feulement fi elle n’a. point d’enfens : Voilà! ta ferrhne
jra ffu ré e& Je mari retenu,
II n’ÿ a donc pas lieu de craindre que le foldat renonce
à urie vie douce & tranquille pour faire le
métier de'vagabond & d’homme fans aveu : genre
de v ie humiliant par lui-même, & qui le priveroit
fans retour du fortheureux qu’il tient de la bonté &
de la juftice du roi. .
; Obje&ion. Ceferoit .donc une impofiùon réelle fur les
communautés, que de .les charger de deux fols qui feroient
donnés à chaque garçon du:moment de J'a. naijfanct ? &
comme vous défigne{ par état cev enfant pour le fervice
du roi , ne f er oit-il pas jufie que S . M. pourvût à fit fub-
ßßance : g Réponfe. Les villes ou communautés n’ont jamais
rien reçu; pour le milicien qui leur eft demandé ; non-
feulement elles le donnent gratis, mais elles le four-
niffent de tout à leurs frais ,:à l’exception de l’habit
qui eft donné par le roi. On a donc par cet ufage été
déterminé à propolér que les deux lois‘de fubliftan-
ce fuffent payés par la communauté pour laquelle
l’enfant eft deftïné àifervir. Il eft v rai dans le fait que
cette impofition pourroir être à charge à une communauté;
& il eft confiant d’ailleurs qu’elle ne feroit
point égale, car1 l’exécution du projet peut , par un
effet du hafard ; conduire plufieùrs foldats dans le
village;dit ils font nés , & n’en ramener aucun dans
un autre.
•;On parera à l’inconvénient en chargeant la province
de pourvoir à cette dépenfe , qu.’elle impofe-
üa fur elle-même : les collefteurs des deniers royaux
dans chaque lieu , en feront l’avance par-mois au fold
a t , & il leur en fera tenu compte à chaque quartier
par le receveur des tailles : c’ eft la forme la plus
îiinple* • ..
Si le roi fe chargeoit de cette dépenfe1, les particuliers
contribuables en'feroient-ils pour cela d é chargés
? Quand les befoins relatifs à l’objet militaire
augmentent, l’extraordinaire des guerres demande
de plus gros, fonds au tréfor royal ; ils y font portés
par les receveurs généraux des finances qui les reçoivent
des receveurs des tailles, auxquels ils ont été
faits par les colleéteurs qui les ont perçus en augmentation
fur chaqué habitant de la communauté ; on n’a
donc propofé que d’àbreger la forme. Article de M.
C o L L O T , commiffaire des guerres.
JÜ CU B A , ( Hiß- nqt. ) efpece de pois qui croif-
fisnt en Afrique,'àu royaume de Congo; ils viennent
frnis terre, dans une gouffe ou dans une efpece de
poché ; cespois font fort petits, d’une couleur blanchâtre
; la fleur en èft jaune , & d’une odeur qui
reffembleà celle de la violette : on a de la peine à
les ramollir p a r la cuiflbn , quand on y parvient,
-ces pois font un trèsrbon manger.
K
K ILD À R , ( Hifl; mod. ) c’eft le nom que l’on
donne dans l’empire du grand mogol, au gouverneur
d’une fortereffe.
^ K Z E L-BACH E , f. m. ( Hiß. mod.') ornement dé
tête en Perfe ; il eft compofé de deux aigrettes d’or
qui s’élèvent au-deffus delà coeffure : on appelle du
même nom de kçel-bachc, ceux qui en portent ; c’eft
«ne milice d’hommes adroits & courageux.
L
LUNO , ( Hiß. nat. ) efpece de graine qui croît
en Afrique, au royaume de Congo; elle eft triangulaire
, ce qui la fait regarder comme une efpece
de blé noir , ou blé farrafin ; elle fert à la nourriture
des habitans du pays.
