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en ï 553 : c’ eftun in-89\ de 7 3 4 pages ’ 'qui s’imprima
très-fecretement ; les uns diient qù’on en tira
800 exemplaires, & d’autres 10 0 0 ,.quiiurènttransportés
à L yon en partie, chez Pierre M errin, & en
partie chez Jean Frellen. Ce livre eft fi rare, qu'on en
trouveroit à peine trois exemplaires dans le monde.
M. de Boze èn pofledôit u n , 6c j’ignorè oii font les
autres : j?ai vu cet ouvrage manufcrit en un gros
volume in-40. dans la belle bibliothèque de M.Trôn-
chin I le fils d!Efculape ; car il mérite cet éloge par
fes iumierës en Médecine ; mais le détail que M. de
Chauffepié a donné de ce manufcrit dans fon dictionnaire
hiftorique, eft d’une exactitude qui ne
laiffe rien à defirer fur la connoiffance de cet ouvrage
: j’y renvoyé le leCteur. ( Le chevalier d e J AU'
c o u r t . )
V il l a -N o v a d e C e r v e r a , ( Géog: mod. ) ville
de Portugal , dans la province d’entre Duero-e-
Minho, fur la rive gauche du Minho, vers fon embouchure
, aux confins de la Galice ; elle eft: très-
fortifiée. ( B . J . ) ... ''"7
: VlLLA-NUEVA DE LOS INFANTES , ( Géog. mod. )
petite ville d’Efpagne, dans la nouvelle Caftiile, à
trois lieues au nord-oueft de Montiel. ( B . J„ )
V 1LLA-P0z z i , f Géog. mod. ) bourg d’Italie, dans
Kle de Sardaigne, fur la rivière de Sepus, à douze
lieues au nord-eft. de Cagliari ; on prend cette bourgade
pour la Saralapis de Ptolemée , l. I I I . c. iij.
e n . j . ) ■ M m Ê Ê
: V il l a -R é a l , ( Géog. mod.) ville dufpagne, au
royaume de Valence, fur le bord de la riviere de
Milles ou de Mijarès, à une lieue de la mer , & à
quatre au nord d’Alménara. Cette ville a été Saccag
é e , brûlée 6c rafée par le général de las Torrès
en 1.706, parce qu’elle avoit embraffé le parti de
l ’archiduc. Long. ty. 46. latit. 40. ( D . J . )
.. V i l l a - R é a l , {Géog. mod.) ville d’Efpagne, dans
la province de Tra-los-Montes, au confluent des rivières
de Corgo 6c de Ribera, avec titre de inarqui-
fat. Elle n’a que deux paroiflés. (D . J . ) • '
V i l l a -R u b i a , {Géog. mod!) petite ville d’Efpagne,
dans la nouvelle Caftiile, près du Tage au midi,
au nord-eft de Tolede. Long. 14 . 18. lat.
(D . J .)
V il l a - R u b ia d e L o s -O jo s , {Géog. mod.) petite
ville d’Efpagne dans la nouvelle Caftiile. Le fur-
nom de Los-Ojos lui a été donné parce qu’elle eft fi-
tuée près des Ojos de laGuadiana, c’eft-à-dire près
des petits lacs que cette riviere forme en Sortant de
deflous la terre, après avoir difparu durant quelque
efpace de chemin.
VlLLA-VlCIOSA , {Géog. mod!) -ou plutôt Villa-
Vifoza, c’eft-à-dire vallée agréable à voir ; ville de Portugal
dans la province d’Alentejo, à 8 lieues au fud-
oueft d’Elvas, & à 3 5 au fud-eft de Lisbonne. Cette
ville eft fortifiée à la moderne, 6c a droit de députer
aux états ; elle renferme deux églifes paroifîiales, huit
couvens, 6c à peine deux mille âmes. Les ducs de
Bragance y ont autrefois réfidé, & par cette raifon
c’ eft un propre du roi de Portugal. Il y a dans le faux-
bourg de cette ville un temple, qui étoit anciennement
confacréàProferpine, commeilparoît par l’in-
fcription Suivante qu’on y a trouvée.
Proferpina fervatrici,
C. VettiusSyvinus
Pro. Eunoide. Plautilla
Conjuge. Sibi Refiituta
V. S . A . L . P.
Ces dernieres lettres lignifient, votum folvens animo
libens pofuit. Le terroir de Vtlla-Viciofa a des carrières
d’un beau marbre verd, 6c eft très-fertile en toutes
fortes de denrées. Long. 10. 1 3 . latit, 3 8 . 3 J .
