la profonde fciffure, qui augmente la concavité du
rein ; & dans le cas particulier de cette divifiôn, l’on
trouve deux baffinets, qùi font néanmoins d’ordinaire
plus petits de moitié que le feul qü’on rencontre
prefque toujours.
Nous avons vu que la première obfervation de
Riolan, dans le cadavre de fon rfialheureux vérolé ,
étoit detix ureteres à chaque rein au lieu d’un feul ;
mais comme ce jeu de la nature eft fort commun,
on a tenté d’en chercher la raifon en Phyliologie, Sc
je trouve les conjè&ures de M. Hunauld trop plauii-
bles pour les fupprirner.
Un urcuri fé divife ordinairement dans le rein en
deux ou trois branches ; chacune de ces branches va
enfuite former des efpeces d’entonnoirs, qui embraf-
fent lès mamelons du rein. Si dans les premiers tems
du développement de l’embryon, & lorfque les reins
& la veïïie fe touchent pour ainli d ire , l’accroiffe-
ment fe fait dans l'uretere & fes branches, somme il
fe fait le plus ordinairement; les branches fe réuniront
dans la finuofité du rein, & un feul uretère ira du
rein à la veftie. Si ces branches croiflènt plus à proportion
que Yuretere, elles fe réuniront au-deffous
du réin ; à une diftance plus ou moins grande ; &
e’eft ce qu’on rencontre allez fouvent. Si enfin deux
oii trois de ces branches prennent beaucoup d’ac-
croiffemênt, tandis que l’uretere n’en prend point,
alors il y aura deux ou trois ureteres qui s’étendront
depuis.le rein jufqu’à la velîie. Jettez les yeux fur la
première figure de la troifieme planche d’Euftache,
vous verrez fenfiblement que ces trois ureteres ne
font que les branches qui fe réunifient pour l'ordinaire
dans la finuofité du rein, & vous reconnoîtrez
dans la branche inférieure, les calices qui en partent
pour embraffer les mamelons du rein. (Z>. / . )
Ureteres , maladies des, ( Médec. ) les deux canaux
membraneux , fitués de chaque côté des deux
reins , fe nomment ureteres. Ils font doués d’une
grande fenfibilité, & enduits intérieurement d’une
humeur o n t tu eu fe a p rè s avoir fait une courbure,
ils .vont fe rendre dans la veflie , & y dépofent l’urine
dont ilsfont chargés.
Quand ce canal à l’entrée de la vefiie eft obftrué
par le calcul, du pus, de la mucofité trop épaifle ou
trop abondante, il acquiert une grande capacité , &
de-là réfulte la fuppreflion de l’urine ; fi le calcul fe
trouve adhérent à l’extrémité de ce canal, il eft im-
poflible de l’atteindre avec le cathétere , mais on
vient à bout de le tirer en faifant une ouverture au
périnée. Si la trop grande acrimonie de la mucofité
ou le calcul, qui fouvent s’arrête au milieu des ureteres
, vient à paffer par ces canaux pendant qu’il
defcend, le malade éprouve un fentiment cruel de
douleur depuis les lombes jufqu’aux aînés & au pubis.
La rupture ou la bleflure des ureteres fait couler
dâns la cavité du bas-ventre , ou dans fon tiflii cellulaire
, l’urine qu’ils charient. ( D . J . )
U R E T R E de l’h omm e, (Anat.) canal membraneux
prefque cylindrique, continu au col de la vef-
fie , prolongé jufqu’à l’extrémité du gland ; il faut y
remarquer,
i° . La fituation dans un fillon formé par l’inter-
ftice, qüe lés deux corps caverneux laiflent entr’eux
inférieurement.
i ° . Le cours qui ne fuit pas une ligne droite , il
y a une courbure particulière.
3°. La longueur qui eft de douze ou treize pouces.
4°. La groffeur qui approche de celle d’une plume
à écrire.
5 °. La fubftance qui eft compofée de deux membranes
fortes , l’une eft interne & l’autre externe ;
il y a dans l’entre-deux une fubftance caverneufe, où
quelques auteurs ont remarqué qu’il y a de glandes.
