jivoit ordonné de lui compter mille livres fterlings ,
qu’il efpéroit qu’ il ac'cepteroit, jufqu’à ce qu’il jugeât
à-propos de demander quelqu’autre chofe à fa
majefté. Cette derniere offre fut rejettée avec la même
fermeté que la première, quoi qu’il, fut obligé,
immédiatement après .le départ du grand tréforier ,
d’envoyer emprunter une guinée chez un ami. En
un mo t, comme les plus puiffantes tentations du côté
des honneurs 6c des .riçheffes ne purent jamai$ lui
faire abandonner ce qu’il croyoit être le véritable
intérêt de fa patrie , lesplus éminens dangers ne purent
aufli l’effrayer, & l’empêcher d’y travailler. Il
mourut, non fans,foüpçon. de poifon, en 1 678, dans
la .cinqpante-huitieme année de .fon âge. Ses écrits
font en grand nombre & roulent principalement
fur la religion. M. Gooke a donné à Londres:, en
1 7 26 ,endeux volumes in-8°. lespoéfies de cet.écrivain.
:
Morton, fâvant évêqiie anglois du xvij. fiecle., naquit
en 15 6 4 , :& futipromu au fiege de Chéfter ,;én
16 15 ; en: 16 18 il obtintrl’évêehé de Conventry 6c
Lichfieldj,&en 16 3 2 .celui de Durham. Dans toutes
ces places 4;il s’oçcupa,fan$ ceffe à l’étude , & mourut
comblé d’années en 1659. Il a publié plufieurs
ouvrages, qui concernent prefque tous.la defenfe-de
l’églife;anglicane contre la doélidne romaine. Ses mal
nufçrits pafferent à fa morten$r.elesmains.du.do£leur
Barwick.
_ Pools, favaût critique 6t théologien , naquit' en
1624 .y & penfa perdre la vie dans lai célébré confpi-
ration.d-Dates., parce;qui’il écrivit contredes catholiques
romains un livre intitulé, nullité de la 'fo i romaine.
Depuis ce tems-là là .crainte du rifque cju’il
couroit toujours, s’empara tellement de lu i , qu’il
prit le parti défe retirer à Amfterdam, oii iLmourut
en i679:fdans;fa 56 année.,
Il travailla pendant dix ans à fa fynopfis çriiicorum9
dont les deux premiers volumes parurent à Londres
èn 1669, in-fol.&c les trois autres enfuite. Outre cette
édition de Londres , il s’en eft fait une à Francfort y
en 16 7 8 ,une àUtrecht 1686 y une fécondé à Francfo
r t , 16 9 4 , i/2-40. 16c une troifieme, beaucoup meil*-
leure, en 17 0 9 , in-fol. en fix volumes.. ••
Poole a très-bien choiftles écrivains qui dévoient
entrer dans Ion ouvrage , outre ceux qui dtoient
déjà dans les critiques lactées qu’il abrégeoit ; mais
il n’a pas pris, garde qu’en donnant les différentes
verfions dans la bible, comme elles font dans Les .traduirions
latin es , il ne pouvoir que commettre une
infinité d’erreurs. La grande multitude d’interprétations
qu’il a recueillies fur le texte, caufe de la con-
fufion ; l’on a bien de la peine à joindre tous les mots
enfemble quand ils font bien éloignés , & qu’on les
a expliqués en tant de maniérés différentes.
Déplus, l’auteur fe contentant ordinairement de
rapporter les diverfes explications , fans .juger quelles
font les:,meilleures,y. n’inftruit pas affez lelefteur
qui a de la peine à fe déterminer , principalement
quand il ne voit point de raifqns qui le portent à
préférer un fentimentà un autre.
• Cependant on ne peut .trop Jouer, dans cet abrégé
des critiqués, le travail de Poole, qui a ramaffé avec
beaucoup de foin &c de peine ce qui étoit répandu en
cdifférens ouvrages , & l’a placé aux lieux où il de-
voit être:, en 1^abrégeant utilement pour la commodité
des leéleùrs.
Enfin , les difficultés de la chronologie , éclaircies
par lès .meilleurs critiques- %■ fe trouvent ici
•rapportéesen abrégé ; & de cette manierey la plupart
des matières difficiles de l’Eeriturey fur lesquelles on
a compofé des livres entiers., font, expliquées: dans
•ce recueil , où L’auteur a pris, la-peine, d’inférer les
extraits qu’il avoit faits-lui-même des meilleurs où-
svrages en . ce genre.
