snes de Vofge , & qu’on conduit & Fait flotter fur
Fa Mofelle , pour les menèr à Nanci ou à Metz.
(Æ>, X ) . . .
VOILES, ( Jardinage. ) font certaines feuilles qui
étant épanouies forment unç efpece d’étendarts. Les
fleuriftes fe fervent afl'ez de cë terme.
V oile , ( Peinture.) eft un crepg^efoie noire très-
fin & . ferré , au point qu’on puiflp'lépendant voir facilement
les objets au-travers : les peintres s’en fervent
lorfqu’ils veulent faire quelquës copies. On coût
au-tour de ce crêpe une bande de to ile , & on le
tend fur un chaffis de bois : on applique ce crepe fur
le tableau ou déffein qu’on veut copier , & comme
on voit au-travers les objets du tableau , on les deffi-
ne fur le voile avec un crayon de craie blanche :
lorfque cela eft fa it, on couche par terre la toile fur
laquelle on veut tranfmettre ce deffein, & on applique
deffus ce voile , qu’on a ôté de deffus le tableau
fans le fecouer, on l’y affujettit .de façon qu’il y pofe
également, avec un linge en plufieurs doubles, deffus
tous les traits tracés fur le voile , qui paftant au-
travers s ’impriment-fur >la toile. Apres on ote le voile
, on le frotte de nouveau ..avec. le. linge , pour en
fairé’tombef ce qui pourroit y rëftér de craie. . ^
VO ILECY -AL LER , {Vénérie.) le veneur qui a détourné
le ce rf, voyant tout p rê t, fe doit mettre devant,
tous les autres,, &C frapper à route, car l’hon-
"neur lui appartient, en criant, voilecy-aller, voilecy-
avant , va avant, voilecy par Les portées , rotte, rotte,
■ roué. ■ -, .■ i
V O IL E R , v. ach'{Gram. ) couvrir d’un voile ;
donner le voiler Les veftales étoient prefque toujours
voilées: C’ eft ce prélat qui l’a voilé?.^ Il faut voiler
certaines idées: . Faut - i l voiler fa méchanceté?
faut-il la laiffer paraître ? Faut-il être impudent ou
hypocrite ? C’eft qu’il faut être bon , pour n’avoir
point à choifir entre l’hypocrifie & l’impudence. Le
voile qui nous dérobe les objets par intervalle , fert
à nos plaifirs qu’il rend plus durables & plus piquans.
Le defir eft caché fous le voile ; levez le vo ile , le de-
fir s'accroît, & le plaifir naît.
VOILER, en terme d ’ouvriers en métaux ; c’eft l’action
de céder à i’impreflion du fe u , de l’a ir , ou au
fouffle du moindre vent. On dit d’une piece mince,
qui fe plie aifément, qu’ elle voile.
VO IL E R IE , X f. (Marine.) lieu où l’ on fait & où
l’on raccommode lés voiles.
VO IL IE R , f. m. ( Gram. anc. ) dans l’antiquité
étoit un officier à la cour des empereurs romains, ou
un huiffier qui avoit fon pofte derrière le rideau,
vélum, dans l ’appartement même du prince, comme
le chancelier avoit fa place à l’entrée de la baluftrade,
cancelli, & l’huiflier de la chambre, oftiarius, avoit la
fienne auprès de la porte.
Ces voiliers avoient un chef de même nom, qui les
commandoit , comme il paroit par deux inferip-
tiôns que Saumaife a citées dans fes notes fur Vo-
pifeus, & par une troifieme recueillie par Gruter :
voici la première.
D . M.
T I . C L . H A L L V S .
P R A E P O S IT V S . V E L A R IO R U M .
D O M V S A V G V S T A N A E
F E C . S IB I. L T F I L I I S S V I S . L L .
P O S T . EO R V M .
Saumaife & d’autres écrivent Thallus au-lieu de
Hallus, comme porte l’infcription trouvée à Rome.
Cependant l’hiftorien Jofephe fait mention d’un certain
Hallus, famaritain de nation, & affranchi de
Tibere , qui pourroit bien être celui qui eft marqué
fur l’infcription, ce qui prouveroit que ces voiliers
dont il eft qualifié chef, étoient des officiers très-?
anciens & employés auprès delà perfonne du prince
fous les premiers: empereurs romains.
