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lts développent, je renvoie lés curieux à CCS obl'er-
vations, & à celles qu’ ils Feront èuX-'mèhïê‘s. t ’ eft
aflez d’avertir ici ceux qui Vèuïént s’ehftàgéï- à de
plus grandes recherchés, de riè pas néglige^là pèàu
que les vers-àfoiè quittent trois fôiS âvàht qüe dé filer
; caries yeux., la bouche, les dents ,.les ornertiôns
de la tête fé diftingùènt éncorè mieux dans la peau
abandonnée, que dàns les ànimaiix même. Unê bonne
obfërvation des changemens du ver-à-fdïe, dé l’ état
dé chénille à celui de nymphe, où de chryfâlidc’ ,
6c delà à celui de teigne où dé papillon, peut donner
une idée générale dès chàhgêmens dè rouies teS chenilles
, quoiqu’il y ait quelques petites différences
daris là maniéré. Swammerdahi afiUré qu’èn ÿ faifant
bien attention , on pourroit trà'cèr & diftinguer lé
papillon fous chacuné dé éeS formes., qui n’en font
que lés différentes couvértutes où habilîemêns.
Si l’on preffe la quéùe dù veY-a-foie fnâlè, On trouvera
de petits animalcules défis fort Jèûieà, plus longs
que larges ; leur longueur eft d’environ le treifii-dia-
metre d’un cheveu. M. Bakkei* dit qu’ayant pris ùn
ver-à-foie mâle, qui ne faifoit que dè fortir dfe Ion état
de teigne, 6c ayant preffe plufieurs fois 6c doucfe-
ment la queue , il en fortit dans uné minute de tfems,
une petite goutté de Uqutur blanche, tirant fùr le
brun. Il mit promptement cette goutte fur un talc qùi
étoit prêt à là récëvoir ; il la dclayà àVêc un peu
d’eau qu’il aVdit échauffée dans fâ bouche à ce def-
fein, &c il fut agréablement furpriS d’y voir quantité
de petits animaux qù’èllé cOnténoit, & q u iyn a -
geoient avec vigueur : mais pour reiiflir dàns cette
expérience, il faut là faire avant qüë là teigne ait été
accouplée avec fa femellë. (D . 7.)
V er a t u y a u , efpècè particulière de vers marins
qui donnèrent une terrible àllarmé à la Hollande
dans les années 17 3 1 Sc J 73 i , én rongeant leS piliers
, digues, vailfeaux, &c. de quétques-unës dëS
Provihcës-uniës.
Les plus gros & les mieux formes que M. Maffuet
ait vu s, àvôient été envoyés déStaveren, v ille dè là
Frife, renfermés dans une groflè pièce de bois, qui
étoit prèfqu’ehtieremént ron'gée : voici coihthènt il
les décrit.
Cès vers font un peu plus lohgs qùë le doigt du
milieu, 6c oht lë corps beaücôùp plus gros qu’une
plume d ’oie. La queue eft moins grôflé que le rëfte
du corps, 5è lê cou eft èn'côré plus mince 'que la
queue. Ils font d’Uh gris-cendré, & Oh le'ur rëmàr-
que quèlquës raiès boires, qui s’étendent Vers la
queue. Leur peau eft toute ridée en cèrtâiiis endroits,
& forme quelquefois dé greffes côtés tjtii fe-
gnent depuis Iq cou jufqu’à l’endroit où le ebrps commence
à fe rétrécir. Leur tê te,oh l’on ne diftifigue
aucune partie, eft renfermée entre deux coquilles
qui forment en'femble corhmê Un bourrelet. Une
membrane lès joint l’urVe à l’autre par ‘derrierè, &
les attache en même ternis à là tête. Par devant‘elles
font fépârées, & uh peu rèeOUrbéë's én dédans.
Lbrïqu’bn lés examine dé près, Ôn voit qu’ëllès
ont à l ’extrémftë intérieure une éfpèce de bouton
extrêmement petit, qùi ëft dé même fübftâhce qùè
le refte de la coquille. Elles ont èhcore toutes les
deux une entaille , qui ne femble êtrë faite que pour
donner lieu à la fête de pouvoir s’étendre, 6c s’élargir
fur lés côtés. En effet, le fômihet dè là tête eft
tout à découvert & de figuré oblongue, dè màriièré
que les deux bouts qui Ont lé plüs d’etétldue, repô'n-
dent directement aux deux entaillure.s. Oh voit encore
de 'chaque côté au bais, ou àù défaut du bourrelet
, une forte d’alongènîerît Un peu arrondi, 6c tourné
vers le dos: telle ëft là forme du calque.
