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laquelle il établit des religieux de l’ordre de faint Benoit.
Auxiij. fiecle, Henri III. fit démolir l’églife d’Edouard
pour la rebâtir beaucoup plus belle qu’elle
■ri’étoit auparavant ; mais fon entreprife ne fut achevée
que long-tems après fa mort. Henri V II. choifit
cette églife pour être fa .fépulture , & celle des rois
les fucceffeurs. Il fit conftruke dans le choeûr-à l’orient
un fuperbe chapelle, qui lui coûta quatorze
.mille livres fterling , fournie très-confidérable dans
ce tems-là.
L ’églife de Wefiminfier eft un grand . édifice , de
.goût gothique, fort élevé, confinât en croix comme
le s ëglifes cathédrales, long de cinq cens pies , 6c
large d’environ cent piés. Aux deux côtés de la façade
qui eft à l’occident, paroiflent deux tours quar-
rées qui ne s’élèvent pas plus haut que le toit.
On entre dans un vaifleau long & é tro it, dont la
voûte eft fufpendue fur deux rangs de piliers ; en
«avançant un peu plus loin , on voit dans diverfes
chapelles les tombeaux de quinze ou feize rois 6c
reines d’Angleterre, 6c ceux de plusieurs perfonnes
illuftres, foit parleur m é rite fo it par leur naiflance.
On trouve en face le choeur où eft entr’autres le tombeau
de Sébert, premier fondateur de l’églife, & qui
mourut en 6 1 6.
Du choeur, on pafle dans la chapelle royale, où
ïe trouve fur la droite la fépulture de Richard II.
mort en 1 399 , & celle^d’EdouardlII. mort en 1 377.
Au fond de la chapelle , on voit le tombeau de Henri
V. mort eu 14 2 2 , & celui de S. Edouard le cotffef-
fe u r , mort en 1065. Sur la gauche eft inhumé le
brave Edouard I. mort en 1308 , & Henri III. mort
en 12 7 3 . Ces tombeaux font tous accompagnés d’épitaphes.
De la chapelle royale, on paffe dans celle deHen-
r i VII. où fe voit le tombeau de ce prince en bronze
mafiif, 6c où il eft inhumé avec Elifabeth fon époufe.
Le roi Edouard VI. a fon tombeau tout près de celui
de fon ayeul;la reine Marie Stuard mere de Jacques I.
& la princefle Marguerite de Richemond mere de
Henri V II. font enfevelies au-dehors de la chapelle ,
à la droite ; fur la gauche, on voit la fépulture de ;
l ’illuftre reine Elifabeth.
L ’églife de Wefiminfier eft le lieu où fe fait ordinairement
la cérémonie du couronnement des rois ,
& l’on a fuivi cet ufage depuis Guillaume le conquérant
, qui montra l’ exemple. La reine Elifabeth ayant
ôté cette églife aux religieux bénédi&ins qui la pof-
fedoient, y mit à leur place douze chanoines, avec
u n doyen. L e doyen eft d’ordinaire un évêque, lequel
a fous certaines reftriélions une jurifdiftion ec-
.cléfiaftique & civile dans la ville de Wefiminfier, 6c
‘ dans les lieux qui dépendoient autrefois de l’abbaye.
Les revenus de cette maifon fervent aâuellement
-A entretenir trente chanoines, un organifte , douze
pauvres, & quarante écoliers, avec leurs maîtres,
• & divers officiers de college, qui ont tous de gros
qnpointemens. Il y a dans Le. cloître une bibliothèque
publique, qui s’ouvre fbir 6c matin pendant les féan-
.ces des cours de juftice de Wefiminfier.
C’eft dans l’églife de Wejiminjicr qu’on enterre les
têtes couronnées, les perfonnes du plus haut rang ,
& celles d’un.mérité rare. Mais au milieu de tant
d’hommes illuftres.dont l’églife eftle tombeau, l’hif-
itoire nous apprend que .Cromwell y fit enfevelir fa
mere avec beaucoup de pompe & .de magnificence.
