parce qu’elle épuite les forces & affaiblit les*perfon-
nes. De* là vient qu’Hippocrate répondit fifagement
au füjet dïi tems qu’ il falloit ufer du coït : c’eft, dit-il,
quand ori eft d’humeur à s’affoiblir ; ai'nu les pèrfon-
hes foiblés ou trop jeunes, ou trop vieilles, & les
convâlefcèntes doivent sJe'n abftenir. On ne doit pas
non plus ufer de ces plaifirs après une forte application
d’efprit ou deiofigires-veilles -, parce1 que ce font
des caufes qui affbiblïffeut déjà le Corps par elles-
mêmes ; outre que le'coït eft bon aux.pèrfonnes ro-
buftes & faines, il eft fahrtaire torique l’eftomac eft
t viüçle, que l’on tranfpire bien, qu’on a-bien.dormi,
' lifé dé bains , & pris dés alimens nourriffans & fa-
‘ elles à digérer, &c. maïs lé coït eft plus favorable au
printems que danstfoiïte autre faifon. P.bur le réitérer
fouvent, on doit éviter les excès-dans le boire 8c
le manger,- la faim, les travaux, l’étude excelîive, les
fai'gnéés, les veillés , Tes purgations, fout ce qui
peut affoiblir ou détruire les forces.
Celfe dit que le coït eft avantageux Iôrfqu’il n’eft
point fuivi de languèur, ni de douleur, qu’alors au-
, lieu-de diminuer les forces, il les augmente. On
doit s’en abftenïr âp rè s le rép a sle travail ou les veilles.
La modération fur ce point eft importante : on
doit là - defliis confu ker l'on tempérament. Selon
Ce lfe , on doit s’en abftenïr l’é t é p a r c e qu’il peut
caufer une trop grande commotion; & l’expérience
apprend que le coït enleve les maladies, & qu’il en
peut produire d’autres. Le coït eft falutaire aux femmes
cachcériques &cIont les réglés font fopprimées,
parce que la femence rend aux Tolides & aux fluides
leur première qualité ; ca r, félon Hippocrate, le coït
, échauffe le fan» 8c facilite le flux menftruel, d’autant -
' que la fuppreflxon arrive en conféquence de l’étroi-
1 teffe & de là contraction des vaiffeaux de l’utérus.
‘ Hoffman.
Nombre d’auteurs citent des expériences de personnes
qui ont ruiné leur T'anté par l’ufâge immo- .
déré de ceplaifir •; & Celfe, déjà cité, dit quepen-
dant la fanté on doit ménager les fecours aflurés
; contre beaucoup de maladie ; fouvent des maladies
légères en elles-mêmes deviennent férieufes 8c fo-
‘ néftes, parce que le corps fe trouve malheureufe-
ment épuifé par l’ufage immodéré des plaifirs de
venus,
V E N U S !A , ( Géog. anc. ) ville d’Ita lie , dans les
’ terres, aux confins de là Rouille 8c de la Lucanie :
Ptolomée^, l. I I I . c. j . la donne aux Peucentini, 8c
Pline , L I I I . c. x j. aux Daunici; ritinéraire d’An-
tonin la marque fur la route de Milan à la Colomne.
C’ étoit une v ille des Samnites, dont ils forent dé-
‘‘poffédés par les Romains dans les guerres qu’ils eurent
avec ces peuples ; enfuite, de peur qu’ils ne la
repriffent, 8c que ce paffage ne leur donnât la facilité ;
de faire de nouvelles incurfions jufque dans le La- i
,rium y ils y envoyèrent une colonie romaine, pour !
tenir en bride la Lucanie d’un coté, 8c la Pouille de i
Yautre; Venüfe fe nomme aujourd’hui Venofa, & !
elle eft dans le Bafilicat.
Horace, le prince des lyriques latins., naquit à j
Venufe, Pan de Rome (389, fous le pontificat de L . j
Aurele Cotta II. 8c de L . Manlius Torquatus II. Il j
mourut l’an 7 4 6 , ou huit ans avant Jëfùs-Chrift, à ■
Tâ^e de près de 57 ans, 8c environ un mois avant !
Mecénas.
