Vico, dans le petit é'tat de Romiglione.
f\ou claudienne ou clodienne , en latin clodia via ;
t e grand chemin commençoit au pont Milvius, alloit
joindre la voie fiamihienne y 8c paftoit par les villes de
Luqttes , Piftoyë , Florence , &c. Ovide, exponto9
■ l. I. Eleg. 8. & 44. dit :
N ce quospiniferis pofitos in collibus horeôs ,
Spécial fiaminiceClodia juncla via.
Foie domitienne , conftruite par l’empereur Do-
imitien , alloit de Sinueffe jiifqu’à Pozzuolo, prenoit
Ton trajet par un chemin fablonneux, 8c fe joignoit
enfin à la voie appienne ; elle exifte encore prefque
toute entière.
Voie f i ami (tienne ; elle fut;conftruite par C. Flami-
nius, cenfeur , l’an.de Rome 533. Son trajet alloit
de la porte Flumentana , par Ocriculus , Narnia ,
Carfiilà,Mënavia,Fulginium,forum Flaminii, Hel-
villitni, forum Sempronii, forum Fortunæ , 8c Pi-
faurum , jufqu’à Ariminum ( Rimini ) , oii elle abou-
tiffoit au-bout du pont de-cëtte ville.
De l’autre côté commençoit la voie émitienne , qui
alloit jufqu’à Boulogne , 8c peut-être jufqu’à Aqui-
léîa ; c’eft pourquoi plufieurs auteurs prennent ces
deux voies pour une feule, 8c lui donnent la longueur
de la voie appienne.
Auprès du fleuve Metaurus, elle étoit coupée par
le roc", d’où vient qu’on l’appella intercifa , ou petra
pertufa ; lorfqu’elle fut délabrée , Augufte la fit réparer;
fa longueur jufqu’à Rimin i, étoit de deux
cens vingt-deux mille p a s, oit cinquante-cinq lieues
d’Allemagne ; une partie de cette voie étoit dans l’enceinte
de Rome ; elle alloit, comme je l’ai déjà dit,
de la porte Flumentana, aujourd’hui porta delpopolo,
jufqu’à la fin de la via lata, dans la feptieme région,
ou jufqu’à la pia^ga difeiarra, en droite ligne depuis
le pont Milvius ; c’eft pourquoi Vitellius, Honorius,
Stilico, &c. firent leur entrée triomphante par cette
voie.O
n l’appelle maintenant jufqu’au Capitole, & même
une partie qui pafle la piazza di feiarra, la fira-
da dcl corfo, parce que le pape Paul IL avoit preferit
la courfe à cheval du carnaval dans cette rue , pour
qu’il put voir cette courfe du palais qu’il avoit près
de l’églife de S. Carlo di corfo ; on avoit fait auparavant
cette courfe prèsdumontTeftace,c’eft-à-dire
députas le palais Farnefe, jùfqu’à l’églife de S. P ierre, .
mais on la fit alors depuis l’églife de S. Maria del Po-
polo, jufqu’audit palais ; cette rue eft une des plus
belles de Rome, à caufe du palais , outre qu’elle a
en face une place ornée d’un obélifque, 8c que fon
commencement fe fait par les deux églifes délia Ma-
dona di monte fanto , 8c difanta Maria di miraeôli,
qu’on appelle à caufe de leur reffemblance le forelle.
Voie gabine ou gabienne ; elle portoit à droite de la
porte gabine, 8c s’étendoit jufqu’à Gabies. Son trajet
étoit de 100 ftades, environ 12 milles 8c demi
d’Italie.
Voie gallicane , en latin gpllicana via ; elle étoit
dans la Campanie , 8c travérfoit les marais pomp-
tins.
Voie herculiene , en latin hèrcülanea ; c’étoit une
chauffée dans la Campanie, entre le lac Lucrin 8c la
mer. Silius Italicus , liv. X I I . v. 118. nomme cette
voie herculeum iter , fuppofant que c’étoit l’ouvrage
d’Hercule. Properce , l. I I I . eleg. 16. dit dans la même
idée.
Qtia jacet & Trojce tubicen Mifenus arena
E t fonat Herculeo firûcla labore via.
