•pidoit d’une a£tion générale, ils étoient à la troifie-
me ligne fous lenorii de triant.
Le peuple romain s’étant fort multiplié , & réuf-
'fiffant toujours dans les guerres qu’il portoit au-de-
hors, l’amour de la patrie 6c la gloire du fervice militaire
fournifloient'des hommes au-delà du befoin;
-& il n’y avoit rien qui s’accordât plus aifénient par
les magiftrats que la difpenie d’aller à la .guerre, 6c
le congé d’en revenir.
Alors les fbldats qui avoierit fervi quelques années
, étoient appellés veterss, anciens, non pour
avoir fait un certain nombre de campagnes , mais
pourn’-être pas confondus avec ceux qui ne faifoient
que d’entrer dans le fervice, de qui étoient appelles
-par les Latins novitn, tirants. Quand les hiftoriens,
îong-tems après même, parlent des vieilles troupes,
ils le font encore dans les mêmes termes, 6c confon-
dent veures, 6cveterani. Le nom de vétéran n’empor-
toit alors ni dilpenfe bien marquée, ni avantage bien
■ eonfidérable.
Dans la fuite tous les Romains furent obligés de
fervir pendant un nombre déterminé des campagnes,
après lesquelles ils étoient déclarés vétérans , 6c ne
pouvoient être contraints à reprendre les armes que
dans les plus.preffans befoins de la république.
Mais l'amour du butin, les liaifons d’amitié, les
•relations. de dépendance ou de clientèle, les efpé-
rances de .protection > la reconnoiflance des bienfaits,
les follicitations des commandans, rappelloient
fouyent les vétérans du fein de leur retraite aux arm
é es.,^ leur faifoient entreprendre encore plufieurs
campagnes de furérogation. Ces vétérans qui repre-
noient ainfi le métier de la guerre , font appellés par
les écrivains du bon fiecle, evocaù ; ils avoient leurs
étendards & leurs commandans particul ers.
Les rëcompenfes des vétérans étoient peu de chofe
<lans lés premiers tems de la république romaine :
-ce n’ étoit que quelques arpens de terre dans un pays
étranger, qui fous le nom de colonie, éloignoient un
homme pour toujours de la vue de fa patrie, de fa
famille, & de fes amis. Auffi étoit-ce un pr’éfent qui
ne fe faifoit pas moins à ceux qui n’étoient jamais
fortis de Rome, 6c qui n’avoiént jamais ceint le baudrier,
qu’à ceux qui avoient dévoué toute leur jeu-
neffe à la défenfe ou à la gloire de l’état; mais en-
ffn , les rëcompenfes des vétérans devinrent immen-
fes. Tiberius Gracchus leur fit diftribuer les tréfors
d ’Àttaie, qui avoit nommé le peuple romain fon hé-
titier. À ugüfte voulant fe. lesconcilier, fit un reglement
pour affiirer leur fortune par des rëcompenfes
.pécuniaires ; & prefque tous fesiucceffeurs augmentèrent
leurs privilèges. {D . J . )
On donne encore aujourd’hui en France le nom
de vétérans aux officiers qui ont rempli un pofïe pendant
'vingt ans, & qui joinflent des honneurs & des
privilèges attachés à leur charge, même après qu’ils
s’en font démis.
Uneonleille-r vétéranow honoraire a voix ou féance
aux audiences,mais non pas dans les procès par écrit.
Un lecrétaire du roi acquiert par la vétérance le
<lroit de nobleffe pour lui 6c fes enfans. Quand au
bout de vingt ans de poffeffion d’une charge, on veut
en conlerver les privileges, il faut obtenir des lettres
de vétérance.
V E T E R E S l e s , ( G J o g . m o i . ' ) peuple d’Afrique
dans la Guinée, fur la côte d’or. Leur pays eft borné
au nord par les Compas, au midi par la me r,au
levant par le royaume de Goméré , 6c au couchant
par le pays des Quaqua. Ils habitent des cabanes bâties
fur pilotis , 6c s’occupent de la pêche pour fub-
fifter.; ils vont tout nuds, 6c n’ont que de petites
pagnes d’écorce d’arbres pour couvrir leur nudité.
( ■ O - / ) .
y É l ÉR IN A1R E , f. f. {Gram.) c’eft l’art de la maréchallerie;
il vient du mot latin veterindrius qui fi„
gnifie maréchal.
