m v i e
mains des évêques -, il embraffoit ïeuTS genoux ; ?
:,rOut retentiffoit d’acclamations ; toutes les mer es
«ëtoient Comblées d’àife. T e l e f t 'î ’-effet du \pen- !
<chant naturel dés peuples pour lés chofes fenfibles ■
'qui entrent dahs les dévotions. L e titre de nizn i t !
'-jbicu, qu*oH' donna lapremière fois dans ce concile 1
“à la S u Fiïrge, étoit une relation qùiVaccomïnodoit
ttux idées groffieres dont ils ét’oient remplis. Auffi 1
'dès-lors on rendit des -hommages linguliers Ma mere
’'de Dieti-';'toutes lés aumônes étoient’poure lle , & '
dans certains teins Jëfüs -"Chrift nôtre rédempteur
ïfav o it aUéune"offrande...
En F rance, pays plus éclairé que l’Ëfpagne, il ÿ a
n fix éMÿes métropolitaines & trertte-trôis cathédrale
s . dédiëés à la mercdt ‘Chaque rôi il fon é vénement
à la couronne , fait prëfeht à Notre-Dame
de BoulOgneTur mer, d’un côetir d’or, valant'6 mille
livres. Loùîs X I fl. efi iô ‘38 ëonfacra fa perfonnhe,
jfa famille royale' & fon royaume à la Su-Vierge, par
im vcèu dont il ordonna la publication dàns toirte la
France. Le choeur dè Notre-Dame de Paris achevé
par Louis X IV . eft l’ effet de ce voeu folemnel ; enfin,,
c’eft à ce culte, que, font..dues tant de proceiT-
fions folemnelks en l’honneur de la mere de Di^u-,
& où àâifterit les corps lës plus îlluftres dés villes
•bù elles fè font. (D . X ) , J • , .
V 1 ER.GE ja in te , (Peint.)’tous lés Peintres fe font
éxercé à l’envie à faire des tableaUx de la S u Vïer^
gc ; &; plûfieurs d’eux ont pris leurs maîtreffes pour
modelé. Raphaël qu’on doit Tifetlre de ce nombre ,
à përfe&ionné la natuVe, en peignant une multitude
de Viergïs 9 qui font d’une beauté admirable ; mais
io n chéf-d’cèuvfe, au jugement de tous les connoif-
ie u r s , eftcëlui du palais Chigi , représentant la Su
Vierge, tenant l’ëntent Jéfüs par la main , & Jofeph
Oui s’approche pour le baifer. ( D . J . )
V i e r g e , ( AJlronomic. ) nom d’une conftellation
d’un des lignes du zodiaque dans lequel le foleil
entre au commencement a Août.
LeS étoiles de la conftellation de la fuiVant
ïe catalogue !dè Ptolomée, font au nombre de 3 1 ,
Suivant celui de Tychô de 3 9 , & fidvant le catalogue
britannique, de 89. .
V ie r g e , la , (Mythol.) cè ligne du zodiaque ou
le foleil entre au mois de Septembre , eft chez les
poètes, la maifon de Mercurè. Néfiode difoit que la
Vierge étoit fille de Jupiter & de Thétis ; Aratus la
prétendoit fille d’Aftrée & de l’Aurore. Hygin fou-
tîent que c’ eft Erigone fille d’Icare , & d’àutrés que
•c eft Cérès. (D . / .) .
V i e r g e , la , (Iconolog.) les uns ont cru qu’elle
étoit Cérès , Mànilius dit Ifis, la même que la Çérés
des Grecs ou Erïgône. D ’autres auteurs ont penfé
que la Vierge étoit déelfe de là juftice. Les orientaux
donnent aufllà ce figne le nom de la Vierge ; les Arabes
l’appellënt E la d a r i, qui figriifie une vierge ; les
Perfans la nomment fecdeidos de darçama qu’on, traduit
par virgo mundapuclla.
Sur les monumens anciens & modernes, la Vierge
tient tantôt en épi, & tantôt Une balance ; quelquefois
elle eft représentée avec les attributs de la paix,
portant d’une main une branche d’olivier, & d e l’autre
un caducée.^ > ,
On iie connoîtprefque qu’une pierre gravée du cabinet
du r o i , & un camee du cabinet de M. le dut
d’Orléans, où la Vierge foit repréfèntée avec la licorne.
