
rigoureufement ; qu’à la Chine , oii les voleurs cruels
font coupés par morceaux , on vole bien , mais que
l’on n’y affaffine pas ; qu’ en Mofcovie , où la peine
des voleurs & afiaffins eft la même , on affaffine toujours
: 8c qu’ en Angleterre , on n’affaffine p oin t,
parce que les voleurs peuvent efpérer d’être transportés
dans les colonies, & non pas les afiaffins.
’ Voyt{ au digeft. l es tit. de /unis de u/urpationibus
ad leg. fui. de vi privatâ , 8c au code eod. tit, inftitut.
de oblig. quæ ex deliclo nafc.
V ol avec armes eft mis au nombre des vols qualifiés
8c punis de mort ; même de la roue s’il a été
commis dans une rue du fur un grand chemin.
V ol de bestiaux , voye[ Abigeat.
V ol avec déguisement , eft celui qui eft fait
par une perfonne mafquée ou autrement déguifée :
les ordonnances permettent de courir fur ceux qui
vontainfi mafqués, comme s’ils étoient déjà convaincus.
Voye[ les ordonnances de 15 3 9 , celle de B lois,
& la déclaration du 22 Juillet 1692. ( A )
V ol domestique , eft celui qui eft fait par des
perfonnes qui font à nos gages , 8c nourries à nos
dépens : ce crime eft puni de la potence, à moini
que l’objet ne fut extrêment modique, auquel cas la
peiné pourroit être modérée.
V ol avec effraction , eft lorfque le voleur a
brifé & forcé quelque clôture ou fermeture pour
commettre le vol.'Celui-ci eft un cas royal 8c même
prevôtal, lorfqu’il eft accompagné de port d’armes
8c de violence publique, ou-bien que Feffraâion a
été faîte dans le mur de clôture , dans les toits des
maifons, portes 8c fenêtres extérieures ; la peine de
cevol eft lefupplice de la roue, ou au moins de la po- .
tencefiles circonftances font moins graves. V. la déclaration
d ^ i'7 3 1 pour les cas prevôtaux.
Vol de grand chemin , eft celui qui eft commis
dans les.rués ou fur les grands chemins ; ces vols
font réputés cas prevôtaux, à l’exception néanmoins
dé ceux qui font commis dans les rues des villes 8c
faubourgs ; du re fte> les uns 8c les autres font punis
de la roue.
VoL dé nuit ou NOCT* TNE, eft celui qui eft
commis pendant la nuit ; ' . difficulté qu’il y a de fe
garantir de ces fortçs de 1 >ls, fait qu’ils font punis
plus féverement que ceux qui font commis pendant
le jour.
V ol public , eft ce qui eft pris frauduleufement
fur les deniers publics , c’ eft-à-dire, deftinés pour le
bieh de l’état. Voye^ Concussion.
Vol qualifié , eft celui qui intéreffe principalement
l’ordre public , 8c qui eft accompagné de cir-
conftances graves qui demandent une punition exemplaire.
’
Ces,circonftances fe tirent i ° . de la maniéré dont
le v o l4 été fa it , comme quand il eft commis avec
effra&ion, avec armes ou déguifement, ou par adreffe
8c filouterie.
20. De la qualité de ceux qui le commettent ; par
exemple ,f i ce font des domeftiques, des vagabonds,
gens fans aveu , gens d’affaires, officiers ou miniftres
de la juftice, foldàts, cabàrètièrs, maîtres de coches
dû de navire , ou de meffagerie , voituriers, ferru-
riers 8c autres dépofitaires publics.
30. De la qualité de la chofe v o lé e , comme quand
c’éft une chofe facree , des deniers royaux ou publics
, des perfonnes libres , des beftiaux , des pigeons
, volailles, poiffons. , gibiers,.arbres de forêts
ou vergers , fruits des jardins, charrues, harnois de
labours, bornes 8c limites.
' 4°. De la quantité de'l’àétîon volée , f i le vol eft con-
fidérable Remporte une déprédation -entière delà
fortune de quelqu’un.
50. De l’habitude., cqtnme quand le y o t a été
réitéré plùfieurs fois, ou sHl eft commis par un grand 1
nombre de perfonnes*
6°. Du lieu , fi c’eft à l’ëglife, dans les maifons
royales , au palais ou auditoire de la juftice, dans
les fpeftacles publics , fur les grands chemins.
