maffe brûlée, & la terre y eft fi fpongieufe qufon n’y
marche qu’ en tremblant ; tout n’offre dans cette montagne
que des abîmes &c des exhalations infeâes.
. Dans une des îles nommées Papous que le Maire a
découverte & qui n’ eft peut-être pas une î le , mais
nne fuite de la côte orientale de la nouvelle Guinée,
•o'n trouve un volcan plein de feu & de fumee.
On voit aulîi des volcans dans le pays habite par
les Tartares Tongoufes, 8c au-delà de leur pays. On
en compte quatre dans ces parties feptentrionales de
lâ Tartarie : nous favons encore que le Groenland
& les contrées voilines ont aufli des montagnes brûlantes.
L’ Afrique n’ elt pas fans volcans ; il y en a dans le
royaume de Fez & ailleurs. Mais les volcans de l’Europe
font les plus connus. Ceux qui navigent fur la
Méditerranée apperçoivent de fort loin les éruptions
de flammes & de fumée du mont Etna, appellé maintenant
Gibel en Sicile. On voit les éruptions de ce
volcan à la diftance de trente milles. Quoiqu’il jette
du feu 8c de la fumée prefque fans interruption, il y
a des tems où il les exhale avec plus de violence. En
1 6 s 6 , il ébranla une partie de la Sicile : bientôt apres,
l ’entonnoir qui eft au fommet de la m ontagnevomit
quantité de cendres chaudes, que le vent difperfa de
toutes parts. Farelli nous a donné une relation des
éruptions de ce volcan. M. Oldenbourg en a fait 1 extrait
dans les Tranfaclions philofopk. n °. 48. Plus récemment
encore, Bottone Leontini a mis au jour
l ’exaâe topographie de cette montagne 8c de fes
volcans.
Le mont Hécla en Iflande a quelquefois des éruptions
aufli violentes que celles du mont Gibel. Mais
le Véfuve eft un fourneau de feu fi célébré par fes
terribles incendies , qu’il mérite un article»à part.
Voyez donc VÉSUVE', éruptions du {Hijl. natur. des
volçans) . Voyez aufli V ÉSUVE.
Il réfulte de ce détail , qu’on trouvé des volcans
dans toutes les parties du monde, 8c dans les contrées
les plus froides comme dans les pays les plus chauds.
Il y a des volcans qui n’ont pas toujours exifté , 8c
d’autres qui ne fubfiftent plus. Par exemple, celui de
l’île Queimoda fur la côte du Bréfil, à quelque diftance
de l’embouchure de Rio de la Plata , a ceffé
de jetter du feu & des flammes. Il en eft de même
des montagnes de Congo 8c d’Angola. Celles des
Açores, fur-tout de l’île de Tercere , brûloient anciennement
dans différens lieux, & ne jettent à-pre-
fent que de tems à autre de la fumee 8c des vapeurs.
Les îles de fainte Hélene 8c de l’Afcenfion, pro-
duifent une terre qui paroît compofée de cendres,
de fcories', & de charbon de terre à-demi brûlé. De
plus, comme on trouve dans ces îles , aufli-bien
qu’aux Açores, des terres fulphureufes , & des fco-
nes femblables au mâchefer, qui font fort propres à
s’enflammer, il ne feroit pas étonnant qu’il s’ élevât
dans la fuite des volcans nouveaux dans ces île s; car
la caufe de ces montagnes brûlantes n’eft autre chofe
qu’une matière fulphureufe 8c bitumineufe mife en
feu. ‘
Les Phyficiens penfent que les tremblemens de
terre 8c les volcans dépendent d’une même caufe,
favoir de terreins qui contiennent beaucoup de fou-
fre 8c de nitre, qui s’allument par la vapeur inflammable
dés pyrites, ou par une fermentation de vapeurs
portées à un degré de chaleur égal à celle du
feu & de la flamme. Les volcans font autant de fou-
piraux qui fervent à la fortie des matières fulphureu-
les fublimées par les pyrites. Quand la ftruûure des
parties intérieures de la te r re , eft telle que le feu
peut palier librement hors de ces cavernes, il en fort
de tems en tems avec facilité 8c fans fecouer la terre.