C’éloit une opinion preique générale que la
licorne naturellement Sauvage & féroce ne pouvoit
être prife que par uiiè fille vierge. La licorne que les
naturaliûes modernes regardent comme un animal
fabuleux, étoit repréfèntée par les anciens comme
le Symbole de la pureté, & c’eft d’après une ancienne
tradition fans doute , que la Vierge, figne du zodiaque
, a été repréfenteefur quelques monumens
fous l’image d’une fille qui prend une licorne;
[ d . j .) , , : «
V ie r g e s a e ie n n è , (Antiq. rom!) prètreffede U
fuite dés Saliens ; ces fortes de femmes .portaient des
éfpeces d’habits de guerre -avec des bonnets élevés
comme les Saliens , & les aidoientdans leurs facri-.
fices. Foye{ Rofinus, L j I I I .c .v J . ,
V i e r g e , il* des, ( Géog. mod, ) c’eft un-amas de
petites'iles &c de rochers fitués en Amérique , dans la
partie du nord-oueft &,du nord-ôueft quart de nord
des îles Antilles, à l’orient de celle ;de S. Jean de Por-,
torico ; ie s principales font S. Thomas^.S. Je an , Pa-
nefton ôii la grande Vierge, Ânegade,, Sombrero &
piufieurs autres. Voye^ S. T HOM AS , SOMBRERO &
rëpithëte S a in t ou Sa in t e . Les paflages qui fe trouvent
entre ces îles fervent de débouquement aux vaif-
feaux qui retournent des Antilles en Europe, iorf.
qu’étant contrariés par les vents 6c les courans, ils
ne peuvent débouquer entre Nieves 6c Mont-Sera/
te’ H H
On ne croit pas hors de propos d iv e r tir ici que le
itiùvdébeuquer s’emploie dans ces paragës pour dire
franchir un détroit, & s’éloigner des terres , afin de
pouvoir cingler en haüte-mer. Sur les cotes d’Europe
on dit décaper, fe mettre au large des caps.
V IERRADEN , ( Géog. mod. ) ville d’Allemagne,'
au cercle de haffe-Saxe, vers les confins de la Poméranie
, dans là Marche de Brandebourg, fur la W elfe.
Elle a été prife & reprife piufieurs fois dans les guerres
du dernier fiecle. (D . /«) r
V 1ER T E L ou V IE R T E L L E , f. m; ( Com. ) nom
que les Hollandois donnent à une forte de jauge ou
infiniment qui fert à jauger les tonneaux ou futailles
à liqueurs pour découvrir la quantité des mefures
qu’elles renferment. Ces mefures font aufli appellées
du nom de cet infiniment viertel ou vierttUe. Voye£
J a u g é .
V i e r t e l , qu’on appelle auffi vierge, eft une me-
fure à laquelle on vend les eaux-de-vie à Amfter-
dam. Chaque virtel eft de fix mingles & un cinquième
de mingle, ce qui fait un peu plus de deux pintes
de Paris, à raifon de deux pintes par mingle. Le
viertel pour le vin eft de fix mingles juftes. J'ôyeç Ming
l e . Diction’, de Comm.
V IE R U E D R U M , (Gêogr. anc.) promontoire de
la ’Grande-Bretagne. Ptolomée, /. I I . c. v. le place
entre les promontoires Taruedum & Veruvium. Il
femble de-là, que ce promontoire doit être un cap
entre Hoya & Dunsby. (JD. / .)
V IE R ZO N , ( Géog. mod. ) en latin Brivodurum,
Vir^o, Virfio, Virifio , Vir^onum; ville de France,
dahs le B e r ry , fur les rivières d’Eure & du Cher, à
8 lieues au nord-oueft de Bourges, & à 43 au fud-,
oueft de Pâtis. 11 y a dans cette petite ville des capucins,
des religieufes hofpitalieres, & des chanoi-
neffes du S. Sépulcre. Vier^on étoit un fimple château
dans le x . fiecle » qui eut des feigneurs particuliers.
François L réunit cette place au domaine»
cd . j .) I ■ ■
V IE S T I , ( Géog. mod.') ville d’Italie, au royaume
de N aples, dans la Capitanate , fur le golfe de Ve-
nife, au pié du mont Gargan, à 12 lieues au ttord-
eft de Manfredonia, dont fon évêché rcleve. Plu-
fieurs géographes prétendent que c’eft ¥ Apantjloe de
Ptolomée, /. I I I . c .j. D’autres penfent que cette
pauvre ville a été bâtie des ruines de l ’ancienne Mtr
rinum. Long. 3 3 . . latit.4/. 5 6 .