On a encore de lui en anglois, un volume de re-“
marques fur la bible , qui ont été jointes à celles
d’autres favans auteurs ; & le tout a paru à Londres
en 1685 .y. en 2 vol. in-fol. ( Le. ch e va lie r DE J a u -
c o u r t . )
Y O R C K , la n o u ve l l e , (Géog. mod.) province
de l’Amérique feptentrionale , fur la côte orientale ^
elle eR bornée au feptentrion parle Canada, au midi
par la mer du nord , au levant par la nouvelle Angleterre,
& au couchant par la Virginie &c la Perifyl-
vanie.
Hudfon, qui étoit au fervice des Provinces-Unies,
en fit la découverte , & en prit poffeflion au nom de
fes maîtres en 1609 , quoique ce ne fût pas le vrai
but de fon voyage ,. car le vaiffeau qu’on lui avoit
donné étoit deftiné à chercher un paffage vers la Tar-
tarie & la Chine ; mais Hudfon après de vains efforts,
fit route fur le fud-oueft , & aborda à ce pays qu’il
nomma la nouvelle Hollande. ■
En 1 6 1 5 , lesHollandoisy éleverent une fortereffe
qu’ils^appelièrent le fort d'Orange , & une ville à laquelle
ils donnèrent le nom de nouvel Amfierdam.
Enfin , les.Anglois s ’étant affermis dans la nouvelle
Angleterre & au Maryland , débufquerent en 1666
1$$ HoUandois. de leurs poffeflions , & en obtinrent
la, propriété par le traite de Bréda.
,:Sous les Anglojs , la nouvelle Amfterdam fut ap-
pellée la nouvelle Yorck donna.fon nom au pays »
ainfi qu’à la capitale » parce que toute la province
fut cédée en propriété au.duc drYorck par Charles IL
fon frere, roi d’Angleterre. (D . 7.),
Y o r c k , lU d ', (Géog. modé)*\le d’Afrique dans
la haute Guinée., à Éembouchure de la riviere de
Scerbro, La compagnie Angloife. d’Afrique y a fait
eonftruire un fort monté de quelques pièces d’artillerie
; la garnifon eft compofee.de 3 5 blancs avec ôo
gbmetres. (D . 7.) m r
YORCK-SHIRE 9 (Géog. mod.) province d’Angleterre
, maritime & feptentrionale , dans le dio-
cèfe d’Yorck qui en eft la capitale. C’eft la plus grande
province du royaume ; elle a trois cens vingt milles de
circuit: on la diftingueen trois parties , qui font Nord,
Eft 6c W eft-Riding, Elle eft très -fertile en blé , bétail
, gibier 6c poiffon ; elle produit quantité de beaux
chevaux , de la pierre à chaux , du ja y e t , de l’ alun
6c du fer. Ses principales rivières font FHumber,
l’Are., la Nyd , l’Oufe , l’Youre , &c. Elle contient
foixante villes ou bourgs à marché,ou fimples bourgs;
mais elle eft encore plus remarquable par la foule
des hommes de lettres qui y font nés. Voici les principaux
, entre lefquels le trouvent d’illuftres & célébrés
perfonnages.,
Je commence par Alcuin (Fla ccus) , né dans le
huitième fieêle. Il fut difciple d’Egbert, archevêque
d’Y o r c k , diacre de l’églife de cette ville , & abbé
de S. Auguftin de Cantorbery. En 780 , Charlemagne
l’invita à venir en Füance , & le reçut avec de
grandes marques de diftinclion. Ce prince lui donna
plufieurs abbayes , entr’autres celle de S. Martin de
Tour s, où il pafla la fin de fa v ie , après y avoirfor-
mé une école brillante, d’où les fciences fe répandirent
en plufieurs endroits de la monarchie Fran-
çoife.'; j
Pendant qu’Alcuin ,çt,oi,t à P a ris, il y faifoit des
leçons publiques & particulières ; il eut l’honneur
d’inllruire Charlemagne , la princeffe Gifele fa foeur,
les princeffes Gifele & Riftrude. fes filles ; Riculfe
qui fut enfuite évêque de Soiffons ; Angilbert, gendre
de Charlemagne , & les jeunes feigneurs qiu
étoient alors élevés à la cour de ce prince. Il leur apprit
l’orthographe, qui eft le fondement de la littérature,
& qui étoit alprs fort négligée ; il compofa en faveur
de la.nohleffe des traites fur les fept arts libéraux,
Içs mit m forme de dialogues,, & y introduifit Ie
Çrince régnant au nombre des interlocuteurs, ce qui
étoit affez adroit.
Voffius & d’autres favans prétendent que l’école
du palais a donné naiffancé à l’univerfité de Paris, &
que cette académie doit fon origine à Charlemagne
& à Alcuin , c’eft une erreur ; il eft fëiilemënf Vrai
que le prince & le favânt Anglois prirent le foin de
faire fleurir les lettres dans ce royaume & de les tirer
de la barbarie. Alcuin poffédoit paffablement le
Htk* ^ le grec , il étoit de fon tems le plus habile
écrivain apres Bede & Adelme. Il mourut à Tours en
804;, & y fut inhumé.