70. D u tems, fi le vol eft fait pendant la nuit ©il
dans un tems d’incendie, de naufrage, 8c de ruine
ou de famine.
Enfin de la fiireté du commerce , comme en fait
d’ufure 8c de banqueroute frauduleufe , monopole
ou recelement. Voye^ le traité des crimes, par M. de
Vouglans , où chacune de ces circonftances eft très-
bien développée.
Vol simple , eft celui qui ne bleffe que l’intérêt
des particuliers , & non l’ordre public.
Quand le vol eft commis par des étrangers, ils
doivent être punis, bannis, fouettés 8c marqués de
la lettre V.
Mais quand celui qui a commis le vol avoit quelque
apparence de droit à la chofe, par exemple file
vol eft fait par un fils de famille à fon pere , par une
veuve aux héritiers de fon mari, ou par ceux-ci à la
veuve ou à leurs cohéritiers, par le créancier qiji
abufe du gage de fon débiteur, par le dépofitârre
qui fe fert du dépôt ; ces fortes de vols ne peuvent
être pourfuivis que civilement, & ne peuvent donner
lieu qu’à des condamnations pécuniaires , telles
que la reftitution de la chofe volée avec des dommages
& intérêts. Voyeç Filou , Larcin , Voleur.
Vol du chapon , eft un certain efpace de terre
que plufieurs coutumes permettent à l’aîné de prendre
par préciput, au-tourdu manoir feigneuriaî, outre
les bâtimens , cours 8c baffe-cours ; ce terrein a
été appellé vol du chapon, pour faire entendre que
c ’eft un efpace à-peu-près égala celui qu’un chapon
parcourroit en volant.
La coutume de Bourbonnois défigne cet efpace par
un trait d’arc.
Celles du Maine, Tours , 8c Lodunois l’ appellent
le cheré.
Cette étendue de terrein n’ eft pas par-tout la mê-,
me ; la coutume de Paris, art. ig . donne un arpent,
d’autres donnent deux ou quatre arpens ; celle de Lodunois
, trois fexterées. Voye{ A în e s s e , Préci-
pÙt , M a n o i r , p r in c i p a l M a n o ir . ( 4 )
V o l , f.m. ( Gram.') mouvement progreffif des
pifeaux, des poiffons , des infeâes, par le moyen
des aîles. Voye^ F article VOLER.
Vol , chaffe du v o l , c’eft celle qu’on fait avec des
oifeaux de proie ; -c’eft un fpe&acle affez digne de
curiofité , & fait pour étonner ceux qui ne l’ont pas
encore vu : on a peine à comprendre comment des
animaux naturellement auffi libres que le font les oifeaux
de proie, deviennent en peu de tems affez ap-
privoifés pour écouter dans le plus haut des airs la
voix du chaffeur qui les guide, être, attentifs aux
mouvemens du leurre , y revenir & fe laiffer reprendre.
C’eft en excitant & en fatisfaifant alternativement
leurs befoins , qu’on parvient à leur faire
goûter l’ efclavage ; l’amour de la liberté qui combat
pendant quelque téms, cede enfin à la violence de
l’appetit; dèsqu’ils ont mangé fur le poing du chaffeur,
on peut les regarder prefque comme affujettis.
Voyc{ Fauconnerie.
La chaffe du vol eft un objet de magnificence oC
d’appareil beaucoup plus que d’utilité : on peut en
juger par les efpeces de gibiers qu’on fe propofe de
prendre dans les vols qu’on eftime le plus. Le premier
de tous les vols, 8c un de ceux qu’on exerce le
plus rarement, eft celui du milan ; fous ce nom on
comprend le milan royal, le milan noir, la bitfe, Ve?
Lorlqu’on apperçoit un de ces oifeaux, qui panent
ordinairement fort haut, on cherche à le faire def-
eéndfè, en allant jetter le duc à une certaine diuan-
ce. Le duc eft une efpece de hibou , qui t comme
On fait» eft un objet d’aveffion pour la plupart des
Oifeaux. Pour le rendre plus propre à exciter la curiofité
du milan qu’on veut attirer , on peut lui
ajouter une queue de renard, qui le fait paroître encore
plus difforme. Le milan s’approche de cet objet
extraordinaire , & lorfqu’il eft à une diftance
convenable , on jette les oilèaux qui doivent le voler
: cfes oifeaux font ordinairement des facres 8c des
gerfauts» Lorfque le milan fe voit attaqué, il s’élève
& monte dans toutes les hauteurs ; fes ennemis font
âulîi tous léürs efforts pour gagner le deffus. Lafcène
du combat fe paffe alors dans une région de l’air fi
haute, que foùyentles yeux ont peine à y atteindre.
