«chez le centre « àu cercle qui doitpaffer par les trois
points donné bGb derrière ce cercle. Prenez les parties
b a , bb , de huit pouces & demi, & du même centre
n , découvrez l’arc oo, & tirez les lignes rp ; xp donnera
la largeur du moule. Il faut operer de la meme
ïàçon pour trouver le centre & la coupe de là couronne
., & en avoir les briques.
Le moule pour le lit de champ doit etre proportionné
à la largeur du fo u r , par exemple , fi le four
avoir fept piés & demi de largeur , il en faut prendre
le tiers ; & que le moule ait trente-un pouces &c
demi en longueur ., huit pouces & demi en largeur ,
& que les cotés foient de quatre pouces & demi de
profondeur. Le fapin qui eft fans noeuds, eft bon pour
faire ces moules.
Quand on a les moules que tout charpentier de
campagne peut fa ire , les dimenfions étant données ,
on travaillera aux briques. Pour faire les briques, on
fait porter la terre à les faire dans une chambre dont
le plancher foit uni ; on lave bien le moule en dedans
; on Feffuie avec un chiffon, puis on le poudre
avec du fable fec & paffé au tamis. On le pofe fur le
plancher ; on prend quatre morceaux de terre, &
on les jette dans les quatre coins ; on remplit enfuite
le fond du moule ; on marche enfuite fur la terre à
piés nuds, ayant foin de bien fouler la terre dans
les coins avec le talon. On jette de nouveau de la
terre dans le moule ; on la foule comme auparavant ;
•on continue jufqu’à ce qu’il foit plein ; on a foin de
rêpouffer le moule contre le plancher, car il fera
effort pour fe lever tandis qu’on foulera ; puis on en-
leve la terre qui déborde le moule, & l’on en fépare
le fuperflu avec le fil de cuire , & qui a deux petits
bâtons liés à chaque bout pour le mieux tenir dans
les mains. En rafant avec cet outil les bords du moule
de l’un à l’autre b o u t, cela fait avec une petite
planche plus longue que la largeur du moule, taillée
en coûteau, on achevé de mettre la brique de
niveau avec les bords du moule. On prend le moule
diagonalement ; on tient le moule qui laiffe la brique
feule ; on le repoudre de fable, & l’on travaille
à une nouvelle brique.
Quand les briques font un peu feches, comme on
s’ en affurera en les tâtant, & qu’on les trouve un
peu dures, on les dreffe fur le champ, ayant foin de
les placer bien à-plomb.
Mais cette manoeuvre ne fuffira pas : pour fe fer-
v ir des briques, il faut qu’elles foient repaffées ; pour
cet effet, on a une boîte de trente-deux à trois pouces
de long fur neuf de large , & fix & demi de haut ;
ouverte par les deux bouts , comme on voit en b 9
faite de chêne, d’un pouce d’épaiffeur, le fond plus
fo r t, & les côtés bien cloués. Il faut avoir huit lattes
de la même longueur que laboëte, & d’environ deux
pouces de largeur ; quant à l’épaiffeur , il faut que
deux de ces lattes ayentun pouce & demi, deux un
pouce, deux un demi-pouce , deux trois lignes. On
met deux de ces lattes à plat fur le fond de la boîte,
l’une à un des côtés & l’autre à l’autre côté , & on les
prend de l’épaiffeur qui convient à l’efpece de briques
à paffer. Exemple : fi l’on veut paffer ou rendre
unie une brique pour la muraille du fo u r, elle doit
avoir cinq pouces & demi d’épaiffeur lorfqu’ elle eft
nouvellement faite ; mais en fe fechant , elle prend
retrait, & perd de fon épaiffeur. On prend des lattes
de fix lignes d’épaiffeur , on les met dans la boëte ;
on y pofe auffi la brique de maniéré que la furface la
plus uniefoit en bas ; puis avec une barre quarrée de
neuf à dix lignes d’épaiffeur que l’on tient entre fes
mains, & q u e l’onapplique fur les bords de la boîte; à
un des bouts de la brique , on tire & racle la brique
en tirant à foi la barre qui enleve l’excédant de la
trique ; cela f a i t , on répété la même opération à
toutes les briques.