M
■ MIS SION NAIRE, {Htß,e«lifiaft.) ks mißonwi-
■ rts de M. Grigngmde’.Monifort V.ce fonfrdes prêtres
féculiers, n’impo.r:tç;de.queldiocèfe, qui vivent eni
femble fans pourtaut avGjr aucun fends que Je fe-
cours.de la providence, qui,àlaîdemande\des.cùrës
tp fous l ’approbation; de MltJ. Je s ivêqu e s . vont foi-
re des nfiftToils.dans les paroiflessbls ont été établis
par le fleur Grignon de Montfert .itniffionnaire apo-
ftolique,. décédé à S .. Laurent-fur-Sayvre en bas-
Poitoù en 1 7 16 . Ce digne mijjionnairtaisent con-
facré-à l’inftruaiûn dçs;peuples?ÿ fiir,tout;de la campagne
oit il alioit Jeur faire des .millions ; il s’affocià
plufieùrs autrias.prêtres.qui travaiîloieht avec lui ;
ces prêtres forment une-petite el^ece de-eonrinunau!
té, dont M. de Montfert a été le patriarche & le premier
fupérieur ; aprqs ,fa mort & du fupérieur en
exercice , un d’eux nommé à la pluralité des voix
eft élû fupérieur S e r v ie , Leur réfidence particulie’
re , hors le.tems-,des millions, eft àiS. Laurent-fur-
S ayvre , en bas-P.oitqu; ils font habillés comme les
prêtres ordinaires , fi ce n’ eft qu’ils, n’ont point. de
paremehs -aux manches de leurs foutannes , ne por-
\ tent point de calottes,fijr leurs têtes;, & leurs rabats
font fans apprêt. Le fupérieur de ces rnlfjionnairts ,
l’eft auffi des filles de la fageffe, inftltuées par ledit
fietlr de Montfort. Voyeç HqspiTA,LIERES , foeurs dt
lafagcjji. Ils font leurs millions, ordinairement dans
les diocèfes de Bretagne , du Poitou , d’Anjou &
d’Aunix, & ailleurs quand ils font demandés; ils font
au nombre de dix à douze ; à la fin de chaque mif-
fion, ils plantent une croix élevée dans la. paroiffe ,
en mémoire de la miflîon, qu’ils y ont faite ;;cet éta-
bliffetnent n’eft encore fondé en 17 58 , fur aucune
bulle ni lettres-patentes,..N
NAVARRE roi de ,"( B ip . de France. ) c ’eft un*
chofe remarquable que la cour de Rome.évite , .air,
tant qu’il lui eft poffiblë; de donner à nos rois le tu
tre de rois de,Navarre. On fait que le parlement s’eft
toujours oppofé’A cetfè' obmiflion affeRée. On n’a
peut-être point encore oublié qu’ en 167 5 Urbain
VIII. ayant obinis là qualité de roi dt Navarre dans
les bulles de légation du cardinal Barberitt1, « le par^
” ieinent réfuta d’abord abfolument d’enregilirer
» lefdites bulles & facultés l qu’ elles tfeülfeht été
»> reformeës, poitr'autanr que ledit feigneur roi n’é-
» toit qualifié que de roi de F rance, & non de Na-,
» varrt ». Et quand finalement lefdites bulles furent
enregiftrees du^ très-exprès commandement du roi
plufieurs fois réitéré , il fut dit que'c’ étoiti’i la chargé
que lfnonée ferOittenu de fournir dans fix foraines
un b re f de fa faintëté , portant que l’obmiffion faite
auxdites bulles & facultés de la qualité de roi de Na-
varrta été faite.par inadvertenee, & ..que jufqu’à ce
que ledit bref eût été apporté, lefdites bulles & facultés
feroient retenues, & ne feroit l’arrêt de vérification
d’icelles délivré. Preuves des libertés, ch. x x iij.
n°-, * ? ;. Cependant dans la bulle UiSgenitus donnée
en 17 1 3 , la qualité de roi de Navarre fe trouve encore
obmife. (D . ƒ.)
O
OUVRIERS ÉTRANGERS , ( Polit. & Commerce.)
On ne fait fi le confeil eft inftruit qu’il y a actuellement
en France, & qu’il continue d’y arriver jour- •
nellement une grande quantité d’étrangers, fur-tout
d’allemands , tous gens de métier.
Il faut favoir que c’eft une loi delà politique, chez
prefque tous les princes d’Allemagne, d’accorder
des préférences & une forte de confidération à ceux
de leurs fujetsqui pendant trois ans ont exercé leur
profeflion en pays étrangers, & en rapportent des
atteftations.
