Z A N
qu’ils ne pouvoient être pris. Sylla les ayant défaits
par les armes, acheva de les conquérir par fes caref-
fes. Ils adoucirent depuis la rudeffe de leurs moeurs,
en s’enrôlant parmi les Romains, & en les fervant
•dans les guerres ; ils embrafferent la religion chrétienne.
Ils font appelles Zanni par Agathias, L. V.
qui les place fur le Pont-Euxin, aux environs de
Trapézunte. (Z?. / . )
Z ANN A , f, f. (Hift. nat. ) nom d’une terre employée
dans la médecine , 8c q u i, fuivant Oriba-*
•fius , fe trouvoit en Arménie , fur les frontières de
la Cappadoce. Elle étoit d’un rouge pâle, d’un goût
aftringent-, 8c très-aifée à divifer par l’eau. On la
nomme aufli Zarina.
Z ANN ICflELLI A , f. f. ( Hift. nat. Bot. ) nom
donné par Micheli au genre de plante que les autres
botaniftes appellent algo'ides ; aponogecon, gramiiÿ.-
folia ; en voici les carà&eres.
Il porte des fleurs mâles 8c femelles diftinftes ;
mais qui font toujours près les unes des autres. La
fleur mâle n’a ni calice ni pétales ; elle confifte feulement
en une étamine droite , longue, & terminée
par une boffette ovale. La fleur femelle a un calice
fait en c lo c h e 8 c compofé d’une feule feuille, divisée
en deux fegmens dans les bords ; il n’y a point de
pétales ; le piftila plufieurs germes contournés, a v e c .
autant de flyles Amples, & de ftigma déformé ovoïde
; les graines égalent en nombre les germes ; elles
font oblongues , pointues à chaque b ou t, boflelées
<3\in côté , 8c couvertes d’une peau ou écorce. Lin-
næ i, gen. plant, p. 444. Vaillant, A. G. iy ig . Pon-
tedera Anth. D illen ii, gen. p. 16 9 . (D . J . )
ZANONÈ , ZANONIA ,, f. f. ( Hft. nat. Bot.)
genre de plante à fleur en rofe , compofée de trois
pétales difpofés en rond 8c foutenus par un calice
en forme d’entonnoir ; ce calice devient dans la fui-*
te uïi fruit mou , recourbé, 8c fucculent, qui rem*
ferme le plus fouvent deux femences arrondies. Plu-
mier, nov.pl. atn. gen. V. Plante. Voici fes caraûe-
rês, fuivant Linnæus, elle produit des fleurs mâles 8c
femelles féparées ; dans la fleur mâle le calice eft
compofé de trois feuilles ovales, déployées de toutes
parts, 8c plus courtes que .la fleur ; la fleur eft
inohopétale , ayant une large ouverture découpée
en cinq fegmens, qui font dentelés, égaux, 8c repliés
eh arriéré. Les étamines font cinq filets de la longueur
du calice, & terminés par de Amples fommets.
Les fleurs femelles naiflént fur des plantes féparées ;
elles ont le calice 8c la fleur femblables à la fleur mâle
, excepté que le calice efl; fur le germe du piftil ; ce
germe eft oblong, 8c produit trois Ailes coniques,
recçurbé; j les ftigma font fendus en d eux, 8c reco-
quillés ; le fruit eft une groffe 8c longue baie , tronquée
au bout, 8c courte vers la bafe ; il contient trois
loges ; les graines font au nombre de deux , oblongues
& applaties. Linnæi, gen,plant, pag. 4 7 7 . Hort.
Malqb. yol. V l l l . pag. 47.4c). ( D . J . )
Z ANTE , ( Gèog. mod. ) ville capitale de l’ île de
même nom, le long de la côte , 8c regardant le couchant.
On y compte environ quinze mille âmes ; elle
n’eft point murée , mais défendue par une fortereffe
bâtie, fur une éminence. Son port qui eft au midi eft
très-bon. Il y a dans cette ville un évêque du rit latin
3 fuffragant de Corfou , mais la plupart des habitons
font profefîion du rit grec , fous la direûion
d’un protopapa, 8c ils relevent de l’évêque de Cé-
phalonie. Les Vénitiens , en qualité de maîtres de
Z ante, y tiennent un provéditeur. Les Anglois y
ont un comptoir, conduit par un conful. Les Hoj-
landois y ç>nt pareillement un conful, 8c les François
n’y ont qu’un commis. Long. 3 6. 55. lat. 3 7 . 5 6 .
( £ M r , ' - .
