I
P
Il faut avoir foin de faite chauffer la table avant
l’opération -, parce que le contaft d’un corps auffi
froid cauTeroit des accidens , qui èntraîneroient né-
ceffair'èment la perte de la glace ; auffi a-t-on l’attention
de couvrir la table de braifés lorig-tems avant de
travailler. ; . . . . .
Quelques artiftes croyent utile dè faire la tàble un
peu creufe au milieu, parce que , difent-ils, la chaleur
du verre qu’on y verfe dilate le cuivre ; & comme
cette dilatation trouve plus de réfiftaiice à la fur-
face inférieure qu’à la fUpérieure, toute fort ariion
fe fait fentir à la furface fupérieure, 6c principalement
dans le milieu oii le flot du verre eft le plus
immédiatement. Ce milieu fe bômbe, ce qui doit né-
ceffairement diminuer l’ épaiffeiir de la glace dans le
milieu. C’eft pour rendre le bombement de la tablé
moins fenfible, qu’ils fié font déterminés à èri creufer
le milieu.
On obferve fur celà-i°. que le plus grand obftacle
qu’on puilfe apporter à la dilatation, c’eft l’épaiffeur
de la table : plus elle fera épaiffe, moins il fera aifé
de l’échauffer à un point auffi nuifible. 2 0. Que pour
creufer avec fureté, il faudroit favoir exactement dé
quelle quantité la table unie 6c bien à la réglé fe bombe
par la chaleur. 3 0. Qu’ en crèufant la table il peut
arriver qu’on la rende plus mince au milieu qu’ail-
leurs, 6c alors au-coiitraire elle feroit plus fufcepti-
ble qu’auparavant du mauvais effet de la chaleur.
D ’après toutes ces obfervations, je préfererois de
mettre la furface de ma table bien à la réglé, & j’y
ajouterois la précaution de la bien polir pour éviter
les inégalités. ;
La table eft portée für ùn pié connu fous le iiom
de chaflis de la table dônt on voit le détail, PI. X V .
La fig. 4. nous repréfente la manière dont s’unifient
à riiortaifës & à tenons les quatre pièces de bois qui
forment le chaffis. Les extrémités G H , K l , font
difpofées pour recevoir; la première ,ùné feule roué
de fonte, qu’on y arrête au moyen d’un boulon paf-
fant par le trou L , 6c prenant la roue par fon centre
, 6c là fécondé K l , deux roues eii M , N. On voit
en E F une piece de bois qui travêrfe le chaffis pour
en augmenter la force, 6c qui va jufqu’en CD : on l’a
laiflee en F fans la prolonger , parce qu’elle auroit
empêché de voir d’autres détails plus intéreffans du
chaffis. Les trois roues deftinées au tranfport de la
table ; ont environ 20 oü ï i pouces de diamètre ,
fur 5 ou 6 pouces d’épaiffeur ; & la hauteur des
roues, celle du chaffis, 6c l’épâiffeùr de la table pri-
fes enfemble , doivent porter la furface fupérieurè
de celle-ci, ali niveaii du pavé des càrqùâifes ; auffi
voit-on dans les fig. 1 , 2 , 3 , que të furfacè
fupérieure de la table eft à 50 pouces au-deffus du
fol de la halle.
Quant à l’ufage des fortes, fi fon veut faire fuivre
à la table fa même route, fans changer fa direction ,
ni fa pofition ; faites avancer la roue feule, & les
deux roues de l’autre cô té , avec la mêinè vitéffe. Si
Vous voulez lui faire changer dé. pofition , ûxéz la
roue feule E , fig. 3 . 6c âütoitr de cëtte roue confiné
centre, faites tourner les deux roues F , F , fig. /. èn
faifant la révolution plus ou moins entière, vous ferez
le maître de changer plus ou moins la direction
de votre table, 6c de lui donner celle qùe vous voudrez.
On fait un chemin en piece de bois , tout autour
de la halle , pour la facilité dü tranfport de la table.
On met entre la table 6c le chaffis des barres dë
f e r , d’efpace ert efpace , dè A B ert C D , pour foii-
tenir également le poids de la table.
Les tringles qu’on voit en X Y , S T , fig. PL
X IV . font de fer. Elles font deftinées à être placées
fur la table, fur laquelle on répand le verre, & à fup-
porter le rouleau qui l’applatit. Les tringles règlent
donc l’épaiffeur de la glace par la leur , & la Iargèur
de la glace par l’efpace S X , qu’on laiffe entr’elles-.