H f a u t f a v o i r q u e l e l u x e p r e f q u e i n c o n n u d a n s l a .
p a r t i e d e l ’A l l e m a g n e q u i a f e r v i d e t h é â t r e à l a g u e r r e ^
fjite nous. venons d’y faire, y à germé dansJa -première
année du féjour que nous y avons fait, & y
a jetté de très^profondes racines, .depuis ce moment
jqfqu’à celui-de notre départ.
Il faut favoir qu’indépen dam ment de notre argent,
nous avions lamé en Allemagne nos goûts & nos virées
; ceux-ci! y refteront ^ l’autre ( l’argent ) nous eft
déjarentré ; les femmes y ont pris le parti de la galanterie
& de vouloir plaire, & les maris.font devenus
on ne fait troJ> quoi » depuis qüé la pipe & le vin
onteeffé de leur, tenir lieii .de tout autre plaifir. Ge
n’ eft pas peut-être pour)notis le moindre avantage
de la derniere guerre, d’avoicchangé les moeurs d’une
nation voifine & de les avoir rendues un peu plus
reffemblantes aux nôtres ; :ce.procédé .pour nous.-être
utile, n?en eft pas plus honnête mais ce n’eft pas
de cela qu’il s’agit ici.
Il faut favoir que les filles du plus bas étage qui,
à notre arrivée portoient une jolie mine, des lbuliers
.cirés, & des bas de laine rouge à coins yerds ( comble
du luxe pour lors connu ) , on t, aidées de nos
lumières, trouvé des moyens qu’elles ignoroient,
de fe procurer des fouliers blancs , des bas de foie
blancs, l’éventail & les pompons.
Il ne faut pas favo ir, car on le fait, que c’eftpar
les goûts du petit peuple qu’on peut juger des progrès
du luxe dans tous les ordres d’une nation.
Il faut favoir que j’ai vu àlzerlohn, petite ville
du comté de la Marck, quatre négôcians qui de leur
aveu faifoient chacun un commerce d’un million à
douze cens mille livres, en tabatières de papier mâché
, blondes, gazes , pompons, éventails, & autres
chiffons , que deux fois l’année ils venoient faire
faire en France » pour enfuite les aller vendre aux
foires de Léipzig, & des deux Francforts.
Il faut encore favoir que le feu landgrave de Hef-
fe-Caffel tiroit de Paris toutes les. chofes à fon ufage
, ; jufqu’à des fouliers ; on devine aifément que
les feigneurs de fa cour imitoient l’exemple de ce
prince.
On fait que les marchandes de modes de Paris envoient
à des tëms périodiques dans les cours, d’Allemagne
& du nord , des poupées toutes habillées ,
pour y faire connoître l’élégance des coeffures , les
étoffes de mode & de faifon , & le goût régnant pour
la grâce & la parure des habillemens de femmes.
Il faut donc craindre que notre luxe qui ne fera jamais
bien dangereux pour nous, tant qu’il fera branche
de commerce, & tant que les étrangers voudront
bien en être tributaires & en foudoyer les ar-
tifans, ne nous devienne nuifible quand ces mêmes
étrangers , qui en ont le goût, pourront le fatisfaire
fans avoir recours à nous.
Il faut donc craindre les fuites delà perfe&ion que
nous permettons aux ouvriers étrangers d’acquérir
parmi nous dans nos manufa&ures, 6c dans l’exercice
de toutes les profeffions , même les plus baffes.
Si l’on dit que l’affluence de cette elpece d’ouvriers
diminue le prix de la main-d’oeuvre, fans diminuer
le prix de la chofe maneuvrée , ce fera préfenter la
néceflité de balancer le bénéfice momentané du moindre
prix de cette main-d’oeuvre, & la perte réful-
tante pour toujours du défaut de vente de chofes
travaillées à un prix quelconque, par les mains de
la nation feule.
