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lïian fut vaincu. Ormufd créa un boeuf qu’Ahriman
tua. Ge boeuf engendra le premier homme, qui s’ap-
pella Gaiomard ou Kaio-moris. Avant la création du
boeuf, Ormufd avoit formé une goutte d’eau , ap-
pellée Yeaû-de-fanté ; puis une autre goutte, appellée
Yeau-de vie. lien répandit fur Kaio-morts, qui parut
tout-à-coup avec la beauté, la blancheur, & la force
d’un jeune homme de quinze ans.
La femence de Kaio-morts répandue fiir la terre
prdduifit un arbre, dont les fruits contenoient les
parties naturelles des deux fexes unies ; d’un de ces
fruits naquirent l’homme 6c la femme ; l’ homme s’ap-
pfelloit Mefchia 6c la femme Mefchine. Ahriman vint
fur la terre fous la forme d’un ferpent, 6c les fédui-
ftt. Corrompus, ils continuèrent de l’être jufqu’à la
réfurre&ion ; ils fe couvrirent de vêtemens noirs ,
& fe nourrirent du fruit que le diable leut pré-
fenta. /
De Mefchia & de Mefchine naquirent deux couples
de mâles & de femelles ainfi de fuite jufqu’à
ce qu’une colonie paffa l’Euphrate fur le dos du boeuf
Stareffcok.
Ce livre eft terminé par le récit d’un événement
qui doit précéder 6c fuivre la réfurreâion ; à cette
grande càtaftrophe , la mere fera féparée du pere ,
le frere de la foeur, l’ami de l’ami ; le jufte pleurera
fur lé réprouvé , & le réprouvé pleurera fur lui-
même. Alors la comete Goultcher fe trouvant dans
là révolution au-deffous de la lune , tombera fur la
terre ; la terre frappée trediblera comme l’agneau
devant le loup ; alors le feu fera couler les montagnes
comme l’eau des rivières ; les hommes paffe-
ront à-traVers ces flots embrafés, 6c feront purifiés ;
le jufte n’en fera qu’effleuré ; le méchant en éprouvera
toute la fureur , mais fon tourment finira, 6c
il obtiendra la pureté 6c le bonheur.
1 Ceux qui délireront en favoir davantage, peuvent
recourir à l’ouvrage anglois intitulé, the annuaire-
gijler, or a view o f the hijlory politicks ànd littérature
oftheyearïyGz. C’eft de ce recueil qu’on a tiré le
peu qu’on vient d’expofer.
Z EN D EROU D , le , ou ZEMDERN , ( Géogr.
mod. ) .fleuve de Perfe. Il prend fa fource dans leà
montagnes de Ja y ab a t, à trois journées de la ville
d ’Ifpahan j près de laquelle il coule, 6c va fe rendre
dans la mer des Indes ; fon eau eft douce, légère ,
bonne à boire.
ZENDICISME, (Hift. mod.') c ’eft le nom d’une
fe â e j qui du tems de Mahomet avoit des partifans
en Arabie , 6c fur-tout dans la tribu de Koreishites ,
cnii s’oppofa le plus fortement aux progrès, de la religion
ïriàhométane. On croit que les opinions de
cette fe&ë avoient beaucoup de reffemblance avec
celles des Saducéens parmi les juifs ; les Arabes qui
profefîbient le [èndicifme étoient des efpeces de déif-
te s , qui nioient la iréfurreélion, la vie à venir, &
qui crôyôient que là providence ne fe mêloit point
des affairés des hommes. M. Sale , auteur d’une excellente
traduélion angloife de l’alcoran , dit de ces
Arabes, qu’ils adoroient un feul Dieu fans fe livrer
à aucune efpece d’idolâtrie &C de fuperftition, & fans
adopter aucune des religions que fuivoient leurs compatriotes.
On prétend que ces fettaires admettoient
•ainfi que les dil'ciples de Zoroaftre & de Manès , un
bon 6c Un mauvais principe, qui fe faifoient continuellement
la guerre.
. ZENDIK , ZENDIKS ou Z EN D A K , ( Littérat.
orienté ) eft un mot arabe ; il défigne, félon les uns ,
■ un homme qui ne croit point une vie à venir; & félon
d’autres , ce mot lignifie un mage. Quoi qu’il en
fo it , il eft certain que ce mot chez les mahométans,
■ -défigne Un impie, qui n’ëft ni mufulman, ni juif, ni
chrétien , ou qui n’obferve pas les préceptes de la
religion dans laquelle il eft né. Quelques mahomé-
Z EN
tans entendent fpecialemënt par [endik, celui qui nie
la réfurreélion du corps. Ils ont appelle les Manichéens
[endiks ; 6c Màrdak un de. leurs principaux
chefs , eft toujours lurnommé al[endik dans l ’hiftoire
dés rois de Perfe de la dynaftie des Saffanides, fous '
lefquels le manichéïfme a pris naiffance.