Voie hignatienne, en latin hignatiavia ; elle étoit
dans la Macédoine, 8c a voit.530 milles de longueur,
félon Strabon, l. V II. Il ne faut pas la confondre
avec Vequatia via qui étoit en Italie. La voie hignatienne
menoit depuis la mer Ionienne , jufqu’à l’Hel-
lefpont. Cicéron en parle dans fon oraifon touchant
les .provinces eonfulaire$.
Via. lata ) rue célébré de Rome dans la feptieme
région de la ville , qui en prit fon nôm ; elle commençoit
de la Piazza di Sciarra, 8c alloit jufqu’au
capitole, elle fait maintenant partie délia Strada del
C o r fo , 8c elle eft une des plus belles rues de Rome
Autrefois elle étoit ornée des arcs de triomphe dé
Gordianus, Marcus, V erus, 8c d’autres belles cho-
fes , dont on voit à peine quelques veftiges*.
, Voie latine, en latin latina via ; elle commençoit
à Rome de la porte latine, s’étendoit dans le latium
8c fe joignoit près de Cafilino à la voie appienne!
Elle prenoit fon trajet entre l’Algidum 8c les monta!
gnes de Tufculum par P id a , 8c continuoit par Fe-
rentinum , Frufinum , Teanum , Sidicinum , Cale-
num, jufqu’à Cafelinum.
On trouvoit fur cette voie le temple de fe Fortune
féminine, avec la ftatue de la déefîe, que les feules
femmes mariées pouvoient toucher fans facrilége. Il
y avoit aufli ftir la même voie plufieurs tombeaux
fur l’un defquels étoit cette épitaphe remarquable
rapportée par Aufone , 8c qu’un de nos poètes modernes
a pris pour modèle de la fienne :
Ci gît y qui ? quoi ? Ma fo i perfonhe, rien , 8cc.
Non nomen, non quo genitus, non undï, quid egi?
Munis in oeternupi, fum ci ni s , offa, nihil.
Non fum , nec fue'rarh genitus tamen è nihilo fum
Mitre, nec exprobres Jîngula : talis eris.
Phylis, nourrice de D omitien, avoit fa màifonde
campagne fur cette voie ; 8c comme l’empereur lui-
même fut inhumé dans le voisinage, les voyageurs
qui étoient maltraités fur cette route, difoient que
c’ étqit l’efprit de Domitien qui y régnoit encore.
La voie latine s’appelloit aufli la voie aufonienne,
Martial la nomme latia, dans les deux versfuivans;
Herculis in magni vultus defeendere Coefar
Dignatus latiæ dut nova templa viæ.
Dans un autre endroit, il l’àppelle aufonia.
Appia, quant jimili venerandus imagine Coefar
Confecrat Aufoniæ, maxima fama viæ.
Selon l’itinéraire d’Antonin, la voie latine étoit partagée
en deux parties , dont la première y eft ainfi
décrite.
A b urbe ad decimum. M. P. X .
Roboraria. M. P . V I .
AdPictas. M. P. X V I I .
Gompitum. M. P. X V .
A Compitum fuccede Anagnia, 8c autres lieux juif*
j qu’à Beneventum , qui eft au bout de la voie prénef-
i tine.
Les antiquaires ont trouvé fur la voie latine, l’inf-
1 cription fuivante.
L . Annio. Fâbiano.
I I I . Viro. Capitali.
Trib. Leg..i 1. Aug.
Qucef. Urban. Tr. Plebi
Prcetor. Curatori.
Viæ Latince. Leg.
Leg. x . Fretenfis.
Leg. Aug. v. Pr'opr. P roi
Vinc. Dac. Col. Ulp.
Trajàna. Zarmat.
i Voie laurentine ; cette voie, félon Aulugelle, te
! trouvoit entre la voie ardéatine 8c l’oftienfe. Pl>ne
! le jeune les fait voifines l’une de l’autre, quand il dit
I que l’on pouvoit aller à fa maifon de campagne par
l’une 8c l’autre route. Aditur non unâ via, nam*.
laurentina 6* o jlie n jis eodem fe ru n t ; f e d laitfentxna a d
x iv lapidis o jlien jis a d x j . r e lin q u en d a ejl.
■ Voie nom en tan e , en latin v ia nomentan a ; elle commençoit
à la porte Viminale , 8c alloit jufqù’à Nd-
mentum, en Sabine, à 4 ou 5 lieues de Rome,
Voie o fie n fe , en latin v ia o f i e n f i s ; elle commun-
coit à la pqrteTrigemina, 8c alloit jufqu’à Oftie. Selon
Procopë, cette v o ie aVoit 1 z6 ftades eje longueur,
qui font 19 milles italiques 8c un huitième ; mais l’itinéraire
ne lui donne que 16 milles d’étendue , 8c
cette feule étendue, continüe-t-il, empêche que R o me
ne foit ville maritime.
