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fes talens. Non content d’exceller dans l’étùde de
l’Ecriture fair.te, & des ouvrages des peres, il apprit
aufïi le droit c iv il, le droit canon, & les lois d’Angleterre.
Il compofà des homélies , qui lui valurent
le titre de docteur évangélique.
L ’an 1369 , Wiclefs’acquit l’eftime de l’univerfi-
t é , en prenant fon parti contre les moines mendians,
qui prétendoient être reçus do&eurs en théologie >
fans fubir les examens requis ; mais cette entreprise
lui coûta cher : car en 1 3 6 7 , il fut chaflé de l’uni-
verfité par Langham, archevêque de Cantorbery ,
qui aiFe&ionnoit les moines & la cour de Rome.
Ajoutez que l’année précédente ilavoit pris le parti
du roi Edouard , & du parlement, contre le pape ;
cependant en 1 3 7 1 , il fut nommé malgré les moines
, profèfléur en théologie à Oxford , & pour lors
il attaqua ouvertement dans fes leçons, les abus qui
régnoient dans les ordres mendians*
Il fut un des députés d’Edouard auprès deGrégoi-
•re XI. qui fiégeoit à Avignon , pour le prier de ne
plus difpofer des bénéfices d’Angleterre. A fon retour
il combattit le luxe & la dottrine de Rome ,
d’ignorance & la vanité des prélats de cette cour. Le
.pape extrêmement irrité » écrivit au ro i, à l’univer-
fité. d’Oxford, à l’archevêque de Cantorbery , & à
l’évêque de Londres, de faire emprifonner Wiclef.
Le duc de Lancaftre le protégea , & l’accompagna
:à Londres oii il avoit été cité ; cette grande protection
lui fut favorable , & l’aflêmb'lée convoquée à
ce iu je t, fe fépara fans rien prononcer contre lui.
Wiclef écrivit peu de tems après, un livre touchant
le fchifme des pontifes , & la néceflïté de rejetter
tous les dogmes qui ne font pas fondés fur l’Ecriture.
! -
Son entreprife de la tradu&ion de la Bible en aiy
-glois, déplut fort aux eccléfiaftiques ; il ne les irrita
pas.moins en attaquant ouvertement la tranfubftan-
tiation. On le perfécuta , on faifit fes liv re s, & on
lui ôta fon profefforat. Il fe retira dans fa cure à Lut-
terworth , où-il mourut en 1384. Ses difciples fe
multiplièrent prodigieufement , iiir-tout depuis la
loi que le parlement fit en 1400 ,, contre le wièlé-
:fifme. Cette loi portoit la peine du feu contre ceux
qui enfeigneroient cette do&rine , ou qui fâvorile-
roient fes fe dateurs.
En 14 1 8 , Richard Flemming, évêque de Lincoln,
à la follicitation du pape, fit ouvrir le caveau de \Vi-
,clef, brûler fes o s , & jettér fes cendres dans un courant
qui porte le nom de Swift ; mais fes livres en
grand nombre ne furent que plus recherchés , & le
■ wicléfifme adopté en fecret, jetta tacitement de profondes
racines, qui produifirent un fiecle après la
révolution de la religion aujourd’hui régnante dans
la Grande-Bretagne. (Le chevalier d e J a u c o u r t .)
. YORIMAN , l ’ , ( Géog. mod. ) province de l’Amérique
, dans la Guyane. E lle a foixante lieues, le
long de là riviere des Amazones. Ses habitans font en
grand nombre , & vont tout nuds , tant hommes
que femmes. Ils n’habitent pas feulement la terre
.ferme de cette province » mais les grandes îles que
forme la riviere des Amazones, par divers bras étendus.