Z ante y île d e , ile de la mer de Grèce , au couchant;
8c à quinze lieues de la M.orée, à cinq au mi-
Z A O
di de ôéphalonie , 8c à 3 6 .g o .d e latitude. Elle
qu’environ quinze lieues de circuit ; mais en rëcom*
penfe de fa petiteffe , c’eft une île agréable 8c fertile»
Les Grecs l’ont connue fous le nom de Zacynthus»
Wheler dit avoir vu une médaille qui repréfentoit la
tête d’une divinité ; fur le revers étoit un trépié d’A-
pollôn, 8e au-deffous un foleil rayonnant, avec,ce
mot autour zav.wbim.
Cetteîle eft aujourd’hui gouvernée parun provéditeur
vénitien ; elle a deux ports , entre lefquels
regne un long promontoire du côté de l’orient. Son
principal commerce confifte en raiftns de Corinthe,
que les Anglois enlevent. L ’huile de cetteîle eft excellente
; fes melons ne le cèdent point a ceux d’ Ef-
pagne ; on y trouve aufli de très-belles pêches en
grofleur, des Agues, des citrons, des oranges , 8e
des limons fans pépins.
La langue italienne eft prefque aufli commune à
Zante que la grecque ; il y a neanmoins très-peu de
gens du rit latin. Outre la ville capitale qui porte auf-
ft le nom de Zante , on compte dans cette île quantité
de villages. Meilleurs Wheler 8c Spon y ont remarqué
une fontaine de poix noire, dont l’odeur approche
de l’huile d’ambre.
C ’eft dans cette île qu’eft mort le célébré Véfale,'
âgé de 58 ans ; le vaifleau fur lequel il étoit pour fe
rendre a Venife , At un trifte naufrage fur les côtes ,
8e ce grand anatomifte périt bientôt après de faim 8e
de fatigue. (Z). J . )
ZAN TH ENE, f. f. (Hiß.- nat. Litholog. ) pierre
q u i, fuivant Pline , fe trouvoit en Médie ; quand on
la trituroit dans du vin elle devenoit molle comme
de la cire , & elle répandoit une odeur très-agréable.
Voye% Plinii hiß. nat. lib. X X X V I I . cap, x.
ZANTÖ , ( Gèog. mod.) bourgade de la baffe
Hongrie, entre Strigonie 8c Albe R o y a le , à cinq
lieues de chacune de cès villes ; on la prend pour
l’ancienne Ofones de,l’itinéraire d’Antonin. (Z>. 7.)
ZAN TO CH , ( Gèog. mod. ) petite ville de la
grande Pologne, dans le Palatinat dePofnanie, aux
conflns de la nouvelle marche de Brandebourg, fur
la rive feptentrionale. du Noteez, au-deflous de Nac-
kel. Elle dbit fon origine à un château qui a été le
fujet de plufteurs guerres dans le x j.fle c le , entre les
Poméraniens 8c les Polonois. ( D . J . )
Z A N TO C K , ( Geog. ifiod. ) petite ville d’Allemagne,
dans la nouvelle marche de Brandebourg, fur
la riviere de Wa rte, à deux lieues de Landsberg.
{D . J . ) I ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■
ZANZIBAR , ( Gèog. mod. ) île de la mer des Indes
, fur la côte du Zanguebar, entre l’île de Pemba
& celle de Monfla, à huit lieues de la terre-ferme ;
elle a le titre de royaume ; le terroir produit beaucoup
de riz , de mil, ôc de cannes de fucre ; on y
trouve des forêts de citronniers ; les habitons font
tous mahométans. Latit. méridionale y . ( D . J . )
Z A O , ( Gèog. anc. ) promontoire de la Gaule nar-
bonnoife, félon P line, /. I I I . c. iv. dont voici le paf-
fage : Promontorium Zào ; Citharißaportas. C’eft ainfl,
dit le pere Hardouin, qué lifent tous les manufcrits;
au-lieu que les exemplaires imprimés portoient pro-
montôrium Citharißa, portas, ou promontorium Z a-
cotharifia , ou Zaoportus. Ce promontoire s’appela
i t aufli Citharißa, comme le port : car oh lit dans
Ptolomée,; l. II. c. y j . ombafnoç to a y. pou. C’eft pré-
fentement le cap Sifiat, ou de Cerchiech, près de
Toulon ; & le port Citharifta eft aujourd’hui le port
de Saint George, ou le port de Toulon. ( D . J . )
ZAOIT , ( Gèog. mod.) petite v ille . d’Afrique
dans la Barbarie, au royaume de Tunis., dans la province
de Tr ip o li, à quelque diftance delà mer. C ’eft
la demeure de pluAeurs morabites qui y vivent comme
des religieux. ( D. J . )
ZAO RAT 3 ( Qèog. mod, } place.défolée-d’Afri-"
' "
Z A P
que , au royaume de Tunis, dans la province de Tri-
polh C ’étOit âutrefois une ville confldèrable, âvéc
un jpôrt appelle Pofidon ponuï ; mais ce h’éftaùjour-
d’hui.qu’un méchant village, hâbité par des gens fort
pauvres. CD . J . )
Z AP A T A , f. f. ( Hiß. mod. ) efpece de fêté ou
Üè cérémonie ufltée en Italie dans les cours de certains
princes le jour de S. Nicolas ; elle confifte eh
ce quê le peuple cache des préfens dans les foulierS
ou lèS pantoufles de ceux quHlS veulent honorer,
afln de les furprendre le ihatih lorfqu’ils viennent à
s’habillër.