Il étoit d’un cara&ere aimable, defintéreffé, plein i
. de douceur pour fes valets, 8c d’affeftion pour fes
amis. Àugufte l’appelloit Homuncio lepidifiimus.; en-
'nemi de la fuperftition , il fe mocquoit des idoles
des fonges, 6c des miracles. Il fit à Athènes fa phi-
'lofophie, ÔC y apprit la morale par raifonnement 8c
‘par principes : étudiant for-tout les auteurs g recs, il
^ a fu le premier imiter leurs poëfies, & quelquefois
les furpaffer ; plein de jufteile pour le choix des mots
t & .des figures, il rend agréable tout cé qu’il dit, &
■ Cequ’il,touche, par des images vraies, &
naturelles. Songenienefe laffe poinuà la fin de fés
.grandes pièces ; 8c fa verve lyrique s’élève quelquefo
is à un degrelublime; j’en donnerai pour exem-
! pie les deux ftrophes fuivantes, Ode 3 4..I. I . qui
font de la plus grande beauté.. .
. . . . . . . . . . . . Namquc Diejpiter -
Igni corujeo nubila dividens -,
Plerumque,perpurum tonantes .
Egit equos9 volucrernque currum .
Quo bruta têllus ,& v à g a fiumina , '
Quo S t y x , & invifî liorridâ Toehari
Sedes, Aclanieufque finis .
Concutitur, VdUt iifiàfiimmis
Mutare, & irtfignia atténuât deus ,
Objcura prottiehs ; hifit àpicéfn rapax
Fortuna cum ßridore aCutö
Sufiulit, hic pofuijje gaudtt,
<< Oui, c’eft un dieu qui perce Tes hues par des
.» feux etincelans ; c’eft lui qui pouffant dans les airs
» tes foudroyans courfiers, fait rCmler fön rapide
.» char , dont il épouvante toute la nature : l’énor-
» me maffe de la terre en relient de violèhtes fecouf-
» fes ; les fleuves épars dans la vaûe étendue de foft
» enceinte, en font troublés ; l’atlas eft ébranlé d’uh
» bout à l’autre ; le S tyx 6c l’affreux Ténare, féjour
» redouté des humains , font remplis d’effroi ; par-
» lqxis férieufement. Les dieux peuvent, quand ils
» le voudront, abaiîffer celui-ci, élever celui-Iàj;
», obfcurcir la gloire la plus éclatante, produire au
» grand jour un mérite inconnu ; j’en conviens. Mais
» je fai auili qu’ils fe déchargent toujours de ce foin
*> for la fortune, qui avec un bruiant fracas, arra-
» Che le faîte de la grandeur, 8c lé tranfporte ail*-
.» leurs , fans d’autre raifon que le plaifir de conten-
» ter fon caprice ».
Horace a dit de lu i, crefcam laude r e c e n s croître
en réputation, 6c conferver toujours: la fleur de la
nouveauté, voilà les plus riches dons des mufesL1
Mais ce n’eft pas faiiffement qu’Horace fe les eft promis
; car encore aujourd’hui fes ouvrages eonfervent
_une fleur nouvelle, comme s’ils avoient en eux mêmes,
une ame exempte de vieilleffe. Auffi fes écrits
feront les délices des gens de bien, tant que la poéfie
latine fubfiftera dans le monde. ( Le chevalier d e
JA V COURT. )
Y EN ZO N E , ( Géog. mod.') petite ville d’Italie,
dans le Frioul, au pays de la Carnia, fur la rive
gauche du Tajamento, proche fon confluent avec la
Feïla. {D . J . )
V E P IL LU M , ( Géog. anc. ) ville de l’Afrique prop
r e ; Ptolomée, l. IV. c. iij. la marque au nombre
.des villes qui étoient au midi de Carthage, entre les
fleuves Bagradus &C Triton. (Z>. J.')
V Ê P R E S , f. f plur. ( Hifi. eccléf.') dans l’Eglife
romaine, c’ eft une partie de l’office divin ou du bréviaire
qu’on chanté ou qu’on récite lefoir ou l’après*
dînée. Les vêpres, ainfi nommées du mot vefpere,
fo ir , font compofées de cinq pfèaumes Javec leurs
antiennes, un capitule, une hymne, le cantique magnificat
, avec une antienne 6c un oremus. Ondiftin-
gue pour les fêtes premières 6c fécondés vêpres; les
premières vêpres font celles qu’on chante la veillé',
6c les fécondés celles qui fe difent le jour même de
la fête ; fuivant le rit eccléfiaftique, les fêtes commencent
aux premières vêpres, 6c fe terminent aux
fécondés.
