roit les pays, pouvoit, lans remuer leslevres , faire
un bruit allez confidérable, & proférer diftin&ement
quelques paroles , & qu’il tiroit beaucoup d’argent de
tous ceux qu’un phénomène aufli lingulier attiroit
après lui. ([m)
V EN TZA , ( Géog. mod.') bourgade de l’Albanie ,
fur le bord méridional, du golfe de L a rta , vis-à-vis de
la Prévifa. C’eft, félon Sophien, l’ancienne Anaclo-
riunt. {D . ƒ.)
V EN U E , 1’. f. {Gram. & Jardinage.) on dit d’un bel
arbre, bien droit, qu’il eft d’une belle venus.
VÉNUS , f. f. (Agronomie.) l’une des planètes inférieures.
On la repréfente par ce cara&ere 2 . Voyez
PLANETE.
Vénus éft aifée à reconnoître par fon éclat & fa
blancheur, qui furpaffent celles de toutes les autres
planètes.'Sa lumière eft fi conlidérable , que lorf-
qü’ôn là 'reçoit dans un endroit obfcur, elle donne'
une ombre fenfible.
| Cette planete eft fituée entre la T erre & Mercure.
Elle accompagne conftamment.le S o le il, & ne s’en
écarte jamais de plus de 47 degrés. Lorfqu’elle précédé
le So le il, c’eft-à-dire’, lorfqu’ellë va en s’en
éloignant, on l’appelle Phofphore , ou Lucifer, ou
/ ’etoïledu malin. Lorfqu’ elle fuit le Soleil, 6c qu’elle
fe couche après lu i, on la tomme Hefperus ou Vef-
per\ Qu étoile du foir. Voye[ PHOSPHORUS., &c.
Le demi-drametre de Vénus eft à celui de la Terre,
comme 10 à 19 ; f a diftance du Soleil eft là partie
de cellë de la Tèrre au Soleil. Son excentricité eft
de —Và de fa moyenne diftance , l’inclinaifon de fon
orbite de 3 0 2 3 '. Voye^ In c l in a i so n , E x c e n t r i c
i t é .
Le tems de fa révolution dans fon orbite eft de
2.14 jours 17 heures ; 6c fon mouvement au-tdùr de
fon axe fe.fait en 2 3 heures. Ÿoye{ Pé r io d e & R é v
o l u t io n .
Le diamètre de Vénus vu du Soleil , félon M. le
Monnier, ne feroit que d’environ 15 " . Lorfque cette
planète s’approche le plus de la T e r re , fon diamètre
apparent eft de 8r5H.. Or. la diftance de Vénus périgée
eft à la diftance moyenne de la T erre au Soleil,
à-peu-près comme 2 1 eft à 8 1. Donc fi Vénus venoit
a ie trouver au centre d.u-Soleil, elle ne paroîtroit
plus que fous un angle de 2 1 " 46,,/ ; d’où il fuit que
le diamètre apparent de Vénus eft à celui du So le il,
comme 1 à 84 environ.
Vénus a des phafes comme la Lune, qu’on peut ap-
percevoir avec le télefcope ; 6c ce qu’il y a de fingu-
lie r , c’ eft que le tems où elle jette le plus de lumière,
n’eft pas celui où elle eft pleine , c’ eft au-contraire
dans le croiflant ; ce qui vient de ce qu’elle fe trouve
dans ce cas beaucoup plus proche de la T e r re , que
dès qu’elle eft pleine. Au-lieu que quand elle eft pleine
, elle eft éloignée de la Terre le plus qu’il eft pof-
fible ; enforte que fa diftance devenant alors trop
grande , fait que la force de la lumière par rapport
à la T e r re , diminue en plus grande raifon que la
quantité de lumière qu’elle reçoit du foleil n’augmente.
Le plus grand éclat te Vénus n’arrive donc pas
{.fia- 49- af i ron0 lorfque Vénus eft au point A , 6c
qu’elle eft pleine par rapport à la T erre qui eft en T ;
mais lorfque cette planete eft environ au point O de
fon orbite , où elle paroît en croiflant, rmq étant fa
partie éclairée par le Soleil> 6c m q la partie que l’on
.voit de la Terre.
Je fuppofe, par exemple, que Vénus foit quatre
fois plus proche de la Terre au point O , que lorfqu’elle
étoit en A ; il eft évident qu’une même
partie du difque lumineux (de Vénus fera feize fois
plus grande; ainfi, quoique nous ne puiflions ap-
percevoir, lorfque Vénus eft en O , qu’environ la
quatrième partie de fon difque éclairé ; il eft cependant
vrai de dire, que fon éclat eft bien plus augment
é , à caufe de fa proximité, qu’il ne doit être affoî*
bli par la perte que nous faifons d’une partie du
difque.
