ZOOLITES , f. f. (Hiß. nat. Lithol.) nom générique
que les naturalises donnent aux fubftances du
regne animal qui ont été pétrifiées , qui fe trouvent
enfevelies dans le fein de la terre , ou qui ont lame
leurs empreintes dans des piterres, qui étant molles
d ’abord , fe font endurcies par la fuite des tems.
Ainfi les coquilles fofliles, les gloflopetres , les^animaux
cruftacés qui le trouvent dans le fein de la
terre , font des {polîtes. Voye{ PÉTRIFICATION ,
OSSEMENS FOSSILES , FOSSILES. - -
ZO O LO G IE ,f. f. ( P h y f iq . généré) c’eft la fcience
qui traite de tous les animaux de la nature ; mais
comme ils font très-diverfifiés , on a divifé cette
fcience en différentes parties féparées, qui peuvent
fe réduire à f ix ; fa vo ir, i^.-lës quadrupèdes couverts
de p o il, i ° . les .oifeaux , 39. les animaux amphibies
, comme fërpents, lézards ^grenouilles, tortues
, & c. 4°. les poiflbns-, 5“ . les infeftes , 6°. les
zoophites. _ ,
L ’hiftoire des quadrupèdes fe nomme T t tra p o d o lo -
g i e , celle des oifeaux O rn ith o lo g ie , celle des animaux
ampibies, A m p h ib io lo g ie ; celle des poiffons, Ic h th y o lo
g ie ; celle des infeôes , E n tom o lo g ie ; enfin , celle
des zoophy tes, Z o o p h ito lo g ie .Tous les auteurs anciens
& modernes fur ces différens fujets, doivent être
connus des curieux, & nous avons eu foin de les indiquer
dansl’occafion , comme aux mots Ic h th yo lo
g ie , Orn ith o lo g ie , & c . ( D . J . )
.ZOONS ou ZON S , (Gêog. mod.) petite ville d’Allemagne
dans l’éle&orat de Cologne , fur la gauche
du Rhin , à 3 lieues de Cologne, & i de Nuys.
ZOOPHORE, f. m. (terme d'Architecte) c’eft la mê-
me-chofe que la frife d’un bâtiment, ainfi nommée
en grec , parce qu’on la chargeoit autrefois de figures
d’animaux pour lui fervir d’ornement. Ce mot
vient de Çaov, animal, & <p*p», je porte. (D . J . )
ZOOPHORIQUE , colonne , {Archit.) efpece
de colonne ftatuaire , qui porte la figure de quelque
animal, comme les deux colonnes du port de Ve-
nife , fur l’une defquelles eft le lion de S. Marc qui
forme les armes de la république : il y en a auflî une
à Sienne qui porte une louve allaitant Remus & Ro-
inulus. (D . J . ) . .
ZOO PHYTE S, f. f. (Hiß. nat.) plantanimalia, animaux
dont la nature femble avoir autant de rapport
à celle des végétaux , qu’à celle des animaux. Tels
font les holoturies , les tethies , la plume de mer ,
l’albergame de mer , &c. avant ce dernier tems , on
regardoit les {oophytes comme des plantes , & cela
n’étoit vrai qu’à l’ égard du borametz , qui n’eft en
effet qu’une plante. Foye{ A gnus S cYT icu s .O n fait
auflî certainement que les plantes marines font des
produirions du regne animal. Voye{ Pla n t e s m a r
in e s .
ZOOTOMIE , f. f. (.Anatom.) anatomie des animaux
, ou fi vous l’aimez mieux , anatomie comparée
; elle eft quelquefois curieufe, & en même tems
d’une utilité fort médiocre. (D . J . )
ZOOTHECA , (Littér.) ce mot fignifioit chez les
Romains l’endroit oii l’on tenoit les animaux defti-
nés pour les facrifices.
ZOPISSA, f. m. (Méd. anc.) c’eft ainfi, dit Diof-
coride, 1 . 1. c. xcviij. que quelques-uns appellent de
la poix & de la réfine détachée des vaiflèaux ; on
attribue à ce mélange une qualité difcuflive & réfo-
lutive , parce que cette poix & cette réfine ont été
macérées & pénétrées pendant long-tems par l’eau
de la mer ; d’autres entendent par {ppijfa , la réfine
du pin : ce mot peut fignifier ces deux chofes.