La tringle eft arrêtée en S ou en X , par un petit cro-s-
chet qui appuie contre l’épaiffeur d elà table, & qui
empêche la tringle d’être entraînée par le mouvement
du rouleau. On donne aux tringles l’épaiffeur
qu’on veut donner aux glaces. On .en a même plu-
fieurs paires de diverfes épaiffeurs , étant obligés de
donner plus ou moins d’épaiffeur aux glaces , fuivant
qu’on veut en faire de plus ou moins grandes. L’épaiffeur
des tringles ordinaires eft de 4 à 6 lignes. La
furface 1 , 2 , fur laquelle pofe le rouleau a environ
un pouce de large ; on fent que les tringles doivent
avoir la longueur de la tab le .,
Le nom feul dû rouleau défigne fa forme. C’eft un
cylindre de CiiiVre creux repréfenté eri a [ . Il eft def-
tiné à appuyer fur le verre 6c à l’applâtir. Le rouleau
a environ 10 pouces de diamètre ,6c un pouce 6c demi
d’épaiffeur. Quant à fa longueur, el,le «eft égale
à la largeur de la table. Dans la fig. 5. PL X IV . le
rouleau eft repréfentë ouvert pour ert faire voir l ’intérieur.
Au milieu ëii M 6c à 6 pouces des extrémités
en O & en P ; font trois triangles de fèr battu,
qu’on a engagés dans le rouleau en le fondant, & qui
font percés chacun d’ iin trou quàrré, qui doit fe
trouver dans l’axe du Cylindre. Par lès trois triangles
on fait paffer unie barre de fer bien jufte au troil
qui devient l’axe du rouleau.
Pour fe fervir du rouleau , on a deux poignées dé
fer ,fig . G. &, y . de deux pies de long, arrondies, 6c
dans lefquelles s’engagent les bouts de l’axe ; comme
des tenons dans leurs mortaifes.
Lor/que le rouleau n’ eft pas fiir la tab le , il eft pofé
fur un chevalet de bois repréfenté fig. 5. P l. XV*
Le chevalet doit être le plus approchant qu’il eft pof-
fible, de la hauteur de la table.. Par ce moyen, lorfi
ue le rouleau tombe de la table fur le chevalet, il le
égrade moins , tombant de moins haut ; 6c lorf-
qu’on veut remettre le rouleau fur la table, on le fait
avec plus de facilité, ayant à le porter à une moindre
élévation; Le chevalet repréfenté èn perfpeâive ,
fig . 5 . 6c en élévation par un des bouts, fig, G. a deujd
piés dé hauteur:
On peut s’aider pour relever le rouleau de l’outil
fig. z . PL X X X . qui n’eft autre chofe qu’une .pince
de fept piés & demi, préfentartt en à b un talon dé
dix-huit pouces ; & en a un crochet, qui s’engageant
à un boulon d placé à chaque côté de là table pour
fervir de point d’appui, agit comme levier du fécond
genre. On appelle cet outil bras à lever le rouleau•
Voye[ les bras en a&ion ,fig . 3 . PL X X X .
Lorfqû’on a' à vôiturer le rouleau dans divers endroits
de la halle , on fe fert d’un chariot q u i, de fon
ùfage, prend lê nom de chariot à rouleau. On le voit
en géométral ,fig. 3 . PI. X V I . en profil ,fig. z. 6c en
perfpeâive^/%. /.
Ce font deux branches A C ,D F , parallèles, quî
préfentent de A en B 6c de D en E des parties courbes,
comme d e , fig. z i ayant 10 pouces de d en e , &
5 pouces de profondeur, & formant conféquemment
, des demi-cercles capables de retenir le rouleau. Les
branches A C , D F , fig. 3 . vont fe réunir en G,, pour
ri’éh former qu’une G H , qu’on nomme queue du chariot
, à l’extrémité de laquelle font de k en i des poignées
pour placer les mains des ouvriers, comme
dans les autres chariots, dont nous avons donné la
defcription.