Mais il y a encore qüelquè chofe dé bië'h remarquable
dàhs ces irifeârës. Cè font deux petits corps
blanchâtres êc fort dürs, places aiix deux côtés de
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l'rôià fib’rèS chàrnuès, pât léfqueltes là qUéue finit.
Ces corps font à-peü-près dé là lëngùèur de cés fi-
b rë s, qû’ils compriment 6c qu’ils tiennent coitimè
âfiüjètties au milieu d’eux. Ils font attachés à un pédoncule
fort délié & aflèz court, qui part comme
tes fibres de l’extrémité de la quéuè. Ils foUt Uh péu
âpplatis 6c dè figure oblongue. On voit à lëur éxtre-
Ihité une échancrure qui repréfent'é àffez biéh un V
rèUverfé. Chacun de Ces petits corps ou appendices
eft èompofé dé deux lamés, entre lefqUëllèS on âp-
pet'çoit dàns lê fond de l’échâncrUrè Uln tfoù qüi pénètre
jufqu’àux pédoncules. Ce conduit forifîë entré
les deux lamés une efpecé dé concavité, qüï fait qù’-
éll'es pàrbiflèrit Un peü relevées eh dehors. On conçoit
àifément par la maniéré doht Cès corps font taillés
, qÜ’ilS doivênt être fourchus ; auffi le font-ils
vérS lèùr extrémité. Ils font mêihé tort durs, fermés^
& d’un'e fubftànce pareille à celle des yétlx d’ëcrè-
viïîe : c’èft dû moinS ce qui paroit lorfqU’On lès a réduits
èn pôiidrë. Ils né perdént rien de leur vblumë
après la mort du ver, quoiquè lè rëfte du cOrps fe ré-
duife ptèfquè à rien lôrfqu’on le fait fécher.
Un corps àufli nroU St auffi foiblé qüè l’èft êêlui des
vers en queftion i avoit bèfoih de quèlqüë èrivèldppé
pàrticulièrè qui le mit à l’abri dè tbütës lès injures
dés corps étràngfers. Aitfil étoient-ils tôus renfermés
dàns des tuyaux de figure Cylindrique »blanchâtresj;
quelquefois aflez mirtees, d’âütrë's fbis fort durs 6>Ç
fort épais. La fupérficië interne de cès tUÿàUx étoit
beaucoup plus lifïee que l’externe , qui pârôifloit râ-
botèufe èn certains endroits. Ils feihbtoiént faits de
la même matière qui Cômpofe les pr’èmièrë's lames
de la furface interne des écaillés d’huîtres mais ils
font Ordinairement jnoins dures, & fe b'rifent pltis
àifémerit. Ceux desf gros verS étoiëht tôujoürs beâii-.
coup plus épais 6c plus fermes qùè cèùx dés petits,
Dàns uh grand hombrè de ces tuÿàUX on pôùvoit
introduire une groffe plumé d’oie;
Lorfqiie lé bois n’étoit pas éhcbrè fort endommagé
, ils étoient pour la plupart djfpofës félon lë fil du
bois ; mais aux endroits où lè bois fe trôüVoifc èritie-
rëhièht vermoulu, on en trOùvoit qui étoiëht places
dé biais, en travers & prefque én tôiîs feh's.
Là formation de cès tuyàux s’explique comme cel-
lè des coquilles, qui font là demeuré dès limaçons,
Tous lés animaux dè quelque êfpèCè qu’ils Ibieht,
tranfpirent ; il fort de leur CôrpS par ïine infinité de
petits vàiffeaux excrétoïrés une humeur plus ou
moins fubtile, 6c qui eft différente félon la nàturè de
chaque efpece d’animàux : Cëtte excrétion fe fait à
chaque inftant.
Les vaifleaux qui portent cëttê ihatiére hors dii
corps, fé voient prëfque toujours à l’âidè d’un mi-
croibope : on lès découvre même fans le fecours de
cet inftrument, dans là plupart dés iimàçons. L o r sque
cette humeur eft portée hors des v aifleaux, on
la remarque fouvent lur la fupérficië du corps, oh
felle s’arrête en abondance. Celle des limâçohs 6c des
vers à tuyau eft épaiffe, vifqueufe & fort tenace. An
lieu dè s’évaporer en l’air cOmrnè celle des àùtrés
animaux, elle s’arrête autour du very & forme infeb-
flblemènt Une enveloppé dont il ëft lui-ihêmè lç
moulé. Ce'tte enveloppe eft d’abord extrêmement
minée ; mais avec le teins dé iibuVéllès parties qui
s’éxhalèht du corps du ver, s’èntaflènt lès Unes lur
les autres, & forment dé cette manière divèrfes couches
qùi rendent le tuyau 6c plus épais, 6c plus ferme
qu’il n’étoit dans fa première origine. Voyc{ l’oU-
vrage dè M. Maffuet intitulé, Recherches intérejjantes
jtir l ’brïginc, la forniàtiOTi, 6cc. de divèrfes efpeces d t
Vers à tuyâu qui infectent les vàiffeaux., les digues, 6cc.
de quelques-unes des Prôvincéfùhies.
