4 7 * V O S
voracité de l’efpece vient de la facilité de la digeftiort.
La voracité de l’individu eft un vice , quand i’efpece
n’eft pas vorace.
VO RDO N IA , (Géog. mod.') ville des états du
turc , dans la M orée, fur le Vafilipotamos, à une •
lieue ôc demie au-delïous de Mifitra. M. de "Witt
penfe que c’eft l’ancienne Amyclée. (D . /•)
V O R E D A , ( Gèog. anc. ) ville de la grande Bretagne
: elle eft marquée dans l’itinéraire d’Antonin
fur la route du retranchement à Portus-Rutupis, entre
LonguvalLüm ôc Brovonacis, à 1 4 milles du premier
de ces lieux , ôc à 1 1 du fécond. M. "Weffeling
croit que c’eft OldPenreth. (D . J . )
J VO ROTINSK, (Géog. mod.) principauté de l’empire
ruflien , dans la Rulïie mofcovite. Elle eft bordé
e au nord & au levant par le duché de Rézan, au
midi par le pays des Cofaques , ôc au couchant par
le duché de Sévérie. La riviere d’Occa la traverfe
du midi au nord. Sa capitale porte le même nom.
( D . J . )
V o r o t in s k , (Géog. mod.') ville de la Ruflie,
capitale de la principauté de meme nom, fur la gauche
de l’Occa. (D . J .)
VOROU-AMBA, f. m. (Hiß. nat. Ornith.) oifeau
noâurne de file de Madagalcar, qui a , dit-on, le
cri d’un petit chien ou d’un enfant nouveau-né.
VOROU-CHOTSI, f. m. (Hiß. nat. Ornith.) oifeau
de l’île de Madagafcar, qui ne vit que de mouches.
Il eft blanc, ôc fuit toujours les boeufs. Quelques
François l’ont nommé aigrette de boeuf.
VOROU-DOUL, f. m. (Hiß. nat. Ornith.) oifeau
de l’île de Madagafcar, qui eft une efpece d’orfraye.
On prétend qu’il fent de loin un homme moribond
ou atténué par quelque maladie, ôc qu’alors il vient
faire des cris aux environs de fon habitation.
VÖROU-PATRA, f. m. (Hiß. nat. Ornith.) e fpece
d’autruche de l’île de Madagafcar , qui ne vit
que dans les déferts, Ôc dont les oeufs font d’une
groffeur prodigieufe.
VO S S E , f. m. (Hiß. nat. Zoologï) animal quadrupède
de l’île de Madagafcar , qui reffemble à celui
qui eft connu en France fous le nom de uffon. Voyt1
cet article.
VOS A V I A , (Géog. anc.) lieu de la Gaule belgi-
que , félon la table de Peutinger , qui le marqué lur
la route d’Autunnacum à Mayence , entre Bouto-
brice & Bingium, à 9 milles du premier de ces lieux,
& à iz milles du fécond. Tout le monde convient
que c’ eft Ober-Wefel. (D . /A
VOSGES ou VAUGES , (Géogr. mod.) en latin
Vogefius Saltus ; chaîne de montagnes couvertes de
bois qui féparent PAlface ÔC la Franche-Comté de
la Lorraine , ôc s’étendent jufqu’à la forêt des Ardennes.
Elles occupent une partie-du duché de Lorraine
, vers l’orient ôc le midi. Le nom de Vofge vient
du latin Vofagus , que les plus anciens auteurs écrivent
Vogefus, comme font Céfàr ôc Lucain. Les
auteurs poftérieurs ont dit Vofagus , ôc l’appellent
fouvent une fo rê t, un défert, fa ltu s , eremus ; car
dans le vij. fiecle c’étoit un vrai défert de montagnes
& de bois. Cette forêt déferte ou montagne a toujours
appartenu pour la plus grande partie aux peuples
Belges , Leuci ; le refte étoit du territoire des
•Séquaniens, ôc c’ eft le quartier où s’établit S. Co-
lomban. (D . J . )
V O R S E , l a , ( Géog. mod.) riviere de France en
Picardie. Elle prend fa fource aux confins du Vèr-
mandois, traverfe N o yon , ôc fe jette dans l’Oife.