Mais quand cette communication n’eft pas lib re , ou
que les paffages ne font pa.s affez ouverts, le feu ne
pouvant parvenir aux foupiraux, ébranle la terre juf-
qu’à ce qu’il fe foit fait un paflage à l’ouverture du
volcan , par laquelle il fort tout en flamme avec beaucoup
de violence 8c de bruit, jettant au loin & au
large des pierres, des cendres chaudes , des fumées
noires, 8c des laves d« foufre 8c de bitume. {D. j )
V O LC E L E S Y , terme de Chajfe, que l’on doit dire
quand on revoit la bête fauve qui va fuyant, ce qui
fe connoît quand elle ouvre les quatre piés.
VOLCES ou VO LSC E S , Voice, {Hiß. anc.) peu.
pie de la Gaule méridionale, qui habitoit avant que
les Romains en fiflfent la conquête, le paÿs,|qui eft
entre les Pyrénées 8c Touloule, c’eft-à-dire la province
que l’on nomme aujourd’hui Languedoc. On
les divifoit en Volets , Teclofages 8c Volcts arécomU
ques. Ces derniers occupoient la partie de ce pays
qui eft fur les bords du Rhône , où fe trouve maintenant
la ville de Nîmes.
VOLCI, { Géog. anc.j) ville d’Italie, dans l’Etru-
rie. Ptolomee, l. I I I . c .j. la marque dans les terres.
Ses habitans font appelles Volcentini par Pline, l. III.
cap. v. qui les furnomme Etrufci / il ajoute qu’ils
avoient donné leur nom à la ville Coffa qui étoit
dans leur territoire, & qu’on appelloit Coffa Volcien-
tium. Dans les premiers tems, au-lieu de Volci & de
Volcentini, on écrivoit Vulci & Vulcientes, comme
on le voit dans la table des triomphes du Capitole,
où on lit : De Vulfinienßbus, 8c Vulcientibus. {D. J.)
V O L C IA N I , { Géog. anc. ) peuples de l’Efpagnè
tarragonoife , connus principalement par la reponfe
vigoureufe qu’ils firent aux ambaffadeurs romains,
’ lorfque ceux-ci les folliciterent de renoncer à l’alliance
des Carthaginois. On croit que leur ville eft
aujourd’hui Villa-Dolce, au royaume d’Arragon. Selon
les archives du p a y s , Villa-Dolce fe nommoit
autrefois Voice. Il feroit heureux que ce rapport de
nom nous fît retrouver une v ille , ou du-moins la
demeure d’un peuple que les anciens géographes ont
ignoré ou négligé , & dont la mémoire néanmoins
méritoit bien d’être tranfmife à la poftérité, parla
part qu’ils eurent à la résolution que les Efpagnol$
prirent de préférer l’alliance des Carthaginois à celle
des Romains. ( D . J . )
VO L C KM A R K , {Géogr. mod.) petite ville d’Allemagne,
au cercle d’Autriche , dans la baffe Caria-
thie, fur la rive gauche de la D rave. Cellarius conjecture
que c’eft la Virunum des anciens. { D . J . )
V O L E , faire la , { Jeu de cartes. ) c’ eft faire toute?
les levées, feul ; & au quadrille , quand on joue le
fans-prendre, ou avec l’ami, quand on a appelle
un roi.
V O L É E , f. f. {A rt milit?) c’eft la partie du canon
depuis les tourillons jufqu’à la bouche. Voyez Canon.
(Q)
V o l ée de c a n o n , {A r t. militaire.') eft une décharge
de plufieurs pieçés qu’on tire fur l’ennemi ou
dans une place pour fgluer quelqu’officier général.
Voyez Sa i<u t . (Q)
V o lÉe , terme de Çharrop ; c’eft une piece de bois,
ronde , de la longueur de quatre piés, placée à demeure
fur les erremonts, 8c qui fert à attacher à fes
deux extrémités les palôniers. Voyez la fig. Pl-fo
Charron.
V o l é e , {Jardin?) c’eft le nom qu’011 dqnne gu travail
de plufieurs hommes rangés de front, qui battent
une allee de jardin, fur la longueur en meme tems*
Ainû on dit qu’une allée a été. battue à deux, à trois,
quatre, &ç, volées, c’eft-à-dire autant de fois dans
toutefonétendue. { D . J . )
V o l é e , {Maréchal?) fe dit dçp chevauxqifpn nfêt
au-devant des autres , quand il y en a plufiçurs jjpPê?»
pour tirer plus vite une voiture. Ces chevaux font
o'Iuspropres à la volée , & ceux-ci au timon. Voyez
J ' j MON.