Elle vécut aflez pour le voir élevé au prote&orat
■ 6c folemnellement inftallé en 16 5 3 dans ce grand
office, équivalent à ce lui de la royauté. Cependant
elle n’avoit jamais pu fe perfuader que le pouvoir
ou la v ie de fon fils fuflent en fureté .; 6c d’un jour
A.l’autre , elle doutoit qu’il fut vivant.s’iln e l’en.afluf
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toit par fa préfence. C’étoit une femme de bon
famille du nom de Stuart, 6c d’un caraftere déce T
qui , par fon économie & fon induftrie , avoit f i '
parti d une fortune bornée pour l’éducation d’un6
nombreufe famille. Elle s’étoit vue dans la néceffit*'
d’établir une braderie à Huntingdon , & f a conduit
lui en avait fait tirer de l’avantage. De-là vient m
.Cromwell, dans les libelles du tems, eft quelque^
défigné fous le nom de brafieur, Ludlow le raille d»
furcroît confidérable que fon revenu royal alloit
recevoir par la mort de fa mere , qui poffédoit un
douaire defoixante livres fterling fur fon bien. ( i e
■ chevalier D E J A U c o u RT.') . ' 6
"Westminster , faite de, ( Topog. de Londres.) t„
anglois, Wefiminfier-hall ; grande falle que fit conf-
•truirele roi Guillaume II. dit le roux, vers l’an 1098
Cette falle eft voûtée, 6c la voûte eft lambriffée d’u-*
ne efpece de bois qui croît en Irlande, & auquel les
araignées n’attachent point leurs toiles. C’eft dans
cette falle que s’aflemble le parlement d’Angleterre-
& pour emprunter ici la poéfie de l’auteur de I’Hen-
yiade :
A u x murs de W eftminfter on voit paraître enfemble
Trois pouvoirs étonnés du nceitd qui les raffembU
Les députés du peuple, & les grands , & le roi
Divifès d'intérêt, réunis par la loi ;
Tous trois membres f acres de ce corps invincible,
Dangereux à lui-même , à fes voijins terrible.
Heureux , lorfque le pèuple infiruit par fon devoir '
Refpectè autant qitil doit, lefouverain pouvoir !
Plus heureux , lorfqu'un roi , doux Ju fle A politique,
Refpecte autant qu'il doit, la liberté publique !
Quoique cétte falle foit longue de deux cens foi.
xai^rf & dix p ié s, 6c large de foixante & dix, elle eft
moitié trop petite pour un corps fi nombreux que
l’eft celui du parlement d’Angleterre,6 c elle deman-
deroit fans doute d’être tout autrement décorée pour
l’afTemblée de cette augufte çompagnie. Auffi pré-
tend-on que cette falle n’eft qu’un débris du palais
qu’Edouard le confefTeur éleva près de l’abbaye,
& qu’acheva Guillaume II. Ce palais fut réduit' en
cendres vers le milieu du x v j. fiecle , fous le régné
de Henri VIII. 6c l’on ne put fauver de l’incendie que
cette grande falle , où le parlement s’aflemble, &
quelques chambres voifines, entr’autres, celle qu’on
nomme vulgairement la chambre peinte de S . Edouard.
w J )
WESTPHALIE, ( Géog. mod. ) cercle d’Allemagne,
qu’on divife en province & en duché. Les états
du cercle de Weflphalie font les évêques de Pater-
born, de Liege, de Munfter, d’Ofnabrug , les abbés
de Munfter , de Stablo 6c de Corvey : les abbeffes
d’Herforden & d’Effen : les ducs de Juliers, de Cle-
ves 6c de Berg : les principautés de Ferden, de Min-
den, d’Oftfrife, de Naflau-Dillenbourg 6c plufieurs
comtes. Les villes de Cologne, d’Aix-la-Chapelle,
de Dormund 6c de Hesford, entrent dans ce cercle.
L ’evêque de Munfter 6c les ducs de Juliers 6c de Cie-
ves font direéteursdu cercle de Weflphalie, dont le
contingent eft de 304 cavaliers 6c 12 82 fantafîins,
ou dé* 816 4 florins par mois.
La province de Wtjlphalie comprend le duché de
Weftphalie, l’évêche de Munfter , l’évêché d’Ofna-
hruck, l ’évêché de Paderborn, l’abbaye deCorvey,
Japrincipauté dejMinden 6c plufieurs comtés.