V E T IL L E , f. f. ( Terme <TArtificier.) l’artificier
appelle ainfi les petits fetpenteaux qu’on fait avec
des cartes à jouer, dont le cartouche n’a pas plus de
trois lignes de diamètre intérieur ; fi leur diamètre
eft plus grand, une feule carte ne fuffit pas pour le
cartouche, il en faut deux ou trois. ( D . J . )
V e t i l l e , f. f. ( Fileric. ) c’ eft dans un rouet à file
r un petit anneau de corne p a r où pafle le fil.
( o . j . ) I ■ M j
V e t i l l e , fi f. ( Quincaillerie. ) petit infiniment
fait de deux branches de cuivre percées en plufieurs
endroits, par où paflerit plufieurs petites broches ou
anneaux qu’on ne peut ouvrir ni fermer, fans fça-
voir le fecret de cet entrelacement. (D . J . )
V Ê T IR , v* a£h ( Gram. ) couvrir d’un vêtement;
on dit il faut être vêtu fui van t la faifon, il faut fè vêtir
modeftement 6c félon fon état.
VETO , ( Hiß. rom. ) formule célébré Conçue en
ce feul m o t, 6 c qu’emp oyoit tout tribun du peuple,
lo rfqu’ il s’oppoloit au x arrêts du S én a t, 6 c à tout
•adle des autres magiftrats.
C ’étoit un obftacle invincible à toute propofition,
que l’oppofition d’un feul tribun, dont le pouvoir &
le privilège à cet égard confiftoit en ce feul mot latin
veto, je l’empêche ; terme fi puiflant dans la bouche
de ces magiftrats plébéiens, que fans être obligés de
dire les railons de leur oppofition, il fuffifoit pour
arrêter également les rélolufons du fénat, 6c les
propofitions des autres tribuns.
La force de cette oppofition et oit fi grande, que
quiconque n’y obéifibit pas, fû t - il même conful,
pouvoit être conduit en prifon ; ou fi le tribun n’en
avoit pas la forcé, il le cito.it devant le peuple comme
rébelle à la puifiance lacrée, & cette rébellion
pafloit pour un grand crime. Foye^ T r i b u n du peuple.
( Gouvem. rom.)t ( D . J .)
V ETR AL LA , {Géog. mod. ) bourgade d’Italie,
dans l’état de l'E g lilè , au patrimoine de S.,Pierre, à
neuf milles au midi de Viterbe, 6c à quatre milles
au couchant de Ronciglione.On croit communément
que ç’eft l’ancien forum Caffù ; mais le lieu qui tient
la place de Forum Caffii, eft à quelque diftance delà
, & fe nomme vulgairement S . Maria ForcaJJi.
w È m . .
V E T T A G A D O U , f. f. ( B j l n u . Botin.) arbrif-
feau des indes orientales qui produit des baies ; fes
fleurs font à cinq pétales., blanchâtres 6c fans odeur ;
fes baies font ro n d e s d ’un rouge pâle, & contiennent
cinq noyaux ou graines folides 6c triangulaires.
Cet arbre eft toujours v e rd , 6c porte du fruit deux
fois farinée.
VET T E S , terme de Pêche ufité dans le reflort de
l’amirauté de Poitou, ou des fables d’Oloune; ce font
des rets que Fon tend des deux maniérés, flottés 6c
fédentaires pour la pêche des orphies ou aiguillettes;
on peut les regarder comme une efpece de ceux que
les pêcheurs de la Manche, tant en la haute qu’en la
baffe-Normandie, nomment War nettes, Marfaiques
6c Harunguteres ; leur manoeuvre ne peut avoir d’a-
bufif ; c’eft celle des pêcheurs aux harangs avec leurs
feines dérivantes, elles reftent auffi à.fleur d’eau,
fans cependant dériver à la marée.
Les pièces de ces rets out depuis quinze jufqu’à
vingt braffes de long, & une braffe de çhûte; les flottes
font afilées 6c non amarrées fur la. ligne de la tête
du re t, 6c le pié eft chargé de braffe en braffe d’une
bague de plomb pefant .environ une once chacune,
pour le câbler & le tenir étendu. Il faut pour employer
ce filet un petit bateau ; on amarre f ur un petit
cablot de fept à huit braffes de long , une pierre
environ du poids de quarante livres, elle empêche la
dérive, 6c il faut de néceffité que le filet {oit tou.-
jours à flcür- d'eâii, parce que lés pêcheurs le tendent
fur des fonds qui ont au-plus trois à quatre braffes de
profondeur qui font couverts de roches fur lef-
qiieUés-Ië ret-fé déchireroit S’il venoit à y toucher ;
au bout forinfdu filet éft une- bôuéè dëJ bôis de fa-
pin, ou d'eTfü|*e/:'........ .rr.ib e t A --••'■ - 1
Les vêtus reftent à l’eau deux à trois fois vingt*,
quatre heures ; cependant les pêcheurs yiehrient- de
tems à-autresi'les vifiter pour èn; retirer lés poiffons
qui s?y trouvent pris E ce font'ordinairement des
grande's aiguilles ou orphies ;; ori y prend auffi quelquefois
de grandes fardines bü feclans,' & même des
• maquereaux ; mais l’objet de la pêche eft celle dés
orphies'pôütfervir déboîté aux hameçons des pêcheurs
à la : ligne.