Il faut que le four foit conftruit .félon la largeur
des pots ; mais il y a ici une remarque à faire , c’eft
que ceux qui font un nouvel établiffement, & qui
ont à employer de la terre dont on n’a point encore
fait ufage, doivent la compofér comme celle des
pots , en faire quelques tuiles d’environ fix pouces
de longueur fur quatre de largeur & un d’épaiifeur;
quand elles feront feches, en prendre bien exactement
la mefure , l’attremper doucement, la faire
mettre dans un four ou dans une forge à ferrurier, &
lui donner enfuite la chaleur d’un four à verre en fon-,
t e , la garder à cette chaleur pendant quelque tems;
li l’épreuve fe fait dans un fo u r, qu’elle y refte vingt-
quatre heures au plus. Il faut enfuite la retirer , la
laiffer refroidir , la remefurer & comparer fes premières
dimenfions avec celle-ci. Si l’on trouve que
le retrait foit de trois lignes, & fi l’on fuppofe qu’un
pot fec doive avoir trente pouces de hauteur fur
trente de diamètre, on trouvera fes dimenfions avant
le retrait ou après ; on d ira, fix pouces eft à trois lignes
de diminution , comme trente pouces à fa diminution.
On aura la diminution du contour de la
maniéré fui vante : on dira , 7 , 2 2 , 3 0 , à la circonférence
du pot 94 f ; & enfuite, 6 pouces eft à
3 lignes comme 94 j à 45 , d’où l’on voit que le diamètre
fera rétréci de 15 lignes ; ainfi quand les pots
font de 30 pouces de hauteur & bien fe c s, il faut
qu’un four ait les dimenfions fuivantes.
Mefures du four en toutes les parties.
Il aura en quarré 7 piés 4 pouces.
La grille en long 7 piés 10 pouces, en Iarg. 1 pié
4 pouces, haut, aux fieges, 2 piés 9 pouces.
Largeur des chambres, 6 pouces, hauteur huit
pouces.
Hauteur des fieges aux ouvroirs, 2 piés 5 pouces.’
Hauteurs & largeurs des fieges , 1 0 pouces.
Hauteur des murs des fieges, 3 piés 1 1 pouces.
Hauteur de la grille à la couronne, 9 piés.
Hauteur de la grille aux lunettes des arches cen-;
drieres , 6 piés 7 pouces.
Largeur des lunettes , 6 pouces *.
Hauteur des fieges aux lunettes des arches à pot^
2 piés 1 1 pouces.
Largeur des lunettes , 7 pouces.
Hauteur de la grille au centre de la tonnelle, 3 p ,
3 pouces.
Longueur de la tonnelle , 2 piés 7 pouces.
Ces dimenfions font pour le charbon qui donne
beaucoup de flammes fans donner beaucoup d’ardeur
à fa braife ; mais pour le charbon d’Angleterre, ou
de S. Etienne en Forez, ou celui dont la braife eft ardente
, le four pour le même pot ne doit pas avoir
de la grille à la hauteur de la couronne plus ae 7 piés;
mais il vaut mieux que la couronne foit trop haute
que trop baffe.
Pour le charbon qui donne moins de flamme que
de chaleur, le four aura en quarré 8 piés.
Longueur de la grille , 1 . 4 .
Hauteur de la grille aux fiéges, 2. 6.
Largeur des chambres, 6 pouces.
Hauteur des chambres, 8 pouces.
Hauteur des fiéges aux ouvroirs, 2 piés 7 pouces.
Hauteur & largeur des ouvroirs , 1 0 pouces.
Hauteur des murs des fiéges, 4 piés.
Hauteur delà grille à la couronne, 7 piés 6 pouces.’
Hauteur de la grille aux lunettes des arches cen-.
drieres, 6 piés 6 pouces.
Largeur des lunettes, 6 pouces & demi.
Hauteur des fiéges aux lunettes des arches à pots^
3 piés 3 pouces.
Largeur des lunettes, 7 pouces.
Hauteur de la griffe au centre de la tonnelle » 5
piés, 1 pouce.