Le duché de Wfiphalie confine avec les évêchés
de Munfter & de Paterborn, le comté de la Mark,
le landgraviat de Hefle 6c le comté de Waldeck. Cê
duché qu’on nomme aufli le Saurland, & qui appartient
à l’ele&eur de Cologne , renferme feulement
plufieurs bailliages. Le commerce de fes habi-
tans confifte enbiere & en jambons , qu’on nomme
mal-à-propos jambons de Mayence, parce que le plus,
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grand débit s’en faifoit aux foires de Mayence te de
Francfort. -
Les bornes de la Wtjlphalie prife dans toute fon
étendue, étoientautrefois plus reculées qu’elles ne le
font aujourd’hui. L e Rhin la bornoit du côté de l’oc-
çident ; depuis ce fleuve jufqu’à la ville de Brême,
fa partie feptentrionale étoit bornée par la Frilè ; le
Wefer lui fervoit de bornes du côté de l’occident,
depuis la ville de Brême jufqu’aux montagnes appel-
lées montes Meliboçi par Ptolomée ; & du côté du
midi, elle étoit bornée par le pays de Hefle.
Toute cette étendue de pays fut habitée anciennement
par les Bru&eres, par les Sicambres, par les
Chamaves, qui fuccéderent aux Bru&eres du tems
deTrajan , par les Angrivariens, par les Lombards
ou Longobards, par les Angles ou An g ili, qui pafle-
rent enliâte en Angleterre, parles Chérufques, par
les Cattes, par les Chaud ou Cayci, & par les Francs
ou Franci, qui prirent la place des Sicambres & des
Teuûeres. Les Francs étant enfin pafles dans la Gaule
, les Saxons quis’étoient déjà avancés depuis l’Eb.
be jufqu’à l’Ems, occupèrent le refte de la Wefipka-
lie ; cette portion de pays devint ainfi une partie de
la Saxe, 6c donna fon nom aux Saxons, qui habitèrent
depuis le Wefer jufqu’au Rhin.
Les plus anciens princes de la Weflphalie 6c de la
Saxe, dont il foit fait mention dans l’hiftoire, font
Dietenc , fils de Sighard, qui eut la guerre avec
Charles Martel; Wernechind , fils de Dieteric, duc
des Angrivariens ; & Wittikind, fils de Wernechind.
La Weflphalie moderne a pour bornes au nord la
mer d’Allemagne , au midi le cercle du haut-Rhin,
au levant la bafle-Saxe, 6c au couchant les Pays-Bas.
Cette province d’Allemagne eft généralement fer-
file. L ’Ems, le Wé fe r, la Lippe 6c la Roër l’arrofent.
II y a de gras pâturages; on y élere dans les forêts
de bons chevaux 6c quantité de cochons. ( D . J )
WESTRA ou W A ST R A , ( Géog. mod.) île au
nord de l’Ecofle, & celle de toutes les Orcades qui
eft la plus avancée à l’oueft d’où lui vient fon nom.
Elle a cinq ou fix milles de longueur fur trois ou
quatre dans fa plus grande largeur.
WESTROGOTHIE ouWESTRO-GOTHLAND,
{Géogr. mod. ) province de Suede, dans la partie occidentale
de la Gothie. Elle eft bornée au nord par
le lac Waner , au midi par le Smaland , au couchant
par la Néricie. Cette province eft entrecoupée par
un grand nombre de lacs 6c de rivières. Skara eft fa
capitale.
WESTSEX ou WES SEX , ( Géogr. mod.) ancien
royaume d’Angleterre à l ’occident de Suffex, 6c au
midi de la Tamife. Cerdick ayant gagné en ç 1 9 , une
bataille qui fit perdre aux Bretons l ’efpérance de
chafler les Saxons de chez eux, Arthur s’accommoda
avec lui. Le roi breton céda au faxon un pays qui
comprenoit les provinces de Hant 6c de Sommerfet.
Le faxon âge 6c las d’une longue guerre, fut content
de ce partage.
Il érigea ce pays en royaume, fous le nom de
efif ix , 6c s’en ht couronner roi 24 ans après fon
arrivée en Bretagne. Il fe trouva alors dans l’Heptar-
chie, trois royaumes plus grands & plus puiffanS
flwe les autres, favoir deux anglois & un faxon. Les
anglois étoient le Northumberland 6c la Mercie. Le
laxon habité par des Jutes, étoit le Pefifiex, 6c avoit
Pour principales ville s, Winchefter, Salisburi, Sout-
bampron , Dorchefter , Portfmouth , Shereburn,
Exceller. Il y avoit dans ces villes plufieurs bretons
jneles avec les Saxons , 6ç l’île de Wight habitée par
*es Jutes, dépendoit aufli du Weflfex.