Ses ouvrages qui fubfiftent encore aujourd’hui,
ont été recueillis en un vol. in-fol. par André Duchef-
ne , & imprimés à Paris en 16 17 . IlVfont divifés en
trois parties ; la prenïierë , contient fes-traités fur
l ’écriture ; la fecônde , fes livres de do&rine , dê
difeipline & de morale ; là troifieme ,• comprend les
écrits hiftoriques ; àvec les lettres & les pôélies. Depuis
l’édition de Duchefne, on a impriméà Londres ,
à Paris & ailleurs divers aùtres’ouvrâges d’Alcuin ,
ou qui lui font attribués , là plupart à tort. Tel eft
la purification de la B. Vierge Marie. Il faut convenir
que fes vrais ouvrages font tous afl'ez médioct-es, &
à la légère ; il y travailloit quelquefois pendant fes
voyages , & manquoit par conféquent-f coin me il ledit
lui-même , du repos , du loifir 6c des livres né-
ceffaires. Quoiqu’il ait écrit avec plus de pureté;que
les auteurs de fon tems , fon ftyle eft en réalité dur
& barbare.
Afcham ( Roger) naquit en 15 15 fit fés études’
à Cambridge , ôù il fut reçu martre-ès-arts en 15 36 .
Il ecrivoit parfaitement bien , & fut chargé par cette
raifon de tranferire toutes lès lettres de funiverfité
au roi ; en 1548 ,i-l fut nommé pour inftruire la reine
Elifabeth , qui fit pendant deux-ahs des* progrès extraordinaires
fous lui’, en ktir^&: en grec 6c elle
l’eftima toiijoiirs infidimèrit. v^ Je Hti- apprends des
» mots , écrivôit;- il à l’évêque Aylmër , & elle
» m’apprfend des ehôfes-i j.e hii apprends des la'nguës
» mortes , & fes regards modeftes m’apprennent à
» agir ». Il accompagna’ îe chevalier Môryfon auprès
de Charles-Quint, 6c fut très-utile à de miniftere. A
fon retour , il devint feorètaire de la reine-Marie :
Elifabeth à fon événement au trône lui donna une
prébende dans l’églife d?Ÿ ô r c k , & i l nëJënôit qu’à
itîi de fe procurer dé plus grànds érabliflemëns , 's’il
avoit Voulu fë prévaloir de lôn crédit auprès de cette
reine. Il mourut en 1568^ âgé de 53 ansygénéralement
regrette y fur-tout; d’Elilàbeth, qui dit-qu’elle aùroit
mieux àim'é perflre dix mille livres fterling que fon
Afcham. Sésbuvta'ges-font ëftimés : là-méthode d;en-
feigner le latin fut imprimée en 15 7 0 , & a été remifè
au jour en 1.7 11 , in-80; Ses lettrts latines font élé-^
gantes ; il y en a plufieurs éditiôns, mais là mëillëiiré
eft telle d’Oxford, en 1703 , in-8°. Son livre intitulé
Toxophilus, ou l’art de tirer de l’arc ÿ à p'àrù à'-Lôni
drës-en 1,5 7 1 in-40: il l’a voit-dédié à Henri Vil I. qui
récompenfa cette dédicace d’une bonne penfïon-an-
nuellë; ,
Briggs ( Henri ) , un des grands mathématiciens du
dix-feptiëmë fie c le n a q u it vers l’an 1560 , & fut
nommé en 1596 premier profeffeur en-mathématiques
dans le college de Gresham. En 16 19 , 1e chevalier
Sàvile le pria d’accepter la chaire Ve Géométrie
qu’il ven oit de fonder à Oxford : chaire qui étoit
plus honorable que celle de Londres y & accompagnée
de plus grands appointemëns ; il mourut en
1 6 3 1 , âgé de 70 ans; Ses principaux ouvrages font ,
ï ° . les fix premièrs livrés d’Eudide rétablis fia r les anciens
manuferits , & imprimés à Londres en 1620 infol.
i ° . On lui a l’obligation d’avoir perfeéfionné la
doftrine des logarithmes par fon'bel ouvrage intitule
Arithmetica logarithmica , Loadres i624-, in fol.
M. Jones de la fociété royale, a plufieurs manuferits
latins de Briggs fur les mathématiques, écrits de
. la main de l’illuftre M. Jean Colins.