Voilier, ( Marine. ) c’eft le nom qu’on donne à
un vaifleau qui porte ou bien ou mal la voile. U efl-
bon voilier dans le premier cas, & mauvais voilier où
pefant de voile dans le fécond.
V o il ie r , { Marine. ) nom de celui qui travaille
aux v o ile s , & qui a foin de les vifiter pour voir fi
elles font en bon état.
VO IL IE R E , f.f. ('Géom.) c’eft le nom que donne
M. Jean Bernoulli à la courbe formée par une voile
que le vent enfle. Il a démontré que cette courbe eft
la même que la chaînette. Voyei C h a în e t t e , ô
Yejfai Ju r la manoeuvre des vaijfeaux de cet illuftre.au-
teur.
VO ILU R E , f. f. {Marine.') c’eft la maniéré depor,.
ter les voiles pour prendre le vent. Il y a trois fortes
de voilures pour cela : le vent arriéré , le vent
largue,& le vent de bouline. Voye^ V en t arriéré,
V en t d e bo u l in e G L a r g u e .
V oilure , {Marine.) c’eft tout l’appareil & tout
l’affortiment des voiles d’un vaiffeau. Vyyeç V oile;.
VO IO X IU R A , (Géog. mod.) port du Figen ,dans
Fîle de X im o , au Japon, prefque vis-à-vis l’île de
Firando. C’eft une efpece de golphe de deux lieues
de circuit, bordé de pointes avancées qui y forment
autant de petits havres , à l’ abri des vents.
( £ > .ƒ . )
VOIR , R EG A RD E R , {Synonytp.es.) on voit ce qui
frappe la vue. On regarde où l’on jette le coup d’oeil.
Nous voyons les objets qui fe préfentent à nos yeux.
Nous regardons ceux qui excitent notre curiolité. On
voit ou diftin&ement, ou cônfufement. On regarde
ou de lo in , ou de près. Les yeu x s’ouvrent pour
v o ir , ils fe tournent pour regarder. Les hommes in-
différens voyent, comme les autres , les agrémens du
fexe ; mais ceux qui en font frappés , les, regardent.
Le connoiffeur regarde les beautés d’un tableau qu’il
voit : celui qui ne l’eft pas , regarde le tableau fans en
voir les beautés. Girard. ( D . J . )
V o ir , £ Critiquefacrée.) ce verbe , outre fa lignification
naturelle de la vu e , fe met encore pour marquer
les autres fenfations, videbant voces, Exod. xx.
. 18. le peuple entendoit la voix ; non dabis fanclum
tuum videre.corruptionem, Pf. x v . io . vous ne permettrez
pas que votre faint éprouve la corruption.
Voir la face du ro i, c’eft l’approcher de près , Efth.
.}. 14. parce qu’il n’y avoit que les plus intimes eôur-
tifans des rois de Perfe , qui euffent cette faveur.
( D . J . ) ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ I
V o ir l ’un par l ’a u t r e , (Marine.) voye{.Ou*.
VRIR.
V oir p a r p r o u e , (Marine.) c’ eft voir devant
foi.V
O IS IN , adj. (Gram .) qui eft proche,limitrophe
, -immédiat, & féparé de peu de diftance, ou attenant.
Deux maifons voijînes, deux places voifm.es,
deux contrées voijines,des terres voijines.Lafineffe eft
trbs-voijîne de la fauffeté. Bon avocat mauvais voiftn.
V O IT U R E , f. f. ( Gram. & Comm. ) ce qui fert à
voiturer & porter les perfonnes, leurs hardes, les
marchandifes, & autres chofes que l’on veut tranl-
porter & faire paffer d’un lieu dans un autre. Il y a
des voitures particulières & des voitures publiques,
des voitures par eau & des voitures par terre.
On appelle voitures particulières, celles qu’ont les
particuliers pour leur utilité ou commodité, & qu$
entretiennent à leurs dépens ; telles que les carrol-
fe s , berlines , chaifes de pofte, litières, Gc.
