Le chevalier D E
J A V C O U R T .
WoRMS , évêché de, ( Géog. mod.) évêché d’Allemagne;,
enclavé dans le Palaîinat, entre les bailliages
d’Oppenheim 6c de Neuftat. L ’églife de Worms
eft une des plus anciennes d’Allemagne ; elle jouif-
foit de la dignité de métropole, avant que le pape
Zacharie eut conféré l’an 745 la dignité archiépifco-
pale de Worms à l’églife de Mayence. Warnen tut le
premier qui prit Amplement le titre d’évêque de
Worms. Cet évêché eft aujourd’hui réduit A des
bornes fort étroites , à caufe du voifinage des états
proteftans, & des ufurpations de Téleéïeur palatin,
au point que le domaine de l’évêquene cônfifte
qu’en quelques villages prefque toiis ruinés. (JD. J .)
WORSK.LO, l e , ou VORSKLO , ( Géog. mod.)
riviere de l’empire Ruffien. Elle prend fa fource dans
le pays des Cofaques, 6c fe rend dâns le Dnieper ou
Boryfthène, au-deffous de Krzémientuk.
WOR ST ED , ou WOR ST EAD , ( Géog. mod.)
bourg à marché d’ Angleterre , dans la province de
Norfolk.
Wharton ( Henri ) , favant théologien, naquit dans
ce bourg en 1654 , 6c mourut en 1695 , dans là
trente-unieme année de fon âge. Il détruifitfon tem*
pérament vigoureux par une application infatigable
à l’étude , fans que rien au monde, pût le détourner
de cette paffion.
Son principal ouvrage eft un traité du célibat du
clergé, imprimé à Londres en 1688 in-40. Comme
il n’a jamais été traduit en frariçois , 6c qu’il roulé
fur un objet très-intéreffant , j’ en vais donner un
grand 6c bon extrait.
Il remarque d’abord que le célibat impôfé dans
l’Eglife romaine aux eccléfiaftiques , doit fon origi-i
ne au refpeft 6c au zele immodéré pour la virginité
qui regnoit dans l’ancienne églife ,■ 6c que l’exemple
de plufieurs églifes particulières avoit autorifé. La
loi du célibat des prêtres eft facile à foutenir par des
raifons-très-fpécieufes: elle peut s’appuyef fton-feu-
lement de fa conformité avec les premiers terns, mais
alléguer encore l’exemple 6c l’autorité des papes,
des conciles & des doâeurs qui ont impofé le célibat
au clergé , 6c lui en ont recommandé l’obfervation.
C’eft pourquoi il fe trouve peu de théologiens qui
aient ofé entreprendre de montrer que ces autorités
ne font pas concluantes , 6c que cette antiquité eft
un appui bien foible. On s’ eft généralement contenté
de toucher cette matière en paflant, 6c de. citer feulement
quelques auteurs anciens en faveur de Pufage
oppofé. Le clergé d’Angleterre , qui fe fait un honneur
particulier de ne pas s’occuper de fes intérêts ,
même dans des chofes permifes , a évité cette dif-
pute , de peur qu’en plaidant pour la légitimité dit
mariage , les gens qui aiment à jetter partout du ridicule
, ne les accufaffent de défendre la caufe dé
leurs goûts, de leurs penchans 6c peut-être de leur
pratique.
Il importe cependant de développer l’origine
, l’occafion , les progrès 6c l’établiffement de
la loi du célibat des prêtres dans les divers fieeles de
l’églife.. Le but de l’ouvrage de M. Wharton eft de
dilcuter cette matière à fonds, & de prouver qué
l’eftime qu’on eut autrefois pour le célibat, n’étôit
ni raifonnable, ni univerfelle ; que la loi ancienne
6c moderne qui l’a preferit, eft injufte , 6c que l’ancien
ufage'à cet égard n’eft point une autorité cenfée,
ni un exemple qui juftifie la pratique moderne fur ce
fujet. En conféquence , il dévoilé les motifs qui ont!
donné lieu à la grande eftime du cé lib a t, à l’origine
de la loi qui l’impofe , 6c fuit ainfi l’hiftoire du
célibat 6c du mariage des eccléfiaftiques de fiecle en
fiecle. Il déclare en même-tems n’avoir été porté û
ce travail par aucun préjugé, ni par des vues d’intérêt
particulier, n’ayant jamais fait l’effai des plaifirs
du mariage, & n’ayant point l’honneur d’être prêtre
de-l’églife anglicane.
