6 6 6 Y C H
on l’appelle communément le. maître y aw ; il a coûté
la vie à plufieurs negres,, parce que quelques praticiens
fe font -imaginé qu’il falloit exciter une fer
cende, &, même une troifieme falivation, tandis qu’il
auroit fuffi pour confumer ce. champignon, qui n’eft
plus qu’un vice lo ca l, d’employer pendant quelques
j ours les corrofxfs feuls, tel que le précipité rouge ,
<le les unir enfui te ayec quelque fuppuràtif,. d’avoir
recours enfin aux farcotiques.
Après que le sy aw s fo.nt guéris:, il y a des malades
à qui il furvient des efpeçes de charbon aux pies,
qui leur, rendent l’ufage de ces parties ou impoflible,
ou très-douloureux ; quelquefois toute la partie du
pié eft affeâée au point qu’ils ne peuvent fouffrir
qu’on y tçmche ; & d’autres fois, il n’y a qu’une tache
d’une médiocre largeur ; on çrpit que cette fécondé.
maladie eft due à l’humeur viciée qui n’a pu
avoir fon iffue aulli facilement par les piés , ;à canfe
de la dureté de l’épiderme. Les negres ayant coutume
d’aller piés -nuds ; cette nouvelle affe&ion fe dif-
fipe aufli, dès que par le moyen de l’ inflammation,
le champignon fuppure & fe fond toutrà-fait: quelquefois
cette chair fongueufe n’ eft confumée qu’a-
près plufieurs années par des inflammations ou des
fuppurations qui reviennent fréquemment , ou par
des cauftiques appropriés; les maîtres des habitations
des negres ont différentes recettes pour réuflir à dif-
fiper cet accident, mais la plus litre confifte dans les
bains & dans la deftruûion de l’épiderme, après quoi
on procédé comme pour le maître y aw ; on doit éviter
les cauftiques trop a&ifs, & avoir attention qu’ils
ne portent pas jufqu’aux tendons 6c au périofte.. ,
Cette maladie fe traite de même dans les enfans
que dans les grandes perfonnes ; on doit feulement
prendre garde de ne pas exciter une falivation trop
forte, il fuffit de-leur tenir la bouche un peu ulcerée;
peut-être même pourroit-on ménager le mercure de
façon qu’il ne portât point du tout à la bouche; alors!
ilfaudroit le donner à plus petite dofe , &rie conti'-
nuer plus long-tems ; les enfans qui font à la mamelle
font guéris par les remedes qu’on fait prendre à leur nourrice » ou à leur mere ; car la barbare coutume
, qui chez les nations policées a fait diftinguer
ces deux titres, n’ eft pas fuivie , pas même connue
par des peuples, qui ne font dirigés que par le flambeau
lumineux & certain de la nature. (m)
YA YAUHQU ITO TOT L , f. m. {Hiß. nat. Omit.)
nom indien d’un oifeau d’Amérique décrit par Nie-
remberg, & qui eft remarquable pour avoir deux plumes
de la queue plus longues que les autres, en partie
nues, 6c feulement garnies a l’extrémité de petits
poils noii:s .& bleux. Cet oifeau eft de la groffeur
d’un étourneau, mais fon plumage eft admirablement
mélangé de g ris, de jaune, de verd 6c de bleu. R ay
penfe que c’ eft le même oifeau dont parle Marggra-
ve fous le nom de guair a-guainumbi, {D . J . )
Y B
YBAGUE , {Géog. mod.) petite ville de l’Amérique
méridionale, ait nouveau royaume de Grenade,
près de la province d ® Papayan, & à 30 lieues de
Santa-Fé , v e r s l’oueft. {D . J . )
Y BÖU YA PAP , ( Géog. mod. ) montagne de l’.A-
mérique méridionale , dans l’îlé de Maragnan. C’eft
une montagne extrêmement haute , 6c dont ,1e fom-
mèt s’étend en une plaine immenfe, tant en longueur
qu’en largeur.
Y C
YCH O , f. m. {Hiß. nat. Bot.) plante du Pérou qui
reffemble affez au petit jonc, excepté qu’ellé eft un
peu plus menue, 6c qu’elle fe termine en pointe.