Voie p o jlum ia n e , en latin r i i p o fu m ia ; route d’ Italie
, aux environs de la ville H o jlilic e . Selon T acite,
hifl. I. H t • il en eft aufli fait mention dans une
ancienne infeription, confervée à Gènes. Auguftin
Juftiniani, dit qu’on nomme aujourd’hui cette route
via coflurnia, qu’elle conduit depuis Rumo jufqu’à No-
væ, 8cqu’elle pafle par Vota Arquata, 8c Seravalla.
Voie proeneflihe , ën latin prcene jlina v ia ; route d’Italie
, qui, félon Capitolin , conduifoit de Rome à la
ville de Prænefte , d’oii elle a pris fon nom ; elle
commençoit à la porte Efquiline, 8c alloit à droite
du champ efquilin jufqu’à rrénëfte.
Voie Q iiin e lia ; elle partoit de la vo ie falarine , 8c
tiroit foii nom de Lucius Quindius qu’on fit dictateur
, lorfqù’ir la.bo'uroit fon champ.
Voie fa ld r ie n n e , en latin v ia f a l a r ia ; elle commençoit
à là porte Colline, 8c prenoit fon nom du fel
que les Sabins ■ àlloient chercher à là mer en pâflant
ftir cette v o ie : elle conduifoit par le pont Anicum en
Sabine.
V o i e f e t in a ; elle portoit le nom de la ville de Se-
tia, dans le Latium , 8c finiflqit par fe joindre à la
voie Appienne.
Voie tr ium p h a le ; elle commençoit à la porte Triomphale
, prenoit fon trajet par le champ fhminien, 8c
le chamj) de Mars, fur le Vatican, d’où elle finifloit
en Etrufiè.
Voie v a le r ie n n e , en latin v ia v a le r ia ; elle commençoit
à Tibfcir, 8c alloit par Alba Fernentis, Cerfen-
nia, Corfinium, Interbromium, T e ate, Marremium
jufqu’à Hadria.
Voie v it e l lie n n e , en latin v ia v i t e l lia ; elle alloit depuis
le janicule jufqu’à la mer, 8c croifoit l’Aurélia
vêtus.
Voilà les principales voies des Romains en Italie ;
ils les continuèrent jufqu’aux extrémités orientales
de l’Europe , 8c vous en trouverez la preuve au mot
Chemin. " '
C eft aflez de dire ic i, que d’un côté on pouvoit
aller de Rome en Afriquë, 8c de l’autre jufqu’aux
confins de l’Ethiopie. Les mers , comme on l’a re-
marque ailleurs, « ont bien pu couper les chemins
« entrepris par les Romains, mais non les arrêter;
» témoins -la Sicile , la Sardaigne, l’île de Cpçfe,
» l’Angleterre , l’A fie , l’Afrique, dont les chemins
Û communiquoient, pour ainfi d ire , avec ceux de
>> l’Europe par les ports les plus commodes. De l’un
» 8c de l’autre côté d’une mer , , toutes les terres
»> etoient percées de grandes vo ie s militaires. On
» comptoit plus de 600 de nos lieues de vo ie s pa-
>> vees par les Romains dans la Sicile ; près de 100
w lieues dans la Sardaigne ; environ 73 lieues dans
» la Corfe; 110 0 lieues dans les îles Britanniques ;
w 41 50 lieues en Afie ; 4674 lieues en Afrique. ( L e
» chevalier D E J a u C O VRT. J
i?IE ^,.E AV• C’eft une .ouverture dans le borda-
gc d un vaiffeau par où l’eau entre.; ce qui eft un
accident fâcheux, qu’on doit réparer promptement.
