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faucon fur le h é ron, canards, grues, & le gerfaut
fur le facre & le. milan.
La baffe volerie de bas v o l , eft le lanier & le la-
•neret ; le tiercelet de faucon exerce la baffe volerie
•ou des champs fur les faifans, les perdrix, les caille
s , &c*
V O L E T , f. m. ( Marine. ) petite bouffole ou
compas de route , qui n’ eft point fufpendue fur un
balancier, comme la bouffole ordinaire, & dont on
fe fert fur les barques & fur les chaloupes.
V olets , f. m. pl. ( Mcnuifer. ) fermeture de bois
fiir les chaflis par- dedans les fenêtres. C e font comme
des petites portes aux fenêtres de même longueur
, de même largeur & de même hauteur que
Te vitrage. Il y a des volets brifés, & des volets fé-
parément; ceux-là fe plient fur l’écoinçon, ou fe
doublent fur l’embrafure ; & ceux-ci ont des moulures
devant & derrière.
Volets d'orgues. Efpece de grands chalîis , partie
ceintrés par leur plan, & partie droits, &c garnis
de légers panneaux de volice ou de forte toile imprimée
des deux côtés, qui fervent à couvrir les
tuyaux d’un buffet d’orgue.
Volets de moulins à eau ; ce font des planches arrangées
au-tour de l’elîieu d’une roue de moulin à
e au , fur lefquelles l’eau faifant effort, en coulant
par-deffous, ou en tombant par-deffus, donne le
mouvement à la roue. On les nomme autrement
filerons &C ali c ho ns. (Z?. ƒ.)
V o l e t , (Econ. rufiique.') petit colombier bourgeois
& domeftique oii l’on nourrit des pigeons qui
ne fortent point ; il y a au-dehors une petite ouverture
que l’on tient fermée avec un ais.
V o l e t , f. m. ( terme de Blafon. ) c’ eft un ornement
que les anciens chevaliers portoient fur leurs
heaumes, qui étoit un ruban large pendant par derriè
re , volant au gré du vent dans leurs marches &
leurs combats ; il s’attachoit avec le bouriet ou tor-
t i l , dont leur cafque étoit couvert. (Z>. ƒ.)
V o l e t , f. m. (orig. des Proverb.') on a nommé
volet le couvercle d’un pot ou de quelqu’autre vafe
oii l’on ferroit des pois ou autres légumes : témoin
l’enfeigne des trois volets, hôtellerie fort connue
fur la levée de la Loire , oii l’on voyoit trois couvercles
de pot d’or. Delà eft venue cette façon de
parler proverbiale, trié fu r le volet, parce qu’avant
que de mettre bouillir les pois qu’on tiroit du pot
où on les gardoit, on les trioit & on les épluchoit
fur le couvercle ou volet ; Pétrone a dit, in lance ar-
gentea pifum purgabat.
On nomme aufli volet en Normandie, une forte
de ruban, parce que les filles en ornoient les voiles
dont elles paroient leur tête. De volet, eft venu le
nom de bavolet, qu’on a dit pour bas-voilet, & delà
on appella bavolettes les jeunes payfannes coëffées
de ces vo ile s, qui defcendoient plus bas que ceux
des autres. (Z h J . )
V O L E T T E S , f. f. ( terme de Chanvrier. ) ce font
plufieurs rangs de petites cordes qui tiennent toutes .
chacune par un bout à une forte de fangle large, ou
à une maniéré de couverture de réfeau de chanvre :
lorfque ces petites cordes font attachées à une fangle
, on les met le long des flancs du cheval, & lorf- ?[u’elles bordent une maniéré de couverture de réeau
, on tihet cette couverture fur le dos du cheval
de harnois ou de carroffe ; quand il vient à marcher,
ces volettes brandillent, & fervent ainfi à chaffer les
mouches q u i, dans l’é té , incommodent extrêmement
les chevaux. (Z ), ƒ .)
VO L EU R , ( Droit civil. ) le voleur eft puni différemment
chez les divers peuples de l’Europe. La
loi françoife condamne à mort, & celle des Romains
les condamnoit à une peine pécuniaire , diftinguant
même le vol en mamfefte 6c non-manifefte. Lorf-
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que le voleur étoit furpris avec la choie volée avar
qu’il l’eût portée dans le lieu où il avoit réfolu de ia
cacher ; cela s’appelloit chez les Romains, un vol
manifefte\ quand le voleur n’étoit découvert qu’a,
près, c’étoit un vol non-manifejle.