Hâdi, quatrième kalife de la maifon des Abaflides*..
pourftiivit violemment les [endiksou feriateurs de,
Mariés'. Ces gens- là enfeignoieiit d’abord à fe. pré-'
fer ver des péchés , 6c à travailler pour l’autre vie
fans rechercher les'biens de celle-ci ; mais dans la,
fuite ils introdùifirent le culte des deux principes ;
favoir, de la lumière 6c des ténèbres ; ils permet-
toient aufli le mariage entre les plus proches parens,
6c même dans les premiers degrés de conïanguinitéf-.
Enfin, ils défendoient l ’ufage delà viande aux élus.
( D . j . ) ■ , '
Z EN D RO , ( G'eog. mod. ) petite ville détruite de,
la haute Hongrie, au comté de Tolna ; elle fut brûlée
en 16 8 4 , par lès Turcs & les mécontens.
ZENECHDON, f. m, (Médec. des Arabes.) terme,
employé par les médecins arabes, pour une prépara- ,
tion d’arlènic d’ufage extérieur, .car [eeçh veut dire
en arabe, arfenic.
Z ÉN È T E S , l e s , (Géog. mod.) peuples d’Afrique,
qui forment l’une des cinq tribus des Béreberes, 6c
qui habitent les campagnes de Tremeçen, qui eft la
derniere provincè, 6c la plus occidentale du royau-,
me de Fez. Le pays des 'Zénetes eft bon pour le ble '
& les pâturages ; l’on y recueilleroit aufli beaucoup
d’o rg e , fi toutes lès terres étoient cultivées , mais
ces peuples ne labourent que ce qui eft autour de
leurs habitations. (D . J .)
• Z EN G , (Géog. mod.) mot arabe qui défigne cette
côte orientale de l’Afrique, fur la mer des Indes que
nous appelions aujourd’hui le. Zanguebar ; c’eft une
partie de ce qu’on nomme la Cafrerie, ou cote des Caf-
fres; les peuples qui l’habitent s’appellent aufli en arabe
Zengi, 6c en perfien Zengfii ; ce font proprement
ceux que les Italiens appellent Z in g an , 6c que l’on
nomme ailleurs Egyptiens ou Bohémiens.
On ignore par quelle révolution un grand nombre
de ces habita ns du Zanguebar paflerent del’Afri-,
que dans l’Arabie par la mer Rouge , dont la traver-
fée n’eft pas bien longue, ou par les terres, ce qui a
été le plus long : car l’extrémité feptentrionale du.
Zanguebar eft limitrophe de l’EgypteJDe quelle fa-,
çon que les Zinghiens foient parvenus en Arabie ,,
tous les hiftoriens arabes s’accordent à dire que les
Africains fe répandirent dans l’Irak arabique , 6c
qu’ils s’y maintinrent fous des chefs éleûifs.
Sous Moftadhi, kalife Abaflide, ils prirent un nommé
A li pour leur chef, quife difoit defcendu d’Alj,
gendre de Mahomet ; ils lui donnèrent le furnoni
d’Habib, qui fignifie Y ami 6c le bien-aimé, 6c fous fa
conduite fe rendirent maîtres des villes de Baflbra,
de Ramlach, de W affet, 6cde plufieurs bourgades,
tant dans l’Irak que dans l’Ahvaz, Ils défirent même
plufieurs fois les armées des kalifes. Mais enfin quatorze
ans après qu’ils eurent commencé à paroître,
Mouaffec, frere du kalife Matamed, les difflpa entièrement
l’an 207 de l’H egire, qui répond à l’année
de Jefus-Chrift 885 ou 886.
On croit que le titre de Zengi ou Zenghi, ajouté
fouvent au nom des Atabeks, vient de ce qu’il y a
eu quelques capitaines d’un rare mérite, originaires
de ces peuples difpêrfés , 6c qui s’étant élevés par les
armes obtinrent l’emploi d’Atabek parmi les Selgin-
çidçs. (D . J . )
ZENICON, f. m. (Hijl. nat. Botan.) nom d’un poi-
fon que les châffeîirs de la Gaule celtique em-
ployoient autrefois: pour tuer les bêtes qu’ils pourr
liiivoient à la chafle ; c’eft par cette raifon qu’on le
nommoit en latin yenenum cervinum. Il agiffoit avec
Z E N
tant de promptitude, qu’aufli tôt qu’un chaffeur avoit
abattu un cerf ou un autre animal avec une fléché
teinte de ce poifon, il fe croyoit obligé de courir
fur la bête, 6c de couper un morceau de chair tout-
autour de la bleffure, pour empêcher le poifon de
fe répandre & de corrompre l ’animal. Il n’eft pas
étonnant que dans ces tems d’ignorance, on fut imbu
de pareils préjugés. ( D . J . )
ZEN JON , (Géog.mod.) ancienne petite ville de
Perfe. Les géographes du pays, felon Tavernier , la
marquent k j ï . d . zG. de longitude, fous les \G. d.