M
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V ILLAC , {Géog. mod.) petite ville d*Allèmagne
dans la Carinthie, fur la droite de la D rav e , à 6 lierres
au fud-oueft de Çlagenfurt. Il y àprès.dé cette vllle
deux bains naturels, en réputation. Ce fortt djes ë|ux
à demi chaudeS, d’un goût aigrelet qui n’eft pas dé-
fagréable. Ils font couverts, & oh s’y baigné avec fa
chemife 6c fes calerons comme en Autriche.' Long,
3 1 ; 2 3 . lat. 46. 4cj. { B . J ! ) ,
VILLAGARCIA , {Géogr. mod.) petite ville d’Ef.
pagne dans le royaume de Léon. Les jéfuites y bnt
un college 6c un noviciat ; 6c les bénédictins y ont un
prieuré conventuel. { D . J . )
V IL LA G E , f. m; {Grarnm. & Hijl. mod!) affem-
blage de maifons Situées à la campagne, qui pour la
plupart font o ccupée s pa r des fermiers 6c p a yfan s,
6 c où fe trouv e ordinairement une p a ro iffe , 6 c point
de marché.
Le mot eft françois, & dérivé de v i l , vilis , bas'
chétif, méprifable ; ou plutôt du latin v illa , ferme
ou métairie.
La privation d’un marché diftingue un village d’un
bourg, comme la privation d’üne églife paroiffiale
diftingue un hameau d’un village. Voye{ Bo u r g <$*
Ha m e a u .
Village, chez les Anglo-Saxons fignifioit la même
chofe que villa chez les Romains , c’eft-à-dire une
ferme ou métairie avec les bâtimens qui en dépendent,
pour ferrer les grains 6c les .fruits.. Dans la fuite il
commença à lignifier un manoir ; enfuite unè partie
de la paroiffe, 6c enfin la paroiffe même. Voyc^ Par
o i s s e .
Delà vient que dans plufieurs anciens liyres de
droit, les mots de village 6c de paroiffe font employés
indiftinCtement, &: ç’ eft en conféquence qüë Forte-
fene, de laudibus leg. ang. dit que les limites des villages
ne font point marquées par des maifons., rues,
ni murailles, mais par un grand circuit de terre dans
lequel il peut fe trouver divers- hameaux, étangs,;
bois , terres labourables, bruieres, vignes, &c.
Fleta met cette différence entre une manlionouha-
bita tion, un village, un man oir, que l’habitation peut
confift er dans une ou plufieurs maifons ; mais il faut qu’il'
n’ y ait qu’un feul d om ic ile , 6c qu’il n’y en ait point
d’autres dans le vo ifina ge ; car lorfqu’il y a d’ autres maifons
contiguës à ce domicile , on doit l’appeller village
; 6c qu’un manoir peut confiftèr en un ou plufieurs
villages. Voyeç MANSION 6* M a n o ir .
Afin que les villages fuffent mieux gouvernés, on
a permis auxfeigneurs fonciers dé tenir toutes les1
trois femaines, une aflife, de tenir une cour foncière.
Voye[ C o u r f o n c iè r e .
V i l l a g e s , les quatre, {Géog. mod!) communauté,
du pays des Grifons, dans la ligue de la Caddée. Elle
eft au midi de Coire, & tire fon nom de quatre villages
paroifliaux qui la compofent. Chacun de ces quatre
villagesa une juftice inférieure pour le civ il; mais'
les appels 6c les caufes criminelles fe portent devant
le tribunal des douze juges, chôifis des quatre villages.-
{ B . J . )
VILLAIN, Voye{ Meunier.
V il l a in , ( Jurifprud!) du latin villanus ; lignifie
roturier. Cette qualité eft oppofée à celle de noble,
c’eft pourquoi Loifel en fes injlitutes, dit c^xq villàins
ne favent ce que valent éperons.
Quelquefois villain fe prend pour fe rf, mortailla-
ble, homme de ferve condition.
F ie f villain lignifie accenfemem ou tenue en roture.
Voye{ C e n s , F i e f , N o b l e , R o t u r i e r .
Homme villain c ’eft le roturier ou le ferf.
Rente villaine eft celle qui n’eft pas tenue noblement
&c en fief.. Voye[ le glojf. de Lauriere.
Villain ferment, c’eft ainfi que les blafphemes font
appellés dans les anciennes ordonnances.
Villain fervice, eft la tenure roturière ou ferve.
