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chargé d’une aiguille extrêmement haute. Le choeur
eft occupé par les tombeaux de divers princes &
princeffes ; entre lefquéls on remarque celui du rôi
Etheldred, dont l’épitaphe dit : in hoc loco quiefcit
'corpus'fahàïEthddredi regis WcJl-Saxonumy martyris,
qui anno Domini 8 6 j. 2 j ° . Aprilispïrmanus Dano-
rum pàgànorUm occubuit. { D . J .')
WîMPFEN ou W IMPfiFEM, ( Géog. mod. ) ville
d’Allemagne , dans la Suabe, au Greighgov, fur là
gauche du Ne,cker, à l’ embouchure du Jagft, à deux
'lieues au nord d’Hailbron. Elle eft impériale , petite,
mais peuplée. Elle futprife en 1645, par le duc d'Eri-
ghien. Quelques-uns croyeht fans aucune*preuve,
que c’eft l’anciênne Corhelia. Long. 2 S. 4-5.' latit. 49 .
t 8 , { D . J : ) , ’ V - -
WIMSBERG, fGé6g:m6d.~)bourg de Franconie,
illuftre par;là naiflàncé de (Ecolampade ( Je an ) en
14 8 1. Ses pare ns qui étoiènt à leur aile , eurent
grand foin de' fon éducation. Ils le deftirioient à la
jurifprudence ; mais il fè confacra tout entier à l’étude
de là théologie’, apprit la langue greque deReu-
chlin & l’hébreu d’un efpagnol. Il méprii'alesfubti-
lités de Scot, & les ergoteriés des fcholaftiques, curieux
d’üne fcience qui fut utile. Il aidaEralme dans
'l ’édition de fes notes fur le nouveau Teftament, 6c
: c’eft Erafme lui-même qui nous apprend cette par-
| ticularité.
' En 15 2 2 , il fi.it nommé profeffeur en théologie à
Bafle..Pe.iLde.tems après, la rétormation s’établit dans
cette ville, 6c (Ecolampade y eut beaucoup de part.
Il mourut de la pefte en 1 5 3 1 , âgé de 49 ans.
C’étoit un théologien favant, irréprochable dans
fes moeurs, 6c qui ne cherchoit qu’à faire régner la
p a ix dans l’Rglife, comme il paroît dans toutes les
conférences de religion qu’il eut avec Luther. Il publia
dès commentaires latins fur plufieürs livres du
vieux & du nouveau Teftament. Il donna en 15 2 5 ,
fon petit ouvrage intitulé de vero intelleçlu verbbrum
Domini : hoc eji corpus meum. Erafme ayant lu cet
ouvrage, écrivit à Bede qu’QEcolampade avoit fait
fur l’Euchariftie un livre fi favant, fi bien raifoftné,
6c appuyé de tant d’autorités des peres, qu’il pour-
roit féduire les élus mêmes. {D . /.)
WINANDER-MEER, ( Gèog. mod. ) lac d’Angleterre,
dans Lancashire ; c’elt le plus grand qu’il
y ait dans ce royaume. Il a dix milles de long 6c quatre
de large. Son fond eft un rocher prelque continuel
; fon eau eft belle & limpide. Il nourrit beaucoup
de poiffons, 6c fur-tout un poiffon très-délicat
qu’on appelle charr. A la tête de ce lac on trouve les
débris d’une ancienne ville qu’on croit être Y Ambo-
glana du tems des Romains , 6c tout appuie cette
conjeâure.
WINCHELCOMB ou WINCHCOMB, ( Géogr.
mod. ) bourg à marché d’Angleterre, en Glocef-
tershire.
W INCHEL SEY, {Géog. mod.') petite ville d’Angleterre,
dans le comté de Suffex , fur le bord de la
mer, à l’embouchure de la Rye. Cette ville a titre de
comté, & c’eft un des cinq ports du royaume. Long.
18. 2 3 . latit. 5 o. 62.. {D . / .)
W INCHESTER , ( Géog. mod. ) ou plutôt Wint-
chejler, ville d'Angleterre , capitale du Hampshire,
fur le bord de Fltching ,à dix-huit milles au fud-eft
de Salisbury, & à fôixante fud-oueft de Londre-s.
Long. 16. 2 o. latit J 1 . 3 .
Cette ville , nommée en latin Vintonia, eft auffi
remarquable par fon ancienneté, que par le fiege
épifcopal dont elle eft honorée depuis long-tems. Les
Romains l’ont connue fous le nom de Venta be/garum;
après eux les Bretons -l’appellerent Caer-gweru, ÔC
les Saxons Wintan-cejler, d’où l’on a fait Winrchefler.