VIEUSSENS , valvule de, (Anatom.) Vîeujfens de
Montpellier a fuivi les traces de Willis ; il s’eft applique
particulièrement à l’anatomie du cerveau, &
on a donné fon nom à la grande valvule du cerveau qui
régné depuis la partie inférieure des teftès jufqu*
l’éndroit oii les cuiffes du cervelet fe féparent l’un®
de l’autre»
V I F
VIEUX , AN CIEN , ANTIQUE , ( Synon. ) iïs
enchériffent l’un fur l’autre ; fa vo ir, antique fur ancien,
& ancien fur vieux.
Une mode eft vieille quand elle ceffe d’être en ufa-
e . eiie eft ancienne lorfque l’ufage en eft entièrement
paffé : elle eft. antique , lorfqu’il y a déjà long-
tems qu’elle eft ancienne.
Ce qui eft récent n’eft pas vieux. Ce qui eft nouantique.
. . .
La vieillejje regarde particulièrement 1 age. 1 : ancienneté
eft plus propre à l’égard, de l’origine des familles.
Vantiquité convient mieux à ee qui a été
dans des tems fort éloignés de ceux oh nous vivons.
. ■ ■ ■
On dit vievllejfe décrépite, ancienntte îmmemora-
ble, antiquité reculée.
La vieillejfe diminue les forces du corps , & augmente
les lumières del’efprit. L 5ancienneté fait perdre
aux modes leurs agrëmens, & donne de l’éclat à
la nobleffe. U antiquité faifant périr les preuves de
Thiftoiré en affoiblit la vérité, & fait valoir les monumens
qui fe confervent.
Notre langue a des ufages particuliers qui nous apprennent
à ne pas confondre en parlant ou en écrivant
vieux avec ancien ; on ne dit pas il eft mon ancien
; pour dire précifément il eft plus âgé que moi.
Ancien a rapport au tems & au fiecle. C ’eft pourquoi
on dit, Ariftote eft plus ancicn cqie Cicéron , & au-
contraire, on dit que Cicéron étoit plus vieux que
Virg ile , parce qu’il avoir plus d’âge , & qu’il vivoit
dans le même fiecle. Nous difons une maifon ancienne,
quand on parle d’une famille , une vieille maifon
quand on parle d ’un bâtiment. On dit prefque
également à?anciennes hiftoires , &C de vieilles hiftoi-
xes,<¥anciens manuferits ou de vieux manuferits ; mais
on ne dit pas de même de vieux livres ou à’anciens
livres. De vieux livres font des livres ufés & gâtés
par le tems : & dé anciens livres , font des livres faits
par des auteurs de l’antiquité» (JD. J . )
V i e u x ., ( Critique facrée. ) on dit le vieux Tefta-
ment par oppofition au nouveau Teftament. Le vieil
homme marque dans le fens moral, les vices qui naif-
fent d’une nature corrompue. Le vieux levain,c’eft la
méchanceté nuifible aux autres , avec laquelle faint
Paul nous défend de célébrer la pâque, & nous ordonne
de revêtir la charité & la bonté , I . cor. v. 9.
VIF , V IV A C IT É , ( Gram, françoift. ) ces deux
mots, outre leurs anciennes lignifications en ont dé
nouvelles qui font élégantes. On a toujours dit,un ef-
prit vifywne imagination vive, une couleur vive; mais
on dit au jourd’hui une perfonne vive, un brave homme
qui eft fort v i f fur tout ce qui regarde fon honneur.
On dit encore une joie vive , une reconnoif-
fance vive, une attention vive , des maniérés vives.
Enfin on v jr ie ce mot de cent façons différentes.
Il en eft de même de vivacité. L’ancien ufage eft
pour vivacité d’efprit, vivacité de teint, vivacité de
couleurs ; mais l’ufage moderne s’étend plus loin.
J ’ai là-deffus une vivacité incroyable , difons - nous
aujourd’hui, en parlant d’une chofe qu’on a fort à
coeur.