{D . / )
YO UGH IL L, (Géog. mod.') & p a r quelques-uns
Younghalf ; ville d’Irlande , dans la province de
Mounfter , au comté de C o rk , avec un bon port,
& un quai fortifié , à l’embouchure de la riviere
Blackwater, fur les confins de Waterford, à huit
milles au levant de Cloyn ; elle eft riche , peuplée ,
& envoie deux députés au parlement d’Irlande. Longitude
So.. latit. S i. 5ê i {D . J . )
Y O U R E ,x ’ , ( Géog. mod.) en latin U ms , riviere
d’Angleterre, en Yorckshire. Elle a fa fource aux
confins de Weftmorland , reçoit dans fon fein la
Swalle , prend alors le nom d’Oule , pafte à Y o rck ,
&ctombe dans l’Humber. { D . J . )
YPAIN A , f. f. ( m m mod. SuperßUhn. ) c’ eft le
nom que les Méxiquains donnoient à une de leurs
fêtes lolemnelles > qui fe çélébroient au mois de Mai,
en rhonneur.deleur dieu Vitfilipiußt. Deux jeunes
filles, conl’acrées au fervice du temple , formoient
une pâte compofée de miel & de farine de maiz ,
dont on faifoit une grande idole , que l’on paroit
d’ornemens très-riches, & que l’on plaçoit enlùite
fur un brancard. Le jour de la tete , ^des 1 aurore ,
toutes les jeunes filles mexicaines, vêtues de robes
blanches , couronnées de maïz grillé, ornées de
bracelets & de guirlandes de la meme matière , farr
dées & parées de plumes de différentes couleurs, fe
rendoient au temple pour porter l’idole jufqu à la
cour. Là des jeunes gens la recevoient de leurs
mains, & la plaçoient au pié des degrés, où le, peu?
pie venoit lui rendre fes hommages ; enfuite de quoi
on portoit le dieu en proceflion vers une montagne,
où l’on faifoit promptement un facrifice ; on partoit
de*là avec précipitation, & après avoir fait deux
nouvelles Hâtions, on re venoit à Mexico. La procef-
fion étoit de quatre lieues , & devoit fe faire en quatre
heures. On remontoit le dieu dans fon temple,
au milieu des adorations du peuple, & on le pofoit
dans une boete parfumée & remplie de fleurs : pendant
ce tems, de jeunes filles formoient avec la même
pâte dont l’idole étoit faite, des mafles fembla-
blesàdes os , qu’elles nommoient les os du dicuVitfi-
lipu tf i. Les prêtres offroient des v iâ im p fans, nombre
, & bénifloient les morceaux de pâte que l’on
dlftribuôit au peuple ; chacun les mange oit avçC une
dévotion merveilleufe , croyant fe nourrir réellement
de la chair du dieu. On en pörtoit aux malades,
& il n’étoit point permis de rien boire ou manger
avant que de l’avoir confommée. Voye{ U hiß. generale
des voyages, tàm. X I I . in-40. pu g- 347- & f ULV‘
YPEREAU , ou YPR EAU , f. m. ( Jardinage. )
c’eft ainfi que nos jardiniers appellent une efpece
d’orme à larges feuilles , originaire de la ville d’Yr-
près , & qu’on cultive beaucoup dans ce royaume.
Y P R E S , ou 1PRES , ( Géog. mod. ) ville des Pays-
Bas , au comté dé Flandres, dans une fertile plaine,
fur le ruiflèau d’Yper , à 7 lieues fud^.eft de Nieu-
p o rt, à 9 de Dunkerque , de Saint-Omer, & de
ßruges , à treize de Gand , à 6 de Lille , ÔC 55 de
Paris. ■ ' ■ _ ■
C’étoit autrefois une gran.de ville qui avoit trois
fois le circuit qu’elle a aujourd’hui. Vers l’an 800,
les Normands la faccagerent ; Baudouin la répara
en8 80; elle fut brûlée l’an 1 1 4 0 , & malgré cela,
au dénombrement qui s’ en fit deux ans après , on y
compta deux cens mille habitans ; mais à peine y
en compte-t-on aujourd’hui douze mille. Elle contient
quatre paroifles, dix-huit couvens, & plufieurs
hôpitaux. '•
Son évêché , fuffragantde Malines , fut érige en
1 5 5 9 , par le pape Paul IV. Le prince de Condé prit
Y près en 1648 , & la perdit l’année Avivante. Louis
X IV . la reprit en 1678 , & elle lui fut cedée par le
traité de Nimègue ; mais elle pafla à la maifon d’Autriche
, par les traités d’Utrecht, de Radffat , fk. de
Bade. Louis X V . la prit en 17 4 4 , & l’a rendue démantelée,
pa rla paix d’Aix-la-Chapelle. Longitude,
fuivant Caflini ôî Scheuchzer, zG. â i. 3 0 . laiitur
d e^ y .Z z .
Hyperius ( Gérard-André) théologienprôteftant,
naquit à Ypres en 1 5 1 1 , & mourut profeffeur à
Marpourg, en 1 5 6 4 , à . 5 3 ans. Il compofa beau?
coup de livres tant fur la théologie que fur les feiern
ces humaines. Un moine efpagnol, nommé Laurern
tius aVillavicentio , en fit imprimer deux fous ion
nom, au rapport de Keckerman & de Colonnes.