Si l’on veut connoître plus précifément quelle doit
être la fituation de Vénus ,pour qu’elle nous paroiffe
dans fon plus grand éclat,on peut voir dans les Tran-
faftions philolophiques , n°. 3 4 $ . lafolution que le
célébré aftronome M. Halley a donnée de ce problème.
Ce favant mathématicien ^démontré que cela
arrive foit avant,foit après la conjonûion inferieure,
lorfque l’élongation de Vénus au Soleil eft d’environ
40 degrés ; c’eft-à-dire lorfque l’angle T S O eft d’environ
40 degrés : on n’apperçoit alors que la quatrième
partie environ du difque de Vénus ; mais cette
p ’anete eft alors fi brillante, qu’on la voit en plein
jour à la vue fimple, lors même que le Soleil eft dans
les plus grandes hauteurs fur l’horifon. Il n’y a rien
afliirement de plus digne de notre attention, ni de
plus étonnant que cette lumière 6c la route de Vénus
, qui même , quoiqu’elle ne lui foit pas propre
( puifque ce n’ eft qu’une lumieré empruntée du Soleil
qu’elle nous réfléchit), eft néanmoins fi v iv e , Sc
Iancee avec tant de force, qu’elle eft fupérieure à
c,elle de Jupiter 6c de la Lune, lorfque ces planètes
font à pareille diftance,c’eft-à-dire à même degré d’élongation
du Soleil. C ar fi on compare léur lumière à
celle de Vénus, à la vérité celle-ci devroit paroître
moins confidérable, parce que leurs diamètres appa-
rens furpaffent celui de Vénus. Mais d’un aurre côté
la lumière de Jupiter ou de la Lune paroît fi foiblé ,
qu’ élle n’ étincelle jamais, fur-tout celle de Jup ite r,
qui tire un peu fur la couleur du plomb ; au-lieu que
Vénus lance une lumière vive & éclatante , qui fem-,
ble nous éblouir prefque à chaque inftant.
M. cle la Hire, en 17 0 0 , vit avëc un télefcope de
10 piés des montagnes fur Vénus, qu’il jugea plus
grandes que celle de la Lune. Voye1 L u n e .
MM. Caflini 6c Campani, dans les années 1665
& 166 6, découvrirent des taches fur le difque de Vénus
t par le moyen defquelles on a déterminé le mouvement
que cette planete a autour de fon axe. Voyez
T a c h e , &c.
Vénus paroît quelquefois fur le difque du Soleil,'
comme une tache ronde. Voye^ Pa s s a g e .
L ’année prochaine , 1 7 6 1 (ceci eft écrit en Juillet
17 6 0 ) , elle doit paffer ainfi fur le difque du So le il,
6c M. Halley a fait voir qu’au moyen de cette ôbfer-
vation on pourroit avoir la parallaxe du Soleil à une
cinquième partie p rès, pourvu que l’ôbfervation en
foit faite félon les cifconftances que cet auteur marque.
On trouve le détail de ces circonftances, 6c
l’explication de la méthode de M. Halley dans les
inftitutions aftronomiques de M. le Monnier , ainfi
qu’une méthode pour déterminer l’orbite de Vénus
par l’obfervation de fon paffage fur le Soleil, méthode
qui a été donnée à l’académie en 1677-,- parM.
Picard.
En 16 7 2 & en 16 8 6 , M. Çaflini, avec un télefcope
de 54 piés , crut voir un fatellite à cette planete
, 6c qui en étoit diftant d’environ les du diamètre
de Vénus. Ce fatellite avoit les mêmes phafes que
Vénus ; mais fans être bien terminé. Son diamètre
fuppofoit à peine le quart de celui de Vénus.
M. Gregory regarde comme plus que probable que
c’étoit véritablement un fatellite de Vénus qu’on ap-
perçoit rarement, à caufe que fa furface peut être
couverte de taches,& n’être point propre à renvoyer'
les rayons de lumière. Il dit à cette occafion, que fi
le difque de la Lune étoit par-tout comme il paroît
dans les taches, on ne la verroit point du tout à la
diftance où eft Vénus.