( D . J . )
VO ST AN C E , (Géog. mod. ) ville de la Turquie
européenne, dans le Coménolitari, fur le Vardari,
à quatre lieues de Sturachi. Quelques géographes
prétendent que c’eft l’ancienne Andariflus, ville que
Ptolomée, l. I I I . c. xiij. met dans la M acédoine, au
pays de Pélagonie. ( D . J . )
V OU
VO TAT IO N , f. f. (H iß . de Malthe.) ce mot en
général eft l’aâion de donner fa voix pour quelque
eleûion ; mais il eft fur-tout d’ufage dans l’ordre de
Malthe , à caufe de l’exattitude requifédans les formalités
de l’éle&ion du grand-maître. Lorfqu’il s’agit
de nommer les trois premiers électeurs , il faut que
tous les votaux donnent chacun leur bulletin, & g
le nombre de ceux-ci n’égaloit pas celui des votaux
on les b rûleroit, ôc l’on recommenceroit une nouvelle
votation. Il fa u t , pour qu’un chevalier puiffe
être électeur, qu’il ait le quart franc des bulletins
ou balottes, en fa faveur ; ôc lorfque aucun n’a le
quart franc des fuffrages , il faut recommencer la
votation. ( D . J . )
VO TER , v. n. ( Gram. & Jurifpr.) terme ulité
dans quelques ordres ôc communautés, pour dire
donner fon voeu, ou plutôt fon fußrage, pour quelque
délibération. Voye^ D élibération, Suffrage
, V o ix . ( A )
VOTIFS , JEUX, (Antiq. rom. ) ludi votivi ; les
jeux votifs étoient ceux auxquels on s’engageoit par
quelque voeu ; ôc ceux-là étoient ou publics , lorfque
le voeu étoit public, ce qui arrive ou dans les calamités
publiques, ou au fort d’un combat, ou dans
quelques autres occafions importantes ou particulières
, lorfque quelque autre perfonne privée les
faifoit repréfenter. Les premières étoient,donnés par
les magiftrats, fur un arrêt du fénat : nous avons
une infcription qui fait mention d’un de ces jcuxvo-
tifs ôc publics pour l’heureux retour d’Augufte : Ti,
Claud. & c. Ludos Votivos pro redilu. lmp. Coef. Divi
F. Augußi. On en trouvera plufieurs autres exemples
dans Gruter ôc dans Thomafini. ( D . J . )
VO U A , f. f, (Comm. & Mefure.) mefure des longueurs
dont on fe fert dans le royaume de Siam. Elle
revient à une de nos toifes moins un pouce.
VOUD S IRA, f. m. ( Hiß. nat. Zoolog. ) petit animal
quadrupède de l’île de Madagafcar, qui reffem-
ble à une belette ; il a le poil d’un rouge foncé , &
fe nourrit de miel. Il répand une odeur femblable à
celle du mufc.
V O U ED E , f. m. (Hiß. nat. Bot. ) le vouedt ou
guefde , & le paftel, ne font qu’une feule & mêmç
plante connue des botaniftes fous le nom d’ifatis; on
la nomme paflel en Languedoc , ôc vouede en Normandie
; les deux feules provinces de France où on la
cultive foigneufement.
On a décrit cette plante fous le nom de paßel ; il
ne refte qu’à dire un mot ici de fa préparation pour
la teinture.
Celle qu’on lui donne, confifte à la faire fermenter
après l’avoir cueillie, jufqu’à ce qu’elle commence
à fe pourrir : cette fermentation développe les
particules colorantes qui étoient contenues dans la
plante , mais on ne fe met point en peine de lesfé*
parer comme on fait aux Indes celles de l’anil, pour
îes avoir feules : on met le tout enpelotte, quoa
emploie dans la teinture ; aufli quatre livres d’indigo
donnent-elles autant de teinture que deux cens
livres de paftel, ôc M. Hellot croit qu’il y auroit un
bénéfice réel ôc confidérable à travailler le paue‘
comme les Indiens travaillent leur indigo ; quelques
expériences même qui en ont été faites d’après les
mémoires deM. Aftruc, femblent prouver que cette
opération ne feroit ni difficile ni difpendieufe.
Le paftel, ou le vouede s’emploie en le faifant feulement
diffoudre dans l’eau chaude , & en y mêlant
une certaine quantité de chaux : fa teinture eft cependant
folide, ôc quoique les teinturiers foient dans
l’ufage de mêler de l’indigo dans la cuve de paftel,
M. Hellot s’eft affuré que cet ingrédient n’étoit nullement
néceffaire pour rendre folide la couleur d
premier, qui eft aufli bonne fans ce mélange. Le
f'emble encore faire une exception à la regle ; car pa,
V OU
frè Voit ici mta îtfè Vitriolé * foi aîkali W làtil J ïttaSs
f analyse du vouede feit évanouir cette difficulté: 'il
contient naturellement les miêmes fels qu’on ajouté
àiactivecd’m d ig o *& riVbefoin que d elà chaux qui
cftnéceflaire pour développer l’alkali Volatil qui doit
en opérer la parfaite diflolutibn.
