*48 V I D fé s , &c que Rherigonius finus devoit lignifier le golfe
Ou le lac de Rian. (D . ■/• )
V ID O U R L E , l a , (Géog.mod.) en latin du moyen
$ge Vidurlus, petite riviere dePrance au Languedoc.
Elle naît dans le diocèfé d’Alais, & fe perd dans l’ étang
de T h au , à trois lieùes de Montpellier.JD . / .)
V ID R U S 9 ( Géogr. anc.') fleii-ve de la Germanie ,
dans Ptolomée. Spener obferv-e que la branche occidentale
de l’Eims s’appelloit anciennement Vider ou
Wider. (D . J . )
V ID U A , ( Géogr. anc. ) fleuve de l’Hibernie. Pto-
lômée, l. I I . c. ij. place l’embouchure de ce fleuve
fur la côte feptentrionale, entre le promontoire Ve-
nieniuni '&£ I’émbouchure du fleuve Argita. Le nom
moderne de ce fleuve eft Crodagh, félon Camden.
m m sm
V ID Ü ÇA S S IUM CTV U A S , ( Géogr. anc. ) ancienne
ville des Gaules , & la capitale des peuples
VadiOcaffesouBadiocaffes. La plupart des commentateurs
ne fachant ce qu’etoit devenue cette ville ,
ont penfé que les Viducajfes de Pline étoient les mêmes
que.les Vadiocaffes ou Badiocaffes que cet auteur
nommé immédiatement après, & qui font ceux
de Bàyeux , peu éloignés de-Ià ; mais la découverte
que Pop fit en 17 0 4 du véritable endroit oîi cette
ancienne ville étoit fituée, doit faire changer de langage.
~ .
Il y a à deux lieues de Caën en baffe Normandie
un village qu’on appelle Vieux, où l’on trouve depuis
long-temps une fi grande quantité de reftes d’antiquité,
que lé fâvant M. Huet, ancien évêque d’A-
vranches, auteur desoriginesdeCaën, n’a pas douté
que lés Romains n’ eùffent eu en ce lieu-là un camp
confidérable :il avoit même cru que le nom de Vieux
pouvo,it venir de Vetera'Caflra, comme celui de Cou-
tances, ville peu éloignée, vient de Confiantia Caflra,
qui s’eft foujburs confervë dans les titres du pays.
Enfin en 17 0 4 , l’intendant de la province eut la
curiofité d’examiner de près ces ruines, dont les plus
apparentes étoient un aqueduc ,u n reflede chauffée,
quelques débris de colonnes, des fragmens d’inferip-
tions, &c. Il fit fouiller aux environs, & découvrit
ainfi plufieurs autres édifices dont les fondations
étoient encore entières. Entre ces édifices , le plus
remarquable eft un gymnafe, avec des bains , dont
la difpofition , l’étendue & toutes les dépendances
font conformes aux réglés de Vitruve.
‘Ces témoignages d’une ancienne ville fe trouvèrent
confirmés p a r les inferiptions que l’on déterra
parmi fes ruines , & par celles qui avoient déjà été
découvertes aux environs. Elles font prefque toutes
d’une efpece de marbre rouge veiné ■, dont la carrière
fu'bfifte encore à Vieux.Dans ces inferiptions,
& fur-tout dans celle q u i, fuivant la traduction du
pays ■, fut tranfportée de Vieux à Thorigny du tems
de François I. par les foins de Joachim de Matignon,
il éft parlé de la ville des Viducafliens., civitas Vidu-
cafjium, que l’on -trouve aufli nommée dans Ptolomée
, & dont Pline fait mention dans le dénombrement
des peuples de la fécondé Lyonnoife, Parrhi-
J i i , Trecaffes, Ahdegavi , Viducafjes ou Vadiocaffes ,
iùivant d’anciens manuferits.
La plus confidérable de ces inferiptions eft certainement
celle qu’on a tranfportée de Vieux au château
de Thorigny. Elle fe trouve dans les mélanges d’antiquités
de M. Spon, à qui elle avoit été communiquée.
C ’eft une bafe de marbre de cinq piés de haut
•fur deux de large , dont les trois faces font écrites./
L a première qui manque dans M. Spon , apprend
que cette bafe foutenoit la ftatue d’un P. Sennius.
