■d’un vernis fur lequel .on difcome le trait le plus
léger. ,
Le vèndidad fade eft un in-f. de 560 pages. Le mot
vèndidad lignifie fêparc du diable, contraire aux maxi-
mes-flu diable, ou l’objet dejfahaine. Sade fignifie
pur U fans mélange. C'eft le nom qu’on donne aux
livres, zend , qui ne font accompagnés d’aucune traduction
pehlvique.
Le vèndidad contient,, outre fa matière propre,
les deux traités de Zoroaitre appelles 1 i^efehne &
le wïfpcrcd'; parce que le miniflre q u i lit le vendi-
dady.eft obligé de lire en même t a r o n s deux autres
livres qu on a pour cet effet divifes en leçons.
Le véndlàad proprement d i t , elt le vingtième
traité de £oroaftre. C’cll un dialogue entre Zoroa-
llrê & le dieu Ormufd qui répond aux queftions du
légifiâteur. ’ ■ ■ - ' , ■ ■ ,
Ormufd eft défini dans cet ouvrage, l.etre p u r,
celui qui reçotppenfe, l’ être abforbe dans fon excellence,
le, créateur, le grand juge du m onde, celui
quj fubfilte par fa propre puiffance. »>• .
L ’ouvrage eft divife en 1 1 chapitres appelles far-
gards % chaque chapitre finit par une priere qu ils appellent
-É/cAem vohouy pure, excellente. Cette priere
commence par ces mots. << Celui qui fait le bien, ôc
» tous ceux qui font purs, iront dans les demeures de
» l’abondance qui leur ont été préparées ». Les deux
premiers chapitres, & le cinquième 8c dernier contiennent
quelques faits hiftoriques, la bafe de la foi
des Parfis ; le refte eft moral, politique & liturgique.
Dans le premier chapitre Ormufd raconte à Zo-
roaftre qu’il avoit créé feize cités également belles,
riches 8c heureufes ; qu’ Ahriman, le diable fon rival,
fut la caufe de tout le mal ; ôc que chacune de ces
cités étoit la capitale d’un empire du meme nom.
Dans le ‘fé'cbnd chapitre, Djemchid, appelle en
xend Semo, fils de Vivenganm, quatrième roi de la
première’ dynaftie des Parfis, eft enleve au ciel ou
Ormufd lui met entre les mains un poignard d’o r ,
avec lequel il coupe la te r re , 6c forme la contrée
Vermanefchné où naiffent les hommes 6c les animaux.
La mort n’avoit aucun 'empire fur cette contrée
qu’un hiver defola; cet h iv e r , les montagnes
6c les plaines furent couvertes d’une neige brûlante
qui détruifit tout.
Djemhcid, dit Ormufd à Zoroaftre, fut le premier
qui vit l’être fuprême face à face, 6c produifit
des prodiges par ma voix que je mis dans fa bouche.
Sur la fin de ce chapitre, Ormufd raconte l’origine
du monde. Je créai tout dans le commencement,
lui dit-il, je créai la lumière qui alla éclairer le fo-
leü la lune 6c les étoiles ; alors l’année n’etoit qu’un
jour ininterrompu; l’hiver étoit de quarante. Un
homme fort engendra deux enfans, lu n male, oc
l’autre femelle: ces enfans s’unirent, les animaux
peuplèrent enfuite la terre.
Il eft parlé dans les chapitres fuivans des oeuvres
agréables à la terre, ou plutôt à l’ange qui la gouve
rn e , comme l’agriculture, le foin des beftiaux,
la fépulture des morts, 6c le fecours des pauvres.
Le bon économe, dit Ormufd, eft aufli grand à mes
y e u x , que celui qui donne naiffance à mille hommes
, 6c qui récite mille izechnés. .
De l’équité de rendre au riche le prêt qu il a fait,
& des crimes appellés méherderoudis , ou oeuvre de
Deroudi, le diable , oppofé à Meher , l’ange qui
donne aux champs cultivés leur fertilité ; on peche
en manquant à fa parole , en rompant les pactes,
en refufantauxferviteurs leurs gages, aux animaux
de labour leur nourriture, aux inftituteurs des enfans
leurs appointemens, aux payfans leurs lalaires,
à une piece de terre l’eau qu’on lui a promife.
Des morts , des lieux 6c des cérémonies de leur
fépulture > dès purifications légales, des femmes accouchées
avant terme. Ici Ormufd releve la pureté
du ve-ndidad, 6c parle des trois rivières Pherar,
Ponti 6c V arkefs. ’
De l’impureté que la mort communique à la terre,
de l’e a u , ôc de toutes fortes de vaiffeaux.