Gg/g Q ÿomas) » favant écrivain du dix-feptieme
fiecle, n ^ u it en 1636 , & devint profeffeur en langue
grecque à Cambridge. C’eft-là qu’il publia en
16 7 1 in-8ü. un recueil en grec & en latin intitulé O p u f
cula mythologica _, ethica' & phyfica , réimprimés à
Amfterdam en 1688 in‘8°. Ce recueil précieux .contient
plufieurs traités , & entr’autres, 1 Paloepha-
tus de incredibilibus hijlôriis -, de inventibn'e purpura ,
& de primo fe r ri inventorè. i ° . P hornùti ou Cornuti de
naturâ deoriim. Ce üornuùis, grec de nation & Stoïcien
, fleuriffoit à Rome fous l’empire de N éron, qui
lui demanda fon fentimen.t fur un poème de fa main -9
Priais Cornutus s’étant ëxpliqué avec trop de liberté
au gré du prince-il fut banni. 3 0. Sallùfiius 9j>hilo-
! fophùf > dediis & muhdo , avec des notesÏ 40. Ocdlus
Lucanus , pIÊlofophus y de univerfâ-naturâ , avec la
| verfion latine & les hôtes de Louis Nogarola. 50.
| Sextïi Pythagorei fehtentïa , ï groeco in latirtum à R u f-
| fino 'veffà. M. Gale dit que l’auteur de ;ces fentënces
vivoit du tems de Jules-Céfar, & que c’eft ce même
Sëxtius , philofophe romain , que Plutarque loue’
dans fes traités de morale, auffi-bien que Sénéque
dahs fa ; 59 lettre , OÙ il Pâppelle^ viruih acrem, gra-.
cis verbis ', romanis morïbüsphilofophantem. Enfin on
trouve dans ce recueil des fragments d’A rchytas, di-
verfes lettres de Pythagore & autres 'fianû- que He~.
li'odôri Larijfàî capita oplicörurri. , ; ’ 1
En Ï 6 j \ , M. Gale publia-à:Paris’:èn grqc & en
latïn Hifioria po'èticoe antïqui feriptoresfin-8°. & l’an-'-
née 'fitiyante à Oxford , Rhetores felecli, Scîl, Demt-
trius Phalereus , Tiberius rhetor, anonymus fophifia ,
Severus A lexahdrinus. Tiberius le rétheur, qui auju--
gement de M. Gale eft un’ écrivam âncién ', élégant
& concis , n’avoit point ericore pàru avant que l’il-
lùftrè éditeur le publiât âvêc une vôrfiôh'lati'ne. Sui-
cla's donne à ce Tiberius- le titre de philofophe 6c de
foplvfie , & i l lui attribue divers écrits. .
En 1678 , Gale mit au jour à Oxford in;-foI. Jam-
blichus 'chalcidenfis, de myflèHis. L ’année fiiivântè.,
parut à Londres , in-fol. fön édition d’Hérodote'. En
16.87 ? if donna à Oxford, in-fol. Hifiorioe hnglicana
firtptores quinque , nuncprinîùm in lücem editi ; & en
1691 , Hifiorioe britannica , faxonicce , angto-dahicoe '
feriptores quindecim'. Oxoniæ, in-fol. •
-Lé doôeur Gale a ajouté à ces quinze’ hiftoriens
fin appendix, où il donne ' divers paffages tofichant
lfi- Grande-Bretagne ; un catalogue dés terres! ( 7iy-
des) f ie quelques provinces, en-deç^ l’Humher àVec
une relàtion des lois & des coutumes dés Angfo-Sa-
xbfis, tirée du livré appellée le Doom’s-DayfBpok ‘
une table alphabétique dès anciens peuples, dés:vil-
les, des rivières & des promontoires, d’après Oamb-
den, & la généalogie dès rois bretons, tirée du texte
de Rochefter (textus Roffenfis). Enfin on trouve une
ample table pour tout l’ouvrage.
En 16 9 7 , il fut inftalé-dbÿënd’ JW Æ , & mourut
dans cette ville en 1702 , dans la ^ d e fon âge- If
étoit1 non-feulement géomètre, mais très-verfé dans
la ebnnbiffance de: là langue grecque,' & dq' fjjfjjj
toirè de fon pays. M. ’Roger Gale fori -fils a pjiblié
fur fes manufcritSy à Londres èn i jo a in - f * . un fort
bëi:o’uvrâge intitulé Antbhini iter britannipum ' avec'
plufieurs cônjé&urës, & les noms anglois-des lieux
autant que la chofe étoitipoffibl'e, Mais 'comme les
diftances des lieuëS font marqués dans l’itinéraire-
par milles romains , M. Gale a indiqué fur la carte
drelfée fur l’ itinéraire même, là proportion entre les
milles romains & anglois, telle qu’elle a été déterminée
par lé dofteur Edmond Halle.y.
Les premières notes du doéleur Gale regardent
lé titre de l’ouvrage qu’il commente, Àntonini iur