Solemnis , . originaire de la ville des ViducaJJiens, à
qui les trois provinces des Gaules avoient d’un commun
cortfentement déféré cet honneur dans fa v ille ,
«ôù l’on avoit afligné pour cela un certain efpace fous
V I D le-confulat d’Ànnius P lus & de Proculus ,-qui tombe
à l’an de Rome 9 02 , qui efl: celui où l’empereur Maximien
fut tué à Aquilée.
Tref. Prov. G ail.
Primo. V. Monurn. In Sua Civitate
Pofuertint Locurn Ordo Civitatis
■ Vidue. Libenter D ed .P . XV I I I I .
An. .Pib E t Proculo •Cof. :
E n voici une qui efl: écrite liir une bafe quarrée &
taillée en forme d’autel.
Deo Marti
'C. Vïclorius
Félix Pro Se E t
Junio Filio Suo
E t Materna Vic-
toris Conjugis
Mece V. S . L . M. Diale
E t Baffo Cof. Idibus
Martis. ■ '
On a remarqué que le mot mece de cette infcrïp-
tion a fans doute été mis au-lieu de fuce pour éviter
l’equivoque , & que dialis le premier des deux
confuls, nommé dans l’infcription, ne fe trouve point
dans les faftes qui nous reftent, où l’on voit des confuls
du nom de Baffus fous Néron, fous Sé ve re , fous
Valerien,,.fous Gallien & fous Conftantin. Dialis fut
apparemment un de ces confuls fubftitués , confults
fuffecîi, qui font prefque toujoùrs omis dans les
faftes.;^
On a trouvé dans les ruines de la v ille des Viducaf-
Jiens plufieurs médailles antiques dd haut & du bas:
empire, depuis les premiers Céfars jufqu’aux enfans
du grand Conftantin, d’où il eft naturel de conclure
que cette ville des Viducafjîens n’a été entièrement
détruite ou abandonnée que dans le quatrième fie-
cle par quelque révolution, dont l’hiftoire a néglige
de nous inftruire.
La plus rare de ces médailles eft greque. Le jeune
Diaduménien y eft repréfenté avec cette infcription„i
M. onEA. a ia ao ym en iano s . On voit au revers le
philofopheHéraclite avec cette légende, hpakaei-
TOS EflESItlN.
Toutes les médailles de Diaduménien font rares ;
mais les médailles greques de ce prince,font encore
plus rares que les latines, & le revers de celle-ci eft
unique. Il refteroit à favoir fi c’eft par l’océan des
bords duquel la ville des ViducaJJiens étoit fi proche ,
ou fi c’eft .à-travers l’efpaçe immenfe des terres que
les peuples.de cette contrée entretenoient commerce
avec les Grecs. Peut-être que la curiofité a fuffi pour
faire paffer des monnoies de l’Afie à une des extrémités
de l’Europe , quand ces deux parties du monde
étoient prefque foumifes à la même domination.
Au refte M. l’Abbé Belley croit que l’ancien nom
de la ville des Viducafjes etoit Arigenus dont parle
Ptolomée , &c que la table théodocienne appelle de
même. La cité deBayeux , civitas Bajocaffium, con-
tenoit dans le bas empire le territoire des peuples
bajocaflès & des peuples viducajfes.. ( Le chevalier DE
J AU COURT.}
V ID U IT É , f . f . (Gram. & Jurlfpr. ) eft l’état dé
veuvage, c’eft-à-dire l’ état d’une perfonne qui ayant
été mariée , & ayant perdu fon conjoint, n’a point
encore paffé à un autre mariage.
L a condition de demeurer en viduité peut être' im-
pofée à quelqu’ un par celui qui fait une libéralité ;
mais elle n’empêche pas abfolument celui à qui elle
eft impofée de le remarier, il eft feulement déchu en
ce cas des avantages qui ne lui étoient faits que fous
la condition de demeurer en viduité.
■ Année de viduité fe prend quelquefois pour l’an du
deuil que Les femmes font obligées de garder après la
mort
V I E
mort de leurs maris , fous peine d’être déchués dés
avantages qu’ils leur ont faits. Voyt{ D e u i l , N oc
e s , S e c o n d e s n o c e s , P e in e d e l ’a n d u d e u i l .
On enten,d aufli par année ou droit de viduité, en
pays de droit écrit , un droit établi en faveur de là
femme furvivante, qui confifte en une certaine fom-
me d’argent qu’on lui adjuge, tant pour les intérêts
de fa dot mobiliaire que pour les alimens qui lui
font dûs, ,aux dépens de la fucceflion de fon mari,
pendant l’année du deuil- Voye^ le traité des gains
nuptiaux, chap. x ij.