Cette efpèce de pêche fe fait de jour & dé nuit ;
elle commence ordinairement âu mois de Mars ; 6c
dure-jufqu’à là fin de Juille t, après quoi on fait fé-
cher les vettê'S pour ne s’en fervir que l’année fuivari-
te. Les tems les plus favorables poiir cette pêche à
la côte de Flflé-Dieu fous les vents d’O.- S. O. d’O.
& de S. O.
Les mailles des vêtus font de trois efpèces, les plus
larges ont dix lignes en quarré, les autres n euf lignes,
& les.plus ferrées n’ont que huit lignes; quant à l’é-
tabliffement de ce filet, & à fa manoeuvre, il ne peut
qu’être avantageux 6c fans abus.
V E T TO N IA N A , ( Géôgt âne.) ville de la Vin-
délicie,félon l’itinéraire d’Antonin. Gluvier prétend
que c’eft aujourd’hui ‘Wihten, bourgàde de la Bavie)-
r e , furie Danube, près d’Ingolftad. (D . J . ) f
VETTONS l e s , {Géog. dnc. ) Vcttones, peuplés
de la Lufitanie ; Ptolomée, l. I I . c .v . les place dans
les terres, 6c leur donne-plufieurs villes', comme
Salmantica, Auguftobriga, Oceilum, &c. La plupart
des exemplaires latins lifent Vergones, pour Fet-
tones; c’eft une faute. Appien, de bel. Hifp. Stràbori,
l. I I I . pi rje ji 6c Pline, l. I F . c. x x ij. écrivent tous
Fcttones. -
aes rrontieres a e la Lulitame ; ils etoient u lim p le s ,
qu’ayant yû des officiers romains faire quelques tours
de promenade, ils crurent qu’iis étoient ho rs de leur
bon fens ; ils'ne p ouvoient s’imaginer qu’i ly - e û t du
délaffement à un pa reil e x e r c ic e , 6c ils allèrent c iv ilement
leu r offrir leurs bras p o u r le s .con d uire ’ dans
leurs tentes. (D . J . )
V Ê T U , adj. m. ( terme de Blajon.) ce mot fe dit
lorfque l’écu eft rempli d’un .quarré pofé en lofange
dont les quatre pointes touchent le s bords ; alors ce
quarré tient lieu de ch am p, 6c les quatre cantons qui
reftent aux quatre flancs du q u a r ré , donnerit à l’écu
la qualité de vêtu,parce que cette figure eft compofée
du chappé par le h au t , & du chauffé par le bas. Mé-
nejlrier. (.D. J . )
. yE TU LO N IUM i ( Géog. a ne.) ville d’Italie, dans
la Tofcane : Ptolomée, l. I I I . c .j . la marque dans les
terres ; Silius Italicus la nomme Fetulonia , 6c Pline ,
L U . c. ciij. appelle fes ha bitans Vetulonii 6c Fetulc-
nunfes, l. I I I. c .v . Les ruines.de cette ville retien-
anc*en nom ; car on les appelle encore aujourd’hui
Fetulia. (D . J . )
V Ê T U R E , V Ê T EM EN T , (Jurifpr.) ou H a b il l
em e n t , en droit on fe fe rt auffi de ce mot dans un
ens métaphorique : ainfi la vêture d’une te rre fignifie
te bu dont une terre eft vêtue ou couverte.
ê t u r e , fignifie auffi la pofjejjion. ou la lai fine.
^ P o s s e s s io n s Sa i s in e .