On appelle encore de ce nom plufieurs pièces de
bois de traverfe auxquelles on attelle les chevaux de
.carroffe. Il y a la volée de devant 8c la volée de derrière.
Volée , terme de Paumier, qui fignifie le tems qu’une
balle eft cn l air, depuis qu’elle a été frappée par
la raquette jufqu’à ce, qu’elle tombe à terre. Ainlî
prendre une balle à la volée , c’eft la prendre en l’air
avant qu’elle ait touché la terre. Les coups de volée
font plus brillans que ceux où on prend la balle au
bond.
Volée , terme de Pêche ; forte de ret propre à faire
la pêche ou chaffe des oifeaux de mer.
Les pêcheurs riverains du village de Marais, lieu
dans le reffort de l ’amirauté de Quillebeuf, 'qui font
à la côte, pendant l’h iv e r, là pêche des oifeaux marins,
placent pour cet effet de. hautes perches où ils
amarent des filets, à-peu-près établis comme ceux
des paffées pour prendre les bécaffes ; ils les nomment
volets o\\ volées , les mailles en ont fix pouces
& demi à fept pouces en quarré ; comme le filet eft
libre & volant, les oifeaux les plus gros & les plus
petits y,demeurent pris également.
Lorfque les nuits font noires, obfcures , la marée
.qui monte avec une grande rapidité dans cette partie
de l’embouchure de la riviere-, où elle formé par
fa précipitation: la barre que l’on nomme de quille-
boeuf, & où elfe tombe avec le plus de violence.,
elle.amene en.m.ême tems avec elle Un grand nombre
d’oifeaux de mer, & plus les froids font grands ,
plus elle en amené ; ce font ordinairement des oies ;
des. canards & autres femblables éfpeces qui fuivent
le flot, qui fe retirent fouvent avec lé reflux, & qui
fe trouvent pris dans .ces pêcheries. Voyez la fia. t.
l ’L X K J e Pèche. . v .- ? '.
VOLER ,: v. neut. c’eft le .mouvement prôgrefîîf
que fait en plein air un oifeàu., ou tout autre .animal
qui a des aîles. iVoye^ Vol & Oiseau.
Le voler eft. naturel ou artificiel.
Le voler naturel eft celui qui s’exécute par l’affem- ■
blage •& la ftruûure des parties que la nature a def-
tinees à cette a&ion : telle eft la conformation de la
plupart des oifeaux , des infeâes Sc de quelques poif-
;fbns.
En Virginie & dans la nouvelle Angleterre il y a
•aufli des cerfs volans. Tranf. philofoph. n°. 12 7 . En
1685, dans.plufieurs contrées du Languedoc, la terré ;
fut couverte de.fauterelies volantes , longues d’en- '
viron un pouce., . & en fi grand nombre, qu’en quelques,
en droits il y en avoit l’épaiffeur de quatre pouces
ou d’un tier-sde pié. Ibid. n°,..i8z.
^ Les parties des.oilèaux qui fervent principalement
al, 1ir font des. aîles & la queue.: par le moyen des
ailes l’oifeau fe.foutient & fe conduit en long., & la
queue lui fert à monter, à descendre j à tenir fon
corps droit & en équilibre , & à le garantir des v a - -
dilations. Voye^ AÎLE & QUEUE.
0 eft la grandeur & la force des mufcles pe&oraux, -
qui rendent les oifeaux.fi propres à voler vîte , ferme
^long.tems.
Ces mufcles, qui font à peine dans les hommes I
une fixante & dixième partie des mufcles du corps,
urpaffent en grandeur & en poids tous les autres '
g ic le s pris enfemble dans les oifeaux-: fur quoi M.