Le vol du héron fe paffe à-peu-près de la même
maniéré que celui du milan ; l’un 8c l’autre font dan*
gereux pour les oifeaux qui, dans cette chaffe, cou*
rent quelquefois rifquede la vie : ces deux vols ont
une primauté d’ordre que leur donnent leur rareté,
la force des combattans, & le mérite de la difficulté
vaincue.
Le plus fort des oifeâuxde proie employé à IaVo-
lerie, eft fans doute le gerfaut ; il joint à la nobleffe
& à la force , la vîteffe & l’agilité du vo l; c’eft celui
dont on fe fert pour le lievre ; cependant il eft rare
qu’on prenne des lievres avec des gerfauts fans leur
donner quelque fecours ; ordinairement, avec deux
gerfauts qu’on jette, on lâche un mâtin deftiné à les
aider; les oifeaux accoutumés à voler enfemble,
frappent le lievre tour-à-tour avec leurs mains, le
tuent quelquefois, mais plus fouvent l’étourdiffent
& le font tomber : la courfe du lievre étant ainfi retardée
, le chien le prend aifément, 8c les gerfauts
le prennent conjointement avec lui.
Le vol pour corneille a moins de nobleffe & de
difficultés que ceux pour le milan 8c le héron ; mais
c’eft un des plus agréables ; il eft fouvent varié dans
fes circonftances : il fe paffe en partie plus près des
yeux, 8i il oblige quelquefois les chaffeurs à un
mouvement qui rend la chaffe plus piquante. La
corneille eft un des oilèaux qu’on attire prefqùe fii-
rementavec le d uc, & lorfqu’on la juge affez p rès,
On jette les oifeaux : dès qu’el’e fe fent attaquée, elle
s’eleve , 8c monte même à une grande hauteur : ce
font des faucons qui la volent ; ils cherchent à gagner
le deffus ; lorfque la corneille s’apperçoit qu’elle va
perdre fon avantage, on la voit defeendre avec une
Vîteffe incroyable , & fe jetter dans l’arbre qu’elle
trouve le plus à portée : alors les faucons relient à
planer au-deffus : la corneille n’auroit plus à les craindre
, fi les fauconniers n’alloient pas au fecours de
leurs oifeaux, mais ils vont à l’arbre, ils forcent par
leurs cris la corneille à déferter fa retraite, 8c à courir
de nouveaux dangers ; elle ne repart qu’avec pei-
ne, elle tente de nouveau 8c à diverfes reprifes les
reflources de la vîteffe & de la rufe , 8c fi elle fuc-
Oombe à la fin, ce n’ eft qu’après*avoir mis plus d’une
101s 1 une 8c l’autre en ufage pour fa défenfe.
Le vol pour pie eft auffi v i f que celui pour corneil-
e ? ma^s il n’a pas autant de nobleffe à beaucoup
Pr®s.^Parce que la pie n’a de reffource que celle de
a roibleffe. Ce vol ne fe fait guere comme ceux dont
J’ous avons parlé de pôing en fo r t , c’eft-à-dire que
es; oifeaux n’attaquent pas en partant ,du poing;
r inairement on les jette amont, parce qu’on atta*
que la pie lorsqu’elle eft dans un arbre. Les oifeaux
f^ant jettes, & s’étant élevés à une certaine hauteur,
guides par la voix du fauconnier, & rentrent au
d’attVement H j ^eurre* Lorfqu’on les juge à portée
chera?U?r ? on fe preffe de faire partir la p ie , qui ne
voifC ^ r ecbaPPer qu’ en gagnant les arbres les plus
elle ln,S 1 ;°yvent efte e;ft prifeau paffage , mais quand
fairp0 3 ete5 ue chargée,on a beaucoup de peine à la
aî,p. rePaî th ’ fa frayeur eft telle qu’elle fe laiffe
q uefois prendre par le chaffeur plutôt que de
lo m c X F I I , * n
s expofer à la dèfceilte de l’oifeau qtSelle redotite.