5. deVlatitude. ( D . J . )
Z EN ITH , f. m. (AJïr.) c’ eft le point du ciel qui
répond verticalement au-deffus de notre tête. Eoyeç
V e r t ic a l .
On peut dire encore que c’eft un point tel que Z
(PI. afir.fig. S z .) de la furface de la fphere ;> par lequel
6c par la tête du fpeéfateur faifant paflèr une ligne
, cette ligne va paffer enfuite au centre de la
terre (fuppoléefphérique). D e-là il fuit qu’il y a autant
de {éniths qu’il y a de lieux fur la te rre , d’oii
l’on peut voir le ciel ; 6c que.toutes les fois qu’on
change de lieu, on change de [énith.
Le [énith eft aufli appellé le pole de Ühorifon, parce
qu’il eft diftant de 90 degrés de chacun des points
de ce grand cercle.
Il eft aufli le pole des almucantarats, c’ eft-à-dire,
des parallèles à l’horifon par. lefquels on mefure la
hauteur des étoiles. Voye{ Alm ucan ta r a t .
Tous les cercles verticaux ou azimuths paffent par
le [énith. Voye\_ V e r t ic a u x & Az im u th .
Le point diamétralement oppoféau [énitht eft lé
nadir-; c’ eft celui qui répond à nos piés perpendiculaires
; voye{ Na d ir . Le nadir eft le [énith de nos antipodes.
Cela eft vrai dans la fuppofition que la terre foit
exactement fphérique. Mais comme il s’en faut un
peu qu’elle ne le fo it, on ne peut pas dire proprement
que notre {énith & celui demos antipodes foient
exactement oppofés. Car notre [énith eft dans une
ligne qui eft perpendiculaire à la furface de la terre
à l’endroit oit nous fommes. O r, comme la terre n’eft
pas exactement fphérique, cette ligne perpendiculaire
à la furface de la terre, ne paffe parle centre que
dans deux cas ; favoir, lorfqu’on eft fur l’équateur,
ou aux pôles. Dans tous les autres endroits » elle n’y
paffe pas; & fi on la prolonge jufqu’à ce qu’elle rencontre
l’hémifphere oppofé, le point oit elle parviendra,
ne fera donc pas diamétralement .oppofé au
point de notre [énith-9 6c de plus elle ne rencontrera
pas perpendiculairement l'hémifphere oppofé. Il n’y
a donc proprement que l’équateur 6c les pôles où le
[énith foit le nadir des antipodes, 6c réciproquement
yoye[ .ANTIPODES.
La diftancê d’un a lire au [énith, eft le complément
de fa hauteur fur l’horifon: car comme 1 e [énith eü
éloigné de 90 degrés de Phorifon, fi on retranche de
90 degrés la diftancê d’un aftre à l’horifon, le refte
fera la diftancê de l’aftre au [énith. Voyt[ C o m p l é m
en t & Ha u t eu r . Chambers.
Z E N O B ÏA $ (Géog. anc.) i ° . ville d’Afie , dans
l’Euphratenfe, à la droite de l’Euphrate, à 5 milles
du fort de Mambri ,en-deçà delà petite ville deSura.
Zénobie, femme d’Odonat, prince des Sarrafins,
fut, félon Procop, cedif. 1. V I I I . de la trad, de M. Couffin
, la fondatrice de cette v ille , qu’elle appella de fon
nom. Mais comme le tems en avoit ruiné les fortifications
, 6c que les Romains n’avoient pas pris foin
de les réparer, elleétoit devenue déferte; cé qui
étoit caufe que les Perfes faifoient des courfes quand
ils vouloient, 6c qu’ ils prévenoient par leur vîteffe
le bruit de leur marche. Juftinien rebâtit entièrement
cette v ille , la peupla d’habitans, y fit de bonnesfor-
-tifications, y établit une puiffante garnifon, .&.la
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rendit un des boulevards de l'empire*
20. Zenobiai On appella ainfi le lieu qui fut afligrté
à la reine Zénobie pour fa demeure. Ce lieu étoit
en Italie, près du palais d’Adrien à Tivoli * 6c il fe
nommoit auparavant Conche , félon Trebellius Po l-.