Ce mot vient de l’ efpagnol c a p a to qui lignifie un
foulier ou une pantoufle. On prétend imiter en cela
S. Nicolas, qui avoit coutume de jetter pendant la
nuit des bourfes pleines d’argent dans de certaines
maifons par les fenêtres , afin qué de pauvres filles
püflent être mariées.
Le pere Menetrier a décrit ces {apatàs, leur origine,
&; leurs différens ufages, danS (ôti traité dès
ballets anciens & modernes.
ZAPHAR', f. f; terme de Fauconnerie y les ^àphàfs
font une forte de faucons très-beaux de corps, ayant
la tête plus grofle que les autres, & d’ailleurs toutes
les marques des gentils faucons ; ils font de moyenne
grofleur, entre le gerfaut & le faucon, & montent
par pointe ; au lieu que le gerfaut s’élève plus haut.
( D . J . ) , * F
ZAPO RAV IEN S , ou ZAPOROGES, ( GJçgr,
mod.) peuples compris parrhi lès Gofaques ou Ukra*
niens ; ils habitent dans les îles qui font aux ettiboiù
chures^du Boryfthène, & font fous le commandement
d’un che f élit à la pluralité des v o ix , nommé
Hetman ou Itman ; mais ce capitaine de la nationn’a
point le pouvoir fuprème ; les Zaporaviens font à-
peu-près ce qu’étoient nos flibuftiers, des brioànds
courageux. Ils font vêtus d’une peau d e 1 mouton,’
& alloient autrefois pirater jufque dans le Bofphore ;
iis font aujourd'hui contenus par la cour de Ruflie ÿ
qui envoyé un feigneur dans le pays pour y Veiller i
mais ce qui diftingue les Cofaques [dporavitns dé
tous les autres peuples, ç’ eft qu’ils ne fouffrent jamais
de femmes dans leurs peuplades, comme on prétend
que les Amazones ne foufïroîent point d’hommes
chez-elles.- Les femmes qui leur fervent -à'péuplér,
demeurent dans d’autres îles du 5çuve ; point de ma-*
riage , point de famille ; ils enrôlent les enfanÿmâ-1
les dans leur milice, & laiflent lèurs filles à lèurs
meres ; fouvent le frere a des enfans de fa foeur, &
le pere de fa fille. Point d’autres ‘ lois^ chez eux qitë
les ufages établis par les befoins ; cependant ils ont
quelques prêtres du rit gfec. On a eohftrùit depuis
quelque tems le fort fainte Elifabéth fur le Borîfthè-
ne. pour les contenir ; ils fervent dans les armées
comme troupes irrégulières, & malheur à qui tombe
dans leurs mains.
Mais pour mieux faire cortnoître les Zaporaviens
& leur hetman, nous rapporterons ici commentfè
^ ? n I 7°9 > traité dé Mazeppa Cofaqûe i ftipülànt
pour Charles X I I . avec Ces barbares. Mazeppa1 donna
un grand repas, fervi avec quelque Vàiffehë'd’ar-
gent à L’hetman yaporavien, & à fes principàtix officiers
: quand ces chefs furent yVres d’eaii^dé^vie ^
ils jurèrent à table fur l’Evangile, qu’ilsfoûfnifoieht
des vivres & des hommes à Charles X I l. âprès qùoi
ils emporterentTa vaiflelle & fous les meubles.; Le
maître-d’hôtel de la maifon courut après ëux, &
leur remontra que cette conduite ne s’accordoit pas
avec l’Evangile fur lequel ils avoient juré. Les do-
melliques de Mâzeppa - voulurent reprendre la vdif-
fellè ; les Zaporaviens s’attroupèrent ; ils vinrent en
^orps fe plaindre à Mazeppa de l’affront inôui qit’on
faifoit à^de fi bnaves gens, & demandèrent qu’on
four livrât le maitre-d’hôtel pour le punir félon les
. .. Tome X V IIy
Z A R 69},
^ futabandonné , & les Zaporaviens y félon
les lois y fe jetterent les lins aux autrës ce pauvre
homme comme on pouffe un ballon, après quoi
on lui plongeâ un couteau dans le coeur. Hißoire de
^Ä ^ß jp ä r M. de Voltaire. ( D . J . )
ZAPÔT , f. m. ( Hiß. nat. Botan. exot. ) c’eft un
fruit qui croît dans la nouvelle Efpàgne, en Amérique
, que les Efpagnols appellent {àpote bldnco, qui
eft de la grofleur & de la forme du coin, agréable ad
goût, mais mal-fain, 8c qui contient une amande
qui pâfle pdur un poifon dangereux. Il crôît fur uni
grand arbre que les Indieiis appellent cochits fàpotl9
qui à fes feuilles ferfiblâbieS à celles de Forânper .
rangées trois à trois par intervalle, 8c lès fleurs jàii-
nes & fort petites.
