358 V I S habitans de l’îndoftan. Ces trois dieux font Brama j
Fifinou 6c Ruddiren. Suivant levédam , c’eft-à-dire
la bible des Indiens idolâtres, ces trois dieux ont
été créés par le grand D ieu, ou par l’être fuprème,
pour' être fes mini (1res dans la nature. Brama a été
Chargé de la création des êtres ; Fifinou eft chargé de
la confervation ; & Ruddiren de la deftruttion. Malgré
cela , il y a des fettes qui donnent à Fifinou la
préférence fur fes deux confrères, 6c ils prétendent
que Brama lui-même lui doit fon exiftence & a été
créé par lui. Ils difent que Fifinou a divifé les hommes
en trois clalTes, les riches , les pauvres, 6c ceux
fcpii font dans un état moyen ; 6c que d’ailleurs il a
créé plufieurs mondes, qu’il a rempli d’cfprits, dont
la fonttion eft de conferver les êtres. Ils affirment
que le védam, ou livre de la lo i, n’a point été donné
à Brama, Comme prétendent les autres Indiens ,
mais que c’eft Fifinou qui l’a trouvé dans une coquille.
Toutes ces importantes-difputes ont occafionné
des guerres fréquentes 6c cruelles, entre les différentes
fettes des Indiens , qui ne font pas plus difpofées
ique d’autres à fe paffer leurs opinions théologiques.
Les Indiens donnent un grand nombre de femmes
à leur dieu Fifinou, fans compter mille concubines.
Ses femmes les plus chéries font Lechifni, qui eft la
Vénus indienne , 6c la déeffe de la fortune, dont la
fonttion eft de gratter la tête de fon époux. La fécondé
eft Siri pagoda, appellée auffi pumi d ivi, la déeffe
du c ie l, fur les genoux de qui Fiftnou met fes piés ,
iqu’elle s’occupe à frotter avec fes mains. On nous
apprend que ce dieu a eu trois fils , Kacken, Laven,
& Faren ; ce dernier eft provenu du fang qui fortit
d’un doigt que Fiftnou s’eft une fois coupé.
■ Ce dieu eft fur-tout fameux dans l’Indoftan par
fes incarnations qui font au nombre de dix , 6c qui
renferment, dit-on , les principaux myfteres de la
théologie desBramines, 6c qu’ils ne communiquent
■ point ni au peuple ni aux étrangers. Ils difent que ce
'dieu s’eft transformé r ° . en chien de mer ; 20. en
tortue; 3 0. en cochon ; 40. en un monftre moitié
homme & moitié lion.; 5?. en mendiant ; 6°. en un
tres-beau garçon appelle Praffaram ouparecha Rama;
7 ° . il prit la figure cle Ram qui déconfit un géant;
8 °. fous la figure de Kifna , ou Krifna ; dans cet état
il opéra des .exploits merveilleux contre un grand
nombre de géants , il détrôna des tyrans , rétablit
de bons rois détrônés , 6c fecourut les opprimés ;
après quoi il remonta au ciel avec fes 16000 femmes.
Les Indiens difent que fi toute la terre étoit de
papier, elle ne pourroit contenir toute l’hiftoire des
grandes attions de Fifinou , fous la figure de Kifna ;
t>°. il prit'la forme de Bodha, qui, fuivant les Banians,
n’a nipere ni mere, 6c qui fe rend invifible ; lorf-
qu’il fe montre il a quatre bras : on croit que c’eft ce
dieu qui eft adoré fous lé nom de F o , dans la Chine,
Sc dans une grande partie de l’Afie ; io ° . laderniere
transformation de Fifinou , fera fous la forme d’un
rheval aile , appelle Kalenkin, elle n’eft point encore
arrivée, & n’aura lieu qu’à la fin du monde.
• Le dieu Fifinou eft le plus refpetté dans le royaume
de Carnatô, au-Iieu que Ram ou Brama eft mis
fort au-deffus de lu i , par les bramines de l ’empire du
Môgol ; & Ruddiren eft le premier des trois dieux
pour lçsJMalabares. Foye{ Ram & Ruddiren. ’
Ceux qui. voudront approfondir les myfteres de
la religion indienne , 6c connoitre à fond l’hiftoire
de Fifinow, n’auront qu’ à confulter Yhiftoire univer-
'fe ilt d’une foeiété defavans Anglois, tom. F l . in-8°.