(D . J . )
ZOQ UE S , (Gêog. mod.) province de l’Amérique
feptentrionale, dans la nouvelle Efpagne, au gouvernement
de Chiapa,fur les confins de celui de Tabaf-
co. Ses bourgades font riches en cochenille & en
fo ie , dont les habitans, qui prennent le nom de la
province, font des tapis qu’ils vendent aux Efpa-
gnols. La terre y produit une grande quantité de
maïs; les rivières abondent en poiflon. ( D . J .)
Z O R AM BU S ", (Geog. û/2c,)fleuve de la Carama-
nie. Ptolomée, l. F I. ch.piij. marque l’embouchure
de ce fleuve entre lé port Cophanta & la ville Ba-
dara: le manufçrit de la bibliothèque palatine porte
Zorâmba pour Zorambus. (D . J . )
Z O RO L U S , ( Géog. anc. ) fleuve de Thraçe, qui
fe perd dans le Bithyas ,fans aller jufqu’à la Propon-
tide : c’eft le Chiôu.rtïè d’aujourd’hui. ( D . J . )
Z O S T E R , ( Géog, anc. ) promontoire de l’Atti-
que. Strab'on, liv. IX . pag. 3 9 8 . le place fur la çôte
du golfe Saronique, & dit que c’eft un long promontoire
entre la bourgade d’OEzone ou d’CExône, & un
autre promontoire voifin de Thorece : c’eft à-peu-
près tout ce que nous favons delàfituation du promontoire
Zofter, dont Étienne le géographe fait une
ifthme.
Cette fituation s’accorde avec celle que Paufanias,'1
liv. I . ch. x x x j. femble donner au Zofter, & dont iL
fait un lieu fitué fur le bord de la mer, entre Alim èc
Profpalte : Minerve, Apollon, Dian e, & Latone,
a jo u t e - t - il, y font particulièrement honorés & y
ont des autels : on ne croit pas que Latone y ait fait
fes couches ; mais on dit que fentant fon terme approcher,
elle y délia fa ceinture : c’ eft dé-là que ce
lieu avoit pris fon nom, & qu’on donna à Latone le
nom de So/ieria, de même qu’à Minerve, à Diane ,
& à Apollon. (D . J . )
Z O L A L E y (Géogr. anc.) fleuve d’Afie? félon
Ortelius qui cite ce paflage de Pline, liv .V l. ch. x v j.
Nam interftuente Margo, qui corivatur in Zotale : mais
le pere Hardouin entend par Zfitale, un territoire ,
une campagne, ou un canton dans lequel le Margus
fe partageoit en divers ruifleaux pour arrofer le
pays (/X y.)
ZOUCET. Foyt{ C a s t à g n eu x .
ZOU R , ( Géog. mod. ) v ille de Perfe, dans la pro«
vince de Belad-Coreflam. Long, fuivant les géographes
perfiens, au rapport de Tavernier, y o . 2 0 .
lat. 3 S. 3 2 . ( D . J . )
Z O Z A T A Q U A M , f. m. ( Hifi. nat. Bot:) c’ efl:
une plante qui eft défignée fous différens noms dans
différentes parties de la nouvelle Efpagne ; on la
nomme acuitçe - huaqira dans le Méchoacan ; chipa-
kuat{i{ ou { oçataquam dans le Mexique & dans d’autres
provinces. E lle a la feuille de l’ofeille ; fa racine
eft ronde, d’un jaune d’or à l ’extérieur, & blanche
à l’intérieur. Elle produit de petites fleurs rougeâtres
qui forment un bouquet arrondi. On regarde le fuc
de cette plante comme très-raffraîchiflant, il adou-/
cit l’ardeur de la fie vre , & il pafle en même tems
pour un antidote & un vulnéraire excellent ; il fou-
i lage les douleurs des reins, modéré l’acrimonie de
l’urine, & fi l’on en croit les voyageurs, il guérit
prefque tous les maux.
ZOZONISIOS, f. m. (Hifi. nat. Litholog. ) Pline
parle d’une pierre de c e nom, mais il ne nous ap-
; prend rien, finon qu’elle fe trouvoit dans le lit du
fleuve Indus, & que les mages s’en fervoient.
Z U
Z U B E N E L , c h em a l i , ( A jtro n om . ) nom dé
l’étoile de la quatrième grandeur, près de la claire
de la féconde grandeur, au bas de la patte boréale du
fcorpion. On trouve fa longitude & fa latitude pour
1700 , dans le Prodromus ajlronomice d’Hévélius.