. ^ Cet office paroît avoir été inftitué dans l’Eglife
dès la première antiquité : l’auteur des constitutions
apoftoli ques, livre V II I . chap. x xv . parlant du pfeau-<
me 1 4 1 , l’appelle rov tm\uiiv/ov , pfeaume qu on
recitoit d la lueur des lampes.3. parce qu’on le -diantöiÄ
à vêpres. Il fait auffi mention deplufieurs autres prière
s , aérions de g râces, &c. que l’évêque récitoit
alors ou fur le peuple affemblé, ou avec les fideles.
Il rapporte auffi l’hymne ou la priere du fo ir ,
kh imrtpnn, 8c 1ipvoç t00 Xunvtov, dont S. Bafile nous a
confervé quelques fragmens dans fon liy re , de Spi-
ritu S an cio ± c. x x j. Il y a apparence qu’on y chan-
toit encore d’autres pfeaumes; Caffien dit que les
moines d’Egypte y récitoient douze pfeaumes ; qu’on
y joignoit deux leétures ou leçons, l’une de l’ancien,
& l’autre dunouveau-Teftament; qu’on entremêloit
ies pfeaumes de prières, 6c qu’on terminoit le dernier
par la doxologie. Dans les églifes de FranCe,>on
difoit auffi jufqu’à douze pfeaumes entremêlés de
capitules femhlables à nos antiennes ; 6c enfin, dans
celles-ci, auffi-bien que dans celles d’Efpagne, on j
terminoit les vêpres, par la récitation de l’oraifon do- j
hiiaicale , comme il paroît.par le IV. concile de T o lède
, Cant.y. ôc par le 1 1 1 . d’Orléans, c.x x ix . ceux
qui ont traité des offices divins, difent que les vêpres
ont été inftituées pour honorer la mémoire de la fé-
pulture de Jefus-Chrift ou de fa defeente de la croix.
Ç ’eft ceque porte la glofe, vefpera deponit. Bingham ,
orig. eccléf. iorh. V. lib. X I I I .
• V ê p r e s SICILIENNES , ( Hifi. mod. ) époque fa-
meute dans 1 hiftoire de France; c’eft le nom qu’on
à donné au maffacre cruel qui fe fit en Sicile de tous
les Français, en l’année 128 2 le jour de Pâques , 6c
dont le fignal fut le premier coup de cloche qui fon-
iia les vêpres,
' Quelques-uns prétendent que cet événement trafique
arriva la veille de Pâques ; d’autres le jour de
l’Annonciation ; mais la plupart des auteurs le mettent
le jour même de Pâques. On attribue ce foule-
yement à un nommé Prochyte cordelier, dans le
tems que Charles d’Anjou premier de ce nom, comte
de Provence , 8c frere de S . L o u is, régnoit fur Naples
ôc Sicile.^Le maffacre fut fi général, qu’on n’é-
pargna pas meme les femmes lîciliennes enceintes
du fait des François.
On a donné à-peu-près dans le même fens le nom
de matines françoijes, au maffacre de la S. Barthélemy
en 15 7 2 ; 6c celui de matines de Mofcou, au carnage
que firent les Mofcovîtes de Démétrius ôc de
tous les Polonois fes adhérens qui étoient à Mofcou,
le 27 Mai 16 0 0 , à fix heures du m atin, fous la conduite
de leur duc Choutski.
^ V ER , f. m. ( Gram. ) petit animal rampant, qui
n a m vertebres ni o s , qui naît dans la te r re , dans le
çorps humain, dans les animaux, dans les fruits, dans
les plantes, &c. Il y en a un grand nombre d’efpece.
Voye^lesanicles fuivans. r
V er a q u a t iq u e , ( Infeclologie. ) ce ver n’a guere 1
que tept ou huit lignes de longueur ; il femble cependant,
qu’il compote lui feul une claffe, du-moins ne
connoit-on point de claffe d’animaux fous laquelle
on le puiffë ranger. ^
Les animaux terreftres vivent fur la terre les
aquatiques dans l’eau, & les amphibies tantôt fur la
tej7 e.’ , rantot dans l’eau. Celui-ci a les deux extrémités
de fon corps aquatiques ; fa tête & fa queue
lont toujours dans l’eàu , & le telle de fon corps eft
toujours fur te r re ; auffi fe tient-il fur le bord
eaux tranquilles, une eau agitée ne lui conviendroit
p a s ; auffi.tôt que l’eali le couvre un peu plus quel
nous venons de dire, il s’éloigne ; fi au contraire
veau le couvre moins; il s’en approche dans l’in-
Il eft compofé comme plufieurs infeéles de diffé-
rens anneaux ; il en a onze entre la tête Su la queue;
ils lont tous A-peu-près fphériques, & reffemblent à
es grains de chapelet, enfilés les uns auprès des
autres. De plus , il eft prefque'toujours plié en deux
comme un lyphon, & marche dans cetteûtuation ;
& ce qui eft de plus particulier, ç’eft que le milieu
de fon corps avance le premier vers l’endroit dont
1 animal s’approche ; de forte que c’eft l’anneau qui
eft au .milieu du coude, qui va le premier ; ce n’ eft
pas par un mouvement vermiciilaire qu’il marche de
la forte.