La loi des douze tables ordonnoit que le voUu
manifefte fût battu des verges, & réduit en fervi*
tude, s’il étoit pubere, ou feulement battu.de verges
, s’ il étoit impubère ; elle ne condamnoit le vo.
leur non-manifefte qu’au payement du double de la
chofe volée. Lorfque la loi Porcia eût aboli l’ufage
de battre de verges les citoyens, & de les réduire en
fervitude , le voleur manifefte fut condamné au quadruple
, & on continua à punir du double le voleur
non-manifefte.
Il paroît bizarre que ces loix miffent une telle
différence dans la qualité de ces deux crimes, &
dans la peine qu’elles infligeoient : en effet, que lé
voleur fut furpris avant ou après avoir porté le vol
dans le lieu de fa deftination ; c’étoit une circon^
ftance qui ne changeoit point la nature du crime.
M. de Montefquieu ne s’ eft pas contenté de faire
cette remarque, il a découvert l’origine de cette
différence des loix romaines, c’eft que toute leur
théorie fur le vo l, étoit tirée des conftitutions de La*
cédémone. Lycurgue, dans la vue de donner à fes
citoyens de l’adreffe, de la rufe & de l’aftivité '
voulut qu’on exerçât les enfans au larcin, & qu’on
fouettât ceux qui s’y laifferoient furprendre: cela
établit chez les G re c s, & enfuite chez les Romains,
une grande différence entre le vol manifefte & le
vol non-manifefte.
Parmi nous les voleurs fouffrent une peine capitale,
& cette peine n’eft pas jufte. Les voleurs qui
ne tuent point, ne méritent point la mort, parce
qu’il n’y a aucune proportion entre un effet quel*
quefois très-modique qu’ils auront dérobé, & la vie
qu’on leur ôte. On les facrifie , dit-on, à ^ fureté
publique. Employez-les comme forçats à des travaux
utiles : la perte de leur liberté, plus ou moins
long-tems, les punira affez rigoureufement de leur
faute, affurera fuffifamment la tranquillité publique,
tournera en même tems au bien de l ’état, & vous
éviterez le reproche d’une injufte inhumanité. Mais
il a plû aux nommes de regarder un voleur comme
un homme impardonnable, par la raifon fans doute
que l’argent eft le dieu du monde, & qu’on n’a communément
rien de plus cher après la v ie que l’intérêt.
( D . J . )
Maraudeur, {A rt militaire.) on appelle maraudeurs
les foldats qui s’éloignent du corps de l’arméef pour
aller piller dans les environs. De la maraude naiffent
les plus grands abus, & les fuites les plus fâcheufes.
i ° . Elle entraîne après elle l’efprit d’indifcipline qui
fait négliger fes devoirs au foldat, & le conduit à
méprifer les ordres de fes fupérieurs. i ° . Les maraudeurs
en portant l’épouvante dans l’efprit despayfans
détruifent la confiance que le général cherche à leur
infpirer ; malheureufes viftimes du brigandage ! au*
lieu d’apporter des provifions dans les camps, ils cachent
, ils enterrent leurs denrées, ou même ils les
livrent aux flammes pour qu’ elles ne deviennent pas.
la proie du barbare foldat. 30. Enfin les dégâts que
font les maraudeurs, épuifent le pays. Un général
compte pouvoir faire fubfifter fon armée pendant
quinze jours dans un camp, il le prend en confe-
quence ; &c au bout de huit, il fe trouve que tout
eft dévafté ; il eft donc obligé d’abandonner plutôt
qu’il ne le vouloit, une pofition peut-être effentielle
à la réuflite de fes projets ; il porte ailleurs fon armée
, & les mêmes inconvénient la fuivent. Né*
ceffairement il arrive de-là que tout fon plan de
campagne eft dérangé ; il avoit tout prévu , le tems
de fes opérations étoit fixé , le moment d’agir étott
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déterminé , il né ïuifeftoit pïüt qu*à. ëxecUtèr, îôrf-
qu’il s’eft apperçu que toutes fes vues ëtoient rèn-
Verfées par les defordres des maraudeurs qu’il a voit
efpéré d ’arrêter. Il faut à préfent que fe général dépende
des événemens, aù-lieu qu’il les eût fait dépendre
de lui. Il n’eft plus fûr dé rien ; comment
pourrbit-il encore compter fur des fuccès f On s’é-
tendroit aifément davantage fur les maux infinis.que
produit la maraude ; mais l’efquiffe que nous Venons
de tracer -, fuffit pour engager les offieiers à veille?