Les voitures publiques font celles dont chacun a a
liberté de fe fervir en payant par tête pour les pet'
fonnes, ou tant de la livre pefant pour les hardes,
marchandifes, ou autres effets. Ces voitures font en-
core de deux fortes ; les unes qu’il n’eft permis a avoir
& de fournir qu’ en vertu d’un privilège ; comme
font les chariots, charrettes, fourgons, & chevaux
de meffageries, les coches & carroffes qui partent
à des jours ou heures marquées pour certaines
villes & provinces, & les calèches, chaifes, litie-
reS, & chevaux de pofte & de louage. Les autres
voitures publiques font celles qu’il eft permis à toutes
fortes de perfonnes d’entretenir, d’a v o ir , &: de
louer, comment & à qui ils jugent à-propos ; de ce
genre font les haquets, charrettes fur ridelles , chariots
de voituriers , rouliers, chaffe-marée, &c.
. Les voitures par eau font en générai tous les bâti-
mens propres àtranfporter par mer & fur les fleuves, 1
rivières, lacs, étangs, canaux, les perfonnes ou
marchandifes ; & ces bâtimens font à voile ou à ra-
me , ou tirés par des hommes ou par des animaux.
On ne donne pas néanmoins ordinairement le nom
de voitures aux navires, vaiffeaux, frégates, & au- •
très grands bâtimens de mer ; mais à ceux d’un moin- i
dre volume, & qui fervent fur les rivières ; tels que
font les coches d’e au , foneets $ chalans, barques,
grandes & petites allégés, toues , bachots , &c. fur ,
lefquels on Iranfporte les bois, vins, fels , épiceries, \ I
pierres, chaux, grains, charbons, ou d’une province
à une autre, ou d.es provinces dans la capitale, ou ■
dans les principales villes de commerce.
Les voitures par terre font ou’des machines-înven-
tées pour porter avec plus de commodité & en plus ’
grande quantité les perfonnes, balles , ballots, caif-
fes, & tonneaux de marchandifes tirées par diver-
fes fortes d’animaux, fuivant les pays ; ou bien ces
mêmes animaux qui fervent de monture, & fur les
bats ou le dos defquels on charge ces fardeaux proportionnés
à leurs forces.
Les voitures de terre pour le tranlport des voyageurs
& marchandifes dont l’ufage eft le plus commun
en France, de dans une grande partie de l’Europe
, font les carroffes, chariots, calèches, berlines
décochés à quatre roues, les chaifes, charrettes, &
fourgons qui n’en ont que deux. Ces machines roulantes
font tirées par des chevaux, des mulets des
mules, desbufles, & des boeufs. Dans le nord on .fe
fert de trainaux en hiver , d£ lorfque la terre eft couverte,
de neige. On y attelle ordinairement des chevaux,
mais en Laponie ils font traînés par des rendes
qui reffembient à de petits cerfs, & dans quelques
cantons, de la Sibérie par des elpec.es de .chiens
accoutumés à cet exercice. Voye^ T raîneau.
Tous lesianimaux qu’on vient de nommer, à l’exception.
desrennes & d e s chiens de Sibérie, font propres
à la charge , & peuvent porter des marchandises,
fur-tout les mules ,& m u le tsq u i font d’ûn très- i
grand fecours dans les pays de montagnes, tels que
‘les Alpes, les Pyrénées, &.c.
• Dans les caravanes de-l’Afie & les-cafilas de l ’Afrique,
on fe fert de chameaux & de dromadaires.
■ Ypye{ Chameau , Dromadaire, Caravane, .
-Cafila. •
• En quelques, -endroits de l’Amérique efpaghole,
& for-tout dans le;Pérou & le Ç h ily , les vigognes,
les Hamas, & les alpagnes , qui font trois fortes d’a-
mmaux de Ja grandeur d’une médiocre bourique, j
snais qm n’cmt.pas tant de force;, fervent non-feule*- >
ment pour le tranfport des vins & autres marchand!- •
le s , mais encore, .pour celui des .minerais & pierres
■ *îiÊtalliques;des mines d’or.&.d’argent,.fi communes
dans cette, partie du nouveau inonde.
■ £nfin, le palanquin porté fur ies, épaules de deux, ;
quatre,, .ou fix homm.es, & la litiere .à laquelle on 1
fltfele deux; mulets, l’un devant , l’autre-derrière;, ;
ont auffi des voitures, mais feulement pour les voya- •.
geurs. La première eft d’ufage dans les Indes orien- ■
«les, & la fécondé dans, prefque toute.l’Europe.
Tome X V I L ' ^
Vàyci P a ia n q u in , & L it i e r e , Dinioanairc du
Commerce.