1 VISTNOXJVA, ( Hift. mod. ) on a vu dans l’article
qui précédé ,, que les bramines ou prêtres font di-
vifés en plufieurs fettes, fuivant les dieux à qui ils
donnéntie premier rang. Ceux qui regardent le dieu
Wiftnoûcomme là.divinité fuprème, s’appellent Fift-
vtouvas’F le ur fe tte fe foudivife en d eiix, les uns fe
V I S nomment tadvadis, difputeurs, ou bien madva-viR.
nouva, du nom de leur .fondateur. Ils fe font fine
marque blanche qui va du nés au front, fur les temples
, & fur les omoplates ;: c’eft félon eux, fo fionI
de Fifinou , & ils font convaincus que tant qu’ils le
porteront, ni le diable, ni le juge des enfers ^auront
aucun pouvoir fur eux. Ces tadvadis ont un chef ou
patriarche , qui réfide près de Paliacate fur la côte
de Coromandel, qui eft obligé de garder le célibat
fous peine de quitter fon ordre. *
La fécondé fette de vifinouvas s’appelle romanouva
viftnouva, ceux-ci fe mettent-la marque de l’Y grec
fur le front, faite avec de la craye ; & ils fe font
une brûlure fur les omoplates; ils font perfwadés-
que Fiftnou ne les punira d’aucun péché. Ces fettai-
res , comme de raifon, fe croient infiniment plus
parfaits que les Tadvadis ; leur chef réfide à Karna-
te. Il n’eft point permis à ces prêtres ni de faire le
commerce , ni d’entrer dans des lieux de débauche
comme aux autres. -
V ISTR E , le , (Gèog. mod.) riviere de France '
dans le Languedoc, au diocèfe de Nifmes.Elle prend
fa four ce au pié de laTourmagne , 6c fe perd dans
l’étang de Thau. ( D . J . )
V IST R IZ A , la , ( Gèog. mod. ) riviere de la Turquie
européenne, dans le Coménolitari. Elle prend
la foiirçe au mont du petit Dibra, traverfe prefquo
tout' le Cômménolitari, & fe perd dans le Vardar
un peu au-deffus de l’endroit où ce fleuve fe jette
dans le golfe Salonique. (D . J . )
F I S T U L A , ( . Gèog. a n c . j Fifula, Ffiulus,
F ifila , F i f cia, Bifula , car on trouve tous ces
noms dans les auteurs, grand fleuve de l’Europe, &
que les anciens ont pris pour la borne entre la Germanie
6c la Sarmatie. Ptolomée l. I I . c. x j. dit que
la fource de ce fleuve, & ce fleuve même jufqu’à la
mer, termine la Germanie du côté de l’orient ; &
dans un autre endroit, l. I I I . c. v. il donne la FijhlU
pour le commencement de la Sarmatie européenne.
Dans le pays ce fleuve eft. connu fous le nom de
Weixel, Wiefiel, ou Weijjel, 6c en françois on l’appelle
la Fiftule. Voye^ VlSTULE. (D . J . )
V IS T U L E , la , ( Gèog. mod.') en allemand Feijfd
ou Fiefiel, en latin Fifiula, grand fleuve cle l’Europe.
Il prend fa fource dans la Moravie, au pié du mont
Krapac ,• à douze ou quatorze lieues de Cracovie. Il
traverfe la Pologne du midi au nord, aiftfi que la
Pruffe - ro y a le , & forme à fix lieues de fes embouchures
l’xle de Marienbourg ; enfin il fe jette dans la
mèr’Baltique par trois ou quatre bouches différentes.
Ce fleuve porte de fort grands bateaux,& reçoit dans
fon foin le R ab , le Dona, la V iflo k , la Sane, le
B o u k ,le Narew, la Prifla, &c. Cependant la Fiftidt
dans Un Cours de cent cinquante lieues de Pologne,
n’a qu’un feul bon pont, qui eft celui de la vilie de
Thorn, lequel eft bâti fur pilotis, fans gardes-foux
ni liaifons dans une longueur de près de cinq cens
pas. ( d . j . ) m m ^
V ISU E L , aclj. ( Opt.,) fe dit de ce qui appartient
à la vue ou à la faculté de voir.
Les rayons vifuels font des lignes de lumière qu’on
imagine venir de l’objet jùfque dans l’oeil. Les rayons
vïfùils font des lignes droites, car l’expérience prouve
qu’on ne fauroit voir un objet dès qu’il y a entre
cet objet & l’oeil quelque .corps opaque q ui.empêche
les rayons de venir à nos yeux ; & c’eft en qu0‘
la propagation de la lumière différé de celle du fon,
car le fon fe tranfmet jufqu’à l ’oreille par toutes
fortes de lignes, droites ou courbes* & malgré toutes
fortes d’obftacles. Foye{ R a yon^
Point v ifuel, en Ptrfptclive, eft un point fur la ligne
horifontale, & dans lequel les rayons vifuds
s’unifient. Foye^ Point «S* Perspective.