C’eft dans cette ville que l’an de Jéfus-Chrift 4 0 7 ,
le tyran Conftantin fut proclamé empereur par lès
foldats, contre l’obéiffance qu’ils dévoient à Honô-:
rius; 6c il tira fon fils Confiant d’un monaftere de
cette même ville , pour le faire revêtir dé-la pourp
re ; mais ils périrent bientôt tous d eux, après avoir
eu quelques heureux fucces.
Les Saxons à leur arrivée dans le pays^ 'trouvèrent
Winchejler fi confidérable, que les rois de Weft-
Sex la ehoilirent pour le lieu de leur réfidence , y
établirent un fiege épifcopal, une monnoie, & y
bâtirent un grand nombre d’églifes.
- Après la conquête des Ndrmands , les: archives de
laprovince furentmifes ^Winchejler. Le roi Edouard
III. y établit une étape pour le. commerce des laines
6c des draperies , ce qui la rendit encore plus florii'.
fante.
Elle n’ a point perdu de fon luftre, c’eft une grande
ville fermée de murailles , contenant huit paroifles,
un palais épifcopal, un château , une églife cathê-
.•drale fuperbe , 6c un hôtel de ville où.l’on montre
une grande table ronde, qu’on dit être la table ronde
du fameux Arthur, tant chantée par le s vieux
romanciers.
Il fe tint à Winchefltr un concile, l’an 9 5 7 , en pré-
fence de trois rois des différentes provinces.
.L’évêché de Winchejler pft un des plus riches bénéfices
du royaume ,- car il vaut huit mille livres fier-
ling de rente. L’évêque afous fa jurifdidionSpirituelle,
les deux provinces de Hampshire & de Sur-
-rey, avec les îles de Jerfey 6c de Guernefey. Un
•évêque de Winchejler y nommé Guillaume Wickham,
a fondé dans cette ville vin beau 6c illuftre college;,
où l’on entretient un principal, dix fellows ou âffo-
ciés;, deux fcholarques & foixante 6c dix écoliers*,
qu’on tire de-là quand ils font avancés pour les envo
ye r à Oxford , au college neuf qui a été fondé par
le même prélat.
. Deux rois , pere 6c fils ; Henri III. & Edouard I.
font nés à Winchejler. Le premier étoit un prince d’un
petit génie , d’un naturel inconftant* capricieux, &
rempli des maximes du pouvoir arbitraire ; foible
quand il auroit fallu être ferme, plein d’hauteur déplacée
quand il auroit fallu plier; avide ;d’argenf juf-
qu’à l’excès , pour le prodiguer tout de fuite en dé-
penfes folles 6c ridicules.
Saint Louis le battit deux fois , 6c fur-tout à la
journée de Taillebourg en Poitou. Les barons gagnèrent
fur lui la fameute bataille de Levées en 1264.
Il fut enfuite redevable de fa délivrance à fon fils
Edouard , qui lui Succéda. Enfin il mourut paifible-
ment à Londres, en 12 7 2 , à 65 ans, après en avoir
régné 56.
Edouard I. avoit de très-belles qualités , beaucoup
de bravoure, de prudence, d’honneur, &de
juftice. L’Angleterre reprit fa force Sous fon régné;
il conferva la Guyenne ; il s’empara du pays de Galle
s , il fit fleurir le commerce de fes Sujets autant
qu’on le pouvoit alors.
La maifon d’Ecoffe étant éteinte en 12 9 1 , il eut
la gloire d’être choifi pour arbitre entre les préten-
dans ; il obligea d’abord le parlement d’Ecoflè àre-
connoître que la couronne de ce pays relevoit de
celle d’Angleterre ; enfuite il nomma pour roi Bayol,
qu’il fit fon vaffal ; enfin il prit pour lui-même ce
royaume d’Ecoffe , 6c c ’eft une grande tache à fa
gloire. _ .. . :
Sous ce prince , on vint déjà à s’appercevoir que
-les Anglois ne feroient pas long-tems tributaires de
Rome ; on fe fervoit de prétexte pour mal payer, &
on éludoit une autorité qu’on n’ofoit attaquer de
front.