V e r -de-F IL, f. ih. (7/i/?. Hat. dès infecll) en latin
fêta ; ver aquatique 6c tërreftrè 3 clé là groffeü'r d’ün 1 ! I m
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f l ou d’une foie. Les chenilles en nourriflent quel*
quefoxs dans leurs entrailles, & l’on a vu telle che*
nille longue d’un pouce, fournir de ces vers qui ont
plufieurs pouces de longueur, & qui ne font pas à
beaucoup près fi gros que la chanterelle d’un violon.
Ce ver reflemble tellement à une corde de boyau,
qu’à moins de l ’avoir vu remuer, on auroitde la peine
à fe perfuadèr que ce fut un animal. (Z>. 7.)
V er d e G u i n e e , maladie à laquelle les negres
font fujets. C’eft un corps étranger, efpece de ver
de la groffeur d’un gros fil, ayant quelquefois pla-
fieurs aunes de longueur. Il croît entre cuir & chair,
s’infinuant infenfiblement dans toutes les parties du
corps, oiiil occafionne des enflures & des douleurs,
moins vives à la vérité qu’elles ne font fatiguantes
& ennuyeufes.
Ce mal ne doit point être négligé. Auflitôt qu’un
negre en eft foupçonné, il faut le faire baigner 6c
le vifiter attentivement ; & fi l’on s’apperçoit de
quelque élévation en forme de bubon fur la partie
tuméfiée, on juge (comme le difent les negres) que
la tête du ver eft dans cet endroit. Alors oh y applique
un emplâtre fuppuratif pour ouvrir le bubon,
6c découvrir la caufe du mal. En effet, on remarque
au milieu de la plaie une efpece de petit n e r f, qui
n'a guere plus d’apparence qu’un gros fil blanc. Il
s’agit de le tirer en dehors avec beaucoup d’adrefle
& de patience, pour ne pas le rompre, car il s’en-
liiivroit des accidens fâcheux.
Le moyen le plus en ufage dans toute l’Amérique,
eft de lier cette extrémité apparente avec une foie
©u un fil, dont on laiffe pendre les deux bouts de trois
ou quatre pouces, pour les rouler bien doucement
autour d’un petit bâton où d’une carte roulée. Pour
peu qu’on fente de réfiftance, il faut arrêter for le
champ , 6c frotter la plaie avec un peu d’huile, appliquant
pardeflus la carte une compreffe qu’on af-
fujettit fur la partie avec un bandage médiocrement
ferré. Vingt-quatre heures après on recommence
l’opération, continuant de rouler le nerf, en pratiquant
à chaque fois qu’il réfifte le même traitement
dont on vient de parler.
Cette opération eft délicate & longue, mais très-
sûre. Lorfque le prétendu ver eft forti, il ne s’agit
plus que de guérir la plaie fuivant les méthodes ordinaires
; enfuite on purge le malade qui recouvre
fes forces & fon embonpoint en fort peu de tems.
L ’origine de ce mal (que les Efpagnols nomment
tultbrilla, petit ferpent) n’eft pas bien connue. Les
moins ignorans- en attribuent la caufe à la malignité
des humeurs, dépofées 6c fixées dans quelque partie
du tiflu cellulaire.
D ’autreS, fans aucun fondement, croient que le
ver de Guinée fe forme par Pinfertion d’un petit infecte
, répandu dans Pair ou dans Peau de certaines rivières.
Si cela étoit, pourquoi les hommes blancs,
& les negres créols qui fe baignent fouvent, ne fe-
roient-ils pas infectes de cette vermine auffi fréquemment
que le font les negres boflals ou étrangers
, venus de la côte d’Afrique dans les terrés de
l ’Amérique ? Il y a cependant quelques exemples de
negres créols attaqués de ce mal ; mais ils font très-
rares , 6c l’on peut conjefturer que dès leur naiffan-
ce ils en avoient déjà contraûé le principe de parens
africains.
J ’ai auffi connu en Amérique, quelques blancs qui
dans l’île de Curaçao 6c fur la cote de Carthagene ,
avoient été guéris dé la culebrilla ; ils prétèndoient
n’en avoir reflenti les effets qu’après s’être baignés
dans des eaux ftagnantes. Si ce fait eft véritable,
il prouve en faveur de ceux qui admettent Pinfertion
des infe&es.