Chacun des royaumes de l’Heptarchie avoit pris
on nom des peuples qui l’habitoient, 6c de fa pofi-
^ ef l f ex f ut nommé le royaume des
" 7 -fixons ou des faxons occidentaux , parce qu’il
Tome X m >
M S H Ü occident des faxons de Surtex, dé Kent
& d Effex. U étoit outre cela confidérable paf fa fi-r
tuation, étant gardé au nord par laTamife, ait midi
par la m e r ,a 1 onentpar le petit royaume deSuffex,
& à I occident par les bretons de Cornouaille telle*
ment fepares du refte des Bretons du pays de Galles
par l’embouchure de la Saverne, qu’il ne leur étoit
pas poflible de fe feeourir les uns les autres.
Ce fut vers l’ân 6 3 4 , que les fixons occidentaux
reçurent 1 évangile par le miniftere de Birinus, à qui
le pape avoit donné cette miflion, après l’avoir facré
evêque ; ri aborda dans le Wtftftx, baptifa Sinieifil
qui en etoit le ro i, convertit auffi fonfrere Quictlin,
tic à leur exemple fe vit un troupeau confidérable ,
qui forma deux diocèfes , favoir celui de Winchefter.
& celui de Dorchefter. (D . J . )
W E T E R la c , ( H mod.) lac de Suede, dans
la Gothie. 11 fepare la Weftroeothie de l’Oftrogo-
t. Sietend du nord au fud depuis la Néricie iuf-
qu à la Smaiande, & mouille une partie de chacune
de ces.,deux provinces. Le fleuve de Motalapar le-
quel il fe décharge dans la mer, traverfe toute POf-
trogothre d’occident en orient. Il y a quelques îles
dans le lac Wcur, 8c cinq villes ou bourgs fur fes
Warfe. ’ — — , - r m rme re de
W E T T E R ou S T A D -W E T T E R , ( Giogr. mod. )
petite vffie d’Allemagne , dansla Hefte, (u r la r iv e
gauche de la Lohn, ä deux lieues au nord de Mar-
purg. Long. 2<f. 28. ladt. S o . 42.
Kachlin ( Jean ) , théologien, naquit dans cette
petite ville en 15 4 6 , 6c mourut à Leyde en 1606.
On a recueilli à Genève l’an 1 6 1 3 , en un vol. in-40
toutes fes thefes de théologie* elles ne font pas cependant
bien merveilleufes,& Gui Patin a follement
loue 1 auteur, en le nommant un des plus favans
hommes de fon fiecle.
Pincier ( Jean) , compatriote & contemporain de
Jvuchlin, a aufli publié quelques écrits de théologie
inconnus aujourd’hui, daus lefquels il fait la guerre
aux Luthériens, fur l’ubiquité 6c la réalité. Il mourut
en 15 9 1 .
, WuLuiùsf Herman) ,n é à Witter en donna
divers ouvrages fur le d roit, qui n’ont pas été réimprimés
depuis fà mort arrivée en 1634. ( D . J . )
We t t e r , le, ( Géog. mod. ) riviere d’Allemagne.
Elle prend la fource dans la partie feptentrionale du
comte de Solms, & fe jette dans la Nida.
W E T T E R A VIE , ( Géog. mod. ) contrée d’Allemagne
, dans le cercle du haut Rhin , entre la Hefle
& le Mein. Son nom lui vient de la petite riviere de
Wérer. Elle renferme plufieurs petits états. On ia
divife en méridionale & feptentrionale; cette dernière
porte le nom de Weflerwald. (D . J . )
WETT INGEN , (Géog. mqtt) bourg de Suifle ,
au comte de Bade, à dèmi-lieue de Bade, & près de
1 abbaye de Wettingen à laquelle il a donné le nom.
Ce bourg eft ancien, comme il paroît par quelques
monumens d’antiquité qu’on y a trouvés. On cite
1 mfcription fuivante qui fe voit fur une pierre dé
Féglife, & ç^ui nous apprend qu’un temple de ce
heu avoit été bâti à I’honnëur de la déeffe Ifis : dex
ljid i templum A folo L . Annius Magianus de fu o po-
fu it vir aquenfis ad cujus tcmpli ornamenta Alpina
A/pinu/a' conjux & peregrina fil. x c . dederunc L .
D . D . vicanorum.
En 163 3 , on trouva près de ce bourg un pot de
terre , plein de médailles' d’argent.de Gordien, de
Maximin, de Maxence, de Maximinien & de Conf-
tantin le jeune. (D . ƒ.)■ '
W E T Z L A R , (Geog. mod.) ville libre & impé-
riale d’A llemagne, dans la Wettéravie, au con-
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