Dans la coutume de Normandie, il y a une autre
forte de droit de viduité, qui eft particulier à cette
province,; il confifte en ce que, fuivant Varticle382..
de cette coutume , le mari ayant uii enfant né v i f de
fa femme,, jouit par ufufruit, tant qu’il fe tient en
viduité, de tout le revenu quiappartenoit à fa femme
lors de fon décès, encore que l’enfant foit mort avant
la diflolutiqn du mariage,; mais file pere fe remarie,
il ne jouit plus que du tiers du revenu de fa femme
décedée. Voy. les commentateurs fur cet article.(A)
V IE , f. f. ( Phyfîolog. ) c’eft l’oppofé de la mort,
qui eft la deftruûion abfolue des organes vitaux , fans
qu’ils puiflent fe rétablir ,,: enforte que la plus petite
vie eft celle dont on ne peut rien ôter , fans que la*
mort arrive ; on voit que dans cet état délicat, il eft
difficile de diftinguer le yivant du mort ; mais prenant
ici le nom ae vie dans.le fens commun , je la
définis un mouvement continuel des folides & des
fluides dé tout .corps animé.
De ce dbuble mouvement continuel & réciproque
, naît la nutrition, l’accroiflement auquel fuççe-
ae le décroiflëment & la mort. Voye^ tous cçs mpts.
C’eft allez de dire ici que de ce mouvement réfulte la
diflipation des parties aqueufes j, mobiles ,,fluides,
le refte devient impropre à' circuler , & fait corps
avec le tuyau qu’il bouché.' AinfiTépaifliflement des
humeurs, l’oflification des vaifîeaux, font les trilles
mais néceflaires effets de la vie. La phyfiologie dé-
■ montre comment la machine fe détruit par nuances
■ ' fans qu’il foit poflible de l’empêcher par aucun reme-
■ d e , & l’auteur des caraéleres en a fait un tableau
■ d’après nature. Le voici :
■ Irene fe tranfporte à grands frais en Epidaure, voit
■ Efculape dans-fon temple, & le confulte fur tous fes
■ maux- D’abord elle le plaint qu’elle eftlaffe & r e -
■ c.rue de fatigue ; & le dieu prononce que cela lui ar-
I rive par la longueur du chemin qu’elle vient de faire :
I elle dit qu’elle éft le foir fans appétit ; l’oracle lui or- 1 donne de dîner peu : elle ajoute qu’elle eft fujette à
■ des mfomnies ; & il lui preferit de n’être au lit que
■ pendant la nuit : elle lui demande pourquoi elle de-
| vient pelante, & quel remede ; l’oracle répond qu’-
I elle doit fe lever avant midi, & quelquefois fe ier- I Yir . jambes pour marcher : elle lui déclare que
■ le vin lui eft nuifible ; l’oracle lui dit de boire de
1 1 - T î.^ 11 eUe a des Indigeftions ; & il ajoute qu’elle
■ afle djette: ma vue s’affoiblit, ditlrene; prenez des
B unettes , dit Efculape : je m’affoiblis moi-même,
I e°pbmie-t-elle , je ne fuis ni fi forte ni fi faine que
■ J ai ete ; c e ft, dit le dieu, que vous vieilliffez : mais
1 <îuel moyen de guérir de cette langueur ? le plus
B court, Irene, c’eft de mourir, comme ont fait vo-
■ tre mere & votre ayeule.
B Vous trouverez le commentaire de ce tableau au
B mot V ie illesse. ( D . J . )
I S Ü m k m U vie » I -drithm. polit. ) M. Derham
■ ment 4 durées de la vie, au commence-
I un arm!*monde > après le déluge, & de notre tems,
I bord L ™ ^.ve“ r de la Providence divine. D ’a-
■ ou’un f^ni t a creat^on » oit il n’y avoit au mondé
I tlinair/» c * ,0mme ^ qu’une feule femme , l’âge or-
après le Hél 6 neu^fens ans & pins ;immédiatement K y avoit ‘r0I£ t>erfonnes P°“r
V I E '249
rènouveller le monde, il ne lui fut accordé qu’un
âge moins long, & de ces trois patriarches il n’y a
eu que Sem qui foit arrivé .à cinq cens ans ; dans le
fécond fie.de du monde nous ne voyons perfonne qui
ait atteint deux cens quarante ans ; dans le troifieme ,
prefque perfonne qui foit parvenu à deux cens ans ;
le monde, ou au moins une partie, étant alors fi -
bien peuplé,e qu’on y .avoit déjà bâti des villes &
formé des établiffemens à d’affez grandes diftances!
