ville de l’Arabie heureufe| affez prêt de la mer d’Oman,
& dans une plaine dépourvue d’eau courante,
à cent trente milles de Sanaa. Voy. Zabid. (D . J . )
Z EBIO , ( Géog. mod.) montagne d’Italie, au duché
de Modene, près du village de Safl’uolo. Cette
montagne brûle de tems^en-tems comme l’Ætna ôi
le Véfiive; il tranfpire de fon pié à travers un rocher
, deux fources d’huile, l’une rouge, 8c l’autre
plus claire 8c plus liquide; c’eft l’huile de Pétrole ,
dont la différence de couleur & de confiftenee, peut
dépendre en partie des feux Souterrains, en partie
des terres, -8c des roches par lefquelles elle le filtrent.
(Z>. ƒ ,)
Z È B R E , f. m. ( Riß-, nat. des yuadrup. ) nom
d’un animal de l’efpece des ânes, & qu’on voit communément
nön - feulement en Afrique, mais clans
quelques endroits des Indés orientales. Il eft de la
ngure & delà taille de la mule, mais bien différent
pour la couleur du p o il, qui eft marqueté fur le dos
oc fous le ventre de larges mouchetures noires, blanches
8c brunes. Il va par troupeaux, & court avec
une lègéreté étonnante. (D . J . )
Z É B U , ( Géog. modI) Sèbu ou Cebit, par d’autres
Vile de Pintados ou des peuples peints, parce qu’ils
vont tout nuds, 8c fe peignent de diverfes couleurs.
Zebu eil une petite île de l’Océan indien, 8c l’une
des Philippines, entre celle de Mafoate au nord,
celle de Leyté au levant, 8c Fîle de Negres au couchant.
Elle n’a que,deux lieues de circuit, mais;elle
eft peuplée. Elle obéit aux Efpagnols, 8c dépend
du gouverneur de Philippines. Il y a des mines d’or.
La plupart des habitans. font encore payens, & prennent
autant de femmes qu’ils veulent. Leur nourriture
confifte en poiffon 8c en viandes à demi-cuites
8c falées. ( D . J . )
Z E CH E S , ( Géog. anc. ) peuples d’A fie , au voifi-
nage de la Lazique : le fleuve Boas, dit Procope ,
Perficor. I. IL c. x x jx . prend ,fa foürce dans le pays
des Arméniens, qui habitent.Phqrangion, proche
des frontières des Tzaniens : il coule affez loin du
côté de la droite, toujours étroit & agréable juf-
qu’aux extrémités de l’Ibérie, & au bout du mont
Caucafe ; cette contrée eft habitée de différentes nations,
des Alains, des Abafqües, qui font anciens
alliés, des Romains 8c des Chrétiens, des Zéchiens
8c des Huns furnommés Sapéiriens. (Z ?. J . )
Z ED A RO N , ( Afironom. ) nom d’une étoile de
la troifieme grandeur fur la poitrine de Cafliopée ,
oh on en trouve la longitude 8c la latitude pour
1700 dans le Prodromus aflron. d’Hevelius, p .z y 8 .
Quelques aftronomes la connoiffent par le nom de
Schédir,. (Z?. / . )
Z ÉD O A IR E , f. f. ( Botan. exot. ) racine aromatique
des Indes orientales , de forme ronde ou
longue. , . .
Diofcoride 8c Galien ne font aucune mention de
la 7iidödire ni du {érumbeth. D’un autre cô te , ces re-
medes étoient fort en ufage chez les Arabes, mais
ils les ont décrit fi brièvement, ils font fi incertains
& fi mal d’accord, que leurs ouvrages ne peuvent
nous fervir pour éclaircir l’hiftoire des fimples.
Avicenne diftingue la {édoaire. du zérumbeth, 8c
établit deux efpeces de { édoaire , l’une femblable à
la racine de l’ariftoloche, & l’autre qui croît avec le
•napel’, & qui en eft félon lui l’antidote.; ; ■ , ; •
Sérapion après avoir interprêté le mot.de {érum-
■ beth var celui de {édoaire., dit qu’il reffemble par fes
racines à celles d e l’ariftoloche ronde, 8c au gingembre
par la couleur 8c le goût. Rhafez confond la
{édoaire & le zérumbeth : en un mot, les uns Sc les
autres noms brouillent, plutôt que de nous:eclairer.
On trouve dans nos boutiques deux racines fous
le nom de {édoaire : l’une eft longue, & l’autre eft
ronde.