V I L'
y\lldïn itnerfient eft- l’héritage tenu roturierement
ou à des conditions ferviles. ( A )
Villain- f {Hifl. d- Anglet.) fous le régné des An-
alo-Saxons, il y avoit en Angleterre detix fortes de
yillains les : uns qu’on nommoit villàins en gros,
étoient immédiatement affujettis à la perfonne de
leur feigneur, & de. fes héritiers ; les autres étoient
les villàins du manoir fèigneurial, c’eft-à-dire appartenais
&C étant annexés à un manoir. 11 n’y a p ré lè ve ment
aucun villain dans la grande-Bretagne, quoique
la loi qui les regarde n’ait point été révoquée. Les
fuccelleurs des villàins, font les vaffaux {fcopy-hol-
ders), oii plutôt Çcopy-hobders) , qui malgré le tems
quilOS à fâvorifés à tant d’autres égards', retiennent
encore une marque de leur première fervitude : la
voici.” Comme les villàins n’étoient point réputés
membres dè la communauté, mais portion & accef-
'foiré des biens du propriétaire , ils etoient par-là exclus
de tout droit dans le pouvoir légillatif ; or il eft
arrivé que leurs fucceffeurs font encore privés du
droit de fuffrage dans lès éleétions, en vertu de leur
vaffelage._( Z). J . ) •
V il l a in , {ancien terme deanonnoie!) autrefois à la
place du remede de loi & du remede de poids , il y
avoit une ordonnance qui permettoit de faire fur le
poids d’un marc un certain nombre d’elpeces plus
ou moins, pëfàntes que le poids réglé par l’ordonnance.
Celles qui pefoient plus étoient appelléesvil-
lains fions ; & celles qui pefoient moins, étoient
nommées villàins foibles. On trouve-des ordonnances
qui félon les cas, permettoient un remede de
quatre villàins forts, S i de quatre villàins foibles- par
marc;:
V 1LLALPANDA, {Géog. mod.) ou V ILLALPAN-
DO, ville d’Efpagne au royaume de L éon, à 4 lieues
au nord de Toro , entre Zamora & Benavente, dans
une plaine agréable & fertile. Il y a dans cette ville
un vieux palais des connétables de Caftiile. Long. 12.
U 6. * t . 4lé3 vü:{O- j e t a i t
■ VILLARICÂ, /{Géog. mod!) ville de l’Amérique
Septentrionale, dans la nouvelle Efpagne, fur la
[ côte,du golfe du M exique, dans la province de Tlaf-
cala, avec, un port. C’eft en partie l ’entrepôt du
j commerce de l’ancienne & de la nouvelle Efpagne.
\ {D . J . )
V il la r ic a , ( Géog. mod. ) ville de l’Amérique
méridionale dans ,1e Chili, fur le bord du lac Mala-
hauquen, à 16 lieues au fud-eft de la ville impériale,
; & à 25 de la mer du Sud. Long. 3 0 8 . 12. lat. mérid.
139’ 33- I
i - VILLE , f. f. {Architecl. civil!) affemblage de plu-
! fieurs :maifons difpofées par rues, & fermées d’une
| clôture commune, qui eft ordinairement de murs &
I » A°^~eS‘ P°ur définir une ville plus exactement,
I c eft une enceinte fermée de murailles, qui renferme
| P‘ufieurs quartiers, des rués, des places publiques,
| & d’autres édifices.
| Pour qu’une ville foit belle, il faut que les princi-
| pales rues conduifent aux portes ; qu’elles Soient per-
[ U^a^reS ^CS Unes aux autres» autant qu’il eft
I “ , ’ a^n. que les encoignures des maifons Soient
j angies droits; qu’elles aient huit toifes de large,
I ?fi5Uatre P0ur *es petites rues. Il faut encore que la
t 11 nCt d une rue à celle B hû eft parallèle, foit
I ^ ? qu entre l’une & l’autre il y refte un efpace pour
| eux maifons de bourgeois, dont l’une a la vue dans
[ c” e ru® > & l’autre dans celle qui lui eft oppofée. Cha-
♦ n'f6 f ^es matfôns doit avoir environ cinq à fix
I M es ® large, fur fept à huit d’enfoncement, avec
I taiTcC<d^r ° e Pare^ e grandeur : ce qui donne la dif-
p toifeC n ° e rUe ^ ^autre trente-deux à trente-trois
1 plac Sç' a ', e.onf ourS: des rues, on pratique des
abouf f f °nt « Princil)ale où les grandes rues
| iU H Pn dé.cor.e. ces places en confervant
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une uniformité dans là façade des hôtels ou maifons
qui les entourent, & avec des ftatties & des fontaines.