On- jette amont de la même maniéré, lorïqu’oil
vole pour champs U pourrivierë > e’eft-à-dire pour*
la perdrix ou le faifan , & pour le canard. Pour la
perdrix on jette amont un ou deux faucons ; pour
le faifan deux faucons ou un gerfaut : on laiffe monter
les oifeaux , 8c lorfqu’ils planent dans le plus
haut des airs» le fauconnier aidé d’un chien , fait
partir le gibier fur lequel l’oifeau defeendi Pour le
canard , on met amont jufqu’à trois faucons ♦ 8c oit
fe fert auffi de chiens pour le faire partir , 8c l’obliger
de voler lorfque la frayeur qu’il a des faucons
l’a rendu dans l’eau.
Outre ces v o ls , oii dfeffë auflî pour prendre des
cailles, des alouettes, des merles, de petits oifeaux
de proie tels que l’émerillôn , le hobereau » l’éper-
vier ; mais ce dernier n’appartient pas à la faucon*
nerie proprement dite ; il eft ainfi que l’aütoiir & fon
tiercelet, du reffùrt de l’autourferie : les premiers
font de ceux qu’on nommé oifeauic dé leurre ; les au*
très s’appellent oifiauk de poing, parce que fans
etre leurrés ijs reviennent fur le poing»
On emploie à*peu-près les ihêmes moyens pour
appnvoifer & dreffer les uns 8c les autres \ mais on
porte prefque toujours à la chaffe les derniers fâns
chaperon;ils fortt plus prompts à partir du poing que
les autres : on ne les jette point amont ; ils ne volent
que de poing en fo r t, & font leur prife d’uh feul
trait d’aile i par cette raifon ils fe fatiguent moins
& ils peuvent prendre plus de gibier i ainfi la chaffe
en eft plus utile ft elle eft moins noble & moins agréa*
ble. On dit que le vol du faucon appartient principalement
aux princes, 8C que èelui de l’autoür convient
mieux auxgentilhofnmes. Article de M. L E k o r .
VOL, en terme de Blafori, fe dit de deux aîles po-
fées dos à dos dans les armoiries, comitte étant tout
ce qui fait le vol d’un oifeau i lorlqu’il n’y a qu’une
aîle feule , on l’appelle demi-vol ; & quand il y en
a trois, trois denu-vols. On appelle Vol banneru celui
qu’on met au cimier, & qui eft fait en ha n ere»
ayant le deffus coupé & quarré , Comme celui de$
anciens chevaliers.
VO LA G E , adj. (Gram.) inConftârtt, lé g e r , chan*
géant : tous ces mots font fynonymes ; Ce font des
métaphores empruntées de différens objets ; léger,
des corps tels que les plumes, qui n’ayant pas affez
de maffe, eu égard à leur furface, font détournées 8c
emportées çà 8c là à chaque inftant de leur chute *
changeant, de la furface de la terre ou du ciel qui
n’eft pas un moment la même ; inconftant, de Fat*
mofphere de l’air, & des vents ; volage, des oifeaux :
on dit des enfans qu’ ils ont l ’efprit 8c le caraftere volage
; d’une femme qui change fouvent d’objet» qu’elle
eft volage.
V olage, appel, (Jurifp ru d .) onappelloitainfi
autrefois ce que nous appelions aujourd’hui fo l appel.
Voye^ Amendé & Appel , Fol appel.
VOLAGES, r en te s9 pu t'entés vo la n te s . K o y s ç R en -
Të VÛLÀGÉo« VOLANTE. ( A )
VO LA IL L E , lignifie en général la même choie
qu’oifeau. t^oye^ Oisëaü.
Mais en prenant ce mot dans un fens plus particulier
, il s’applique à ce que l’on appelle volaille, ou à
cette efpece de gros oifeaux domeftiques ou fauva-
ges quel’oh é le ve , ou que Fort pourfiiit à la chaffe ,
pour être fervis fur nos tables y -coriinje les coqs d’in-
d e , les oies , les coqs, les poules, 8c les canards
fauvages ou domeftiques, lesfaifans , les perdrix
les pigeons, lesbécaffines, &c. Voye^ Chasse aux
OISEAUX.
Les oifeaux domeftiques , ou la volaille, eft une
partie néeeffaire du fonds d’une ferme, elle rend dé
fort bons fervices, 8c il revient un profit très-con-
K k k