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une nuée ép a iffe , ou des vapeurs g rô ffîe re s , qüi le s
empêchoieht de d é cou vr ir de loin;
Le i l Août 1596 ; à 66 d e g r é s d é la t i tu d e , v e r s
la nouvelle Zemble , il s t r o u v è r e n t û ü é la g la c e a t t e i-
g n o it ju fq u ’a it n o r d d e l à Hier ; & le v in g t - le p t iem é
jo u r le u r v a if fe a ü é t o it t e lle n ie ft t e n v ir o n n é d e g la c
e s , q u ’ il s fu r e n t c o n t r a in t s d * ÿ p a ffe r l’h iV e r la r is
V o ir le fo le il ;
Le z6 Septembre lé froid fut 11 violent qii’ ils ne
poiivoierit le fupporter, & les néigestombbiènt conf-
tamment j la terre étoit tellement prife paf la gelée ,
qu’on ne pouvoit y creufer, ni même l’amollit avec
lefeii;
Le premier Octobre le foleil parut ùnpeu fut l’hO-
rifon , au méridien du fud, & la pleine lune étoit
élevée vers le nord, & on la vit faire le toüi*de
rhôrifon, .
Lé deux Novembre, On vit le foleil fë lëver àii
fud-ftuUeft , quoiqu’il ne parût pas entièrement ,
mais il côürut dans l’horifon jufqti’aü fud-fild-oüeft.
Le 3 Novembre, le foleil fe leva au füd-qUart-à-
l’eft, ç’eft-à-dire en partie feulement, quoiqu’on le
„pouvoitvoir tout entier du haut du grand niât.
Le 4 Novembre, quoique lé tems fut calme &
Clair, on ne vit point le foleil ; mais la lttne qüi étoit
alors dans fon plein, fut apperçùe pendant des jours
entiers'; le froid fut très-violerit, & après cela le feu
ne pouvoit les échauffer ; les neiges &c les vettts ré-
gnoient avec furie.
Le 9 j 1 0 , ôc 1 1 Décembre, l’ait fut c là ir, maïs
fi froid que notre hiver le plus rude ne peut pas lui
être comparé, & les étoiles étoient fi brillantes, que
c’étoit un charme de leur voir faire leur révolution.
L e foleil ne parut pas pendant tout ce tems , cependant
il y. eut du crépufcule, fur-tout du côté du
fud : car ils ont une petite clarté à douze heures, ce
qui fait le jour en hivér.
L e 1 3 Ja n v ie r le tems fut c la ir , & depuis ils remarquèrent
une augmentation fenfible dans le c ré pufcule
, & quelque diminution du fro id .
Le 14 Jan v ie r, l’air fui encore pur & c la ir , &
alors ils commencèrent à voir l’extrémité du difque
du foleil au fud, & enfuite il parut tout entier fur
l’horifort.
Le 1 Mai, il s’éleva un vent violent qui édafta les
glaces de certains endroits ; ils eurent en mer un peu
de chaleur pendant quelques jours, mais le plus loU-
vent des vents froids , de la neige, & de la pluie.
Ce qu’il y a de remarquable dans ces obfefvatioris,
c’ eft que le foleil les quitta le 1 Novembre , tandis
que, fuivant les lois de la réfra&ion, qui fait paroî-
tre le foleil dix-neuf jours plutôt, il n’aitroit pas dû
le s quitter encore. La différence de l’athmofphere
peut bien y avoir contribué : car le foleil arrivant à
Thorifon, après une abfence de trois mois , l’air y
étoit plus épais & plus greffier qu’ il n’étoit l’année
précédente", quand le foleil eut été long-tems fous
Thorifon. Cependant Varénius doute que la diversité
de l’air pût le foire difparoître tant de jours trop-
tôt ; & ceux qui pafferent l’hiver au Spitzberg, en
' 1=634, firent des obfervations différentes ; car le foleil
les quitta alors le 9 Oftobre , & après une lôh-
gue abfenCe , il reparut le 13 Février 1634 , & ces
deux jours font prefque à égale diftance du 1 1 de
Décembre. Dans la dernière de ces deux obfervations
, On a pu fe tromper facilement de quelques
jours ; carlesobfervateurs étant dans leur l i t , ne virent
point lever le.foleil les 1 0 , 1 1 , & 1 1 de Février
; ou bien les nuages & les pluies purent les
empêcher de le voir. Géog. de Varènius. ( Le chevalier
d e J a v Co v r t . ZEMÜRCVW, ( Géog. mod. ) petite ville de Pologne
, dans la Màzovie, au palatinat de Czersko, à
10 lieues de la ville de Éielsko, vers le couchant.
p i P P •
Z EN
ZJEMIA,. £ f. ( Littéral.) fnfju* , ce mot grec défi-
gnoit eh gçneraiçhez les Athéniens, toute èfpecë dè
punition ; mais ii fe prend auffi pour Une amende
pécuniaire ; différente fuivant la faute. Pötter, Archàol.
gra'c. tom. I .p . 12 $ .
