3 i o v i v j
V IN T IUM , (Géog. anc.) ville des Alpes maritimes.
Ptolomée, /. I I I. c.j . la donne aux Nerufiens.
Ortelius croit que c’eft la ville Vendu de Dion Caf-
fius. Le nom moderne eft Vtnce. Dans le faubourg de
cette ville on voit cette inlcription à l’honneur de
Gordien :
Civitas Vint. D évolu
Nttmini Majef-
t a tique ejus.
On y voit encore une autre infcription faite à
l’honneur de Trajan, &C qui finit ainfi :
P . P.
Civil. Vint.
Dans une notice des provinces cette ville eft app
e lle civitas Vintienjium, & dans une autre, civitas
Finciencïum ; &C Grégoire de T o u r s, en parlant de
la mort de Deutherius, évêque de Vence-, dit : obiit
Deutherius vincienfis epifcopus. (D . J . )
V lN U N D R I s I , (Géog. anc.) ville de la haute
Pannonie. Ptolomée, l. I I . c. x v .la nomme parmi lés
villes qui étoient éloignées du Danube. Lazius pehfe
que c’eft aujourd’hui Windifchgratz. ( D . / .)
V IO L , V IOLEMENT, VIOLATION, ( Syno-
nym. ) on fe fert fort bien du premier en terme de
palais , pour exprimer le crime que l’on commet
en-violant une femme ou une fille , & violentent ne
vaudroit rien en.ce fens-là; mais violentent fe prend
pour l’infraôion d’une loi , & eft toujours fuivi d’un
génitif; il a été accufé de v io l; il a été condamné pour
un viol. On ne diroit pas, il a été accufé de violentent;
il a été condamné pour un violentent; mais on d it, le
violentent des lois , le violentent d’une alliance. Violation
fe dit plutôt que violentent des chofes facrées ;
on dit la violation des a zÿles, des églifes, des fépul-
chres, d’uiie. coutume religieufe, & du droit des gens
en la perfonne d’un ambaffadeur. ( D . J . )
ViOL-j f. m. (Gram. & Jurifp.) terme qui paroît
être un abrégé du m o i violence , en latin fluprunt,
eft le crime que commet celui qui ufe de force &c
de violence lur la perfonne d’une fille , femme oui
v eu v e , pour la connoîtrè charnellement, malgré la
réliftance forte & perfévérarite que celle-ci fait pour.,
s’en défendre. •
Pour caraâérifer le v io l, il faut que la violence
doit employée contre la perfonne même, & non pas
feulement contre les obftacles intermédiaires , tels
qu’une porte que l’on auroitbrifée pour arriver juf
qu’à elle.
Il faut âufti que la réliftance ait été perfévérante
jufqu’à la fin ; car s’ il n’y avoit eu que de premiers
efforts , ce ne feroit pas le cas du v io l, ni de la peine
attachée à ce crime. Cette peine eft plus où moins
rigoureufe félon les circonftances.
Lorfque le crime eft commis envers une vierge ,
il eft puni de mort, & même du fupplice de la roue*
fi cette vierge n’étoit pas nubile. Chorier fur Guy-
pape rapporte un arrêt du parlement de Grenoble,qui
condamna à cette peine un particulier pour avoir
violé une fille âgée feulement de quatre ans huit
mois. , ...
Quand le. viol eft joint à.l’incefte, c’eft-à-dire qu’il
fe trouve commis envers une parente ou une reli-
gieufe profeffe , il eft puni du feu.
Si le viol eft commis envers une femme mariée,
il eft puni de m ort, quand même la femme feroit
de mauvaife vie : cependant quelques auteurs exigent
pour cela que trois circonftances concourent ;
i ° . que le crime ait été commis dans la mai fon
du mari, & non dans un lieu de débauche z °. que
le mari n’ait point eu part à la proftitution de fa femme.
30. que fauteur du crime ignorât que la femme
étoit mariée.
Lorfque le viol eft joint à l’abus de confiance'
comme du tuteur envers fa pupille oit aiitfe ,"à qà[
la loi donnoit une autorité fur la perfonne qu’il a
violée , il y a peine de mort, s’il eft prouvé que le
crime a été confommé ; & à celle des galeres ou du
banniffement perpétuel , s’il n’y a eu fimplement
que des efforts.
On n’écouteroit pas une fille proftituée qui fe
plaindroit d’avoir été violé e , fi c’étoit dans un lieu
de débauche;fi le fait s’étoit pdffé ailleurs, on pôur-
roit prononcer quelque peine infamante, & même
la peine de mort naturelle ou civ ile , telle que de
banniffement ou les galeres perpétuelles, fi cette fille
avoit totalement changé de conduite avant le vibl.
Boerius & quelques autres auteurs prétendent
qu’une femme qui devient groffe, n’eft point préfumée
avoir été v io lé e , parce que le concours ref-
p'edlif eft néceffaire pour la génération.