Largeur de ïa tonnelle 5 2 piés 8 pôucèS §£ demi.
; Lit de champ ; c ’eft le dernier rang de briques po-
fées fur leur champ qui termine la hauteur des fiéges.
Quand on voudra conftruire la haie pour une verr
a i à bouteilles ou à cryftal ; il'n e faudra pas que
le fond de la cave foit plus de trois piés & demi
plus bas que la furface du champ, parce que le four
n e chaufferoit pas fi bien ; ôc l’on feroit plus de tems
a faire la fonte & àrafiner le verre: on perdroitdu
tems, & l’on confumeroit du charbon ; en voici la
raifon.
Les portes des caves ayant trois piés & demi de
hauteur fur la furface du champ, l’air y entrera avec
plus de violence, que fi les portes étoient auffi baf-
fes que la furface du champ ; car dans ce dernier cas,
le vent n’y entreroit qu’à mefure qu’il y feroit attiré
par le fo y e r , & agiroit lentement fur le chauffage ;
au lieu que dans le premier , fon cours feroit encore
accéléré^de fon poids, ce qui le feroit paffer avec
plus de viteffe à-travers la grille, enflammer plus rapidement
le charbon qui eft defliis, & rendre la chaleur
plus grande.
Quand on aura tracé le four félon le plan h on
pofera le premier rang de briques , la furface brute
en en-bas; la furface unie en deffus. Il faut que le
deffus de ce premier rang foit uni & de niveau par* 1
tout ; enfuite on travaillera à la tonnelle , en plaçant
ou commençant un fécond rang fur le rang déjà pofe.
On eftdeux à pofer une brique f parce que ne s’agifi
fant pas feulement de la pofer, mais de l’appliquer
bien exactement fur la brique qui eft en-deffous; il
faut les frotter l’une contre l’autre jufqu’à ce que les
inégalités de l’une & de l’autre difparoiffent ; on con-
noitra fi leur application fe fait dans toutes leurs fur-
faces en balayant & en eonfidérant fi elles ont frotté
l’une & l’autre par tout. Il faut frotter jufqu’à ce
que le frottement -foit fenfible fur les deux fiirfaces
entières. On place enfuite une autre brique de la
meme maniéré, & l’on achevé ce rang.
Mais pour lier ces briques , il faut du mortier ; on
le fait avec la raclure des briques ; on la ramaffe ; on
*a,Pa^e au taî™ s >on a une cuve qu’on remplit à moitié
d ’eau claire ; on l’agite avec un bâton ; cependant
un autre y répand la raclure paffée ; l’un feme &
1 autre tourne jufqu’à ce que le tout ait la confiftence
d une bouillie claire. Cela.fait, on répand fur le premier
lit ou fur les premières briques frottées, de ce
mortier; on l’égalife avec une truelle ; on pofe en-
fuite les fécondés briques frottées , les agitant & frottant
jufqu’à ce qu’elles commencent à s’attacher & à
prendre ; on leur donne l’affiette qui leur convient ;
on prend unmorceau de planche qu’on pofe deffus ;
on frappe quelques coups de marteau fur la planche;
cela affure la brique & fait fortir l’excès de mortier
qu on ôte avec la truelle ; on opéré de la même maniéré
pour la brique qui doit fuivre, c’eft-à-dire,
qu’on la pofe fans mortier ; qu’on la frotte contre
celle de deffous ; qu’on fait joindre fes côtés avec
l’autre pofée;. que pour cet effet on ufe de la fc ie ;
on frappe fur le côté avec le marteau; on applique
la planche, &c. quant au fécond lit , on commence
par frotter toutes les briques du premier , avant que
d’affeoir une feule des briques.