Lupus ( Chrétien ) , favant religieux a u g u f t i n , &
l’un des célébrés théologiens de fon ordre , naquit à
Ypres
Y S E
JW dans le dernier Üecle , & moilrut 4 t é l iva;n
en 1681, à 7o ans. On a de lui plufiéurs ouvrages en
latin , & quelques-uns ne manquent pàsd’éruditiorr;
tels lonti 1 . des commentaires fur l’hiftoire des
canons.des conciles uti recueil demonuthens
concernant Ies eoncife d’E p h ^ & de Calcédoine.
, benedtflm du d o u a lS e ftecle, qui devint
abbe de Deutfçh , ctoit né dans le territoire d T ™ ,
& mourut en 1 1 5 5 , à 44 ans. Toutes fes oeuvres
ont ete impritjie.es âPqris eh 163g , en z voVm-fol
On pourra juger de leur mérite, en confidcrant qu*'
elles confiftent én quarante-deux livres fur la T r inité
, & en commentaires fur l’Ecriture par les
principes de la d ia d iq u e , & de la théologie fcho
lamque. (Z). / .) °
YPSILOIDE, ( Jn a t .) eft une des futures vraies
du crâne, appellee ainfi à caufe qu’elle reffemble ;
\y ou upfilon. Voye{ Suture.
Quelques-uns appellent cette future, Ko.^S'ou^m .
làmbdoïdes. Foye^ L am bdo id e s .
Il y à encore un os placé à Iji racine de la langue
qu on appelle ypfd-dde Ou hyoïde. Voycr Hyo de ’
YPUPIAPRA, f. m. (Hift, nae.) .efpece de monf-
tres marins des mers du Brélii. On prétend qu’ils
,ont une tèfe qui approche de la face humaine, avec
des yeux fort enfoncés. Les femelles in t 1 dit-on
-Unecheyeluré; on les trouve à ïentrée dujagoari-
p e , a ^uelquediftance de laJiaie de tpuS les Saints.
Cet animal, qui pourroit bien être exagéré par les
Portugais, tue, dit-on, les Indiens à force dé les em-
brafler étroitement; mais on prétend que ce n’efl:
point pour les dévorer: on affure même que ces
monftres gemiflent des effeis de leur maladreffe. Cependant
ils leur enlevent les y e u x , le nez & les parties
naturelles. Crefatjudaus , &c.
Y I
j m' (.dfijl. nat. Bot. exot.) plante
du Brefil, que MM. Homberg & Marchand prétendent
etre notre grande ferophulaire aquatique. On
attribue à Yyquetaya la propriété d’ôter au léné fon
mauvais goût & fon odeur défagréable, fans rien
diminuer de fes vertus. M. Marchand prétend aufli
que l’efpece de ferophulaire que nous venons de
n ^ im e r , a le même avantage. V jjk^ S gro ph ula ire.
Y R
YRAIGNE, F yye^ Araignée*
Y R IE R DE LA per ch e , sain t , (Géog. mod.)
petite ville de France dans le Limoufin, fur l’ill
avec titre de prevâtf , & une collégiale. Elle a pris
Ion nom moderne de S. Yrier qui y a fondé un mo-
tialtere. (D . J . )
Y s
Y SA RD ou Y Z A R D , (Diete & Mat. mêd.) nom
tous lequel on connoît dans les Pyrénées l’animal
plus connu en françois fous le nom de chamois. Voyez
Chamois» j 1
Les prétendues propriétés médicamenteufes de
quelques matières retirées de Yy^ard ou chamois
lont rapportées à Y article Chamois, Mat. méd. Ses
qualités diététiques font les mêmes que celles du
chevreuil, auquel Yy fa rd eft pourtant un peu inférieur
pour le gofft. Voye[ Chevreuil , Diete & Mat.
méd. ( b )
Y S EN D IC K , {Géog. mod:) petite ville des Pro-
Vinces-umes, dans la Flandre, â quelque diftance
a un bras de lEfcaut occidental, appellé le B lie,
Pn ° r ew. à Un miUe de Siervliet, à 5 au nord-
eft de Middelbourg, & à 5 à l ’eft de l’Eclufe. Les
Ltats-géneraiix à qui elle appartient, en ont fait une j
Tome X V I I ,
Y U C 677
fortereffç prefque imprenable. C’e llle boulevard de
i ï t ' Î p . L) “ “1 laFlandre' L^ S - L 'o- /««.