La déclaration d’une femme qui fè plaint d’avoir
été violée , ne fait pas une préuve fuffifante, il faut
qu’elle foit accompagnée d’autres indices , comriie
fi cette femme a fait de grands cris , qu’ elle ait ap-
pellé des voifins à fon .fe cours, ou qu’il foit relié
quelque trace de la violence fur fa perfonne, comme
des contufions ou bleffures faites avec armes of-
fenfives ; mais fi elle s’eft tue à l’inftant, ou qu’elle
ait tardé quelque tems à rendre plainte , elle n’y èft
plus recevable.
Bruneau rapporte un trait fîngulier , qui prouve
combien les preuves font équivoques en cette matière.
Un juge ayant condamné un jeune homme
qu’une femme accufqit de v io l, à lui donner une
fournie d’argent par forme de dommages-intérêts, il
permit en même tems à ce jeune homme de reprendre
l’argent qu’il venoit de donner; ce que ce jeune
homme ne put faire par rapport à la vigoureufe ré-
fiftance que lui oppofa cette femme, à laquelle le
juge ordonna en conféquence dereftituer l ’argent,
lur le fondement qu’il lui eût été encore plus facile
de défendre fon honneur, que fon argent, fi elle
l’eût voulu.
Vayc{ au ff. lé titre ad leg. Ju l. de v i publ. & ail
code de raptu virginum, inftii. de publ.judic. Julius
Clarus, Damhoud, Boerius, Bruneau, Papon, &le
tr. des crimes par M. de Vouglans, tit. g . ch. vij. (A)
V IO LA C A -LA C A , (Hiß. nat. Botan.) arbres de
l’île de Madagafcar, dont le fruit reffemble au poivre
noir, fans en avoir le goût. lie f t aftringent &
defîicatif.
V IO L E ,f .f . (Lutherie. ) infiniment de mufique,
qui eft de même figure que le vio lon , à la referve
qu’elle eft beaucoup plus grande : elle fe touche de
même avec Un archet; mais elle a fix cordes & huit
touches divifées par demi-tons ; elle rend un fon
plus grave qui eft fort doux & for t agréable. Un jeu
de violes eft compofé de quatre violes qui font les
quatre parties. La tablature de la. viole fe met fur les
fix lignes ou reglets.
Il y a des violes de bien des fortes. i ° . La viole du-
mour ; c’eft une efpecé dé defîus de viole qui a fe
cordes d’acier ou de laiton , comme celles du cla-
vefîin, & que l’on fait fonner avec un archet à l’ordinaire.
Cela produit un foiï argentin qui a quelque
chofe de fort agréable. zQ. Une grande viole, qui
a 44 cordes, & que les Italiens appellent viola d1
bardone, mais qui eft peu connue en France. 3 °. D
baße de viole, que les Italien's appellent aufli violadi
gamba , c’ eft-à-dire viole de jambe, parce qu’on h
tient entre les jambes. Broflard dit qu’on la nonur*e
aufli viole de jambe ; ce que les Italiens appellent alto
viola, en eft la haute-cbntre ; & leur tenore viola
en eft là taille, &c. Le fietir Roufleau a fait un trâit®
exprès fur cet inftrument ; on peut le confulter. 4 *
Les Italiens ont encoré Une viole qu’ils appelle1
V î Ô
K Viole bâtarde. Broflard croit que c’eft une baße de
I violon montée de fix ou fept cordes * & accordée
I comme la baße de viole. 50; Ce que les Italiens ap-
I ellent viole de bras \ viola di bracio * oü Amplement
I f 'rarto, bras ; eft un inftrument à archet, qui répond
I à notre haute contre ; taille & quinte dè vioiom 6°: I Leur première viole eft à-peii-près notre haute-con-
K tre de violon; du moins on le fert communément
K de la clé de c fo l u t , fur la première ligne * pour
K noter ce qui eft deftinépour cet inftrument. 70. Leur I fécondé viole eft à-peu-près notre taille de violon ; I de la clé de c fo l wi, fur la fécondé ligne; 8 °. Leur I iroifiéme viole eft à-peü-près notre quinte de violon, I la clé de c fo l ut ; fur la troifieme ligne. 90. Leur
K miatrieme viole n’eft point en üfage en France ; mais
K on la trouve fouventdans les ouvrages étrangers, la
■ clé de c fo l ut, eft comme la taille des v o ix , fur la
K quatrième ligne d’en-hàut. io ° . Enfin , leur petite
K viole eft, à le bien prendre * notre defliis de viole. Ce-
■ pendant fouvent les étrangers confondent ce mot
■ avec ce que nous Venons de dire de viola prima, je -
K ctïhda, & c . fur-tout iorfiqüé ces àdjëéïifs numéraux
■ prima, fecunda, tercet, & c . y font joints. ( D . J . )
ViOLE , baße de ; ( Jnßrument de Mufique. ) de la