Il entreprend de prouver dans fon traité lés quâtré
propofitions fuivantes. i ° . Le célibat du clergé n’a
été inftitué ni par J. C. ni par fes apôtres. 20. Il n a
rien d’excellent en fo i, 6c ne procure aucun avàn®
tàge réel à RégHfe , & à la religion chrétienne.
|j|É L’impôfition du célibat à quelqu’ordre de perfon-
nes qué ce fo it , eft injufte 6c contraire à la loi dé
Dieu. 4®. Il n’a jamais été preferit ni pratiqué univer-
fellement dans l’ancienne églife.
Une des principales raifons alléguées par les par-
tifans du célibat des prêtres, eft.qu’il y a une forte
d’indécence 6c d’impureté dans l’afte du mariage ,
qui fait qu’il eft peu convenable à un prêtre de palier
des bras de fa femme à l’adminiftration des .chofes
fâintes; deforte que comme le clergé de l’églife chrétienne
en adminiftre journellement les facremens ,
& offre à Dieu lés facrifices de louanges 6c d’a&ions
de grâces au nom de tout le peuple , ou du moins
qu’il doit être toujours ptêt 6c en état de le faire ,
ceux qui le compofent doivent par pureté s’abftenir
toujours des devoirs du mariage. Te l a été le grand
argument en faveur du célibat, 6c celui que les papes
& les conciles ont employé depuis le tems d’O-
rigene jufqu’à nos jours ; mais le bon fens difliperà
bientôt les lueurs trompeufes d’un raifonnement qui
n’eft fondé que fur les écarts de l’imagination
échauffée.
En effet, li par cette indécence 6c cette impureté
qu’on trouve dans l’ufage du mariage , l’on entend
une indécence 6c une impureté morale , l’on s ’abufe
certainement , 6c l ’on adopte alors l’opinion ridicule
des Marcionites &L des Encratites condamnée .
par les conciles même. Que fi l’on veut parler d’une
impureté phyfique , selle là ne rend pas un homme
moins propre aufervice de Dieu, ni ne doit l ’exclure
davantage de l’exercice des fondions facrèes, qu’aucune
autre de la nature humaine. Enfin , quand l’on
fiippoferoit contre la raifon qu’uiie impureté phyfique
de cette efpece auroit quelque chofe d’indécent
pour un eccléfiaftiquè ; elle feroit infiniment moins
à craindre qii’une turpitude morale à laquelle les prêtres
font néceffairement expofés par un célibat forcé,
que la nature défavoue.
M. Wharton établit dans la partie hiftorique de
fon traité, que l’on regarda le célibat des prêtres
comme une chofe indifférente dans les deux premiers
fieeles , qu’on le propofa dans le troifieme, qu’on le
releva dans le quatrième, qu’on l’ordonna en quelques
endroits dans le cinquième , d’une manière
néanmoins infiniment différente de la do&rine 6c
de la difeipline préfente de l’Eglife romaine ; que
quoiqu’il fut preferit dans quelques provinces de
l’occident, on ne l’obfervoit pas généralement partout.
Qu’au bout de quelques fiecies , cet ufage s’abolit
, ce joug parut infupportable , & que le mariage
prévalut univerfelle m en tjufq u ’à ce qu’il fut
condamné & défendu par les papes du onzième fiecle
; que leurs décrets 6c leurs canons demeurèrent
néanmoins fans effet par l’oppofition générale de
toute l ’églife , & que dans la fuite plufieurs papes &
ùn concile univerfel de l’églife Romaine permirent le
mariage aux eccléfiaftiques ; que durant tout ce tems
là , le célibat n ’a jamais été ordonné ni pratiqué dans
l’églife orientale depuis le fiecle des apôtres ; qu’au
contraire , la loi à cet égard a été rejeftée par un
concile de l’églife univerfelle , condamnée par un
autre , & n’a même eu lieu dans l’occident , que
lorfque l’ambition des papes & leurs ufurpations les
ayant rendus maîtres de là difpofition de tous les
grands bénéfices , la pauvreté devint l ’apanage des
eccléfiaftiques m ariés, ce qui les engagea à renoineer
volontairement à l’union conjugale , environ deux
cens ans avant la réformation.
Voici maintenant les faits qui compofent la partie
hiftorique de l’ouvrage de M. Wharton ; il les déduit
avec beaucoup d’ordre 6c de recherches.