F I S U R G IS , ( Géog.anc.) nom que les LatinsoC
y 1 y
les Grecs ont donné. à ‘un fleuve de la Germanie , ;
connu aujourd’hui fous le nom de J F fe r. Voyez ce
mot.
Strabon l’appelle Tsiovpyiç. Ptolomée, /. I I . c. x j.
place fon embouchure entre celle de l’Ems & celle ;
de l’Elbe.
Velleïus Paterculùs, l. I I . c. cv. nous apprend que
cette riviere devint célébré,par la défaite de l’armée
rofnâiné fur fes bords. Pbiriponius M êla, L. I I L c. ü j . .
le compte au nombre des-fleuyes les plus confidéra- :
blés qui fe jettcnt dans l’Océan. P line, l. I F . c. xiv. .
'dît qu’il faifoit la réparation entre les Romains & :
les Ch'érufquès. (D . /,).
V IT A L , L E , adj. dans Véconomie animale ,,eft
ce qui fort principalement à produire ou à entretenir
la vie dans le corps des animaux. Voyet^ Vie ; j
Ç’eft ainfi que fo coeur, le poumon, & le cerveau
font appellés des parties vitales. Foyer P a r t i e ,
■Coeur , Gç.
. Fonctions on actions vitales, font les opérations
par lefquelies les, parties vitales produifont la vie
cnfortç qu’elle ne peut fubfifter fans elles. Foye{
Action , Mouvement , &c.
Telle eft l’attion mufculaire du coeur,la fecrétion
qui fo fait dans le cerveau, la refpiration qui fo fait •
par 1e moyen du poumon, la circulation du fang
dans les arteres 6c les veines, 6c des efprits dans les
nerfs. Foye% Coeur, -Cerveau, Respiration, '
Circulation , &c.
Efprits vitaux, font les parties les plus fines 6c les
plus volatiles du fang. Foye{ Esprits , Sang, Chaleur
, Flamme, &c.
VIT-COQ. Foyei BÉCASSE.
VITE* adj. ( Gram, J léger, prompt, qui fo meut
avec célérité. Foyc^ Vitesse.
V i t e , en Mufique,, prefio, c’eft le dernier degré
1 du mouvement pour la promptitude, & qui n’a après
lui que. fon fuperiatifprefiiffinio , très vite. ( S )
F I T E L L IA , ific o g , an,c. ) ville d’Italie, dans le
Latium , au pays des Efques , félon T i te -L iv e ,
l.V . c. xxipc.. qui dit : Vitelliam coloniam romanam, in
fuo agro Aequi expugnant. Suétone, inFitellio, ch. j .
nous apprend que, félon quelques- uns, cette ville
tiroit ion nom de la famille des Vitellius , qui de-
i mandèrent à la défendre à leurs propres dépens,
f contre, les efforts des Eques. Elle eft mifo par T ite-
Live , I. U. c. x x x ix . au nombre des villes dont Co-
riolan s’empara. ( D . J . )
V IT E L L IA N Ï, fi m. pl. ( Hifi. anc.) dans l’antiquité
, c etoit des efpeces de tablettes ou de petits
i l?,7/1"6- Poc^e ’ ^ur fofquelles on avoit coutume
d écrire fos penfées, fes faillies 6c celles, «des autres,,
fouyent beaucoup de puérilités. 6c d’ impertinences
; c’efl; à - peu - près ce que les Anglois appellent
tnfiebook ou livre de bagatelles^ & fos François un
J ou fier. Foyei Martial, l .X IV . épigr. 8,
j Quelques-uns prétendent que ce mot vient de
| un jaune d’oe u f, parce qu’on en frottoit les
I teuilLes d.e ces^ tablettes, ôc d’a^itres le font, venir; du
nom de Fitelllus leur inventeur.
VITER BE, ( Gèog. mod. ) en. fotin Fiterbo 9 ville
j ltafie, dans l’état de l’E g life , capitale du patrimoine
.de faintPierre, -à. 3.0 milfos au nord de la .nier,
a.40 milles,au. couchant de Rome , .ample, d’une
mo/tG montaSn e> que fos Latins appeiloient Çim.lnius
Quoique. Fiterbe fe vante d’être plus ancienne que
^ ^ 5 ’ c>eft une ville mpderne bâtie par D id ie r ,
- fo1 ’1 r° i des Lombards.,, qui régna depuis 763
n ^or:ma de quatre bourgs ou villa-
uit env^ronna fie murs ; cette quadruple union
& abord appellée Tetrapolis , enfuite Fitercinium,
trom1 ” Cluvier s’eft étrangement
Pe quand il a imaginé que cette ville pourroit
V I T 35.9
être le fanum Foltumnce de Tite-Live.'