11 y a fur cette plante un livre également bon &
rare 1 dont voici le titre •: Crohtcchius ( Henric ) de
cultur.a herb« ifatidis ejufqut praparatione ad lanas iito-
gtndas. Tignri i556\ in S 0. il mériteroit d’être traduit
en françois. Miller ôc Mortimer ont aiifli traité fa-
vamment de la culture de cette plante préeieufe, par
fon profit, f y renvoie le le&eûr. (D . J . )
VOUGÄ, ( Géog. mod. ) riviere de Portugal. E lle
fort du mont A lcoba , baigne les murs d’un boivrg
ou petite ville , à laquelle elle donne fon nom , & fe
jette am peu au-deflbus dans la mer ; c’eft la P ata ou
Vacua des anciens. (D . J . )
VOUGLÉ , ( Géog. mod. ) bourg de France dans
le Poitou, éleûion de Poitiers. Ce bourg eft remar<-
quable par la vi&oiregagnée en 5 0 7 , fur Alarrc, roi
dfes Vifigoths, qui y f ii t tûë de la main de Clovis ; ce
prince fournit enfui te tout le p a y s , depuis la Loire
jufqu’aux Pyrénées. ( D . J . )
VOULGE la j ou Voulgi , fi f. ( Art. milk. )
efpece de pieu , à-peu-près comme celui dont on fe
fert à la chaffe du fanglier, de la longueur d’une
halebard'q ’, garni par un bout d’un fer large & pointu.
C’étoit un arme dont les francs-archers fe fer-
voient. Hiß. de la milice françoift. ( Q )
VOULE , f . f. ( Commerce. ) petite mefure dont
fe fervent les hâbitans de l’île de Madagafcar pour me*
furer le riz mondé quand ©ri le vend en détail ; elle
contient environ une demi-livre de riz; il faut douze
roules pour faire le troubahouache ou monka , &
cent pour le zatou. Voyeç Monka & Zatou , dicl.
de Commerce,
V OU R A , ( Géog. mod. ) par les Grecs modefnees,
Vouro -potami ; riviere des états du turc , en
Europe, dans l’Albanie propre. Elle prend fa fource
aux montagnes qui féparent cette province de la
Janna , & e lle coule vers le midi occidental ; fon
embouchure eft au fond du golfe de'Larta ; comme
la Voura paffe aflez près du village d’Ambrakia , il
en rélùlte que cette riviere eft l’Arachthus des anciens
: car quoiqu’elle ne mouille plus aujourd’hui
le village d’Ambrakia , ori peut prefumer que l’ancienne
ville d ’Ambrakia s’étendoit autrefois jufques-
là. (D .J . ) / ■ .
V O U R L A , ( Géog. mod. ) village des états du
turc, en Afie ; dans l’Anatolie, fur la côte méridionale
de la baye de Smyrne,. On croit que c’eft
l’ancienne Clazomène, ville illuftre de la belle Grece,
& qui méritera fon article dans le fuppiément de cet
ouvrage. (D . ƒ.)
VOUL1BOH1T S , f .f . (H iß .nat Botan.) plante
de l’île de Madagafcar , dont les feuilles font fort
graffe, & qui porte une fleur iriouchetée de jaune ,
qui a l’odeur du mélilot ; fesTeuilles ont la propriété
de faire tomber le poil ; on brûle cette plante toute
verte pour en tifer les cendres, qui fervent à teindre
en bleu & en noir : on lui donne aufli le nom de
fiononts:.
VOULI-VAZA, f. f. (Hiß. nat. Bot. ) arbriffcau
de l’île de Madagafcar ; il porte un fruit de la grof-
lëur dune prune., rempli de petits grains; fa fleur
répand un parfum délicieux qui participe de la canel--
> de la fleur d’orange, & du girofle ; cette fleur eft
ort épaifTe, fa eouleur eft blanche & bordée de rou-
f®,»/0n odeur eft encore plus agréable, lorfqu’elle a
été flétrie. ’ • K ' 5 n ;
VOULOIR, v. a fl:. (Gramm.) ê tr e mu par le dé-
«r ou par l’averfion. Voyeç l'article VOLONTÉ.