Si: avec cela les maifons font bien bâties, & leurs
façades.décorées , j l y aura peu de chofes à defirer.
M. Bélidor donne dans la Science des ingénieurs.,
I. IV. c. vïij. la maniéré de diftribuer les rues dans les
villes de guerre; diftributionqui étartt'fubordonnce
à la fortification de là place , eft un ouvrage d’archi-
teâure militaire que nous ne traitons point ici; mais
Vitruve mérite d’être confulté, pai*ce qu’il donne fur
l’architefture des villes d’excellens confeilsi'Cet habile
homme , 1 . 1 . c. vj. veut qu’en les bâtiflànt on ait
principalement égard à fept chofes.
' t °- Que l’on choififfe un lieu fain ,- qui pour cela
doit être é le v é , félon lu i , afin qu’il foit moins fujet
aux brouillards. z°. Que'l’on commence par conf-
truire les murailles. & les tours ; 3 0. qü’on trace en-
fuite les places des maifons, Cc.qu’on prenne les ali-
gnemens des rues ; la meilleure;difpofitiôn,:felon lui,
eft que les vents n’enfilent point les rfies. 4 0. Qu’oa
choififfe la place des édifices communs à toute la vil-
le,.comme les, temples, les places publiques, & qu’on
ait égard en cela à'I’urilité & à la commodité du public.
Ainfi fi la ville eft un port de m e r, il faut que
la place publique/foit près de la mer .::fi la 'ville eft
éloignée de la mer,, il faudra que la place foit au mi-
lie u : que fa grandeur- foit proportionnée au nombre
des habitans, & qu’elle: ait en large les deux tiers
de fa longueur. 50. Que les temples.foient difpofés
de telle forte , que l’autel foit tourné à Lorient;
qu’ils ayent en largeur la moitié de leur longueur.
6 °. Que le tréfor public, la prifon & l’hôtel-de-viL
le , foient fur la place. 7 0. Que le théâtre foit hâti
dans un lieu fain ,• que les fondemens en foient bien
folides , que fa. hauteur,ne foit point exceffive de
peur que la voix nè»fe,perde ; que lés entrées & les
forties foient ipacieufes. &c en grand nombre ; que
chacune ait un dégagement, & qu’elles ne rentrent
pas l’une dans l’autre ; toutes ces remarques font fort
judieieufes. { B . J . )
V il l e s , fondation des, {Antiq. grecq. & rom.) D enis
d’Halicarnaffe obferve., que les .' anciens avoient
plus, d’attention de choifir des fituations avantageu-
fes ,, que de grands terreins pour fonder leurs villes.
Elles ne furent pas même d’abord entourées de murailles.
Ils élevoient des tours à une diftaace réglée ;
les intervalles qui fe trouvoient de l’une à l’autre
tour, etoient appelles pAtro'nofycvow •f/Aia.'xùfyov ; 6c
cet intervalle étoit retranché Scdéfendu par des chariots
, par des troncs d’arbres , & par de petites longes
, pour établir les corps-de-gardes..
Feftus remarque, que les Etruriens avoient des livres
qui contenoient les cérémonies que l’on prati-
quoit à la fondation des villes, des autels , des temples
, des murailles 6c des portes ; 6c Plutarque dit,
que Romulus voulant jetter les fondemens de la ville
de Rome fit venir de l’Etrurie, des hommes qui lui
enfeignerent de point en point toutes.les cérémonies
qu’il de voit oblerver, félon les formulaires qu’ils gar-
doient pour cela auffi religieufement que ceux qu’ils
avoient, pour les myfteres 6c pour les façrifices.
Denis d’Halicarnaffe rapporte encore, qu’au tems
de Romulus, avant que de rien commencer qui eût
rapport à la fondation d!une ville , on faifoit un facri-
fice après lequel on allumoit des feux au-devant des
tentes, 6c que pour fe purifier,les hommes qui dévoient
remplir quelque fon&ion dans la cérémonie,
fautoient par-deffus ces feux ; ne croyant pas que
s’il leur reftoit quelque fouillure, ils puffent être employés
à une opération à laquelle on de voit apporter
des fentimens li refpèttueux. Après ce l’acrifice,
on creufoit une foffe ronde, dans laquelle on jettoit
enfuite quelques poignées .de la terre du pays d’où
étoit venu chacun de ceux qui afiiftoient à la céré