Les branches du chariot à rouleau font portées
fur des roues de fer LM.,.HO, de 3© pouces de dia-
fnetre; Là longueur de l’effieu dépend de l’écarte-
ment des branches A C , DF^ qui me paroîtfuffifantÿ
à 30 pouces, pour porter un rovrleau de 6 piés : car
éri le prenant bien aü milieu, il débordera de chaque
côté des branches du chariot de 2 1 pouces, la
partie la plus considérable fera entre lefdites bran*
ches, 6c par conféquent le, rouleau fera pofé avec
fiàreté. La longueur de l’effieu connue, ainfi que la
largeur des roues 6c la grandeur des moyeux , il y
aura environ 4 piés d’un moyeu à l’autre, c’eft-à-
dire, pour largeur totale de la machine. Il faut mettre
le rouleau le plus près de l’effieu qu’il fe pourra,
c’eft-à-dire, faire les bras B C , E F , du levier les plus
courts qu’il fera poffible, pour augmenter la force
des ouvriers qui feront en K l . Le rayon de la roue
==j 5 pouces : pour que le rouleau n’empêche pas
celle-ci de tourner , faifons F E , ou B C = 16 pouces
.O
n donne de longueur au chariot depuis l'effieu
jufqu’aux poignées environ 8 piés. Le point de réunion
G des branches eft environ à 4 piés de l’effieu,
6c il refte à-peu-près 4 piés de queue.
De C 6c F s’élèvent deux branches C P , F P , qui
fe réunifient en P , en une feule qui s’attache en G.
Ces branches femblables à celles que nous ayons fait
obferver au chariot à ferraffe, fervent comme dans
celui-ci à placer les mains des ouvriers qui pouffent
le chariot.
Les tenailles font un infiniment propre à prendre
la cuvette, 6c à la renverfer fur la table. Ce n’eft au-r
tre chofe qu’un cadre de f e r , qu’on fait jufte à la
mefure des cuvettes qu’on veut prendre : au moyen
de quoi on eft oblige d’avoir deux tenailles, l’une
pour les petites cuvettes, l’autre pour les grandes. ,
On v o it , fig. 1. PL X I V , une petite tenaille : tout ce I
que nous en dirons doit s’entendre de même de la :
grande tenaille,jîg. 2.
Le cadre H IL K a 16 pouces de H en I , 6c feulement
15 de ƒ en L , pour ferrer la cuvette avec plus
de force. Le cadre eft ouvert au milieu du côté H K ,
6c deux branches Q B , R C y font ajoutées de telle
forte, que la partie C R K L SG , tournant fur une charnière
G , s’approche plus ou moins de l’autre partie
QHIO du cadre, 6c fe fixe à l’ouverture defirée au
moyen d’une clé E F , 6c d’une clavette. De G en P ,
il n’eft befoin que d’une branche.
Aux extrémités de la tenaille > on forme des poignées
PM , P H , A B , C D , de huit pouces ; la charnière
G eft à un pié du cadre.
La branche G P , doit être telle que Q.PZ , que la j
.largeur de la table , 6c on le fentira fi on conçoit le I
mouvement de la tenaille.; ,
Suppofé qu’on veuille couvrir la table entière de i
verre, on commencé à en verfer du côté PQ (fig. 3 .)
6c on continue jufqu’au côté O A,en faifant parcourir
à la cuvette toute la largeur de la table ; de cette maniéré,
le côté H K de la tenaille donne fur le bord !
OR de la table.
Si les poignées MP, PH, étoient trop près de la cuvette
pour qu’elles ne puffent fe trouver au-delà de
PQ. (fig• 3 - ) , les mains de l’ouvrier fe trouveroient
immédiatement au-deffus 3u verre , & il fe bruleroit;
On faitdonc pour éviter ce danger Q P=z fix piés 6c
demi (fig. /. ). Il n’eft pas befoin que O B , SC, foient
•auffi longs, .parce que lorfqu’on commence à verfer
n’y a point de verre fur la table ;
le verfeur^qui eft en A B , CD ( f ig .,. ) , ne court pas
danger de fe brûler, en avançant un peu fes bras fur
la table ; & îorfque la cuvette eft au bord OR (fig.3
1 ouvrier eft bien éloigné du flot de, yerre : on fait
donc BQ== environ trois piés 6c demi, par ce moyen
; Jr a environ cinq piés , 6c la tenaille entière eft un
înltrurnent d’environ dix piés.
, A fix pouces en 1 , a , 3 ,4 , de 0 , 5 , <2, J î , les brancnes
des fenailles. font arrondies & un peu .dépriT ‘
inees , c ettlàque s’attachent les chaînes qui iiiipen-
dent jes tenailles ,: car on fent bien que deux hom- i
mes ne .pourraient foutenir le poids d’une cuvette '
pleine, s ils n etoient ai^és,
Il eft j je c ro is , inutile de dire que l’on prend la
cuvette dans la ceinture , avec le cadre de la tenaille.