ZAPO T ÊC A , ( £ % ;» « * / .) province de l’Ame-*
riqiie feptentrionale, daris la nouvelle EfpagHe ; ellé
s s etend du midi au nord, depuis la pfovincé deGuà-
xaca, jufqu’au golfe du Mexique. Le téfroir eh éft
fertile, quoique pierreux ; fes Habitons autrefoisfau^
vages y font aujourd’hui civilifés. ( D . J . )
ZAPU ATAN , ( Gèog. mod. ) province de l’Amé4
rique feptentrionale, dans la nouvelle Galic e , proche
là mer du fud. C’èft une province de petite eteh-
dùe, qui fut (focouvérte par Nunno de Gufman, en
ÏA31 - ( P - J )t (
Z A R A , ( Gèog. mod. ) ville des états dé Venife ,
en Dàlnïatie, dans une pértinfulè qüi s’avance dans
, la mer, 8c dont on a fait une île-, par le moyen deä
j foffés qu’on a.creufés ; eette ville eft à 3'y uèues gu
; nord-oueft de Spalatro , 8c 66 ku> fiôrd-oueft de
• Ragufe, elle eft fortifiée d’une citadèlfo -, dont les
j fouës font taillés dans le roc. On a conftruit à côté ;
j trois baftions revêtus de pierres de-taille; ce qui-
: rend cette ville le boulevard de la répi}Mjq,uè .de cer.
, côté-lâ. Les arfenaùx, les magafins.', les hôpitaux
lés Cafernès, les palais duprpvqdifour général, dh-
• gpu^èrrieur de la ville \, font de beaux édifices ; il y ^
a'Un toftêge, 8£ une académie dé bëllèsTLëttres. 1
Les Vénitiens achetèrent çette vdfo èn 1409 ; de.
. LaUiilai roi Àe Napfos ; Bajazet IL la, fouir enleva en
: 1498 ; m'gis ils lai épnrent pâr la foite, Ä .l’pnt tou-,.
| jours éonfervéë depùis.
J Les anciens l’ont cofiqu : fous. le ifom /dé, Jadera ÿ-
! vifle capitale, 8c colonie de la Liburnie ,.:felQj\ PUne,
: l. I lIy Ci x x i. §C P fo lo n i^ i;/»;//. c, x,vij\ On y yoit;
encore une infçriptioq antiqué , oii-l’empereur Au-
; gu^îé. eft. qualifié du tfore de pere\ de qette/ çolohfo ÿ
cette, infcription ajoute qif’ü en avoit'foit b^Ùr. lest
tours:8c les murailles ; 8c aii-deffous gn Ut qu’un cerr
; tain Tiberius Optatiis en avoit .refoyéquelque&foràÿ
; ruipées^de yieilleffe : lmp. Ccefan divi F Aag, patins
\ colonia piuyum & turns dédit^ Tï. Julius Optatus turref:
: v£tußdtpconfjinfptaslt împensflfuâreß^tißti\\parögtrpari
• une autre inlcripfton' que Jadera avoit ,beaucoùpr
, plus d’étendue que le Zara moderne^, dont lesihäbf-
; tans ne.jnontent âc préfent qu’à quatre à cinq milles
apiep. Lqng. 3 3 . 2K>, latit. 44. a j . ( D . J ,) _ /
- ZARABANDALi, f. m. ( Hiß. inod. ) cV R le nôm
qite l’on donne à un gouverneur ou vice ro i, qui rend
la jùftice au nom.des rois mahométans flé Mindanao
l’une des îles Philippines : c’eft la première dignité
: de la cotir..
^ ZARA-VECCHIA, (. Gèog. mod. ) ville ruinée de
l’état de Venife; fur la côte de la Dalmàtie , près de
Porto-Roffo. Le p. Coronelli prétend que e’eft l’an-
cienne BLandona. (D . J . )
ZARACHA, ( Gèog. mod. ) bourg de la Moréè
au duché de Clarence, à environ vingt Keues du
golfe de Lépante. Quelques-uns Croient que c’eft
l’ancienne Pellana.
ZARAHNUN, ( Gèog. mod. ) montagne d’Afr1«
qüe j au royaume de Fèz, C ’eft une grande monta-
l ■ m T T £ t ■ ' '
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