V I G 2.67
le bouzin. Ainfi on dit qu’un nioiloh, une pierre
font ebouzines jufqu’au v i f , quand on en a atteint le
dur avec la pointe du marteau. (JD. J . )
V if s e l ’e a u , ou Ha u t e m a r é e , (Marine.) ç’eft
le plus grand accroiffemeht de la marée, qui arrive
deux fois le jour, de î z heures en n heures. Voye^
F l u x & R e f l u x , G Ma r é e s .
V i f , (Arts méchaniq.) épithete qu’on dohne à un
attelier, quand il y a un grand nombre d’ouvriers
qui s’empreffentà faire leurs ouvrages.
V IF -A RG EN T , f^oye^ Me r c u r e .
VIF -G AG E , f. m. (Gramm. & Jurifp.) eft un con-*
trat pignoratif, oii le gage s?acquitte de fes iffues ,
c’eft-à-dire où la valeur des fruits eft imputée fur le
fort principal de la fomme, pour fureté de laquelle le
gage a été donné.
Le vif-gage eft oppofé au mort-gage. Foye^GAGE &
Mo r t -g a g e , E n g a g e m e n t , C o n t r a t p ig n o r
a t i f . (A )
VIGANS , f. m. pl. (Draperie.) gros draps que IeS
François envoient à Gonftantihople , à Smirne &
dans quelques autres Echelles du levant. Ce font de$
efpeces de pinchinas, dont le petit peuple fe fert aii
Levant à faire des veftes de defîbus pour l’hiver. On
en fait auffi une forte de manteaux de pluie, que les
Turcs portent toujours, quand ils vont en campagne.
V IG EV A N O , (Géog. mod.) VIGERANO , VIGE-
RO , en latin Vigevanum ou Fîglebanum ; ville d’Italie
au duché de Milan, capitale du Vigévanafe où
Vigévanois, fur leTéfin, à 7 lieues au füd-eft de Nova
re , & à 8 lieues au fud-oueft de Milan. Elle a un
château bâti fur un rocher. Son évêché établi en
15 3 0 , eft fuffragant de Milan. Long. x 6~. 2 7 . lat. 4.5.
t‘6. (D .J . )
V IG IE , (. f. (Hydrograpkie.) les vigies f<jnt des
bancs de rocailles, ou des fommets de rochers ifoîés
au milieu de la mer , hors de la vue des terres, à des
diftances cohfidérables des-côtes. Ces dangers font
d’autant plus à craindre pour les vaiffeaux, que leur
peu d’étendue & leur médiocre élévation ne permettent
pas de les appercevoir de loin ; d’ailleurs U
n’ eft guere poffible de fixer leur véritable fituation
en longitude. Piufieurs cartes hydrographiques marquent
des vigies qui n’exiftent pas, félon le rapport
de quelques navigateurs, qui prérendent avoir paffé
dans le lieu même où ces vigies font marquées ; çelpi
n’eft pas facile à prouver,.attendu Finexaélitiide des
moyens dont on eft obligé de fe fervir pour eftimer
la route, & le point fixe d?uh vaiffeau fur mer. Au
refte, un géographe fera moins blâmable de placer,
fur fes cartes quelques dangers douteux, qued’çn
obmettre de réels»
V ig i e s , (Marine.) noms que donnenr les efoa-
gnols de l’Amérique aux fentinellés de mer & de
terre.
V IG IE R , v . n. (Marine.) c’eft faire fentinelle.
Vigier une flotte, c’eft croifer fur une flotte.
V IG ILAN T , V IG ILAN C E , (Gramm. & Morale.)
attention particulière à quelque événement ou fur
quelqu’objet. Legrand intérêt donne de hvigilancej
La vigilance eft eflentielle à un genéral. Sanslavigilancei
le philofophe bronchera quelquefois ; le chrétien né
fera pas un pas fans tomber.
V IG IL E S ou V E IL L E , f. f. (Hiß. ecclif) terme de
calendrier eceléfiaftique, qui ngnifie le jour qui pré-,
cede une fête. Foyt[ Fê t e & V e il l e .
Le jour civil commence à; minuit, mais le jour ec-%
cléfiaftique ou canonique commence vers les quatre
heures du foir, ou vers le coucher dii foleil, & finit
le lendemain à pareille heure. Foye^ J o u r .
Ç ’eft pourquoi la eollefte pour chaque dimanche'
ou fê te , fe dit, félon l’ufage:de l’Eglife, dès l’office'
du foir ou des vêpres-du- jour précédent, vers l’heure;
OÙ commence le jour eceléfiafhque.
L 1 ij