On n aura pas befoin d’un ceintre pour faire la
couronne ; car chaque brique étant une fois pofée
avec le mortier, on ne la fépareroit pas fans la bri-
ler. Au lieu de travailler en-dehors à faire la couronne
, on fait un échafaut en-dedans, & l’on conduit
la conftruftion de la voûte, comme nous allons
dire. Gomme la courbe de la voûte eft un fegment
ou une portion du cercle dont le diamètre fera plus
long que la largeur du fo u r. il en faut chprrhpr 1p
Cônfere'ncê fera la ligne qui fervirâ à cônduiré la
youtei
La muraille du finir étant W Ê m ia haiitelir corn
venable, H faut prendre une planche dont la longueur
foit jufte la longueur du four, & qui foit péri
cee dans fou milieu d’un trou à recevoir, une petite
corde qiion noue par les deux: bouts; que la lon-C
gueur .de la corde depuis le trou jufqu’à fo„ noeild
foit égalé a la ligne trouvée ci-deffus pour la coupe
des briques; que depuis;:ce premier noeud jufou’à
1 extrémité de la corde, il y ait un pié d'excédent;
que la planche foit pofée horifontaleinent ; que lè
trou correfpondc au centre du four comme dans ce*
deux figures ; a eft la planche, bb les murailles du
tour c le centre, d. la corde, e le noeud, h l'autre
noeud , 1 1 1 1 le fegment ou demi-cercle, dont la plan-
che repréfente une partie du diamètre ; e h eft la core
de qui fcrv.ra à conduire l’ouvrage, ou la couronne,
00 y Les chambres ou loges. *» •
p , La tonnelle ou le tifonnier.
r r , Les lunettes ou arches à pots,
à?, Les lunettes ou arches, à cendrier»
1 1 , Les ouvreaux».
‘v u , Les fiéges»
{ { { Z i Les murailles du four»
y y y y > La couronne»
ques le joignent , & la figure qu’elles forment aux
angles. 1
Lorfqu’on commence la voûte, il faut tjféfenter
une brique de .voûte au point B Ou»C ou D ou- A *
pi.us prendre la corde à la main & avancer îe noeud
h jiilqu à cette brique ; de manière que fon côté falfe
angle droit avec elle ; & ainfi des autres briques eit
tous lens. Cet angle droit des briques avec la corde,
oc la longueur de la corde, déterminent fi parfaitement
la. pofition des briques , qu’en fe conformant à
ces deux réglés, on conftruira exaâement la voûte »
comme nous venons de l’indiquer. On finit par met*
tre la clé n , & l’on unit la voûte en-dedans, en lu
raclant ; fi l’on rempliftoit les coins, la voûte devien-
droit ronde ,; ce qui fe peut pratiquer.
Le four & les fiéges étant achevés en-dedans, &>
les ouvreaux taillés , ori commencera à conftruire
es quatre arches à pots, fous les planchers del'quefi
les on fait une petite voûte,, avec une ouverture -
c’eft-là qu’on fait fécher le fable. Tons ces ouvrages
s achèvent avec la brique commune ; on n’â qu’à bien
futvre le plan , & le fuivre avec exariitude il fuffi*
; t'oit à un maçon habile pour travailler une verrerie J
fans en avoir jamais vue.
Dans les verreries en bois, il y en a- qui fe fer venu
de la .châtrée avec.un peu. de cendres fines ; on n’eii
peut pas faire autant dans les verreries à charbon parce
que;dans celles en bois , on til'e toujours préfque
çpmme fi l’an étoit en.fonte, & c’eft-là ce qui a a i
pêche le verre de venir ambité. Mais fi dans les ver*
reries à charbon, l’on tifoit pour garantir lé verre de
venir ambite , la pouflïere. du charbon tomberoit fuf
le verre ; elle le feroit bouillir, & les bouillons oit
petites véffies occafionnées de cette maniéré , gâte-
roîent les marchandifes; & d’un autre côté, fi l’on
n etoit pas afiîdu à tifer, le verre viendrait ambité*
C a r , comme il n’y a pas beaucoup de fel dans ces
cendres, on n’y met pas beaucoup de fable ; ainfi il
faut donner feu continuellement.
Ambité. Le verre eft ambité, quand il eft m o i;
quand il n’y a pas affez de faille ; alors il vient plein
de petits boutons ; le corps du verre en eft parfeméj
les marchandifes qui s’en font font comme pourries.
& caftent facilement; il faut alors le rafiner, & pér*
dre à cette manoeuvre du tems & du charbon. r '
Dans toute verrerie, io;t en bots, foit en charbon!
P i ; S