les uns . des autres. Peu-à-peu, & à meiiire que les '
peuples.feront accrus en nombre, la durée de la vie
a diminué iufqu’à devenir,enfin de 70 01180 a n s ,:
& elle a refté à ce degré depuis Moïfe.
L ’auteur trouve que par ce moyen le monde n’a
du etre jamais ni trop ni trop peu peuplé, mais qu’ il
doit être né à-peu-près autant de perfonnes qu’il en
eft mort.
La durée ordinaire de la vie de l’homme, a été la
meme dans tous les âges ,' depuis que le monde a,
achevé de fe peupler; c’eft une choie que l’hiftoire
facrée & l’hiftoire profane prouvent également. Pour
n’en point rapporter d’autres preuves, Platon a vécu
quatre-vingt.un ans , Sç on le regardoit comme un
vieillard, & les exemples de longues vies que Pline
produit comme très-extraordinaires, l. V II. c, x lviij-,
peuvent pour la plupart fe rencontrer dans les hiftoi-
res mpdernes, & en particulier dans l’hiftoire naturelle
du doôeur Plott.-If parle: entf’autres’dedouze
vaffaux d’un meme feigneur, qui à eux douze fai-
' foient plus de mille ans, pour ne rien-dire du vieux
Parrk quiayecu ,cent cinquante-deux ans neuf mois,
ni de H.Jenkins,deYorkshire,qui vécut cent foixante
neuf aps , ni, de la comteffé de Demonde , ou d e M.
Tekleftone , tous deux. Irlandois , & qui pafferent
l’un & l’au tre cent quarante ans. Chambers,
...Vers, la-fin du dernier fiecle, M. Guillaume P etit;
Anglois , , avoit eflaye d’établi^ Tordre de la morta-
lfté;des|iomînes;par le moyen des regiftres mortuaires
de Londres oc de Dublin; mais comme ces deux
villes font très-commerçantes , un grand nombre
d’étrangers viennent s’y établir & y meurent ; ce
qui fait que les regiftres mortuaires de c es villes ne
peuvent lervir à établir l’ordre de la mortalité générale
du genre humain , parce qu’il faudroit, s ’il étoit
polïïble, un endroit d’où if ne forfit perfonne, &
où il n’entrât aucun étranger. Le doéteur Haley avoit
choifi la ville de Breflaw pour compofer une table
des probabilités de la vie humaine, par laraifon qu’il
fo rt, ou du-moins qu’alors il fortoit peu de monde de
cette v ille , & qu’il y venoit peu d’étrangers. Il avoit
déduit plufieurs ufages de cette table, entre autres la
maniéré de déterminer la valeur des rentes viagères
Amples. M. Simpfon a fait imprimer à Londres ,
en 1742. un ouvrage fur la même matière ; mais il eft
parti d’après une table établie fur l’ordre de la mortalité
des habitans de Londres ; ce qui fait qu’on doit
peu compter fur les conféquences qù’il en tire , à
çaufe des raifons que nous avons indiquées tout-à-
l’heure. M. Kerfeboom a travaillé fur le même fujet,'
& a fait plus de recherches qu’aucun autre ; il a com-
pofé une table pour établir l’ordre de mortalité des
provinces de Hollande & de Weft-frife, par des ob-
îervations faites depuis près d’un fiecle. Voyei Mor-;
t a l i t é .
Cependant ce que nous avons de plus achevé dans
ce genre , c’eft l’ouvrage de M. de Parcieux, de la
fociété royale de Montpellier, intitulé, EJJai fur
les probabilités de la durée de la vie humaine . Paris
1745. in-4 ° . Ce dernier auteur a été beaucoup plus
loin que tous les précédens", & il eft en particulier
le premier qui ait fait l’application de l’ordre de mortalité
aux tontines fimples , & à celles qui font com-
pofées. Il y a de grands avantages à‘déterminer exactement
l’ordre de morialité ; lorfqu’un état ou des
M