ZÊMIDAR àv. jÈM ID A R , ([Hiß. rriod.) nom qud
l’on donne dans l’Indoftan ou dans l’empire du grand
mogol, aux officiers de cavalerie ou d’infonterie , &
quelquefois à deS perforines diftihguées qui s’attachent
aux miniftres & aux grands dë l’état.
ZEMPHYRUS , f. m. ( Hiß. nat. Lithologi ) nom
donné par quelques auteurs à la pierre prédeUle que
les modernes connoiffent fous le nom de faphirè, 8c
non le faphyrus des anciens qui étoit le lapis lazuli;
ZEMPLYN p ZËMBLYN ou Z EM L YN , ( Géogr.
mod. ) petite ville de la haute Hongrie, capitale d’üü
petit pays de même nom, fur la rlviere de Bodrog,
à 5 milles au fud-eft de Caffovie ; & à 6 au nord ae
Tok ay. Longi 3 3 . I2i lai. 48. J i .
ZEMME, (Géog. mod.') ville de Perfé. T à vernier
d it, que les geophaphes du pays la marquent à 99'*-.
14 '. de long, fous les 3 8 . $ 5 . de latit.
ZEMPOALA, (Géog. môd.) province de l’Amérique
feptentrionale , dans la nouvelle Efpagnë , au
diocèfe de Tlafcala, à 1 lieues du golfé de Mexique.
ZEMZEM, ( Hiß. mod.fuperfiition. ) c’eft le nom
d’urie fontaine qüi fe trouVe à la Meeqüë, & qui eft
Un objet de vénération pour tous les niahometans ;
elle eft placée à côté de la Caaba, c’eft-à -d ire du
temple, qui ^ fuivaftt les traditions des Arabes, étoit
autrefois la maifon du patriarche Abraham;ils croient
que cette fource eft la même qu’un «nge indiqua à
 g a r , lorfque fon fils Ifmaël fut prêt à périr de foif
dans le défert.
La fontaine de %em\em eft placée fous Une coupole
, oit les pèlerins de la Mecque vont boire fon eau
avec grande dévotion. On la tranfporte en bouteilles
dans les états des différens princes, feâateurs de
la religion de Mahomet, elle y éft regardée comme
un prêtent confidérable, à Caùfe dés vertus merveil-
leules que l’on lui attribué , tant, pour le corps que
pour l’ante ; non-feulement elle guérit toutes les maladies
, mais encore elle purifié de tout péché.
Z E N A D E C A H , f. m. terme de Relation nom
donné à des feélaires mahOmetans, qui avoîent em-
braffé la fefte de ravendiach, dont le chef fe nont-
moit Ravendi. Ils Croyôient la mëteffipfycofë , & tâchèrent
en vain de perfuaderàAlmartfor, fécond khalife
abbaffide, que l’efprit de Mahomet avoit paffé
dans fa perfonne: bien loin d’accepter les honneurs
divins , qu’en cortféquence ils.vouloient lui'fendre,
il punit feverement leur baffe flatefie. (Z). J . )
ZENDA V E ST A , f. m. ( Philof. & Aneiq. ) cet
article eft deftiné à réparer les inexactitudes qui peuvent
fe rencontrer dans celui oit nous avons rendu
compte de la philofophie des Parfis en général,- & de
celle de Zoroaftreen particulier. C’eft à M. Anquetil
que nous devons les nouvelles lumières que nous
avons.acquifes fur un objet qui devient important par
fesliaifonsavecl’hiftoiredes Hébreux, des Grecs,
des Indiens, & peut-être des Chinois.
Tandis que,les hommes traverfent les mers,.far
crifîent leur repos , la fociété de leurs parens, de
leurs amis & de leurs concitoyens, & expofent leur
v ie pour aller chercher la richeffe au-delà des mers^
if,eft beau d’en voir un oublier les mêmes avantages
& courir les mêmes périls , pour l’inftruftion de fes
femblables & la fienne. Cet homme eft M. Anquetil.