Le mal eft encore que ces ouvriers qui ont été dé-
groffis dans leur pays, n’arrivent pas en France comme
apprentifs, ils y font ce qu’on appelle compagnons ;
comme tels , ils ne paient pas de droits d’apprentif-
fage à la communauté dont eft le maître chez lequel
i l s travaillent , celui-ci au-contraire les nourrit &
leur donne tant par mois ; ,y auroit-il donc de l’in-
juftice publique à exiger desfujets de puiffances étrangères
, lefquels entrent dans le royaume & en fortent
quand il leur p la ît , moitié du gaift1 qu'ils font
chez nous , en acqUérant-desConnoiffaUces dans les
profeffionsidcsnt la perfefliàh'.portée i ftétrinroer
nous fora nëeèflairëttient nuifible. Nous he permeû
tonsdïntroduaioh «htt*. le royaume dèïceHatnes
étoffes,.qu’au moyen'de l ’aëquit de gros droits ; il
en eft dtautres qui nefont pbint.àcquitèbleS; & tout
cela polir le foutien de nos 'rtlanufeRures; SrÇes pré*
cautions! fonr bien Oe que l’indulgence pour les où*
vriers étrangers travaillims parmi nous ; foït’entôrè
bien ; il s’ enfuit que tout e f tb ie n ,& q u ë Iès‘incon-
féquences foutierment les empires. j
;• Il ferOit donc très ■ ôéeeffâirê d’ordonner le dénornl
brement de ces étrangers;; dans'chaqué prbfeffion ,
foit;à Paris , foit dans les principales!iviilès du
royaume.
Voilà le mal de leur introdufrion dans le royaume,’
à-peu-pres dévoilé ; il faut effayër de montrer dans
le lointain Je bien qui pourroit en réfulter. : ’
Le dénombrement fa it , ne pourroit-on'pas rete-
nir ces etrangers parmi nous? & pour y parvenir
ne pourroit-on pas ftatuer par un édit , que ceux
d entr eux quLepouferont des filles de maîtres; dans
la profeflion qu’ils exercent, feront ipfo faclo naûura-
lifés françois , feront admis à la maîtril'e comme fils
de maîtres, & ne payeront pendant les dix premier
res années de leur mariage , que moitié d elà taille
o a capitation que payeroit un nouveau- maître de
même profeffion, de même richeffe, ou de même paa-
L ’objeâion, qu’il feroit ridicule de traiter plus favorablement
les étrangers que les fujets du r'ôi, feroit
foible : on ne fait pas dans les villes ou villages , de
rôles de taille ou de capitation, pour chaqué corps
de metier en particulier ;: c’eft la maffe des babitans
de chaque lieu qui eft impofée,& chaque ouvrier eft
compris dans le rôle général; un artifan étranger,
en retournant dans fa p a t r ie e ft quitte avec la France
; le peu qu’il payera en-yreftant marié, fera to u jours
à la décharge de la fociété ; les dix ans expirés
il rentrera dans la claffe commune ; pendant ce tems
il aura faitfept ouhuits enfans, s’il s’eft trouvé dans
l’aifance , carl’aifance a la vertu prolifique, & entre
de bonne foi dans les deffeins de la nature ; •l’augmentation
de la contribution aux charges & frais publics
ne fera plus un motiffuffifant pour déterminer
cet étranger à retourner dans fa.patrie , o u , à cette
epoque, il n auroit plus d habitude ni de connoifîan-
ce , & où il auroit une femme & des enfans à conduire.
Voila une branche de population qui ne pourroit1
être jugée mauvaife , qu’autant qu’on auroit inutilement
effayé de la rendre bonne. Article de monJieurk
CoLLOT y commiffaire des guerres.
P
PA IR IE , comte-pairie, f.f. (Jurifp.') nous avons
dit à cet article que « les juftices de ces grands fiefs.
» ( comtés-pairies ) , ainfi que celles des duchés-'
» pairies, font toutes juftices royales. L’éreftion
» d’une terre en comté-pairie mettant néceffaire-
» ment cette terre dans la mouvance direfte & im-
» médiate de la couronne , il feroit abfurde que la
» jufticé attachée à une dignité, à un fief de cette
» nature, fut feigneuriale ».
Il eft très-certain que les juftices des d uchés
pairies & comtés-pairies nommément celles des évêchés
de Beauvais, Châlons & N oyon, font des jufti-
çes feigneuriales, qu’elles s’exercent par des baillis ,
lieutenans, avocats & procureurs-fifcaux, nommés
par les évêques de ces trois villes , & qui ne tiennent
leurs offices que de ces comtes & pairs ; qu«
ces officiers n’ont aucune provision du roi ; que leurs
fentences ne font point fcellées du fçel royal * êç