6 °. Le bulbe ou la protubérance de Yuretre eft la
partie poftérieure, qui eft plus épaifle que le refte '
fituée auprès des proftates , large d’un pouce 8c
femblable en quelque maniéré à un oignon.
7°. La furface interne, qüi eft percée de divers
trous ; les uns font ronds , & les aùtres oblongs fi
en fort une liqueur vifqueufe.
8°. Les trois glandes décrites par Cowper. Il y
en a une à chaque côté de Yuretre, entre les mufcles
accélérateurs & le bulbe de Yuretre ; elles ont une
figure ovoïde, elles font un peu applaties, leur gran
deur eft comme celle d’une petite feve ; il y a pour
chacune un tuyau particulier de la longueur de deux
doigts, qui perce la double tunique de Yuretre ; c’eft
par ce canal qu’elles envoient dans la cavité dç 1’«««
tre une liqueur tranfparente, vifqueufe ou muqueufe.
Il y a une troifieme glande , qui eft dans l’angle formé
par la courbure de Yuretre fous les os pubis ; elle
e ft, à ce qu’on prétend, dans le tiflii fpongieux ou
caverneux de Yuretre. Cowper l’a reprélente comme
ayant la figure d’une lentille.
9°. La petite glande de M. L itre , qui eft entre les
deux membranes de Yuretre prefque au-deffous des
proftates ; elle eft d’une couleur rouge foncée, large
d’un pouce, de l’épaiffeur de deux lignes ; elle environne
la membrane interne de Yuretre comme une
ceinture , & la perce de plulieurs petits trous qui
donnent paffage à une liqueur mucilagineufe delti-
née à humeéter Yuretre.
Il faut encore remarquer les vaiffeaux & les nerfs
de Yuretre. Les vaiffeaux fanguins viennent des vaiffeaux
hypogaftriques. Les vaiffeaux lymphatiques
font parfaitement repréfentés dans les planches de
Cowper &c de Dracke. Les nerfs viennent des derniers
nerfs de l’os facrum. Voilà ce qu’on doit remarquer
en général dans Yuretre ; voici maintenant
l’expofition de la ftrufture détaillée de cette partie,
faite pour les gens de l’art.
Uuretre de l’homme eft un canal rond , recourbé
du côté du ventre depuis le col de la veflie oîi elle
commence , jufqu’à la partie inférieure des os pubis,
& pendant depuis les os pubis jufqu’à l’extrémité du
gland où il finit. Ce canal eft long de douze à treize
pouces ; il eft placé fous les deux corps caverneux,
depuis l’endroit de leur union jufqu’au bout de la
verge ; il eft couvert de la même peau que les corps
caverneux, & forme trois tumeurs, dont l’une eft
fituée en fon commencement, & fe nomme la glande
proflate ; la fécondé eft un pouce en - deçà de la
première , &C s’appelle le bulbe de Yuretre ; on donne
le nom de gland à la troifieme , qui termine ce
canal.
L'uretre eft compofé de membranes, de glandes ,
de fubftance fpongieufe , de mufcles & de vaiffeaux.
L’urctre a deux membranes , qui font minces &
d’un tiffu fort ferré. La membrane extérieure couvre
le dehors de Yuretre , & le dedans du prépuce ; &
l’intérieure tapiffe feulement le dedans de ce canal.
Ces deux membranes laiflent entr’elles une efpace
qui eft rempli de glandes , & d’une fubftance fpongieufe.
La première glande renfermée entre les membranes
de Yuretre du côté de la veflie eft la glande pro-
ftate. Cette glande n’eft pas double comme on dit,
puifqu’elle eft continue en toutes fes parties. EUe
eft placée à la racine de Yuretre ; fa figure eft conique,&
reffemble à un petit coeur; elle eft longue d un
pouce trois lignes, & enveloppe ce canal dans toute
fa longueur, & elle eft épaifle de fept lignes ; fa bafe
qui eft du côté de la veflie eft large d’un pouce qua-
tre lignes , & fa pointe, qui eft du côté du gland, 3
neuf lignes de largeur ; elle eft enveloppée ae fibres
mufculeufes, & compofées d’environ douze petits
fa c s, qui n’ont entr’eux aucune communication par
U R E
leur cavité, & qui fe terminent dans le canal de Yure-
tre autour du verumontanum par autant de tuyaux,
gros comme de foies des porc.