Fiterbc eü grande, les rues .font larges, bien pa-
ve e s , & chargées, d’églifcs, 4e chapelles , de cou-
. ven s , & de monaûgres. On y .compte à peiné douze
.mille âmes., la ville en contiendroit trois fois
davantage par fon étendue.
Elle eft partagée en foize paroifie.s, y compris la
cathédrale, où l ’on voit dans fo goût gothique fos
tombeaux de Jean X XU . 6c d’Alexandre IV. Les fontaines
publiques y lont en grandnpmbre , &foigneu~
fement entretenues. L ’évêché n ’a été établi qu’à la
fin du douzième fie c le , & fe donne aujourd’hui à un
cardinal.
Les environs de Fiterbe font admirables ;pàr leux
fertilité en vin , en toutes fortes de grains Sf de légumes,,
en fruit de toute efpece, en mûriers 6c en oliviers;
tout le territoire eft arrofé de petites1 rivières
ipoiflpnneufes , enforte qu’il ne manque rien à ce
pays de ce qui fort à la vie 6c à la.délicateffe.
•On trouve au fud-oueft , environ à un mille de
Fiterbe, des eaux chaudes qù’on hommoit autrefois
aquceçaioe ; c es eaux font fi chaudes qu’elles ciiifent
.ep un moment les oeufs, les fruits* & les légumes
qu’on y plonge. A la diftance dé deux milles de la
-ville de Fiterbe eft le couvent de la Q uercia, habité
par .une riche communauté de plus de foixante religieux.
Le pendant de ce couvent eft celui de Notre-Dame
de Grade, qui appartient aux dominiçains-
Long. de Fiterbe z y . 40. lat. 4 2 , z i.
Les curieux peuvent confulter fur cette ville Bafiî
Feliçiano, hifioria delta cita di Fiteibo, Romas 17 4 2 ,
iF-fol.fig.
Nannius ( Jean ) fameux jacobin , s’appelle ordinairement
Annius de Fiterbe, parce qu’il naquit en
cette ville en 143,2. Il a beaucoup fait parler de lui
par l’édition de quelques auteurs fort anciens, dont
les écrits paffoient pour perdus. L ’ouvrage d’Annius
de Fiterbe parut à Rome pour la première fois en
14 9 8 ,6c contient dix-fopt livres d’antiquités ; mais
on découvrit bien-tôt que le bon jacobin avoit pu*
blié pour vraies des pièces fuppofées. Onuphre Ifon-
v in i, Goropius Becanus., Jean-Baptifte Agucchi^
Volaterranus, & autres auteurs l’ont .démontré; II
mourut à Rome l’an 15 0 2 , âgé de 70 ans.
Latinus Latinius a imité l’exemple.de fon compatriote
Annius., 6c il eft en cela d’autant plus coupable
qu’il n ’a pas péché, par ignorance , .& qu’au contraire
il avoit beaucoup d’érudition, comme il paroît
par les ouvrages qu’il a mis au jour , 6c entre autres
par fa bibliotheca facra & prophana, publiée à Rome
pour la fécondé fois en.16 6 7 , in-fol. I l fupprima tant
qu’Ulu'i fut pofiible tout, ce qui n’étoit pas conforme
à fes opinions, 6c c’eft ce qui le prouve par le retranchement
qu’il a fait de l’épître de Firmilien de
Géfarée dans l’édition des oeuvres de faint Cyprien
qu’a donnée Manuce. On l’aggrégea au nombre des
làvansr.qui travaillèrent à la cor-rettion du decret de
.Gratien, 6c il employa plufieurs années de fuite à
ce graiid ouvrage> Il mourut en 1 7.93;, âgé de 80
ans. ( Le chevalier d e J avco i/RT.)
V IT E S S E , f. f. ( Méchan. ) affettion du mouvement,
par laquelle unLcorps eft capable de parcourir
un certain efpaçe en un: certain tems> Foye^ Mouvement.
- -
Léibnitz, Bernoulli, V o lfiu s , & les autres par-
tifans des forc.es vives. ,. prétendent qu’on doit efti-
mer la force d’un corps en mouvement,. par le:pro-
duit defamaffe par 1e quarré de fa vitefie ; ceux qui
n’ont pas admis le fontiment de ces favans, veulent
que la force ne foit autre chofe que la quantité de
mouvement , ou le produit de la malle par la vîtefie.
Foyc{ Forces vives.
La vîtefie uniforme eft celle qui fait parcourir au
mobile des efpaçes égaux en tems é^axxx.Foye^Uni