L ebenda vefla eft le nom commun fous lequel on
comprend tous, les ouvrages attribués à Zoroaftre.
Les miniftres de la religion des Parfis ou Testateurs
modernes de l’ancienne doétrine de Zoroaftre font
diftingués en cinq ordres, les çrbids, les mobids ,
Z E N Z EN ?or
les deftôurs ,’ les deftours mobids, & les deftours
de deftourSi
On appelle erhid celui qui a fubila purification légale,
qui a lu quatre jours de fuite, fans interruption,
v. lq izefchne & le Vendidad, & qui eft initié dans les
cérémonies du culte ordonné par Zoroaftre.
Si apres cette efpece d’ordination l’erbid continue
de lire en public les ouvrages du zend qui forment ’
le rituel, & à exercer les fonctions facerdotales, il
devient mobid; s’il n’entend pas le %erida vefla, s’il fe
renferme dans l’etude de la loi du zend & du pehlvi,
fans exêrcer les fonctions de miniftre , il eft appellé
deflour. Le deftour mobid eft celui qui réunit en lui
les qualités du mobid & du deftour ; & le deftour dé
deftours eft: le premier deftour d’une ville ou d’une
province. C’eft celui-ci qui décide des cas de con-
lcience & des points difficiles de la loi. Les Parfis lui
paient une forte de dixme eccléfiaftique. En aucun
lieu du monde les chofes céleftes ne fedifpenfentgra-
tuifement.
^ Arrivé à Surate, M. Anquetil trouva les Parfis di-
vifés en deux feétes animées l’une contre l’autre du
zèle le^plus furieux. La fuperftition produit par-tout
les mêmes effets. L ’une de ces leftes s’appelloit
celle des anciens croyons, l’autre celle des réformateurs.
De quoi s’agifloit - il entre ces feftaires,
qui penferent à tremper toute la. contrée de leur
fang ? D e favoir fi le penon± ou la piece de lin de
neuf pouces en quarré que les Parfis portent fur le
nés en certain tems, devoit ou ne devoit pas être
mife fur le nés des agonifans. Qjùd rides? mutato
nomine de te fabula narraiur ?
Que produifit cette difpute ? Ce que les héréfies
produifent dans tous les cultes. On remonte aux four-
ces & l’on s’ inftruit. Les anciens livres de la loi des
Parfis furent feuilletés. Bientôt on s’apperçut que
les miniftres avoient abufé de la ftupidité des peu-
ples, pour l’accabler de purifications dont il n’étoit
point cjueftion dans lë zend, & que cet ouvrage
avoit été défiguré par une foule d’interprétations
abfurdes. On fè doute bien que ceux qui oferent révéler
aux peuples ces vérités, furent traités de novateurs
& d'impies. A ces difputes il s’en joignit une
autre fur le premier jour de l’année. Un homme de
bien auroit en vain élevé la voix, & leur auroit crié r
« eh , mes fr.eres, qu’importe à quel jour l’année
»-commence? elle commencera heureufement au-
» jourd’hui, demain, pourvu que vous vous aimiez
» les uns les autres, & que' vous ayez de l’indul-
» gence pour vos opinions diverfes. Croyez-voiis
» que Zoroaftre n’eût pas déchiré fes livres, s’il eût
>> penfé que chaque mot en deviendroit un fujet de
>> haine pour vo u s ?» cet homme de bien n’auroit
été entendu qu’avec horreur.
M. Anquetil profita de ces divifions des Parfis
pour s’inftruire & fe procurer les ouvrages qui lui
manquoient. Bientôt il fe trouva en état d’entreprendre
en fecret une traduction de tous les livres attribués
à Zoroaftre. Il fe forma une idée jufte de la religion
des Parfis ; il entra dans leurs temples qu’ils
appellent derimers, & vit le culte qu’ils rendent au
feu.
L ’enthoufiafme le gagna ; il jetta fes vues fur le
fanskret, & il fongea à fe procurer les quatre vedes ;
les quatre vedes font des ouvrages que les bramines
prétendent avoir été compofés, il y a quatre mille
ans, par Krefchnou. Ils fe nomment le famveda , le
fidjouveda, Yatharnaveda & le raghouveda. Le premier
eft le plus rare. II y avoit une bonne traduction
de ces livres faite par Abulfazer, miniftre d’Akbar,
*1 y a environ deux cens ans , que M. Anquetil ne
négligea pas. Il fe procura des copies de trois voca-
Tome X V I I .