Il y a dans chacun de ces facs quantité de petits
grains glanduleux, dont les conduits excrétoires (qui
ont chacun un fphintter à leur extrémité) s’ouvrent
dans la cavité de ces facs, & y dépofent la liqueur
qu’ils filtrent, comme dans autant de rélèrvoirs.
Cette liqueur eft peut-être de quelque ufage pour
la génération , en fe mêlant avec la lemence dans le
balfin de Yuretre pendant le coït ; elle peut fur-tout fer-
vir à enduire la füperficie intérieure du canal de Yuretre
, pour rendre à l’urine ce paffage plus coulant &c
plus aifé , & le garantir de l’acrimonie de cette liqueur.
La deuxieme glande, placée entre les deux membranes
de Yuretre immédiatement après la glande
proflate du côté du gland, eft une glande qu’on appelle
la glande de Litre. Gette glande eft d’une couleur
rouge-foncée ; elle forme autour de Yuretre une
efpece de bande unie large d’un pouce, épaifle de
deux lignes, & perce la membrane intérieure de
Yuretredans toute fa circonférence par un grand nombre
de conduits excrétoires , qui verfent dans ce canal
la liqueur que la glande filtre. Cette liqueur eft
un peu mucilagineufe , & par conféquent propre à
enduire le canal de Yuretre.
L’efpace qui refte entre les deux membranes de
Yuretre, depuis la derniere glande , dont je viens de
parler, jufqu’à la fin de ce canal, eft occupé par une
fubftance fpongieufe , compofée d’un très - grand
nombre de fibres mufculaires. Ces fibres s’entre-
croifent en différentes maniérés , & laiflent entr’elles
quantité de petites cellules, dans lefquelles une
grande partie des arteres capillaires fe terminent, &
d’où naît un pareil nombre de veines. Cette fubftance
fpongieufe en fon commencement s’élève en-dehors,
principalement par la partie inférieure ; elle
forme une tumeur ou bulbe longue d’environ un
pouce, de figure conique, dont la bafe , qui eft du
côté de la v e flie , a huit lignes d’épaiflèur , & la
pointe, qui eft du côté du gland , en a quatre ; depuis
cette tumeur jufqu’au gland , elle eft* épaifle
d’une ligne & demie dans les deux côtés & au-deffous,
& d’une demi - ligne feulement le long de la partie
fupérieure.
Enfin la fubftance fpongieufe contenue entre les
deux membranes de Yuretre a dans le gland cinq lignes
d’epaiffeur à l’endroit de fa bafe, qu’on appelle
couronne, & deux lignes dans le bout oppofé.
La fubftance fpongieufe écYuretre^ de même que
celle des corps caverneux, en fe rempliffant de fang
& d’efprits animaux, donne à la verge toute la roi-
deur & toute la tenfion dont elle a befoin pour être
propre à la génération.
La membrane qui couvre le dehors du gland , eft
extrêmement fine , apparemment parce qu’elle fe
fepare au commencement du gland en deux parties,
dont l’extérieure tapiffe le dedans du prépuce. Le
frein qui attache fortement le gland au prépuce par !
« partie inférieure , n’ eft autre chofe que la mem- I
brane extérieure du gland qui eft double en cet en-
roit. La partie de Yuretre qui fait portion du gland,
e : yetrouffée par fà partie poftérieure fur l’extré-
mite antérieure des deux corps caverneux, & les
couvre exactement de tous côtés.
Un remarque autour de la couronne des corps
gros comme une foie fine de p o rc , longs d’une deil
|||§ 8 figure prefque cylindrique , pofés pa-
I e emcnt fur cette couronne, félon la direction du
^ nd » ^ éloignés les uns des autres d’un tiers de
cf e: entrevoit à l’extrémité poftérieure de chae
Ces corps un petit trou, d’où l’on peut faire
lr quelquefois une matière blanche & épaifle,
U R E 493
qui en fortant fe forme en filets, comme celles qu’on
exprime des glandes des paupières.