fur leur troupe avec une attention fcrUpuleufe. Ce*
pendant l’humanitc demande qu’on leur préfente un
tableau qui parlant dire&ement à leur coe ur, fera
fans doute fur lui l’impreffion la plus v ive. Qu’ils fe
peignent la fituation cruelle où fe trouvent réduits
les infortunés habifans des Campagnes ruinées par la
guerre ; que leur imagination les tranfporte dans CeS
maifons dévaftées que le chaume Couvrait -, & quë
le défefpoir habite ; ils y verront l’empreinte de la
plus affreufe mifere , leurs coeurs feront émus par
les larmes d’une famille que les contributions ont jet-
tée dans l ’état le plus déplorable ; ils feront témoins
du retour de ces payfahs q u i, la trifteffe fur le front,
reviennent exténues par là fatigue que leur ont cattfé
les travaux que, par néceflité, on leur impofe; qu’ils
fe retracent feulement ce qui s’ eft paffé fous leurs
yeux. Ils ont conduit des fôurrageitfs dans lès granges
des malheureux laboureurs. Ils les ont vU dé*
pouiller en un moment les fruits d’une année de
nr, les aenrees qu ils avoient recueillies leur ont été
ravis. On les a non-feulement privés de leur fubfif*
tance a&uelle, mais toute efpece de reffoürces eft
anéantie pour eux. N’ayant plus de nourriture à
donner à leurs troupeaux, il faut qu’ils s’eii défaffent,
& qu’ils perdent le fecours qu*ils en poiivoienfc tirer;
les moyens de cultiver leurs terres leur font ôtés j
tout eft perdu pour eu x , tout leur eft arraché : il ne
leur reftë pour foutenir la caducité d’un perë trop
vieux pour travailler lui-même , pour nourrir une
femme éplorée & des enfans encore foibles ; il tte
lèur refte que des bras languiffans, qu’ils n’auront
même pas la confolation de pouvoir employer à leur
profit pendant qüe la guerre fubfiftera autour d’eux.
Cette peinture, dont on n’a pas cherché à charger
les couleurs * eft fans doute capable d’attendrir , fi
1 on n eft pas dépourvu de fenfibilité ;mais Comment
ne gemiroit-elle pas cette fenfibilité en fongeant quë
des hommes livrés à tant dé maux font encore acca*
blés par les horribles défordrés que commettent Chez
eux des foldats effrénés , qùi viennent leur enlever
les grofliers alimens qui leur reftoient pour fubfifter
quelques jours encore ? Lèür argent, leurs habits ,
leurs effets , tout eft v o lé , tout eft détruit. Leurs
femmes & leurs filles font violées à leurs yeüx. On
les frappe, On menace leur vie , enfin ils font en
butte à tous les excès de la brutalité , qui fe flatte
tjüe fes fureurs feront ignorées ou impunies. Mal*
neur à ceux qui favent quë de pareilles horreurs
exiltent, fans chercher à les empêcher î
Les moyens d’arrêter ces défordrés doivent être
impies 6c conformes, à l’ efprit de la nation dont les
troupes font compofées. M. le maréchal de Saxe en
didique de fâgës , dont il prouvé la bonté par des rai-
raiionsfolides. «On a, dit-il,une méthode perniçieüfe,
1 de toujours punir de mort un loldat qui eft
* P£s en maraude ; cela fait qué perfonne ne les ar*
f> re£rf’ parce que chacun répiigne à faire périr Un
„ on Ie menoit Amplement au p révôt;
>t ? u -y eût une chaîne comme aux galeres ; qiie
„ j»CS marat/deurs fuffent condamnés au pain & à
.. f_^auPour UIÎ > deux oit trois mois ; qu’on leur fit
ire les ouvrages qui fe trouvent toujours à faire
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» ïïans ïVftë ârracè j &t qu’on lçs renvoyât à leur ré-
» giment là Veille d’une afiâire, bit lorfqiïè îé
u ral le j'ugéroit à propos ; alors tout ié monde cbn=
» cburMit à cette punition i les officiers des grafids--
» gardes & des polies avances les arrêteraient p i i u centaines, & bientôt il n*y àurolt plus dë m-àuùi-
» ieurs t parce que tout le inondé y tiendrait 14
» main. A prefcnt il n’ÿ a quë les malheureux dé
» pris. Le grand-ptëvôt i tout le mondé détourné
» la Vite quând ils en Voient j lé général crie à èaufé
» des defordtes qui le commettent ; enfin le graildi.