lion. In Zenobia. Foye[ le mot PALMYRE. (D . J . )
Z E R O B I I IN SU LÆ , (Géog. anc.)î\ede l’Océan
indien, fur la cote de l’Arabie heureufe. Ptolomée j
A y II- 0. vj. les marque à l’entrée du golfe Saehalite>
6c les met au nombre de fept. (D . J . )
fi Z ENO DO TIUM ,(Géog . anc.) ville d’Afie, dans
1 Ofrhoene , près de Nicephorium , félon Etienne lé
géographe, qui cite Appien,/. I I . Parthicor. Cevoi-
linage de Zenodotium 6c de Nicephorium, eft confirme
par D ion Caflius , l. X L . dont quelques manufi
crits portent Zenodoùa. pour Zenodotium.
Dans le tems de l’expedition de Crâffus contre les
Parthes, les habitans de Zenodotium. feignirent de fe
rendre à lu i, 6c appellerent pour cet effet quelques,
foldats romains qu’ils firent décapiter dès qu’ils fu-*
rent entres dans la ville : mais cette perfidie fut punie
par la ruine de leur ville.
Plutarque, in vitâ CrnJJi, écrit aufli Zenodoùa. ii
ne parle point de cette perfidie ; il ditieulement,
qu’il y avoit dans cette ville un tyran nommé Apollonius
, que Craffus après y avoir perdu cent foldats*
la prit par force, la pilla, 6c vendit fes habitans à,
Fenchere. (D . J . )
ZÉNONISME, f. m. (Philof.) Voye[S t o ïcisMÈ*
Z ENO NO PO LIS , (Géog. an c.) 1® . nom d’un
fiege épifcopal de l’exarchat d’Afie, dans la Lycie*
2°. D’un fiege épifcopal de la première Egypte j dans
le patriarchat d’Alexandrie. 30. D’un fiege épifcopal
d’Afîe , dans l’Ifaurie ,fous le patriarchat d’Antioche*
V?ye[ la table des évéchés par i’abb.é de Commainviüe*
Z EN S ,L E , (Géog. mod. ) riviere d’Allémagne en
Alface; elle fe jette dans le R h in , au-deffous de
Crafft. (D . J . )
ZENSUS, i.m > en Arithmétique, e f t le n om q u e
q u e lq u e s a u t e u r s a n c ie n s d o n n e n t a u q u a r r é o u à l a
fe c o .n d e p u iffa n c e . ¥oye[ Q u a r r é 6* P u i s s A N e E .
Les puiffances plus élevées font appellées [enjî*
[enfus ,. [enjtcubüs, [énji[en[tnfus [enfurdefolidus ,
6cc. Çfiambers. J. :- J l • ; ; jr.;,
Z EN T A , ( Géog. modi) contrée de. la Dalmatie,
aux confins de 1!Albanie, dans laquelle quelques, géographes
la comprennent. La principale ville de cette
contrée eftScutari. (D . J . )
ZÉNU , (Géog.mod.) petite province de l’Améri?
que, dans la Terre-ferme, au gouvernement de. Car?
thagene, 6c à l’embouchure d’une riviere. qui lui don*
ne fon nom. (D . J .)
Z EO L IT E , f. f. (Hift. tiat. Minéralogie.) M. Cron.-
ftedt adonné dans les mémoires de l ’académieroyale
de Suède de l’année.17.5 6 la dcfcription de deux
pierres , qui, félon lui, font d’une nature toute.diffé*
rente des pierres connues jufqu’à préfent, 6c à qui
il a cru devoir donner un nom particulier.
Çe favant avoit reçu,deux pierres à-peu-près de
la même qualité ; l’une venoit de Laponie, elle avoit
été trouvée dans la mine de cuivre de S v a p p a v a r y ,
près deTorneau ; l’autre venoit d’Irlande. La couleur
de là première de ces pierres étqit d’un jaune
c la ir , elle étoit compolee de veines ondulées , fon*
mées par un affemblage d’aiguilles & de pyramides
qui aboutiffoient à un même centre. Celle d’Iflande
étoit blanche , tantôt tranfparente 6c tantôt opaque
dans les différentes parties ; elle paroiffoit en partie
CQmpôfée de, maffes compares comme de la c raie,
6c en partie de coins ou de pyramides concentrique^
6c confufément arrangées.
Çes pierres n’avoient que la dureté du fpath, elles
ne faifoient par çonféquentpoint feu avec le :briquet;
elles n’entroient point .en effervefcençe avec l^g açi*