Ce méchanifme femble prouver que les petits
corps de la couronne du gland font des glandes auffi-
, en que celles des paupières , & non pas les marne-'
Ions de la peau gonflee, puifqu’il ne fort aucune matière
par les mamelons de la peau. D ’ailleurs ils font
quatre fois plus épais que la membrane qui couvre
le dehors du gland , & ils font toujours fort fenfi-
bles dans tous les glands de l’homme autour de la
couronne , jamais autre part & toujours à-peu-près
dans le même nombre. D ’où on peut conclure que
ces petits corps font dans l’homme la véritable four-
ce de la matière blanche &c onCiueufe, qu’on remarque
entre la couronne du gland & la racine du
prépuce ;^d’aurant plus qu’avec le microfcope même
, on n’appërçoit dans le prépuce rien qui ait la
moindre apparence de glande. D ’ailleurs toutes les
filtrations connues fe faifant par des glandes, il faut
abiolument qu’il y en ait dans le prépuce ou dans le
gland pour filtrer la matière blanche & onCfueufe ,
dont on vient de parler, laquelle en huilant le gland
& le prépuce empêche que ces deux parties ne fe
deffechent & ne fe collent l’une à l’autre.
La füperficie intérieure du canal de Yuretre eft
liffe & uniforme par-tout, hormis vers fa racine où
l ’on trouve une petite éminence deux petites cannelures.
La petiteéminence eftfituée verticalement au milieu
delà partie inférieure delà racine de ce canal,à fix lignes
du cou de la veflie ; elle reffemble à une petite
crete de co q, & on l’appelle communément le veru-
montanum. On remarque à chacun des deux côtés de
cette éminence un trou, de figure un,peu ovale & large
d’environ une ligne. Ces trous ne font autre chofe que
l’embouchure des deux conduits excrétoires communs
des véficules féminales , Iefquels., après avoir
traverfé la partie fupérieure de la glande proftate ,
fe terminent dans la cavité de Yuretre pour y verfer
la femence dans le tems du coït.
Les deux cannelures de Yuretre .font aufli placées
à la partie inférieure de ce canal, de forte que le
commencement de chacune répond à un des trous
du veru-montanum ; elles font féparées l’une de l’autre
par une fimple ligne formée par l’alongement du
veru-montanum ; leur profondeur eft fuperficielle ;
elles ont huit lignes de longueur fur une de largeur,
& fe portent du côté du gland en diminuant peu-à-
peu de leur largeur & de leur profondeur.
Le canal de 1 urètre forme en fon commencement
une efpece de baffin , qui a environ un pouce delon-
gueur fur cinq lignes de largeur. Le pouce fuivant
de la cavité de ce canal n’eft large que de deux lignes
, & le refte l’eft de près de trois.
Entre la membrane extérieure de Yuretre & les
mufcles accélérateurs de la verge , on trouve deux
glandes , une de chaque côté , que M. Cowper a décrites.
Ces glandes ont chacun un conduit excrétoire
commun, long de deux pouces, & gros d’une demi-
ligne ; ces conduits dès leur naiflance percent la
membrane extérieure de Yuretre ; enfuite ils rampent
dans fon tiffu fpongieux , & percent enfin la
membrane intérieure de ce canal par fa partie infé-*
rieure un pouce huit lignes en-deçà du veru-montanum
, & environ une ligne à côté l’un de l’autre. Il
fuit de-là que la liqueur que ces glandes filtrent ne
coule pas dans la cavité de Yuretre, dans le tems de
l ’éreâion de la verge ; parce que leurs conduits contenus
dans le tiffu lpongieux de Yuretre font affaiffés
par le fang & les efprits animaux, dont alors ce
tiffu eft beaucoup plus rempli que hors du tems de
l’éreûion. Par conféquent la liqueur filtrée par ceç
glandes n’eft pas deftinée ponr la génération, mais
pour humeâer 6c enduire le canal de Yuretre. Oq