Y E B
Toutes les montagnes de la Puna en font couvertes,
6c c’ eft la nourriture ordinaire desLlamas. {D . J . )
Y D
YD A U ZQ U E R IT , {G éo g . mod.) contrée d’Afrique
, dans le Sus de Numidie, du* côté du Zara, ou
du Défert. Elle eft fertile , renferme plufieurs placés,
6c eft habitée par des communautés de Béréberes.
(ZJ.A)
Y E
Y E , {Géog. mod.) les Hollandois lui ajoutent en
leur langue l’article h e t , qui marque le neutre. Quelques
françois, trompés par. cette prononciation, di-
fent le Tey , parce que \ 'y , chez les Hollandois, fe
prononce comme n o t r e « ; 6c ces françois ajoutent
notre article à l’article hollandois, ce qui fait un plai-
fànt effet.
Il feroit difficile à préfent de déterminer ce que
c’ eft que 1 %Y e , ruiffeau qui donne fon nom à cet amas
d’eau. On appelle aujourd’hui Y e , une étendue d’eau
qui eft entre Beverwick 6c le Pampus, 6c dont le
port d’Amfterdam fait partie. C ’eft une continuation
de la Zuiderzée, 6c qui lui fert de décharge dans les
vents du nord, Cette étendue d’eau reçoit les eaux
de plufieurs lacs de la Nord-Hollande, 6c celle de la
mer de Harlem , à laquelle elle communique par de
belles éclufes. Les barques chargées paffent de VYe
dans la mer de Haerlem, par Sparendam. Voye^xC. H M JÊÊÊ YEB LE , f. m. {Botan.) c’eft le fambucus humilis%
five ebulus , C. B. P. I . R . H. GoG. en effet,
cette plante.reffemble fort au fureau, elle s’élève ra-
rement à la hauteur de quatre piés , 6c très-fouvent
à celle de deux. Sa racine eft longue, de la groffeur
du doigt: elle n’ eft point ligneufe, mais charnue,
blanche, éparfe de côté & d’autre , d’une faveur
amere , un peu âcre, 6c qui caufe des naufées. Ses
tiges font herbacées , cannelées, ànguleufes , moël-
léufes , comme celles du fureau, 6c elles périffent en
hiver. Ses feuilles font placées avec fy mmétrie,& font
compofées de trois ou quatre paires de petites feuille
s, portées fur une côte épaiffe, terminées par une
feuille impaire.Ces petites feuilles font plus longues,
plus aiguës, plus dentelées, 6c d’une odeur plus forte
que celle du fureau.
Ses fleurs font difpofées en parafol, petites, nom-
breufes, odorantes , d’une odeur approchante de
celles de la pâte d’amandes, d’une feule p ièce, en
rôfëtte, partagées en cinq parties, dont le fond eft
percé par la pointe ou calice en maniéré de clou, au
milieu de cinq étamines blanches, chargées de fom-
mets roitffâtres.
Après,lé reghe des fleurs, les calices fe changent
en dès" fruits ou des baies noires dans la maturité,
ànguleufes, gaudronnéé.s d’abord , 6c prefque triangulaires
, mais enfuit e pliis rondes, & pleines d’un
lue qui tache les mains d’une couleur de pourpre ;
elles renferment des graines oblongUes,au nombre de
trois,, çonv.exçs d’un c ô té , 6c dé l’autre ànguleufes.
On trouve fréquemment cette, plante le long des
grands chemins, 6c dés terres labourées. {D . J .)
Y éb le ,{M a t . méd.) toutes les parties.de cette
plante font d’ufage, 6c elles font toutes gurgatives,
à l’exception des fleurs , qui font comptées parmi les
remedes fudorifiques.
Les racines d’yéble, & furtout leur écorce, four-
niffent un purgatif hydragogue très-puiflant. L e-*
corce moyenne de la tige eft aufli un purgatif très-
fo rt^ • \ 0;. % \
Ces remedes font très-ufités dans les hydrepifies,
6c ils fervent en effet utilement dans cette maladie >
Y E M
lorfque les purgatifs forts font indiques ; & que les
forces du malade le permettent. On donne ou le fuc
de ces écorces ordinairement mêlé avec la décoction
d’orge , ou des fruits appellés pectoraux, ou-
bien en infufion. Geoffroi rapporte, d’après Fernel,
que la vertu purgative de Y yéble fe diflipe par l’ébullition.