Y S S B L , L’ , {Géog. mod.') riviere d’Allemagne.
W s j f t de;K. prutçtpales fources au pays de Munf-
er & dans le duché de Cleves. La plus feptentriona-
le des deux fources , entre dans le comté de Zut-
phen. La méridionale fe joint avec l’autre fource ,
baigne Doesbourg, Zutphen, Deventer & Kem-
pen, ottelle fe jette dans le Zuyderzée, dans la province
d Ovenffel. La riviere A'Yÿcl qui coule à Ou-
devater j à Gouda, & ■ y3 tomberrdans la Meufe
au -d e fo de Rotterdam, eft différente de ï m i qui
prend ^ fourpe dans Ie.duchp de Clèves. Peut-être
neanmoins que ces deux rivières n’ gn fàtfoient qu’u-
ne ieule, anciennement.
ftirnommé Germant,-
IM W i H i N éron, joignit le Rhein
“ un « " f l qui fubfifte encore aujoiirdhut,
&: d commença des digues fur le liprd du
Rheiri qm furent aciievécs 63 ans après par l’ aniin
Pompée f C eft cet dluftre. Drufus qui mo-.fnu âgé de
30 ans fur le bord de la Lippe, Luppia (riviere de
H H H B H B dans, fon camp, que cette perte fit
Iionjmer k camp ÏM u b k , { c a p * fc k ra ta .) \»m e
drefa des ftatues a Drufus, & on élpva en fou honneur
des arcs de triomphe, & des mauCoMes jufque
fijr.les.fiorfls du Rhein. Velleïus Paterculus a fait fon
eloge en deux mots. ,, Il avoir, dit-il, toutes les ver-
” tlte que ta nature: hutr.afipe peut recevoir, & le tra-
» vsil perfectionner. (D. J \
YSSELMONDE , {Gcog. mod.) nom d’une bourgade
des Provin ces-u: lies. Cette bourgade appellée
en latrn, Ifa k o f i çm je trouve dans la partie mê-
rtdtonale de la Holland,é, ,& dans un,e île qui eft à
embouchure fie PYlTel dans la Meufe, enyiron fi une
lieue de RotterdaiB.
Y S SE L ST E lN , {Géog m d ,) petite ville & châ-
tenu des Provmçes-umesj, dans la province de Hol-
lande , aux cbiifitjs .de celle d ’Utrecht,! fur le petit
i l l e l , à environ 1 Iieuèj.d’Utrecht. Long z i z g
lp , S L 4 . '
YS IT.D ou U D ST ED , (Géog, mod,) ville de Suc-
de dans la Scanie, fur (a cote méridionale dè cette
prpymçe, à 1 lieues fuéfioifes de Malmoé3 à i de
Chrifttanftad, & à 9 de Lunden. Long. %o. 6 0 - latlt
<’ ■ * * ’# * < * . * » *
Y T
Y T AH U , f. m (m p . nat. iàiho’og.) nom indien,
d une pierre qui fe trouve dans le Paraguay. On dit
qpe ce niot lignine clocheJbnnante.V.Wc eft creufe de
la grolieuf de deux poings, & elle rend un fon
.quand on la frappe. Elle fe trouve dans quelques ri-
yieres du p a y s ; elle a environ deux lignes dépaif-
feur. Intérieurement elle eft d’un verd de mer ou
quelquefois d’une couleur foncée & comme brûlée
Çexte pierre eft très-dure, & eft jaune’ extérieure-’
meiit, & couverte d’un fable de la même couleur
Ce fable eft rempli de tubercules d’un blane-fale -&
qui prennent le poli. On regarde cette pierre comme
fort aftnngente. Voyt^ de L aet, de lapifil>us &
gemniis.
Y T IC , f* m.(Hifl. nat. Omit, exot.) nom qn’on
donne dans les îles Philippinnes à une efpece de canard
qu’on y voit communément, & qui eft.de la
groffeur de nos canards priyés. Les Chinois en font
couver les oeufs par la chaleur , comme on fait en
Egypte pour les oeufs dé poulets. (Z>. J . )
Y U Y y
Y U C A , f. m. (Hlfî. nat. Bot.) genre de plante
polypéwle. liüaçée, çontpo/ée de fix pétales qui
RRr r
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