, Il a des jambes fort petites à la vérité, Sr elles font
encore une de fes Angularités, car ëtletfont atta-
çhees à fon dos ; d’oîi il fuit qu’il eft continuellement
couche fur le d os, & que fa bouche eft tournée en-
haut ; ce „qui lui eft fort commode pour attirer fa
proie dont ilfe nourrit: outre.quatre petits crochets
dont fa bpuche eft entourée, il a deux autres petites
parties, faites en maniéré de loupe qu’il agite continuellement
dans l’eau; & cette petite Agitation entretient
un mouvement dans l’eau, qui fait que les
petits corps qui y nagent, viennent d’affez loin fe
rendre dans fa bouche ;, lorfqu’il a attiré un morceau
convenable,, il avance la tête , il le lailit avidement .
ôc l’avale.
• Quoi qqetout ce qu’ il prend de cette manière foit -
fort petit, il mange beaucoup , proportionnellement
» fa, groffeui;; c a r , continuellement il y a de petits
î corps qui entrent dans fa bouche, parmi lefquels
fe trouvent plufieurs petits infedes qui nagent fur
l’eau., j ’ '
Outre les mouvemens dont nous avons parlé ce
ver en peut exécuter sncpre deux aiitr esparle moyen
defçsjambes ; il peut le mouvoir de côté, parce qu’elles
ne font pas feiilement mobiles de devant en arrière,
ëuesjle font auffi de gauche à droite & de
droite A gauche. Il fait quelquefois lifigë de ces deux
mouvemens, lorfqii’il, veut aller dans des endroits
peu éloignés de c'elui oh il eft Ilfe meut parallèle-"
ment A les deux parties pliées ;‘mais s’il veut marcher
A reculons ,0 1 1 faire^Uef‘f i tête & fa queue ïés-pre-
miefes:, fes jambes ne faui;oient lui ferviri ; il n’a pour
fe môüvbîr dans ce fens què fôn mouvement vermi-
culaire ; auffi fe meut-il de la forte, pljisjrarement &
plus difficilement. Lorfqu’il eft entièrement plenvé
-dans l’eau, il s’y étend tout de fon long & nage
comme le s autres ver. , en fe pliant A differentès re-
prîtes. " " '
La deferiptipn de.cet animal npus a paru fi mer-
veilleufe., qu’on ne croit pas s ’être trop étendu; en
effet, il paroît extraordinaire que la tête ,& la queue
de.ç||àhimal vivant darisf’eau, le refte defpn corps
vive fur,la ter re, qu’il,a it les jambes fur le.dos-* &
que lorfqu’il marche naturellement, il faite avancer
le milieu de fon corpsipmme les autres animaux
font avancer leur,fête. Mém. de l ’acai.'des Silences
année i.yjq.. (Z ? . J . )
V e r a queue de r a t , (Infectologi) infefte aquatique
dont il faut dire un mot, à caute de fa queue
qui le diftingue de tous les autres inte&es ; cette
queue, quoique plus grande que l’animal, n’eft cependant
que l’étui d’une autre queue beaucoup plus
longue, qui s’y trouve repliée fur elle-même, & qui
entre jufque dans le corps du ver. Cette dernière
queue eft le conduit de fa refpiration. Il s’élève jufqu’à
la furface de l’eau pour prendre l ’air; ôc tandis
qu’il fe tient lui-même au fond, il peut faire parvenir
fa queue jufqu’à cette furface, lors même qu’il
fe trouve à cinq pouces de profondeur : de forte
qu’il peut allonger fa queue près de cinq pouces ; ce
qui eft une longueur bien confidérable pour un in-
feûe dont le corps eft tout au plus long de 7 à 8 lignes.
(JD. J . )
V er - a-SOIE, ( Science microficop.') le ver-à-foie eft
un animal dont chaque partie, foit dans l’état de ver
foit dans celui de mouche, mérite quelques regards •
mais comme Malpighi & Leuwenhoek ont examinj
cet infefte très-attentivement, & qu'ils ont publié
leurs obfervatfons ayec les figures anatomiques qui