■ claffe des violons, repréfenté P L I l.f ig . /. de Luthe-
■ rie, eft compofé , de même que les inftrumens ; de
■ deux tables, collées fur des édifies , qui font les
■ côtés ou le tour ded’inftrument D D L ) , & d’un
■ manche A F G , dont la partie fupérieûre A eft tra-
■ verfée*par les chevilles E , par le moyen defquelles
B on tend des cordes a Q fur l’inftrument; la partie FG
B du manche s’appelle le talon, lequel eft collé fur le B tafleau. Au refte, la faélure de cet inftrument eft la
B même que celle du vio lon , voyeç V io l o n , dont il
B ne différé que parce qu’il a un plus grand nombre de
B cordes , que les édifies font plus larges, & que la
B piece Q R , à laquelle les cordes font attachées, eft
B elle-même accrochée à un morceau de bois Q ,
B qu’on peut appeller contrc-tafieau ; au-lieu qu’aux
B baffes de violon cette piece Q R , appellée le tirant,
B eft liée à un bouton , qui eft à la plage du contre-
■ tàffeau. Le manche A F eft couvert d’une piece de
H bois dur, noirci ou d’ébene , notée a B , qu’on ap-
B pelle la touche, parce qu’on touche cette piece avec
H les doigts aux endroits où il faut la toucher ; il y a
B des ligatures de cordés de boyau, marquées a b c d ,
B &c. que l’on appelle fingulierement touches , & fur
B lefquelles on applique les cordes a C , pour détermi-
B ner la longueur de leur partie vibrante, laquelle fe
B prend depuis le chevalet C jufqu’à la touche , fur la- B quelle la corde eft appliquée ; ce qui détermine le
B degré de leur fon. Les touches font éloignées les unes
B des autres , comme les divifions du monocorde ,
B vßyei Mo n o c o r d e , qui font tous compris dans
B l’étendue de l’oftave, laquelle, pour les inftrumens,
B eft divifée en douze demi-tons égaux. Voyeç D ia- B ^ason. Quoique cependant on puiffe y appliquer
B ® autres tempéramens , l’intervalle d’une touche à
B 1 autre eft un femi-ton ; ainfi l’intervalle a b , compris
B depuis le fillet a qui eft la piece d’ivoire, fur laquelle
B paffent les cordes jufqu’à la première touche b , il n’y
B a qu’un femi-ton : ainfi pour former un to n , il faut
toujours paffer par-deffus une touche. La viole a
B l lB cPr ^es hoyau, dont les plus groffes font fi- B :ees d’argent ou de cuivre , comme à la baße de vio-
B on. Ces cordes font accordées, enforte que de cha-
B cune a/ a voifine, il y a l’intervalle d’une quarte, B eXfiel)T.e d® la quatrième à la troifien# , où l’inter- B e d°it être feulement d’une tierce, & forment à
B vuide les tons mi.la, ri, y0y e^ layie du
B v T " ^ ^*Un^ue inftrumens, & la figure fui-
B ’/ ^ tahlature marquée par les lettres a b c
B ß ß B 1 1 b Im n , qui font les feules dont on faffe
. a^e ’ 0n écrit ces lettres fur fix lignes paralleles,
mme celles fur lefquelles on écrit ordinairement
v f 0 , m '
la mufiqùe. La ligne füpérieure répréfente la chanterelle
, ou la plus aigu'ë ; la fécondé ; la fécondé
cordé ; la troifieme, la trpifieme, &c. félon l’ordre
des nombres ï r 3 4 5 6 7 ; la feptieme eft re-
préfeiitée par l’elpace, qüi eft au - déffôiis de fix
.lignes où on écrit les lettres ; on remarquera que
les lettres doivent être écrites fur les lignes mêmes!
& non au-deffus ou dans leur intervalle.
Figure du manche de la v io le , avec, lis noms des ’tons
que font lis cordes étant touchées aux \endroits oit us
noms J ont écrits. Les lignes Verticales repréfentent les
cordes ; & les hôrifôntales les touches.
Q
Üo
7 6 5 4 \ i t
Sillet;
f i t
'la
mi
fe
h TM
f a
Ü m
Ut
W fa
mi ■
/f
la
V mi b
mi la fis
D :
* fi mi
f a ■ f i b mi f i l ut ' fa
fa % ƒ mi f i l ik mH&
f a 3
fo l Ut - fa la re H f i l
'f i l H ai % f a * ƒ b mi V f i l
la re f i l fi mi la
Cette tablature eft fi intelligible, qu’elle n’a pas
befoin d’explication ; on conçoit de refte que les
touches b c d e f g h , lefquelles répondent à toutes
les fept cordes étant touchées fur quelle corde oii
voudra, rendront le ton qui eft écrit à l’interfeâiort
de la corde & de la touche. Ainfi fi le c de la chan-
telle étant touchée, rend le fon mi , la fécond«
corde étant touchée fur la même touche c , rendra
le fon f i. Cette même corde étant touchée fur la touche
d 7 rendra le fon ut 9 qui fait l’uniffon avec l’ut