Quelques-uns croient que ce font feulement différentes
parties de la même racine. La {édoaire longue
, {edoaria longa, eft une racine tubéreufe, comp
a r e , de deux, trois, quatre pouces de longueur ,,
de la groffeur du doigt, finilfant par les d eux bouts
en pointe moufle,, cendrée au-dehors, blanche en-
dedans , d’un goût âcre un peu amer , de peu d’p-,
deur, mais agréable., douce » .aromatique lorfqu’on
la pile ou qu’on la mâche, & qui approche en quelque
façon du camphre. On recherche celle qui eft
pefante, pleine, non ridée, un peu grade, vifqueu-
f e , odorante ,'8c fans trous.
La {édoaire ron d e , {édoaria rotunda, reffemble entièrement
à la {édoaire longue, par fa fubftance
fon poids, fa folidité, fon goût & fon odeur ; elle;
n’en différé .que par la figure ., car elle eft fphérique,'
de la grandeur d’un pouce, terminée quelquefois en
une petite pointe, par laquelle elle a coutume de;
germer. On nous apporte l’une 8c l’autre {édoaire de
la Chine, félon Garzias 8c Paul Herman. On trouve
plus rarement la ronde dans les boutiques que la'
longue. Nous ignorons encore quelles plantes les
produifent..
Breynius & Rai foupçonnent que la {edoaire eft
la plante nommée malan-kna, H. Malab. p .'t r . ïy.[
Colchicum {eylanicum , flore viola , odore & colàrc
ephemeri, de Herman, Parad. Bat. prod. 3 04. Cette
racine de Ceylan eft bulbeufe, épaiffè d’un doigt,'
couverte d’une membrane coriace, grife en dehors,'
blanche en-dedans, compafte 8c fibreufe. Les bul-;
bes qui lui font attachées, font an nombre de fix,1
placées deux à deux les unes fur les autres , liftes,1
ovalaires, chevelues, compares, graffes, mucila-1
gineufes en - dedans , mais qui piquent moins la'
langue.
Du fommet de la racine, s’ élève une graine blanche
, membraneufe , dans laquelle font renfermées;
quatre ou cinq fleurs, portées fur de longs pédicu-;
les. Ces fleurs fônt à trois ,• où à fix pétales ; elles:
font pannachéës de bleu, de blanc, de rouge, de
pourpre 8c de jaune ; leur odeur eft agréable., au-
defliis même de celle de la violette ; elles, fortent de
la terre avant les feuilles; , ■ ,
Après qu’elles font tombées, le calice fe renfle 8c
devient une capfulé', dans laquelle font contenues
des graines. Les feuilles font longues d’un empan,'
larges de trois ou quatre travers de doigt .y odorantes
comme celles du gingembre,. liftes 8c menues ,
d’un verd ga i, foutenües fur une.courte.queue, la-;
quelle par une bafe large enveloppe la tige, & donna;
naiffance à une côte qui traverfe la feuille dans tou-I
te fa longueur ; les tiges ont à peine une coudée de,
haut. ( • '
Herman diftingue une autre efpece 4e {édoaire
qu’il nomme {edoaria {eyjaaica, camphoram redolens,
Harad - Kaha, {eylanenflum. ,S,es feuilles font, par-;
deflous d’un rouge pourpre obfcur; leurs queues
font faites en forme de quilles de vaiffeau, & lortent
immédiatement de la racine , & non de la tige.
La {édoaire de nos boutiques, étant diftillee avec
de l’eau commune, fournit une huile eflëntielle,
denfe, épaifle,, qui fe fige, & prend la figure du
camphre le plus fin ; elle a donc une huile eflenr
tielle fubtile, unie avec un fel acide très-volatil, Sc
l’union de ces deux fubftances , forme une refine
femblable au camphre. ( D . J . )
Z E G A , ( Géog. mod. ) petite riviere d’Efpagne^
dans la vieille Caftille, proche la ville de Valladolid.
(D . Z . y '' '' " ' " ' /
Z E G Z E G , (Géog. modi) royaume d’Afrique, dans
la N igritie, au midi du Niger ,, quilefépare du royaume
de Cafsène. Il éft borifé au midi par le royaume
de Bénin, au .couchant par les deferts, 8c au levant
par le royaume de.Zanfara. I l appartient au roi dç
Tombut. Les habitans demeurent dans-de chétives
cabanes. Son lieu principal, dont il prend le nom ,
eft placé à 3 G. 40, de longitude, fous les /4. 40. de
latitude feptentrionale.