De l’impureté des femmes qui avortent, 6c de la
dignité du médecin ; il promet une vie longue 6c
heureufe à celui quia guériplufieurs malades; il ordonne
d’effayer d’abord les remedesfur les infidèles
qui adorent les efprits créés par Ahriman ; il prononce
la peine de mort contre celui qui aura hafarde un
remede pernicieux, fans avoir pris cette précaution,
6c fixé la récompenfe que chaque ordre de parfis
doit au médecin; il commence par l’athorne ou prêtre
; celui qui a guéri un prêtre , fe contentera des
irieres que le prêtre offrira pour lui à Dahman ou ce-
ui qui reçoit les âmes des faints, de l’ange Sferofch,
6c qui les conduit au ciel.
De la maniéré de conduire les morts au dakme,
ou au lieu de leur fépulture; de la cérémonie de chaf-
fer le diable en approchant du mort un chien ; des
prières à faire pour le mort ; du péché de ceux qui y
manquent 6c qui fe fouillent en approchant du cadavre
ou en le touchant, 6c des purifications que
cette fouillure exige.
Les Parfis ont pour le feu différens noms tirés de
fes ufages , celui de la cuifine, du bain, &c. il faut
qu’il y en ait de toutes les fortes au dadgah , lieu
où l’on rend la juftice.
Il parle de la place du feu fa cré , de la priere habituelle
des Parfis , de la néceflité pour le miniftre de
la lo i, d’être pur 6c de s’ exercer aux bonnes oeuvres ;
de l’ange gardien Bahman: c’ eft lui qui veille fur les
bons 6c fur les juges intégrés , 6c qui donne la fou-
veraineté aux princes afin de fecourir le foible 6c
l’indigent. f
Pour plaire à Ormufd il faut être pur de penfées ,
de paroles, 6c d’a&ions ; c’ eft un crime digne de
mort que de féduire la femme ou la fille de fon voi-
fin , que d’ufer du même fexe que le fien ; rompez
toute communion , dit Zoroaftre , mettez en piece
celui qui a péché, 6c qui fe refufe à l’expiation pénale
, celui qui tourmente l’innocent, le forcier, le
débiteur qui ne veut pas s’acquitter de fa dette.
Il traite du deftour mobidqui conféré le barashnom,
ou la purification aux fouillés , des qualités du miniftre
, du lieu de la purification, des inftrumens Ôc
de la cérémonie, des biens 6c des maux naturels 6c
moraux ; il en rapporte l’origine 6c les progrès à la
méchanceté de l’homme , 6c au mépris de la purification.
Il dit de la fornication 6c de l’adultere, qu’ils déf-
fechent les rivières, ôc rendent la terre ftérile.
Il pafle aux éxorcifmes ou prières qui éloignent les
diables inftigateurs de chaque crime; elles tiennent
leur principale efficacité d’Honover,ou nom de dieu ;
il enfeigne la priere que les enfans ou parens doivent
dire ou faire dire pour les morts ; il défigne les chiens
dont l’approche chaffe le diable qui rode fur la terre
après minuit ; il indique la maniéré de les nourrir ;
c’eft un crime que de les frapper ; celui qui aura tué
un de ces chiens, donnera aux trois ordres de Parfis,
le prêtre, le foldat, 6c le laboureur, les inftrumens
de fa profeffion ; celui qui n’en aurapas le moyen ,
creufera des rigoles quiarroferontles pâturages voi-
fins, 6c fermera ces pâturages de h ayes, ou il donnera
fa fille ou fa foeur en mariage à un homme faint.
Les crimes pour lefquels on eft puni de l’enfer,
font la dérifion d’un miniftre qui prêche la converfion
au pécheur , l’ a&ion de faire tomber les dents à un
chien exorcifte, en lui faifant prendre quelque cho-
fe de brûlant ; d’effrayer ÔC faire avorter une chienne,
Sc d’approcher une femme qui a (es réglés ou qu»
allaite.
If y a dès préceptes fur la purification dés fémmesi
la rognure des ongles ôc dés cheveux , le danger de '
croire à un deftour qui porté fur le nés le pénon, ou ;
qui n’a pas fà Ceinturé V ce deftour eft ùn mipofteur :
■ qui érïfeigire là loi dû diable , quoiqu’il prenne le ti- ;
tre de ■ miniftre d'e Dieu.