Voiture s’entend auffi des perfonnes & des marchandifes
tranfportées.
On dit en ce fens une pleine voiture, lorfque les
huit places d’un carroffe & les feize places d’un cq-.
ehe par terre font remplies, & demi-voiture, quand
il n’y en a que la moitié ; de même quand un rou-
lier ne part qu’avec la moitié où le tiers de la charge
qu’ il peut p orter, on dit qu’il n’a pas voiture. Dictionnaire
de Commerce, tome I I I. lettre V. page CÈt.
En termes de commerce de mer on d it, charge
chargement, cargaifon. Voye[ CH A RG E , &c. ’
Voiture eft encore le droit que chaque perfonne
doit payer pour être menée en quelque lieu , ou
celui qui eft dû pour les effets & marchandifes qu’on
fait voiturer ; ce qui varie fuivant la diftance des
lieux : les rouliers de L yon font payer deux fols par
livre de voiture.
Sur mer le terme de fret ou de nolis eft plus eq
ufage que celui de voiture. Voye[ F r e t & N o u s .
Voiture d ’argent, fignifie quelquefois unç ou plu-
iieurs charrettes , chariots, mulets, &c, chargés d’ef-
peces monnoyées ; comme lorfqu’on dit qu’il eft
arrive à l’armee une voiture d?argent pour payer les
Troupes. Quelquefois ils lignifient un baril de fer que
•les receveurs des tailles ou autres envoient par les
coches ou meffagers aux receveurs généraux.
Voiture de feVeik une certaine quantité de muids
fie fel qui arrive ou fur des bateaux ou fur des chari
t é s , chariots, Gc. pour remplir les greniers à fel
foit de dépôt, foit de diftribution. On appelle aufli
une voiture de drap, de v in , de b lé , de lucre, &c.
une charrete chargée de ces marchandifes. Ibid. ’
V o i t u r e , lettre de, (Commerce.) é c rit que l’on
d o n n e à un v o i tu r ie r , c çntenaht la quantité & I3
qualité des p iè c e s , caiffes , balles & ballots- de marchandifes
qu’on lu i confie afin qu’ il puiffe fe faire
p a y e r de fes falaires par celui à qui elles font adreff
fé e s ; & auffi que celui qui les re ç o it , puiffe jug e r f i
e lle s ar riven t bien conditionnées , en nombre com?
p è ten t, & à tems con ven ab le . Voye^ L e t t r e d e
v o i t u r e .
Dans-le commerce de m er, on nomme charte partie
Gc connoiffement ou manifefle-, l’écrit où regiftrè
qui contient la lifte des marchandifes , & les noms
& qualités des paffagers dont un vaifleau marchand
eft chargé. Voye{ C h a r t e -p a r t i e , Ç o n n o is s e -
m e n t , M a n i f e s t e , G c.
Les cochers des carroffes, coches publics, qui fervent
au tranfport des perfonnes ,ont auffi leur feuille
ou lettre de voiture, qu’ils font obligés de montrer
aux commis que leurs maîtres mettent fouvent fur
les routes -pour faire connoître qu’ils n’ont pris perfonne
en chemin, & qu’ils n’ont que la charge avec
laquelle ils font partis. Voyei F e u i l l e , Ibid,
VO IT U R E R , v. aét. ( Commerce. ) transporter fur
des voitures foit par eau foit par terre, des perfonnes
, des hardes, des marchandifes; Voye? V o i t
u r e .
VOITURIER-, f. m. ( Commerce. ) celui qui voiture
, qui fe charge de tranfportér d’un -lieu à un autre
des perfonnes, des marchandifes, des papiers ,
d e l’o r , de Fargent, des vins , des bois, &c. même
des prifonniers, moyennant un prix ou fixé par les
fuperieurs & magiftrats de p olice, ou arbitraire &
tel que le voiturier en convient -avec les marchands
ou autres;q>artiajliers qui veulent fe fervir de Ton
miniftere.
Sous cenom font compris non-feulement les voi-
turiers^^proprement dits, ou rouliers, & les bäteliers
ou maîtres dé barqués Sc debateaux, qui voitùrent
librement par toute la France, foitpar terre ^ foit par
eau ; mais encore'les meffagers, maîtres des coches,
H h h ij
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