Ce qui eft furprenant, c’eft que quelques recherches
que M. Caflini ait faites depuis en divers tems
pour achever une découverte de fi grande important
.ce , il n’ajamais pu y réu ffir ,& n u l autre aftronoffi'e
dans l’efpace de 54 ans n’a; pu voir ce phénomène
après lui,npn pas même M. Biançhini, fi célébré par
les découvertes fur la planete de Vénus, pour- fefr
quelles il a employé d'excellentes lunettes de. Camr
pani ; de plus de t.oo piés de longueur. ....
Enfin,,.en 1,641 bf. Sh o rt, écpfifois , revit ou.crut
revoir ce même fatellite, fi c’en eft un, avec ies mêmes
apparences gue M. Caflini a décrites. Mais cette
nouvelle apparition du fatellite de Vénus n’a pasiéte
de plus longue durée que les déttx premières. L ’qb,-
fervatiori avoit; été faite 4 Londres le 3 Novembre
1 740 i de au mois de Juin fuiyant M. Short n’avoit
encore pu revoir le fatellite prétendu. Il appercut
d’abord comme uuepetite étoile fort proche
dont il détermina la diftance à Vénus. Prenant enfuite
une meilleure lu nette,il vit avec une agréable furprife
que la petite étoilftavoit une phafë, & la mémè phafe
que V én u s ,o n diamètre.étoirun peu moins que le
tiers de celui de Venus-, fa .lumière moins vive mais
bien terminée, M. Short j& v it pendant une heure
avec différens télçfcopes, jufqu’à .ce que la lumière
du jour 0 1 1 4(1 .prépufcule le fui ravit entièrement.
Les deux obfervations de ,M. Caflini n’avoient guère
dure qu’une heure non plus.
1 Sl E H H I T * de Vénus, il devient encore
plus difficile de déterminer quel peut être l’ufaee des
fatellites. Seroit-ce de fuppléer, pour ainfi dire, à la
lumière que les planètes ne reçoivent pas du foleil ?
Mais voilà une planete plus proche du foleil quenous
& qui en a un aufli gros que notre Lune ; d’ailleurs
Mars rie paroît point avoir de fatellite, quoiqu’il.foit
plus éloigné du foleil que la Terre, Voyez l ’hifloire de
l ’acad. ij4 < . J
Les phénomènes de Vénus démontrent la fauffeté
du fyfteme de Ptolemée, puifque ce fyftème fuppofe
que 1 orbite t e Vénus enveloppe celle de la Terre &
qu’élle eft placée entre le Soleil & Mercure. Car il
Imt- de ce lyfteirre qu’elle ne devroit jamais paroître
au-delà de la diftance qui eft entre nous 6c le Soleil
ce qui arrive cependant fouvent, ainfi que toutes les
obfervations s’accordent à le prouver. Voyez S y s t è m
e , T e r r e , &c. x
i, V w h it e d e Vénus n’eft pas dans le même, plan que
1 écliptique ; mais elle e ft, comme on l’a dit incli-
nee à ce p lan, avec lequel elle fait un angle de a degrés
environ. 3
. La pofitiondu noeud de cette planete, & le vrai
mouvement de ce noe ud,n e fauroient être mieux
détermines que .par le paffage de Vénus fu r ie Soleil
3 “ SÜ8M Ü H H i e mouvement de ce noeud,
dont M. de la Hire a publié diverfes obfervations en
16 9 2 , a,cependant ete déjà calculé ; mais les aftro^
nomes font.fqr.tpeu d’accord entr’euxfurce fujet.f 0")
V e n u s , ( Jfiro n . ) les curieux feront bien de lire
fur la planete.de Venus, l’ouvrage de BianchinitÇrm-
Ç0!S ) mis au jour à R om e , en * 7 » « , in^fol. fous ce
titre , Hefpen & phafphon phxnçmena ,five obfttvaiio-
nescs'■“ /'^tmmvriiOTiii, 6-c.c’eft-à-dire, nouveau
phénomènes de la planete de Vénus , o,tvla deferip-
tion de fes taches le tournoyement fur fon axe eh
vingt-quatre iqurs & huit heures , le parallélifme du
meme axe & la parallaxe de cette planete , dédié à
Dom Juan V. roi de Portugal.
- M. de Fontenelle, hift. de J W des Sc. a n ., 72 cil
remarque que Vénus eft très-difficile à obferver, autant
& de la manière dont il le faudrait pour en ap-
H | tout ce <ïue la aftronomique demanra
lf1 ' Bl,anchini commença par la recherche de la pa-
W i étoit
ter enra r S- CeP“ dant ne fantpas trop coin p*
ter, .encore fur cette obfervation : félon l’hiftori en de
k man,“ e W m la.Pa !