Dans Cet éndfoi't , il eft dît qu’A’hriman Té révolta
Montré Ormufd , ôc refufti de recevoir fa loi ; ôc l’an-
■ gè Sferofch ‘qui garde le mondé ôc préferVe l’homme
dés embûches du diable , y. eft célébré.
■ Suit rinftoire de là guerre d’Onùufd ÔC d’Ahri-
màhe. Ofmufd déclare qu’à la fin du monde le s oeuvres
d’Ahrimân feront détruites par les trois prophètes
qui naîtront d’une fernenée gardée dàris une
petite fource d’eau dont le lieu eft clairement dé-
Tigné;
Il eft fait mention dâhs Ce chapitre dé l’éternité ;
de. l’âme de Dieu qui agit fans ceffe dans le monde ,
dé la purification par l’iifiné de vache , ôc autres
puérilités, de la réfilrréiftion , dupâflage après cette
vie fur un pont qui fépare là terre du ciel, fous la
conduite d'un chien, le gardien commun du troupeau;
Il eft tfaité dans le fuivaht dii troifieme poeriode^1
kefch.ou troifieme prince de fe-première dynaftie ,
qui fut juffe'8c faint; qui abolit le mal, 6c à qui Ormufd
donna le hom,où l’arbre de la fanté ; du tribut
dé priere'& de louange dû au boeuf fiiprème ôc à la
pluie;
Le vérididàd finit par la million divine de Zoroaf-
tte; Orfriiud lui députa l’artge Nérioffengul, en Ir-
man. Va , lui d it-il, en Irman; Irman qiie je Créai
pur > ôc que lé ferpent infernal a fouillé ; le ferpent
qui eft concentré dans le mal, 6c qui eft gros de la
mort; Toi qui m’as approché fur la fainte rhöntagrie,
où tit mW i’ntefrogé, ÔC OÙ je t’ai répondu , va ;
porte ma loi en Irman, je te donnerai mille boeufs
auffi gfas que le boeuf de la montagne Sôkand , fur
lequel les hommes pafferem l’Euphrate dans lë commencement
des tems ; tu poflederas tout en abondance;
extermine les démons ôc fes forciers, 6c mets
fin aux maux qu’ils ont faits. Voila la récompenfe que
j ’ai promife dans mes fecrets aux habitans d’Irman
qui font de bonne volonté.
L ’izechnéeft le fécond livre dit vendidad-fade.
Izechné fignifie bénédiction. Ce livre a vingt châpitres
appellés ha, pàr contraction de hâtàm, ou amen, qui
finit chaque chapitre. C’eft proprement un rituel, 6c
ce rituel eft, une fuite de puérilités.
Zoroaftre y recommande le mariage entre doufins
germains, loue la fubord: nation, ordonne Un chef des
prêtres, des foldats, des laboureurs 6c des commer-
çans , & recommande le foin des animaux. Il y eft
parlé d’un âne à trois piés, placé au milieu de l’Euphrate
; il a fix y e u x , neuf bouches , deux oreilles,
6c une corne d’o r ; il eft blanc, ôc nourri d’iin aliment
célefte ; mille hommes 6c mille animaux peuvent
paflèr entre fes jambes ; ôc c’eft lui qui purifie
les eaux de l’Euphrate, ôc arrofe les fèpt contrées de
la terre. S’il fe met à braire , les poiffons créés par
Ormufd engendrent , 6c les créatures d’Ahriman
avortent.
Après cet âne vient 1e célébré deftour Hom-Ifed ;
il eft faint ; fon oeil d’or eft perçant ; il habité la montagne
Albordi ; il bénit les eaux 6c les troupealix ; il
inftruit ceux qui font le bien ; fön palais a cent Colonnes
; il a publié la loi fur les montagnes ; il a apporté
du ciel la ceinture ôc la chemife de fe^ fideles;
il lit fans ceffe l’avefta ; c’eft lui qui a écrafé le ferpent
à deux piés,6c créé l’oifeau qui ramalfe lesgrai-
lies qui tombent de l’arbre hom, oc les répand fur la
terre. Lorfque cinq perfonnes faintes 6c pieitfésfoht
raffemblées dans un lieu , je fuis au milieu d’elles,
dit Hom-Ifed.
Tome. XV II*
j L’arbre hôm eft plarçtéjm milieu de l’Euphrate ;
j Hom-Ifed préfuie à cet arbre.. Hom-îlèd s’appellà
ZeVeÿo/ic, Il n’a point laiffé de livres ; ii fut le-
legifiaVëur des montagnes.