Z EIBAN, ( Géog. niàd.) île de la mer, R ou g e , &
l’une des dépendances del’Arabie héureufe. Davity la
met à 16 lieues de la côte d’Alep, fous lé /yd. de lat.
feptentrionale, & lui donne 30 lieues de long 8c 1 z
de large. (D . / .)
Z E IR IT E , f. m. terme de relation ; nom des princes
arabes d’une dÿnaftie qui a régné en Afrique. Cette
dynaftie fut fondée par Ze ire , l’an 362 de l’hégire,
8c dura jufqu’en 543.
Z É ITO N , (Géog. mod.') ville de la Turquie européenne
, dans la Janna, au fond d’un golfe de même
nom , proche la riviefe d’Agriômela. Elle eft bâtie
fur des coteaux. Il y a un château qui n’ eft habité
que par des mahométans ; mais dans la ville il y à
des chrétiens 8c des turcs. Longitude 4 1 . latitude SfBHJ . MW . Le golfe de Zéiton, appelle anciennement Malia-
eus Sinus, eft au midi du golfe de Volo , fur les confins
de la Janna 8c de la Livadie. Il prend fon nom
de la ville , qui eft placée dans le fond. (D . J .)
Z E 1T Z , (Géog. mod.) eh latin du' moyen âge, Ma-
milia ; petite ville d’Allemagne, au cercle de la haute-
S a x e , 8c au duché de^Naumbourg , dans la Mifnie,'
fur l’Efter , à iz lieues au fud-eftde Léipfick. Elle
eft prefque deferte. Son évêché a été transféré à
Naumbourg, 8c fa tranflation confirmée par le pape
Jean X IX . Long. fuivantCaflini ’, 2.J). 4 3 .4 J . latitude
W m B Ê Ê Ê
Herculicius ( David ) , médecin 8c aftrolôgue, naquit
à Zeit{ , en 15 57 , & mourut en 1636; Il gagna
1 la vie à pratiquer la médecine, à écrire divers ouvrages
en allemand, & à faire des horofeopes ; mais
comme il ne manquoit pas d’e fp rit, il fe' ménageoit
le plus qu’il pouvoit, afin de ne pas trop faire con-
noître l’incertitude de fon art. Sa maifon 8c. tout
le recueil de fes obfervations aftrologiques ( dont
la perte n’ eft pas grande ) périrent dans l’incendie qui,
mit en cendres la ville de Stargard, le 7 d’Oûobre
16 3 5 ; ( / ) ./ .) ; , /; '
Z E K E L IT A , (Géog. mod.) petite ville ou bicoque
de la haute Hongrie , au comté de Kalo , fur la riviere
.de G rafna, à 5 lieues de la ville de Grafna. '
Z E L A , (Géog. anc.) ville del’Afie mineure, dans
le Pont cappadocien, près du Lycus. E lle eftappellée
ZuXa., Zela , Orum pat Strabon, l. X I I . p. 56$ . qui
la fait capitale d’une contrée à laquelle elle donnoit
fon nom. Il y a , dit-il, dans la Zélitidie, une ville
fortifiée, nommée Z ela , qui eft décorée d’un temple
dédié à la déefle Anaitis , & fervi pat quantité de
facrificateiirs , à la tête defquels eft un grand prêtre.
Pline, liv. V I. c. i i j . parle de cètte Ville, 8c la
nomme Ziela. Hirtius en traite affez au long, Bell.
Alexandrie. Ixxij. C’e ft , dit-il , une ville du Pont
affez forte par fa fituation , étant bâtie fur une émi-
nenpe, qui, quoique ménagée par la'nature, paroît
un ouvrage de l’a r t , 8c deftinéé à en appuyer les
murailles de toutes parts. Cèttë plàée éft entourée
de collines , entrecoupées de vallées ; la plus haute
de ces collines , qui fe trouve comme jointe à la
v ille , eft fameufe dans le p ays, par la v iâo ire de Mi-
thridatéi par la défaite de Triarius j J& pâr l’échec
qu’y reçurent les troupes romaines. (D . J .)
Z Ê e La NDE , ou X É LAN D E , la , (Géog; mod. )
province des Pays-bas ,'8c l’uhe des fëpt qui compo-
tè'nt la république des ProVincés-Uniès cette province
confifte en plufieurs îlès que formé‘POcëan ,
avec des bras de l’Efcaut 8c de la Me'üfè : cës diffé-
rèns bras de mer féparent la Zélhnde du côté.du nord
des îles1 de Hollande : l’Efcaùt du côté dé l’orient, la
fépare du Brabant ; & le Honte la fépafe dè la Flandre
; vers l’occident elle eft bornée par l’Océan.