1-a ans fcn$-là, c’eft un terme emprunté des feu-
umes, chez qui Finveftiture fignifie U formalité de
re que qn un en poffeffion d*un héritage par la verge,
T it ü r e la P°Jfcffion même. Foyt{ In v e s -
• un.fens.plus l i t té r a l, fignifie U prifi
d ’h a /tk dans un m o n afte re , par un poftulanî à l’état
de re ligieux. En ce fens un aéle deyêt/ire, eft un afte
q u ie x jîr im e l année ,Te jour 6 c la mâifon où un re lig
ieu x a pris l’habit de fon ordre. F o y e r R e l ig i e u x
VÊTUR E, f. f ( Gram. '6* Ju r ï f p r f f ^ ]a r t êm6
choie que vet ou fa ijîn c ;^Faéfo de vètùfe eft F a d e de
mifé en poffeffion de l’acquéreur par le feigneur bu
par fa juftice. Voy.eç ci-devant coutumes de fa i fide 6c
lé mot V ê t & D é v ê t .
VÊTU-R’E , {acte d e ,) fignifie l'dcle par lequel oh
donne à un poftulant l’habit du monaftere dans lequel
il va être admis à coriamencer fon noviciat ; c’eft të
que l’on appelle autrement la prife (Fhabit, fuivant la
déclaration du- 9 Avril 17 16 ; il doit y avoir dans les
maifons religieufes deux regiftres pour inférer les
aéles de vêture , noviciat & profeflîon'; ces regiftres
doivent eire cotés par le premier & dernier, 6c paraphes
fur chaque feuille par le fupérieur ou la iupé-
rieure, lefquels doivent être autorifés à cet effet par
un a&e capitulaire, qui doit être inféré au commencement
du regiftre.
Les aftes de vêture doivent être en françois,écrits
de fuite 6c fans aucun b lanc, & lignés fur les deux
regiftres par tous ceux qui les doivent ligner, 6c ce
en même tems qu’ils font faits.
On doit y faire mention du nom , furnom & âge
de celui ou celle qui prend l’habit de la profeffion ,
noms , qualités & domicile de fes pere 6c mere , du
lieu de fon origine & du jour de F ade, lequel doit
être figné, tant par celui où celle qui prend l’habit,
que par le fuperieur ou la fupérieure, par l’évêque
ou autre perfonne eedéfiaftique qui fait la cérémon
ie, 6c par deux des plus proches parens ou amis
qui y ont affilié.
Les regiftres des vêtures, noviciats 6c profs fiions
doivent lervir pendant 5 années, au bout defquels on
apporte un des deux doubles du regiftre au greffe du
fiégè royal du reffort.
Il eft tiu choix des parties intereffees de lever des
extraits de Tes aétes fur le regiftre qui èft au Greffe
ou für celui qui demeure entre les mains du” fupé-
neiir ou de la fuperieure. Foyt7^ M o n a s t è r e , N ov
i c i a t , P r o f e s s io n , R e l i g i e u x , Soe u r s . ( A \
V É TU ST É , f. f. {Gram.) ce mot a été fait de vêtus
, vieux. Ainfi on dit ce bâtiment tombe de vétufié.
•
V E VA Y , ( Géog. mod. ) bailliage de Suiffe, au
canton de Berne, dans le pays Romand, près du lac
dé Genève ; ce bailliage tire fon nom de la capitale.
V e v à y , { Géog. mod.) en latin Fibifcus, 6c en
allemand Vivis ; petite ville de Suiffe, dans le canton
de Berne, au pays Romand, fur le bord du lac dé
Genè ve , à 16 lieues au fud-oueft dé B erne, 6c à
demi-lieue du pié des Alpes. Il eft fait mention.de
cette ville dans Antonin , cependant on n’y trouve
point de monumens d’antiquité ; mais en échange
elle eft aujourd’hui floriffante. Long. 24 . j G. lat. 4 G.
2 7 . ( D . J . )
V E V A Y S E , l a ( Géog. mod.) riviere de Suifle,
dans le pays Romand. Cette r ivie re , ou plutôt ce
torrent impétueux defeend des montagnes des Alpes,
coule aux environs de Fevay , 6c y fait de grands ra-
vages , changeant de tems en tems fon lit, 6c rongeant
les terres dans lefquelles il fe déborde par des
crues fubites 6c imprévues. En 17 0 1 ilfappa par les
fondemens, les murailles des jardins de F e va y , qui
tombèrent toutes entières, au lieu de s’ écrouler par
pieces. On n’a point encore trouvé les moyens de
brifer en toutes occafions le cours de ce Itôrrenti
{£). J . )
V EU D R E , ( Géog. mod.) petite ville ou bourg de
France, dans le Bourbonnois, fur le bord dé l’A ilier,
à 7 lieues de Moulins.