I HS ----- H
« Ila x e qui .eft,enfin trouvée par M. Bianchnu,
que ce n eft cette,parallaxe même, fl fut plus
heureux dans lobfeiYation, -encore plus importante
des taches de qu’il fit en 162Ô; il v i t , &
les. diftingua affez nettement pour y établir, félon lui
vers le m,beu du .difque, fept mers,, q u i * commu-
niquent ,par quatre.détroits., & vi^s t e é x t r ém lé s
deux autres mers, fanj, communication af.ee les me*
mteres; les. parties q fi fembloiènt fe .détaché 1 -
contour;;de .ces mers, .ri les hppella
dK cSesZ dértorofists ," &P tàc çes promontoires. Les aftr0nni
mes Le fervent du -priviiege des célébrés n a v i S r s
qu. font des, découvertes de terfesmeonnnesf aux!
quelles ils impofent des noms: • a ix
. . M, Biançhmi adétauniné auffi l’axe de la rotation
de Venus, & fa rotation,même, quSl a fixée â vinet-
quatre .jours, St huit heures. Enfin une découverte0^ -
marquable & p lu s certaine qu’il a faite ; eft w l J . ,
paiailchline confiant de l’axe de «vtoslair.fwn o-bi-
I6,’ f A cclu. que Copernic fut obligé de donner
à la terre. Jeme bome à indiquer ces d ü o u te te sd u
favant Italien .-ceux qui aiment les détails.fdrees ma-'
f f îÈ M fpuhaiterorit.d’être mânrits d * d i ® . '
rentesji0.bfervatsons-qulîLa,faites ” uvent
avoir recours à ce qu’ en a dit M. de Finmne'le S
& aux curieux-extrait? qu’m, adonné deionvrage dé
M. D w t f a o , dans la,bibliothèque Italique ’d l f w
trouvera metn.e p a r-c i ;p a r - fâ , desTemarâuèsqrf
font intereflantes pour ceux quiaiment l’aftronomlë!
V iN us:, {Mychol.) déeffe de l’amour
Ta dcà, tu rerüm
necJwcM quicquarnis/UinTuminis aras '
f, ? e u i.,itf3Ce myOquê-en ces mots H B I
fe fi ,çeldhredaasi antiquité payenne. Hornerela dit
fifte 4e Jupiter & de D i o J . M B
près ,de Cyteere ; mais voici les traits fèùs lefquels
les.poejes l’dnt dépeàiee. . -!r els
Accompagnée de fon fiVOvmidon, des -des
£S des grâces & détoktfetfimii de l U o ^ a i l
f t fur la terre les dehoes des hommes ; # eéites des
Dieux , quand les Heures chargées da foin-de fon
éducation la condmfirent dans l'Olympe. E lle .étoit
alors montéefur un char ,rrainé par deux c o l lb e T
dans une sues d or & d’azitr, Elle .avait cette éclatante
beauté cette vive jeuneffe, & ces grades * s L
dres qui fedu.fent tous les coeturs ; fa démlrcheehSt
douce & legere comme le vol rapide d’uii oifeau qui
rend 1 efpace immenfe des airs. ^
JamaisiieUe ne faifoit un-pas fans laifiér apri-s elle
B M f i g H d ambrojfie qui parfumoit
rons elle ne pouvoit même m parler, ni remuer la
tete fans répandre une odeur délioieufe-dont ï’ai?
d -alentour etoit embaumé. C’eft le prince despoëtes
latins qui nous le dit , & on doit l ’en-craitèt ^ -
. étvcnéns.rpfcd cirvicf r ÿ w l ' - T
AmbroJtaqUe Comx divipum ienice oUrém '
opircCyere.
-,S e s cheveux flottoient tantôt fur fes épaula ffis.
couvertes , & tantôt étoient négligemment àftt£héi
rnr dernere avec une treffe d’or ; R. robe avoir t t a
d éclat que toutes lescouleurs dontlrisfeparo* danS
les plus beaux jo u r s ; elle étoit quelquefois flottant
P®f <cette divine cëffiture
fous laquelle paroiffoient les grâces.
W M « l ü ou cette cointure myftéu
rteufe de la iSeflfe, qu’Homere femUe ldi aVoif dé.
robee , pour la mieux décrire, ƒ* «, deliredrtentaodé.
nia mclufa erant. Ibunerat amor p.ineral defiderium
, gmanmm utUo^mum:; userai f , blindé lojaem
E i j