(.D J . )
Z u b en e l , genubiy (AJlrolhm.) nom de l’étoile
de la troifieme grandeur, qui eft fur la patte auftrale
du fcorpion. Hévélius en a déterminé la longitude
& la latitude pour l’année 17 0 0 , dans fon Prodrdm.
ajlronomice. ( D . J . )
ZUCALA, ( Géog. mod. ) ifthme qui joint la pé-
ninfule de Crimée avec la petite Tartarie : cette if-
thme que les anciens nommoient ifihmus Tauricus,
eft entre le lac de Sefcan & le golpne de N igropoli,
partie de la mer Noire : fa largeur n’eft que d’une
I demi-lieue, & il eft défendu par la ville de Précop
qu’on y a bâtie. ( D . J . )
Z U C H I S , ( Géog. anc. ) ville de la L ib ye , ou
plutôt de l’Afrique propre,felonStrabon, opxl.XVH.
| v. 8 3 S . place cette ville fur le bord d’un lac de même
nom, & dit qu’elle eft célébré pour fes teintures en
pourpre & pour fes falaifons. (D . J . )
ZUERA ou CU E R A , (Géog. mod.) petite ville
d’Efpagne, dans l’A ragon, fur le Gallego, à quatre
lieues de Saragofle.
ZUENZICA, ( Géog. mod. ) habitation ou défert
d’Afrique , dans le Zahara. Il eft fi fec qu’on y fait
! quelques journées de chemin fans trouver une goutte
d’eau. C’eft cependant le paflage des marchands de
ITremecen qui vont au royaume de Tombut & à celui
d’Yca. Il eft peuplé fur les frontières par des
Arabes redoutés de leurs voifins. On tire des ro-
Schers de Tégara, qui font dans ce défert, quantité
de fel foflile, que les caravanes de Maroc & de Tombut
viennent prendre.
ZUG, (Geogr. mod.) prononcez Z oug; canton de
Suiffe, le feptieme en rang. Il eft borné au nord &
!au levant par celui de Zurich ; au midi, par celui de
Schwitz ; & au couchant, par celui de Luzerne. C ’eft
le pays des anciens Tugeni. Il n’a qu’environ 4 lieues
de long, & autant de large ; mais il eft dédommagé
de fa petitefle par la bonté de fon terroir. Les montagnes
fournifîent des pâturages ; la plaine eft fertile
en blé, en v in , & en châtaignes. Il y a dans ce canton
plufieurs villages & deux bourgs, outre la capitale
qui porte le même nom. Ses habitans font catholiques
, & reconnoiflent la jurifdiftion fpirituelle de
l’évêque de Confiance. Ils font alliés aux cantons de
Luzerne, d’U r y , de Schwitz & d’Underwald ; &
quand ils s’aflemblent, on les appelle ordinairement
dans le pays la ligue de cinq cantons. ( D . J . )
Zug , ( Géogr. mod. ) prononcez Zoug ; en latin
moderne Tugium ; ville de Suifle , capitale du canton
de même nom , dans une belle campagne, fur
le bord oriental du lac de fon nom, au pié d’une
colline. C’ eft une jolie v ille , dont les rues lont grandes,
larges , & les maifons bien bâties. On y voit
quatre édifices religieux, entre lefquels eft INéglife
collégiale de S. Ofwald. Le chef du canton, appellé
emman, & dont la charge dure deux ans, réfide
toujours à Z ug avec la régence. Il eft pris tour-à-
tour dans les cinq communautés qui compofent le
canton. Long. 26'. 12. lotit, ^ .y .10 . (D . J . )
ZUGARy (Géogr. anc. ) ville de l’Afrique propre. I
Ptolomée, l. IP . c. iij. la compte parmi les villes
qui fe trouvoient entre les fleuves Bagradas & T r iton.
(D . J . )
ZUJA, ( Géogr. mod. ) riviere d’Efpagne , dans
* Eftramadoure. Elle tire fa fource de la Sierra-Mo-
tona, & fe jette dans la Guadiana, un peu au-deflus
de Medelin. ( D . J . )
ZUICK.AU, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans
e margraviat deMifnie, au cercle de Voigtland,fur
a Mulde. Elle eft bien bâtie, & a , dans les montages
de fon voifinage, des mines d’argent, autre-
°*s fon d an te s, & maintenant épuifées. Long. 3 o.
latit. 6 0 .2 2 .