On voit (fig. z. PL X V I I .) la maniéré dont eft fuf-
pendue la tenaille ; fes collets 1 ,2 , 3 ,4 , font embraf-
fes par des chaines qui vont s’attacher à trois piés au-*
deffu* des tenailles en 5, 6, 7 ,8 , aux extrémités des
petits fléaux 5, 6, 7 , 8, qui ont environ huit pouces
de longueur; 5 6 ,7 8 s’ajuftentpar leur milieu aux extrémités,)',
x , de là branche x y qui a environ trente
pouces de long ; elle eft immobile dans fa pofition
retenue par la piece verticale t g = 18 pouces, qu’i
eft fixe au milieu de x y , 6c foutenue par les arcs-
boutans t A , t B .
A l’extrémité t de la piece t g e b un trou dans lequel
peut être reçu le crochet a (fig. 1. )
Le bout t de t g , s’infere dans le trou j , pratiqué
au milieu de la tôle op q r, dans la même forme que
la bfanche t g , pour que t ,y entre comme un tenon
dans fa mortaife ; par ce moyen le trou t fe trouve
au-deffus de la ferraffe.
La tôle 0p q r a environ quatre piés fur près de deux,
6c fert à couvrir la cuvette pour empêcher qu’il n’y
tombe des faletés. 1
La potence (fig. 1. PI. X V I I . ) eft une piece de bois
Z C , arrondie 6c garnie en fer à fon extrémité C. C
s’engage dans un collier a b de fer qui l’arrête à une
piece de charpente, 6c lui laiffe la liberté détourner,.
A l’extrémité Z eft un pivot de fonte fur lequel la
potence tourne: on fait agir le pivot dans un crapeau^
ou maniéré de trou pratiqué dans une piece de fonte
qu’on met à niveau du terrein.
A la hauteur d’environ quatre piés eft fixé un cric
confiftant en un pignon, une roue dentée, & un treuil
oit s’enveloppe une corde j au moyen d’une manil
velle on fait tourner le pignon qui engrene dans la
roue, 6c la faifant tourner,fait envelopper au-tour du
treuil la corde, qui fe développe fi l’on tourne en fens
contraire. La manivelle fe trouve à environ trois piés
au-deffus du terrein.
Deux piés au-Üeffous de l ’extrémité C’eft une poulie
c , fur laquelle paffe la corde.
D e i en h eft un bras de fer deftiné à recevoir une
autre poulie g , fur laquelle la corde paffe encore,
pour aller accrocher, la tenaille : la poulie g eft en
quelque forte le point de fufpenfion de la tenaille :
la fonôion du bras h i , eft par conféquent de porter
ce point de fufpenfion à la diftance qu’on defire ; par
exemple à huit piés , comme dans la figure , ce bras
doit etre tel que la corde paffant fur les deux poulies
ait une pofition horifontale : la branche L m, n’a d’autre
ufage que de retenir le bras h i dans fa pofition.
On fait ordinairement la hauteur totale de la poten
c e ;? 18 piés : au refte plus la potence fera haute,
plus on aura de facilité à, verfer la cuvette fur la table
: car foit & ( f ig .3 . PL X IV .) la potence placée
vis-à-vis le milieu de la table , & à trois.piés.de d jf-
. tance de celle-ci ; fi le point.de fufpenfion eft à huit
piés de la potence, c’eft-à-dire fi le bras de la potence
a huit piés du point &, comme centre d’un rayon
de; huit p ié s , tracez l’arc 3 ,4 , 5 ,6 , ce feroit celui
que décriroit la cuvette fur la table , fi on l’abandon-
noit à fa pefanteur, 6c qu’on fit tourner la potence ;
mais en yerfant après l’avoir menée en P , on la
conduit le*long d e O R :, on,lui fait donc conftamment
quitter la pofition à laquelle l’entraine fa pefanteur
6c on aura bien plus d’avantage pour combattre cette
pefanteur , fi le point de fuïpenfion eft élevé ou
fi la potence eft haute.
La potence, telle que nous venons de la décrire
n’eft pas un outil d’un tranfport aifé. Lorfqu?on veut
la changer de p lacç, on la dégage du collier qui la
tient par en-haut , 6c tandis que des. ouvriers la
.maintiennent dans fa pofitjpn perpendiculaire, en U