» prévôt en prend un , il elt pendu s & les foldati
g «uent ; qu’il n’y a ç iig leS malheureux qui perdent*
n Ce n’ell là que faire mourir des fibromes fans re -
» medier ait mal. Mais les officiers* dira-t-or;* eil
»1 lailléront également pafTer à leurs poliès. fl y a u i i
i> réitiede à cet abus. C’elt dë faire interroger leâ
* fo.màtS que lfc grand-prfevèt aura pris dèhors i leur
» faire declafet à quel gofte ils aufoht paHe , Si en-
»'• y ° y » 1331,8 1 « pliions pour lé relié de la èaihpa*
» gne les officiers cjui y commanâoient : Cela les
» rendra bientôt Vigilans & inexorables; Mais lorfr
» qu’il s agit dé faire fliotitir homme , Il y a peii
» d ’officiers quitté rifïjüalfent deux ou trois ffioisdé
» prlfott >>.
A vèc ùiié attention fuivië dë la part des officiers
ffiperieUrs* & de 1 exacfitude de la part îles officiers
particuliers parviendra dans peu à détruire 14
maraude dans Une armée. 'Qu’on cherche d’abord à
établir dans lVfprit des foldats s'qu’ il eft iuffi honteux
de vblerîm yayfân, que deybleïfon camarade. Üné
fois celte idee reçue , la mjiraüde fera auffi rare par.
iUi euxs quedes ,aütfés ëfpeées.de vols, tjne dation
Ou rhohnëiif parle aiix hpmmïs de tous les'états 4
. l’avantage de remédiérlaux abus bien plutôt que le i
autres. Sarfs les punir de irioft,, qu’on liéfaife jamais
de grâce aux mitdudchrs, qiie lés appels fiient fré -
J u4 " si le8 thefs chanibfêes oii il fe trouvera
de la maraude foient traités homme s’ils àVoîent ma.
raudé-ëiix.mêmes , qu’il fdit défendu aux vivandiers
ions les peines plus 'féverés de rieniacheter des
loidaB ; que le châtiment èrifin ■ H H ia
du defordre, & bientôt"il ceffera d’y avoir des ma*
faudeurs dans l’ armée, le général & les officiers (e*
ront plus exactement Obéis, les camps mieux appro^
«lionnes, & l’état.conférvera Une grande quantité
d hommes qui périffënt foils la main des boürteàux
ou qüi meurent affaffinqs.par les. paÿfans révoltés
contre là barbarie. Article de M. le marquis fàË Ma r *
' N E S I A , . ' '
.Si c’ëft M. le maréchal d e jrd g lio qiil a fubftitué
au fupplicë de mort dont on pimiffoif les maraudeurs J
la baftonade qu’on^ifpAXefehlagucr, apptjqiiée paé
le caporal, qu’on appelle caporal jehlagiuur, il- 4
fait une innovation pleine de lageffe & d’humanité :
car à Conlidérer la nature de ta tame, il paroir bivij
dur d’ôter la vie à un brave'foldat, dont.la paye ell
fi modique.', tfouf avoir, fuccanrbé , ÇQhtre.ladifciJ'
plin e, à la teritation de yôléqu'n qboini.. Lesicoaps
de bâtprt qui peuvent êtrelpSiis poiir 4e3'atfétaaia&,'
font un châtiment peu çbndeiiablë à des françois. Ils
aviliffent ’ celui qui les. reçoit', S i peut-être mêmé
celui qui les .donne. le n’aime point qu’on tâtonné
un foldat, Celui qui. a rèçü -une punition humiliante
craindra itio’ihs dans ùné aétion de tourner à l’enne.
mi Un dos bâtonné * qiié de recevoir un coup de feit
dans là poitrine. M. le maréchal de Saxe failcùt mieux r
il condamnoit le maraudeur au piquet ; & dans fes
' tournées:! lor'fqu’ii en rencontrait Un , q l l ’accabloil,
de plaifanteries anieres , & lé faifoit huer.
Nous ajplttaiB ici quelques réflexions fur leS
m o yens d’ empêcher la d é fe r tio n , & fur le s pe ine s
. q u’on doit infliger aux déferteurs. Gë ré fla t io n s U T ii
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