Langius (Rodolphe) , gentilhomme deWeftpha-
le oc prévôt de l’églife cathédrale de Munfter, na-
qmt a Zuickau, & mourut en 1 5 1 9 , à 81 ans. Il fe
1 hngua par fa fcience & par fon zele pour la re- I
^uiance des lettres en Allemagne , 6c il en fut en I
Tome X F I I . •
effet le principal reftaurateur. Il porta fon oncle
doyen de Munfter à y fonder une école , dont la di-
reétion fut dçnnée à des gens habiles, & Langiusleur
ouvrit fa belle bibliothèque.
Les lettres ayant commencé à fleurir à Zuickau
Haguenbot, ne dans cette v ille , traduifit du grec en
latin les oeuvres d’Hippocrate, Ætius, Æginete, &
une bonne partie de Galien. Il employa plus de vingt
ans à ce travail, & mourut en 15 5 8 , âgé de 58 ans.
Le précepteur d’Haguenbot ayant cru que ce nom
qui figmfie en allemand le fruit de l'églantier, défi-
gnoit 1 e fruit du cornouiller y en latin cornum, le nomma
Cornarius, & c’eft fous ce nom qu’il eft connu
par fes ouvrages.
II y a quelques autres gens de lettres nés à
Zuickau y & dont les bibliographes allemands font
mention; favoir, Daumius (Chriftian), Fe lltr(Joachim)
, Haloander ( Grégoire), Muncer ( Thomas)
Schmider ( Sigifmond) , Stork ( Nicolas ) , &c. mais
aucun d’eux n’a porté fon nom au-delà du cercle de
Voigtland. (D . J . )
ZUINGL1EN S , f. m. pl. (Hifi. eccléjiajt. ) fe£le de
facramentaires du x v j.fie c le , ainfi nommés deUlric
ou Huldric Zuingle leur chef, fuifle de nation.
Cet héréfiarque , après- avoir pris le bonnet de
do fleur à Bâle en 15 0 5 , & s’être enfuite diftingué
par fes talens pour la prédication , fut pourvu d’une
cure dans le canton de Glaris , & enfuite de la principale
cure de la ville de Zurich. C ’eft-là que peu de
tems après que Luther eut commencé à femer fes
erreurs, Zuingle en répandit aufli de femblables
contre le purgatoire, les indulgences , l’interceffion
& l’invocation des faints, le fàcrifice de la mefle
le célibat des prêtres, le jeûne, &c. fans toutefois
rien changer au culte extérieur. Mais quelques années
après , lorfqu’il crut avoir allez difpofe les ef-
prits , il eut en préfence du fénat de Zurich une conférence
avec les catholiques, qui fut fuivied’ün édit
par lequel on abolit une partie du culte & des cérémonies
de l’églife. On détruifit enfuite les images,
& enfin on abolit la mefle.
Quoique Zuingle convint en plufieurs points avec
Luther, ils étoient cependant oppofés fur quelques
articles principaux. Par exemple, Luther donnoit
tout à la grâce dans l’ affaire du falut; Zuingle au
contraire adoptant l’erreur des Pélagiens, accordoit
tout au libre arbitre, agiiîant par les feules forces
de la nature. Jufque-là qu’il prétendoit que C aton,
Socrate , Scipion , Séneque, Hercule même & Thé-
fée, & le s autres héros ou fages de l’antiquité, avoient
gagné le ciel par leurs vertas morales. Quant à l’eu-
chariftie, Zuingle prétendoit que le pain & le vin
n’y étoient que de Amples lignes ou des repréfenta-
tions nues du corps & du fang de Jefus-Chrift , auquel
on s’unit fpirituellement par la fo i , au-lieu que
Luther admettoit la préfence réelle , quoiqu’il ne
convînt pas de la tranflubftantiation. Zuingle prétendoit
que le fens de figure dans ces paroles hoc
eft corpus meum lui avoit été révélé par un génie. Et
pour appuyer cette explication , il citoit quelques
autres paflages de l’Ecriture oîi le verbe eft équivaut
àftgnificat ; mais il ne faifoit pas attention que la nature
des chofes & les circonftances n’ont nulle parité
avec l’inftitution de l’euchariftie.
De tous les proteftans , les Zuingliens ont été les
plus tolérans, s’étant unis avec les Luthériens en
Pologne & avec les Galviniftes à Genève, quoiqu’ils
différaflent des uns & des autres dans des points capitaux
, tels que ceux que nous venons de remarquer.
Le Zuinglianifme fe glifla en Angleterre fous le régné
d’Edouard VI. où P ierre, martyr, qui étoit un
pur {uinglien, fut appellé parle duc de Sommerfet,
protefteur ou régent du royaume , pour travailler
à la prétendue réformation ; & il fit exclure du livre
B B b b b iij