Le parlement d’Angleterre prit vers l’an 1.300»
une nouvelle forme , telle qu’elle eft à-peu-près de
nos jours. Le titre de barons 6c de pairs ne fut affecté
qu’à ceux qui entroient dans la chambre hautes
W I N
la chambre baffe commença à regler les fubfides ;
Edouard I. donna du poids à la chambre des communes
, pour pouvoir balancée le pouvoir des barons;
ce prince allez ferme & allez habile pour les ménager
& ne les point craindre, forma cette efpece de gouvernement
qui raffemble tous les avantages de la
royauté, de l’ariftocratie, 6c de la démocratie, 6c
qui fous un roi fage , ne peut que fleurir avec
gloire.
Edouard I. mourut l’an 13 0 7 , à 68 ans , lorf-
qu’il fe propofoit d’aller reconquérir l’Ecoffe , trois
fois fubjuguée , 6c trois fois foulevée.
Bilfon (Thomas) favant théologien & évêque,
naquit à Winchejler, vers l’an 15 4 2 , & mourut en
16 16 . Il fe fit une grande réputation par fes ouvrages.
Le premier qu’ümit au jour à Oxford en 158 5,
a pour titre : Traité de la différence entre Tobéijjance
chrétienne , & la rébellion anti-chrétienne. Cet ouvrage
fut appuyé par l’autorité fouveraine, 6c dédié
par l’auteur à la reine Elifabeth.
Le dofteur Bilfon * pour établir la fuprématie
royale , s’attache à juftifier que les empereurs con-
voquoient autrefois des conciles, dont ils fixoient le
tems 6c le lieu , réglant meme qui feroient ceux qui
y aflifteroient & qui y auroient voix : qu’ils déter-
minoient quelles matières on y traiteroit; qu’ils pré-
fidoient aux débats, & empêchoient qu’on ne portât
atteinte à la foi établie par les conciles précédens ;
qu’ils jugeoient de leurs procédures, même par rapport
aux matières de foi , par la réglé commune à
tous les chrétiens, fa vo ir , la parole de Dieu ; qu’ils
confirmoient les decrets des conciles, en marquant
ceux qu’ils approuvoient, 6c auxquels ils donnoient
force de loi; qu’à l’égard des fentences, ils reeevoient
les appels qu’on interjettoit, fufpendoient l’exécution,
6c moderoient la rigueur des décifionsdes conciles
, quand ils les trouvoient trop féveres. Il prouve
tous ces articles par l’exemple des princes juifs
& des empereurs chrétiens.
Il obferve enfuite que l’empereur Juftinien, dans
fes novell. conjlitut. a réglé ce qui regarde la do&rine
6c la difeipline de l’Eglife , la conduite des évêques
&des patriarches fur la célébration des facremens ,
la convocation des fy nodes, l’ordination des ecclé-
fiaftiques, les mariages, les divorces, 6c autres cho-
fes de cette nature , qui étoient en ce tems-là du ref-
fort de la puiffance civile , 6c que le pape prétend
aujourd’hui appartenir à la puiffance eccléfiaftique.
,En 1593 * il publia un traité du gouvernement de
reglife de Chrift, 6c de l’autorité qu’avoient les anciens
patriarches. Ce livre fiit traduit en latin en 1 6 1 1 .
Enfin, il mit au jour à Londres, en 16 0 4 , un favant
ouvrage , fous le titre de Defcription des fouf-
frances de Jefus-ChriJl y & de f a defeente aux enfers.
Il prouve dans cet ouvrage par l’Ecriture & par les
peres, que notre Seigneur eft allé de la terre dans le
lejour du parfait bonheur, & qu’il n’y a rien dans
1 Ecriture qui nous autorife à croire que fon ame eft
allée en enfer après fa mort, 6c de-là au ciel ; qu’ainfi
tout concourt à nous perfuader que les fideles vont
n* ~bas ^ans k c*e^ » & qu’enfin le hadès du fymbole
cftle paradis. ( Le chevalier DE J a u c o ü r t . )
W in c h e s t e r , {Géog. mod.) bourgade d’Angleterre
dans le comté de Northumberland. Ceux du
pays l’appellent Winchejler in the w a ld , ou old Win-
c \ef i er > c’eft-à-dire Winchejler près du rempart, ou le
vieux Winchejler. Ce lieu eft peu éloigné des ruines
<lu mur de Severe. (D . J . )
WlNDA , ou W IN D AW , {Géog. mod.) ville du
auche de Courlande, fur la mer Baltique, à l’em-
ouchure de la W e ta , où elle a un petit port, à
quinze milles deMemmel, 6c à trente de Riga. Long.