On voit d’abord, dit-il, en remontant aux apôtres
, que plufieurs d’entr’eux ont été mariés. Le fait
n’eft pàscontefté par rapport à S. Pierre; & Clément
d’Alexandrie , Strom. I. I I I . p. 448. affure que Philippe
& S. Paul l’ont été pareillement. « Condam-
» neront-ils aufîi les apôtres , dit-il ? car Pierre &
» Philippe ont eu des enfans , 6c ce dernier a marié
» fes filles. Paul , dans une de fes épîtres, ne fait
» point difficulté de parler de fa femme, qu’il ne me*
» noit pas avec lu i, parce qu’il n’avoit pas befoin
» de beaucoup de fervice ». Divers martyrologes
du ix® fiecle nomment une fainte Pétronille vierge
fille de S. Pierre.
L ’hiftoire eecléfiaftique des trois premiers fieeles
, parle fouvent d’evêquès 6c d’aiitres prélats
mariés. Denys d’Alexandrie , cité par Eufebe , hijiï
ecclej. ï. VI. c.xlij. parle d’un évêque d’Egypte nommé
Cheremont, qui pendant la perfécution de D e -
cius,. fut obligé de s’enfuir en Arabie avec fa femme.
Eufebe , l. V II I . c. ix . fait encore mention d’un évêque
nommé Philée , qui fouffrit lé martyre fous Dioclétien
, 6c que le juge éxhortoit à avoir pitié de fà
femme & de fes enfans. S. Cyprien devoit être marié
, püifque Pontius , qui a écrit fa vie , dit que fa
femme ne put jamais le détourner d’embraffer le
Chriftianifme. Il eft vrai qu’en même tems on vit
des évêques 6c des doûeurs donner au célibat les
éloges les plus outrés : éloges qui firent une vive
impreffion fur un grand nombre d’eccléfiaftiques ;
de-là vient que le concile d’Elvire en Efpagne, tenu
vers l’an 305 , ordonne généralement aux évêques,
aux prêtres 6c aux diacres qui font dans le fervice 9
de s’abftenir de leurs femmes.
Le concile de Nicée , affemblé en 325 , juftifie la
nouvèàüte du célibat des eccléfiaftiques. Socrate
rapporte que les évêques ayant réfolu de foire une
nouvelle l o i , vo/xov vtxpov, par laquelle il feroit ordonné
q.ue lès évêques, les prêtres 6c les diacres fe fé-
pâreroient des femmes qu’ils avoient épotifées lorsqu’ils
n’et&iènt que laïcs ; comme l’on prenoit les
opinions, Paphiiuce, évêque d’une villfe de la hauté-
Thébaïde , fe leva au milieu des autres évêqiies, 6c
élevant fa v o ix , dit qu’il ne falloit point impofer un
fi pefant joug aux clercs & aux prêtres , que le mariage
eft honorable , 6c que le lit nuptial eft fans tache
; qu’une trop grande févérité pôurroit être nui-
fible à J’églife ; que tout le monde n’eft pas capable
d’une continence fi parfaite, 6c qué les femmes né
garderqient peut-être pas la chaftefé ( il appelloit v
chaftete, dit l’hiftorien, l’ufage du mariage contraâé
félon les lois- ) ; qu’il fuffifoit que ceux qui avoient
été admis dans le clergé ne fe mariaffênt plus, fanà
que l’on Obligeât ceux qui s’étoient mariés étant
laïcs à quitter leurs femmes. Paphnuee foutint cet . ;£y!
avis fons aucune partialité car non - feulement il
n’avoit jamais été marié , 6c même il n’avoit jamais
eu connoiffance d’aucune femme , ayant été
élevé dès fon enfance dans lin moriaftere , 6c s’y
étant fait admirer par fa finguliere ehafteté. Tous
les évêques fe rendirent à fon fentiment, & faiis délibérer
davantage, laifferent l’affaire en la liberté de
ceux qui étoient mariés.
Il eft encore certain que dans le même eofteile dé
Nicée i fe trouvoit Spiridion, évêque de Trimite eh
Chypre, qui avoit femme 6c enfans. Sozomene, l. U
c. xj\ 6c Socrate , 1 . 1 . e. * i jA ë difenf. Un concile
arien tenu à Arles en 353 , défendit d’admettre aux
ordres facrés un homme marié , à moins qu’il ne
promît la converfion de fa femme : ce qui fait voir
qn’il s’agit d’une femme païenne. Le concile de Gan-
gres en Paphlagonie, affemhlé vers l’ari 3705 Condamna
Euftathe, évêque , lequel foutenoit qu’on ne
devoit pas communier de la main des prêtres mariés.
‘
On trouve encore vers la fin du quatrième fiecle, d’ib
luftres évêques mariés, entr’aurres Grégoire, évêque