bulaires fanskrètains, l’amerkofch, k viàkkéïèri Sé
le nammala. Les deux premiers font à i ’ufage des
bramines ; le dernier èft à l’ufage des fciourës. 11 conféra
avec les principaux deftours des lieux qu’il par*
courut; ôc H démontra par fes travaux infinis qu’il
n’y a nulle comparaifon à foire entré la eortffonce de
l’homme de,bien dans fes projets & celle du méchant
dans les liens*
Il apprit des auteurs modernes que ia doCtrirté dé
Zoroaftre avoit été originairement diviféa en vingt
& urte parties; il y en avoit fépt fur la création &
l’hiftoire du monde j fept fur là morale, la politique
& la religion, & fept fur la phyfique & l’aftronomiei
C ’eft tue (râditibri g én é ra l parmi les Parfis qü*Aa
lexàHdre lit i>râ!er ces vingt & un livres, après le les
Etre fait traduire en grec. Les feuls qu’on putdonfer-
v e r , font ie vendidad, i’izefchnd, le witpered , les
jeichts & les neaefehs. Ils ont encore une iraduftion
pehlvique > originale du. ië n d , & Un grand nombre
de livres de prières, qu’iïs.ajSpellentsnWég.t, avec un
poeme de cent vingt vers, appellé bàr[oufni0i ; fur
la vie de Rouftoun , fils déZbro'aftrë, dé Sfôrab ,’fits
de Rouftoun, & de Bafz.oïïr, fiis de Sforàb, 1
Ce qui refte dés bltvrages de Zoroaftré traité de
la matière, de i’imiVcrs, du paradis tèfreftre, de la
difperfion du genre humain & de l'origine du : ulj>e£t
que lés Par4;s Ont pour le feu, qu’ils appellent alhrq‘ :
Ehoremcfdaopothre, fils de Diéli. U y rend compte de
l’origine du mal phyfique 8i moral, du nombre.de>
anges à qui la conduite de l’univers eft confiées, de
quelques faits hiftoriqueS, de quelques rois dé la première
dÿnaftie,& de la chronologie dès héros de Slîl-
lan & Zabouleftan. On y trouve autîi dés préditlions,
des traits fur la fin du monde & fur la réfurreéliott
d’exCellehs' préceptes moraux, St un traité d«C rites
& cérémonies très-étendu. Le ftyle en eft Oriental ‘
des répétitions fréquentes,peu de liaifons, St le toit
de l’enthoufiafme & de rinfpiré. Dieu eft appellé
dans le zend Mcnïojfeperiijlc, St dans ie p ehlvi, Ma*
donnadaftpuni ou l’être d tfirbé dans fon excdhnce. Le
texte des vingt Stune parties où flbslcs du légiilateur
Parfis s’appelle Vavtjla où U monde. Il eft dans Une
langue morte tout-a-fait différente du pehlvi St du
parfique. Les plus favanS deftours ne dilèntrien de
fatisfaifant fur Ion origine, Ils croient à la million divine
de^Zùroaftrë. Ilji affUrent qu’il reçut la loi de
Dieu-même , après avoir paffé dix ans au pié de fon
îhrone. M. Anquetil conjeéhirc qu’il la compofa retiré
avec quelques collègues habilès entré des rochers
écartés ; çôUjeâure qu’il fonde fur la dureté montagnarde
St faUvage du ftyle. L ’alphabet ou les caractères
de l ’avefta s’appellent {«ni. Ils font nets St fim-
ples I on en reconnoît l’antiquité au premier coup-
d’oeil. Il penfe que le pehlvi, langue morte, a été le
véritable idiome des P arfis, qui en attribuent l’invention,
â Kaio-Morts , le premier roi de leur première
dynaftie. Le caraüere en eft moins pur St moins net
que le zend.
L e pahzend eft un idiome dont il ne refte que
quelques mots confervés dans les traduûions pehlvi-
ques.
L ’avefta eft la langue des tems de Zoroaftre, il l’apporta
des montâgnes;les Parfis ne la connoiflbient pas
avant lui. Le pehlvi eft la langue qu’ils parloient
de fon tems ; & le pahzend eft l’avefta corrompu
dont il leur recommanda l’ufage pour les diftinguer
du peuple; le pahzend eft à l’avefta ce que lefyriaque
eft à l’hébreu. Mereod dans Pavefta lignifie il a dit, &
c eft meri, dans pahzend. L’alphabet du pahzend eft
compofé du zend & du pehlvi.
Les manuferits font de lin ou de coton eiidttk
V v y v