L’Wçïiné contient encore i’eüiogie du foleit dû
feii ôc de l’eau , dé la lune; 6c des cinq jours gahsoù
fur-ajourés aux 360 jours de ieur année, qui a douze
mois cômpôfés chacun dé 30 jours. Il finit par ces
maximes : « fifez l’honover rêverez tout ce qu’Or-
* miifd fa it , à fait 6c fera. Car Ormufd a.dit, ado-
» rez tout ce qiie j’ai c ré é , c’eft comme fi vous m’a-
» doriez.
Il n’eft pas inutile de remarquer que Zoroaftre n’a
jamais parlé que clé deux dynafties de Parfis.
Le fécond livre dû vendidad eft le viflpered, ou
là connoiflancé de tout.
Un célébré bramine des Indes, attiré par la réputation
de Zoroaftre, vint le voir, 6c Zoroaftre prononça
devant lui le viffperecl. MalgréTon titre faftiieux ,
& là cirçonftancé qui,le produifit, il y a peu de
chofes remarquables. Chaque claffe d’animaux a fon
deftour ; la faintetë eft recommandée aiix prêtres 6c
le mariage entre coufins-germains aux fidelesi ’
Nous allons parcourir rapidement les autres livrés
des Bramines, recueillant de tous ce qu’ils nous
offriront de plus reihafquable.
Les jefehts font des louanges portipeufeS d’Or-
niufd. Dans up de ces hymnes, Zoroaftre demande
à Ormufd , quelle eft cette parole ineffable qui répand
là lumierè , donne la victoire , conduit la vie
de l’homme , déconcerte les efprits malfaifens, 6C
donne 1a fanté au corps 6c à l’efprit ; ÔC Ormufd lui
réporid ; c’eft mon nom. Ayes mon nom continuellement
a là bbuche, 8c tu né redouteras ni ia fléché
du tchakar ; ni fon poignard, ni fon épée^ ni fa
mafliie. A cétte réponfe, Zoroaftre fe profterna ôc
dit : J ’adore l’intelligenc.e de Dieu qui,renferme la
parole, fon entendement qui la médite, ôc fa langue
qui la prononcé fans ceffe.
Le patet eft une eortfeflion de fes fautes , accompagné
de repentir. Le pécheur, en préfence du feu
ou du deftour, prononce cinq fois le Jetha a h ou péri
0 , Ôc s’adreflant à Dieu ôc aux anges , il dit : Je
me répens.avec confufion de tous les crimes que
I j’ai cbmriiis( en pertfées, paroles 6c aâions ; je les
renonce 6c je promets d’être pur déformais en pen-
lées , paroles 6c aérions. Dieu me faife miféricorde
& prenne fous fa fauve-garde moname 8c mon Corps*
en ce monde 8c en l’autre. Après eet aûe de contrition
, il avoue fes fautes qui font de vingt-cinq ef-
peces.
Le Bahman Jefcht eft une efpece de prophétie où
Zoroaftre voit les révolutions de l’empire 6c de la
religion , depuis Guftafpe jufqu’à la fin du monde.
Dans un r ê v e , il voit un arbre fortir de terre 6c
pouffer quatre branches, une d’o r , une d’argent
une d’airain, 8c une de fer. Il voit ces branches s’entrelacer
; il boit quelques gouttes d’une ea.uqu’il a
i‘eçue d’Ormufd , 6c l’intelhgerice divine le remplit
fept jours 6c fept nuits ; il voit enfuite un arbre qui
porte des fruits * chacun de différens métaux. Voilà
de la befôgne taillée pour les commentateurs.
Le virafnama eft l’hiftoire de la miflîon de V iraf.
La religion de Zoroaftre s’étoit obfcurcie on s’a-
drefl’a à V iraf pour la réintégrer; ce prophète fit remplir
de vin fept fois la coupe de Guftafpe, & la vuida
fept fo is, s’endormit, eut des vifions, fe réveilla 8fi
dit à fon réveil les chofes les mieux arrangées. §
Dans le boundfchefch, ou le livre de l’éternité
Ÿéterriité eft le principe d’Ormufd ôc d’Ahriman*
Ces deux principes produifirent tout ce qui èft ; le
bien fut d’Ormufd , le mal d’Ahriman. Il y eut deux
mondes, un monde pur, immonde impur. Ahriman
I rompit l’ordre général. Il y eut un combat. Ahri-
1 y V V v i j
§ |
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