0IE , f. f. Comm. ) ce mot fe dit ordinairement
es.marchandifes qui peuvent fe tranfporter fur une
enie charette 8c en .un feul vpyage. Ainfi l’on dit
ne yoit bois,-une v o ie de charbon de terre, une
voie de plâtré, &c. A Paris, la voie de bois à brûler,
c eft-à -dire de celui qui n’eft ni d’andelle, ni de
compte, 8c qu on appelle bois de corde, eft compofée
d une demi corde de bois mefurée dans une forte de
meftire de bois;de charpenté appellée membrure qui
doit avoir'4 pies de tout féns. La voie de charbon de
terre qui fe mefure comble, eft compofée de 30 demi
minots , chaque demi-minot faifant 3 boiflèatix;
enfôrte què la voie dé charbon de terre d.ôit être de
9° boifleaux. La voie déplâtre eft ordinairement de
douze fa ç s, chaque faç de 2 boifleaux ras , fuivant
les ordonnances de police. La voie de pierre de
taille ordinaire eft de 5 carreaux, c’eft-à-dire environ
15 piés cubes de pierre. Deux voies font le cha-»
riot. La voie de libage , eft de fix à fept morceaux de
pierre. On appelle quartier de voie y quand il n’y en
a qu’un ou deux à la voie. (Z>. J . )
, V oie de pierre, f. f. ( Maçonn. ) c’eft Urte charre»
tee d’un ou plufieurs quartiers de pierre , qui doit
etre au moins de 15 pies cubés'.'
Voie de plâtre. Quantité de doiizé facs de plâtre*'
chacun de z boiffeaux 8c demi. (.D. J . )
V oie de calandre, f. f. ( Manufacl. ) on dit qu’orl
a donne une voie eje cqlandre à une étoffe ouà une
toile, pour faire entendre qu’elles ont pafle huit,fois
de fuite fous la calandre. On parle aufli par demirvoie t
ce qui s entend quand l’etoffe ou la toile n’ont eu que
quatre toîirs. ( D . J . ) ^
V oie de chardon, f. f. ( Lainage. ) donner Urte voie
de chardon à un drap ou autre étoffe de laine, c’eft
le Iainer , en tirer la laine, le garnir fup.erficielle-
ment de poil depuis le chef jufqu’à la queue, par le
moyen du chardon. (Z ). / . )
V oie de Jautereaux,, ( Lutherie. ) forte de petit
poinçon ou équarrifloir à pans, dont les fa&eürs de
clavecins fe fervent pour accroître les trous des.lan-
guettes, afin qu’elles tournent librement autour de
l’épingle qui'leur fert de charnière. Voye{ Sautereau
8ç la, figure de cet outil, qui eft emmanché
comme une, lime, PI. de Lutherie, fig. 16\ n°. a.
Voie, f. f. ( Menuif. Ckarp. Sciage.') les Menuifiers,
les Charpentiers , les Scieurs au long appellent voie
l’ouverture que fait la feie dans le bois qu’on coupe
ou qu’on fend avec la feie. Les dents d’une feie doi-
vent fortir alternativement, 8ç s’incliner à droite &
à gauche , afin que la fciepuîfle pafler facilement. Il
faut dé fems en tems recoucher les dents d’une feie
de l’un de l’autre côté, afin qu’elle fe procure aflez
de voie. \ D . J . ) ‘
Voie , Moyen , ( Synonym. ) on fuit les voies $
on fe fert des moyens.
La voie eft la maniéré de s 'y prendre pour réufîir.
Le moyen eft ce qu’on met en oeuvre pour ,cet effet.
La première a un rapport particulier aux moeurs; &
le fécond aux événemens. On a égard à ce rapport,
lorfqu’il s’agir de s’énoncer fur leur bonté : celle de la
voie dépend de l’honneur & de la probité : celle du
moyen confifte dans la conféquence & dans l’eflef.
Ainfi la bonne-voie eft celle qui eft jufte ; le bon moyen
eft celui qui eft fur. La fimonie eft une très-mauvaife
voie y mais un fort bon moyen pour avoir des bénéfices.
Voie y dans le fens de chemin, ne fe dit ordinairement
qu’au figuré, comme la voie du falut eft difficile
; marcher dans la voie que Dieu a preferite. Onfe
fert de voie dans le propre, en parlant des grands chemins
desRomains;.la voie d’Appius Claudius fubfifte
aujourd’hui pour la plus grande partie. Ce terme fe
dit encore.au propre en parlant de chafîe: être fur
les voies, retrouver 1 es voies de la bête. (D . J . )
Vo ie , fe prend aulfi pour une forme d’agir & de
procéder.
Voie canonique, eft lorfqu’on n’emploie que des
formes 8c moyens légitimes 8c autorifés par les ca