à i’I 0l,^ b y fait cette réflexion , que s’ il- eft poflible
s ouune de voler, il faut qu’il imagine des aîles, &
qu 1 es ajufte de maniéré qu’il les faffe agir avec fes
es, ôi non pas avec fes bras. Voyez Muscle
* fcCTOjU-L. 1
r .Yoid comment fe fait le vol des oifeaux": d’abord
eau plie les jambes , & il pouffe avec violence
la place d’où il s’élève ; il ouvre alors ou il déploie
les articulations ou les jointures de fes a île s, de maniéré
qu’elles faffent une ligne droite , perpendiculaire
aux côtés de fon corps. Ainfi, comme les aîfos
avec leurs plumes forment une lame continue ces
ailes étant alors élevées un peu au-deffus de l’hori-
fon , 1 oifeau leur faifant faire des battemens ou des
vibrations avec force & prefteffe, qui agiflènt perpendiculairement
contre l’air qui eft deflbus , quoique
cet air foit un fluide, il réfifte à ces fecouffes ,
tant par fon inaftivité naturelle , que par fon reffort
ou fon élafticité , qui le rétablit dans fon premier
état, après qu’il a été comprimé , & fa réaftion eft
égalé à l’a dion que l’on a exercée fur lui : par cette
méchanique le corps de l ’oifeau fe trouve pouffé.
L ’induftrie ou la fagacité de la nature eft fort remarquable
dans la maniéré avec laquelle il étend & remue
fes aîles quand il les fait agir ; pour le faire di-
reâement 8c perpendiculairement, il eût fallu fur-
monter une grande refiftance ; afin d’éviter cet incOn-
vénient, la partie offeufe, ou la bande de l’aîle, dans
laquelle les plumes font inférées , fe meut oblique^
ment ou de biais par fa tranche antérieure ; les plumes
fuivent cette difpofition, en forme de pavillon.
Quoique l’air foit indifférent pour toutes fortes dé
mouvemens, 8c qu’il puiffe être agité par la moindre
a&ion , l’expérience néanmoins fait voir qu’il
refifte avec plus de force au mouvement d’ un cou»
à-proportion que ce même corps fe meut plus vite.
Il y a diVerfes caulès de cette refiftance, 8c qui marquent
comment le mouvement des aîies peut être afi
foibli ; la première vient de ce que l’air des côtés eft
en repos » tandis que celui qui eft pouffé doit fe mouvoir
comme tous Jës autres corps fluides-; mais afin
qu’il rt’y ait que fort peu d’air qui fe meuve 8c qui
change de place ., il eft néceffaire qu’il fe meuve cir-
culairement au-tour de toute la maffe d’air qui-eft en
repos » comme s’il étoit enfermé dans un vafe, quoique
ce mouvement des parties de l’air ne fe faffe
point de.réfiftance, ni fans que ces .mêmes parties de
l’a i r , 8c celles qui tournent en rond,.fè preffent mutuellement
enfemble.
La fécondé raifon qui fait encore voir que.Ie mouvement
des aîles eft retardé , eft que tout air a<uté
réfifte.au battement de l’aîle , 8c que lés petites parties
de l’air étant ainfi comprimées par cèfte impul-
fion font effort pour fe dilater : c’eft pourquoi la ré-
Mance de l’air & ce mouvement de l’aîle pourront
être en équilibre pourvu que la force avec laquelle
i ’aîle frappe l’air foit égale à fa réfiftance.
Si l’aîle.de l’oifeau fe meut avec une vîteffe éo’ale
à la réfiftance de l’ air..,, ou bien fi l’air cède avec autant
de vîteffe que les aîles .le pouffent, Toileau demeurera
dans .la même fituation fans .monter ni def-
cendre., parce qu’i l ne s’élève que lorfque ces aîles
en frappant l’air fe fléchiffent. Mais au-eontraire fi
l ’aîle fe meut plus vite que l ’air qui eft au-deffous
J ’oifeau monte, & ne demeure plus alors à la même
place,parce que l’arc que fon aîle décrit par fon mouvement
fera plus grand que l’efpace que parcourt l ’air
qui defeend.
a Suppofons que l’oifeau foit en l’air, & qu’il ait les
aîles étendues 8c le ventre en-bas , & que le vent
pouffe le deflbus des aîles perpendiculaires , de fortè
que l’oilèau foit foutenu en l ’a ir , pour lors il volera
horifontalement, parce que les aîles étant toujours
étendues réfiftent par leur dureté 8c l’effort dés mufcles
à l’effort du vent ; mais fi toute la largeur de
i ’aîle cede à l'impulfion du vent, à caufe qu’elle peut
aifément tourner dans la cavité de l’omoplate, e’efts
une néceflité que les bouts des plumes des aîles s’approchent
l’une de l’autre pour former un coin, dont
la pointe fera en-haut, & les plans de ce coin feront
comprimés de tous côtés par le vent j enforte qu’il