Le mot dë Zélaride où Zéélande, fignifie terre de
mer,- 8c cé nom convient fort à la fituation du p a y s ,
qui a toujours été lu jet aux inondations. On ignore
le ’ nom des peuples qui habitoient anciennement
cette région.
L’ auteur dé là chronique de la Zélande eûime que
lèS Zélandois modernés font danois d’origine, 8c
qu’ils defeendent particulièrement des habitans der
n ie de Selandrè en Danemarck. L’hiftoirë nous apprend
du-moins , que Rollon , duc des D anois, tint
quelque tems fous la puiffance l’îlé de AValcheren 8c
lés îleà voifines. On trouve aufli dans lâ'lârtgue des
Zélandois des Pays-bas , plufieurs mots eiitore ufi-
tés- ches les Sélandois de Danemarck. Toutes ces
raifons rénnies ont quelque force pour appuyer l’opinion
de l’auteur de la chronique de la Zélande.
Ce qu’il y a de plus fûr, c’eft que les habitans de
cette province ne furent convertis aü'chriftianifmé
que dans le ix. fiecle. On fait aufli qu’il furent mis
fous le royaume de Lothaire, qui eft celui d’Auftra-
f ie ; 8c enfuite, lorlque dans le dixième fiecle les
comtes furent devenus propriétaires , lés Zélandois
faifoiênt partie delà Flandre nommée impériale, parce
qu’elle relevoit de l’empire : de-là vient que les empereurs
prétendôient être en droit de donner ce pays,
comme ils le donnèrent en effet, tantôt aux comtés
dé Hollande , tantôt à celui de Flandres. Robert dit
le Frifon, qui jouit durant quelque tems du comté
de Hollande, ou de la Frife citérieüre, fe rendit
maître des îles de la Zélande, qu’il laiffa aux comtes
de Flandres fes héritiers, nonobftant les prétentions
contraires des Hollandois.
Enfuite la Zélande ayant paffé au pouvoir de Philippe
le Bon, duc de Bourgogne, qui fuccéda à Ja-
qùeline de Bavière , morte fans enfans en 143 3 , les
deux provinces de Hollande 8c de Zélande ne firent
plus qu’un feul corps. Les comtes de Hollande prirent
feuls le titre de comte de Zélande, 8c ils laiffe-
rent le pays à leurs fucceffeurs , dont les princes de
là maifon d’Autriche héritèrent.
Enfin fous Philippe II. les Zélandois fecouerent le
joug, de fa domination, 8c fe conféderèrenf avec les
PrÔvinces-Unies dés Pays-bas , qui furent reconnues
libres 8c fouveraines en 1648 ; par ;le premier article
du traité de Munfter.
• J ’ai dit ci-deffus que la province de Zélande côn-
fiftoit en plufieurs îles; oh en compte quinzë 0ü feize,
dont la plupart font aflëz petites.; Les principales
font Walcherin , Duyveland , Nord - Bévél,and ,
Zuyd-Beveland, Te r -T o lén , Schowen, Corée , 8c
Voorn.
Ce pays abonde en pâturages, 8c produit du blé
excellent. 11 ne manque 'd’ailleurs d'e 'rien par foii
commerce maritime ; cependant l’étçhduë 4e fon territoire;
n’eft que d’environ 40 lieues; Sés villes principales
font Middëlbourg, Fleffingüe, V e rë , Ter-r
Tolen ôeiZiriczée. On compte en tout huit villes murées
, 8c cent deux villages, fans plufieurs autres >
qui ont été engloutis par diverfes inondations, fùr-
tout par celles des années 1 304 & 13Ô9. !
La Zélande fe gouverne-fur le mêmë pié que la
Hollande. L’affemblée des étàts eftcÔmpofée desdé-
putés de la nobleffe 8c dés fix villes principales. Mais
co,mme toutes les anciennes famillés nobles font
éteintes,Guillaume, prince d’Orange, hiort roi d’Angleterre
, compofoit feiil l’ordre de la nobleffe, fous
le nom’dëpremier noblëde Zélande y8c fon député
àvoit là première placé dans cette affemblée, au con-
feil d’état & à la chambre des comptes.
• On divife ordinairémënt la Zélande en deux parties',^
qùi font l’occidentale en-deçà de l’Efcaut, 8c
i’oriéntale au-delà 'de l’Efcaut. L’occidentale , qui
s’étend lé plus vers la Flandre, comprend les îles de