Un dit comment s’inférefléf à un homme qui voit
Tome X V I I .
v o u m
fa perte yqüi k reconnoit , & qui la veiu > quand les
* veulent) ils ordonnent, & à des gens baflement
difpofes à leur obéir aveuglément; ils ne peuvent
donc être trop attentifs à ne vouloir que des ehofes
juftes ; je veux que vous réuflifliez * mais la fuite de
ce fuccès la voyez-vous ? ce bois ne \eutpas brûler;
cette clé ne veut pas tourner dans la ferrure; vous
voulez que j ’aie to r t, & je le veux auffi, püifque je
vous aime & que vous êtes belle ; que veulent tous
ces gens? que veulent ces préparatifs de guerre au
milieu de la paix } on eft bien & mal voulu fouvent
fans l’avoir mérité; cet ignorant en veut à tous les
habiles gens ; il en veut à toutes lès femmes ; veuille
Dieu., Veuille le diable, cela ferai
VOULOIR , f. m. ( Gram. ) c’eft l’aâion de la volonté.
On dit le vouloir des dieux ; il femble que ce
mot entraine plus de force & de néceflïté que volonté.
VOULU , f. m» (Hifitnat. Bot. ) efpece de bambou
de l ile de Madagafcar t on l’emploie aux mêmes
uiages que celui des Indes, & l’on en tire uheefoe-
ee ci’amidon ou de fucre en farine infipide ; fon fruit
eft de la groflèur d’une fève*
VGU R ST E ou WURST , (. m; ( Sellier.) c’eft
ainfi que l’on nomme une voiture découverte, à quatre
roues , for laquelle eft un fiege fort long, qui
peut recevoir 8 , 10 , & même jufqu’à 1 z ou 15 per-
fpnnes placées les unes auprès dès autres, &affifes
jambes de-çà & jambes de-là» Cette voiture a été inventée
en Allemagne t où chez les princes on s’en
fert pour mener à la chaffe un grand nombre de per-
fonnhs. Le mot wurfi eft allemand, & flgnifie bou*
din ; il lui a été donné à caufe de la forme du fiege
for lequel on eft aflis. Quoique cette voiture foit af-.
fez incommode , on l’a imitée en France ; le fiege
eft communément garni de crin & recouvert de
quelque étoffe , pour qu’il foit moins dur.
VOUS SOIR i f. m. ( Archit. ) on nomme vou f
foir en Architeôure une pierre propre à former le
ceintre d’une voûte , taillée en efpece de coin tronqué
, dont les côtés, s’ils étoient prolongés , aboutiraient
à un centre où tendent toutes les pierres de
la voûte.
Une voûte ou un arc demi-cifculaire, étant pofé
fur fes deux piédroits, ôc toutes les pierres ou vouf-
foirs qui conipofent tçt a rc , étant taillés & pofés entre
eux , de maniéré que leurs joints prolongés fe
rencontrent tous au centre de l’arc , il eft évident
que tous les voujfoirs ont une figure de coin plus
large par haut que par b as, en vertu de laquelle ils
s’appuient ôc le foutiennent les uns les autres, ÔC
réfiftent réciproquement à l’effort de leur pefanteur
qvji les parteroit à tomber.
Le voujfoir du milieu de l’arc , qui eft perpendiculaire
à l’horifon, ôc qu’on appelle clé de voûte, eft,
foutenu de part ôc d’autre par les deux voujfoirs voi-
fins, précisément comme par deux plans inclinés ,
ôc par conféquent l’effort qu’il fait pour tomber, n’efb
pas égal à fa pefanteur, mais en eft une certaine partie
d’autant plus grande, que les plans inclinés qui le
foutiennent font moins-inclinés; de forte que s’ils
étoient infiniment peu inclinés , c’ eft-à-dire perpen*
diculaires à l’horifon, auflî-hien que la clé de la voûte
, elle tendroit à tomber par toute fa pefanteur, ne
feroit plus du-tout foutenue, ÔC tomberoit effectivement
, fi le ciment que l’on ne confidepe pas ic i , ne
l’empêchoit.
Le fécond voujfoir qui eft à droite ou à gauche 4«
la clé de voûte eft foutenu par un troifieme voujfoir ,
qui, en vertu de la figuré de la voûte, eft néçeffai-
rement plus incliné à l’égard du fécond, qttç le fécond
rie l’èft à l’égard du premier ; Ôc par conséquent
le fécond vouloir dans l’ effort qu’il fait poy$
tomber, exerce une moindre partie de fo pefanteur
que le premier.
O o o