V er d e t e r r e , ( Infectolog. ) le ver de terre, quel-
que vil & méprifable qu’il paroifle, ne laiflepas d ’ê-
Tome X V I I% ' ■ » - r
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tre poarvu de tous les organes dont il a befoin. Ses
inteftins & fes articulations f®nt merveilleufement
formées ; fon corps n’eft qu’une enchaînure de muf-
clés circulaires; leurs fibres , en fe contractant, rendent
d abord chaque anneau plus renflé, 6c s’étendant
enfuite , les rendent plus longs & plus minces t
ce qui contribue à faire que l’infefte pénétré plus aif é-
ttient dans la terre.
Son mouvement, lorfqu’il rampe, eftfemblableà
Celui qu’on voit faire à un f i l , quand après l’avoir
étendu, on en lâche un des bouts ; le bout relâché
eft attiré par celui que l’on tient. Il en eft à-peu-près
de même du ver. Il s’étend & s’accroche par les inégalités
de fa partie antérieure ; 6c fa partie poftérieure-
ayant lache prife, le ver fe raccourcit, 6c fon bout
poftérieur s’approche de l’autre.
Ce qui facilite ce mouvement élaftique, eft que
ces vers ont a la partie antérieure des crochets par oit
ils s’accrochent à leur partie poftérieure. En faifant
des efforts, comme pour fe redreffer lorfqu’ils fe font
pliés en double, ces croçhets lâchent tout-à-coup
prife, & caillent ces élancemens par lefquels l’ infecte
faute d’un lieu à un autre. Lyonnet. (Z). 7.)
VER LUISANT, ( Infectolog. ) petit infeâe remaf-
quable pour briller dans l’pbfcurité. Nos auteurs le
nomment pyrolampis , cicendela fccmina volans ; 6C
cette derniere dénomination eft fort jufte ; car il n’y
a que le ver femelle qui brille dans l’obfcurité; le
mâle ne brille point du tout.
Autre fingularite : la femelle ne fe transformeja-
mais, 6c le male fubitun changementdeformetotal;
c eft un fearabee a ile , ,6c fa femelle un infeèle rampant^
fix jambes, qui n’a prefque aucun rapport avec
le mâle.
^ Le corps de celui-ci eft oblong &c un peu plat ; fes
ailes font plus courtes que fon corps ; fa tête eft large
6c plate ; fes yeux font gros 6c noirs.
La femelle marche lentement, &c a beaucoup de
reflemblance à la chenille ; fa tête eft petite, applatie,
pointue vers le mufeau, dure & noire ; fes trompes
font petites, 6c fes jambes de médiocre longueur;
fon corps eft plat 6c formé de douze anneaux, au lieu
que le corps du mâle n’en a que cinq ; fa couleur eft
brune avec une moucheture de blanc for le bas du
dos. ,
On trouve fouvent le ver luifant pendant le jour 5
mais dans la nuit on le diftingue àifément de tout autre
infefte par la clarté brillante qu’il jette près de la
queue, 6c cette clarté fort du deffous du corps; c’eft
cette lueur qui inftruit le mâle de quel côté il doit voler
; d’ailleurs ce phare qui guide le mâle au lieu oii
eft fa femelle, n’eft pas toujours allumé, dit quelque
part M. de Fontenelle. Parlons plus Amplement : les
vers femelles ne luifent que dans les tems chauds,qui
font peut-être ceux que la nature a deftinés à leur
accouplement. ,
On peut voir fur cet infe&e les obfervations de
Richard "Waller dans lesTranfa&ions philosophiques.
Il eft fort bien repréfenté dans le théâtre des infeftes
de Mouflet.
On a parlé du fearabée luifant du Bréfil au mot
C u c u io , & nous parlerons de celui de Surinam au
mot viéleur, qui eft le nom que les Holiandois lui
ont donné ; voye{ donc V ié l e u r . ( D . J . )
V e r -m a c a q u e , f. m. ( Hiß. nat. ) le ver appelle
dans les Indes orientales culebrilla, chez les Maynas
fuglacuru , eft le même qu’on homme à Cayenne ver-
macaque , c’eft-à-dire ver-finge ; fa tête & fa queue ,
difent quelques-uns de nos auteurs , font extraordinairement
minces & pointues ; fon corps eft très-délié
, 6c a plufieurs pouces de long ; cet animal fe loge
entre cuir & chair , & y excite une tumeur de la
grofîêur d’une feve. On fe fert d’onguent émollient
pour amollir cette tumeur, & préparer une iflue à la