3 3 -2 4 . Uuit. i j . 10. (D . J . )
W'INDELINGEN oa WINDLING, (Giog. mod.)
Tomt X V I I . K 5 J >
W I N
petite viïle «ràllemagte dans k Suabe, au duché de
Vjrtemberg, fur leN e ck e r , près de l’embouchure
de la Lauter. (Z>. J . )
WINDISCH, ( Géod. mod. ) ville de Süxffe au
canton de Berne , dans l’Argaw , à un quan de lieue
de Kunigsfeld. Je parle de ce village, parce que c’eft
ici qu’il faut chercher les reftes infortunés de l ’an,
cienne Fïndoniffa.
Cette v ille,dont j’aidéjafait mention , étoit forte
par fa fituation fur une hauteur, au confluent de
deux rivières rapides, larges & profondes; ie veux
direl Aare & la Reufs : on eft furpris que perfonne
ne le toit avife dans les derniers fiecles , de rebâtir
Vtndonijfa. Les Romains en avoiènt fait une place
d armes, pour arrêter l’irruption des Germains, comme
Tactte le raconte , Br. IV. de fon hiftoire: &
c eft ce que nous apprennent encore divers mor.u-
mens qu’on y a déterrés, comme des inferiptions,
des cachets, & des médailles.
Il y a long-tems qu’on y voyoit cette infeription
qui parle d un ouvrage de Vefpafien : lmp. T. Vefpa-
Jîanus. Ccef Aug. V II. Cof. Marti Apollini Minervce
Arcum Vican. PindoniffenJJîs Curia, & c .
On y a trouve'des médaillés de plufieurs empereurs
.depuis Néron jufqu’àValentinien. Vindoniffe
fut enfuite une ville épifcopale fous les premiers rois
des Francs ; mais Childebert IL en tranfporta le fiege
à Conftance , vers la fin du fixieme fiée l e , parce
que la première de ces deux villes avoit été ruinée
par les guerres , dans les tems de la décadence de
l’empire romain.
Vmdoniffe a été un fiege épifcopal, mais on ne fait
point les noms de ceux qui ont tenu ce fiege fous les
empereurs romains. Il paroît feulement que cette
ville ne fut ruinée qu’avec celles dit plat-pays, par
les armées de Théodebert, roi d’Auffrafie ,l’a n 6 i i :
Depuis ce^ tems-là Vindoniffe n’a jamais été rétablie"
6c fon évêché eft demeuré fupprimé. Il étoit dans la
province nommée Maxima fequanorurn, fous la métropole
deBefançon. ( D . J . )
} WINDISCHGRATZ , ( Géog. mod. ) petite ville
d’Allemagne , dans la baffe-Stirie, près de la rive
droite de la Drave. On croit que c’eft la Vendumfe
Strabon. {D . ƒ .)
WINDISCHMARCK, {Géog, mod.) contrée d’Allemagne
, dans le cercle d’Autriche ; elle eft bornée
au nord , en partie par le comté de C illey , en partie
par la haute Carniole ; au midi par la Morlaquie ; au
levant par la Croatie; 6c au couchant parla haute &
baffe Carniole. Ce pays eft prefque tout montueux ;
fes habitans parlent efclavon , reconnoiffent les archiducs
d’Autriche pour feigneurs, & font catholiques.
Il a pour chef-lieu Medling, ou Metling. Les
deux principales rivières de cette contrée font le
Gurck & le Kulp. {D . J . )
WINDRUSH , la , ( Geogr. mod. ) riviere d’Angleterre.
Elle a fa fource au duché de Glocefter, entre
dans Oxfordshire, 6c fe jette dans l’ Ifis , ou la
Thamife, à l’occident d’Oxford. ( D . J . )
WINDSOR , {Géog. mod.) bourg d’Angleterre
dans Berkshire, fur la Thamife , à vingt-cinq milles
de Londres. Ce bourg nommé anciennement Wind-
leshore, a droit de marché , députe aii parlement,
& eft remarquable par la maifon de plaifance des
rois de la grande-Bretagne, dont nous parlerons dans
l’article fuivant. {D . J . )
W indsor , {Géog. mod.) maifon de plaifance
des rois de la grande-Bretagne, en Bèrkshire, fur la
Thamife. Elle prend fon nom du bourg de Windfory
ôù elle eft fituée, & où les rois d’Angleterre ont toujours
eu leur château depuis Guillaume le conquérant.
Edouard III. voulant ériger un fuperbe monument
de fes vi&oires fur Je a n , ror de France, &
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