Mais cette prétention n’eft pas confirmée par
l’expérience ; car l’extrait même de l’écorce tfyéble
eft tres-purgatif. Le fuc dont nous venons de parler
fe donne à Ta dofe d’une once; 6c celle de l’écorce,
pour l’ infufion dans l’eau ou dans le v in , eft depuis
demi-once jufqu’à deux onces.
Les graines purgent aufli très-bien, données en
poudre, jufqu’à la dofe d’un gros, ou en infufion à la
dofe de demi-once.
On prépare un rob avec le fuc des baies, q u i, à la
dofe de demi-once jufqu’à une once, eft aufli un puifi
fiant hydragogue.
Les feuilles 6c les jeunes pouffes font regardées
comme des purgatifs plus tempérés'.
Quant à l’ufage extérieur de Y yéble , qui eft aufli
affez commun, on croit fes feuilles fort utiles , fi on
les applique en forme de cataplafme fur les tumeurs
froides 6c oedémateufes, & qu’elles diflipent fur-tout
les hydrocèles, & même les tumeurs inflammatoires
des tefticules & du ferotum. On les applique encore
fur les éréfypeles 6c fur les brûlures.
La racine Yyeble entre dans l’emplâtre de grenouilles
, la femence dans la poudre hydragogue de la
pharmacopée de Paris, & les feuilles dans l ’extrait
panchymagogue de Crollius, &c. {b)
_ Y E C O L T , ( Botan. exot.) fruit de l’Amérique,
ainfi nommé par les naturalisés du pays : ce fruit eft
long, couvert de plufieurs écailles, couleur dé châtaigne
, & reffemblant beaucoup à la pomme de pin ;
il renferme une efpece de pruneau bon à manger.
L’arbre qui le fournit, croît dans les montagnes de la
nouvelle Efpagne ; c’eft le palmier-pin des botanif-
tes t arbor fruclu nucispinete fpecie, C. B. Il pouffe d’une
feule racine, deux ou trois troncs qui portent des
feuilles longues -, étroites, épaiffes comme celles de
l’ir is, mais beaucoup plus grandes ; on en tire un fil
délié, fo rt, dont on fait de la toile. Ces fleurs font
compofées chacune de fix pétales blancs 6c odorans;
elles font difpofées par grappes, 6c fulpendues par
un pédicule. ( D . J . )
YEMAN , 1. m. ( Hijl.mod.) nom de ceux qui en
Angleterre font les premiers après les gentils-hommes
, dans les communes. Voye£ Commune &
Gentils-hommes.
Les yemans font proprement ceux qui ont des
francs fiefs, qui ont des terres en propre. Le mot
2ng\o\s yeoman vient du faxon geman, qui veut dire
commun. Le mot youngman eft employé au-lieu de
yeoman , dans le 3 3 fiat. Henr. V III. 6c dans les
vieux a£tes<on le trouve quelquefois écrit geman,
qui en allemand fignifie un gaidant.
Suivant le chevalier Thomas Smith, unyeman eft
en Angleterre un homme libre, qui peut tirer de
fon revenu annuel la fomme de quarante shelings
fterlings.
Les^yemans d’Angleterre peuvent poffeder des terres
en propre jufqu’à une certaine valeur , & peuvent
remplir certaines fondions, comme de com-
nuffaires, demarguilliers, de jurés; ils ont voix dans
les éle&ions du parlement, 6c peuvent être employés
dans les troupes.
Les yemans étoient autrefois fameux par leur valeur
à la guerre, ils étoient fur-tout diftingués par
leur adreffe à manier l’a rc , & l’infanterie étoit en
grande partie tirée du cofps des yemans. Voyez A r cher.
Dans plufieurs occafions, les lois font plus favorables
aux,y emans qu’aux gens de métier.
Y E R 667
Par le reglement d’Henri IV. il eft porté qu’au-
Cunyeman ne portera la livrée, fous peine de prifon
6c d’amende à la volonté du roi. Voyez Livrée.
Yeman eft aufli le titre d’une petite charge chez le
r o i , moyenne entre l’usher 6c le groom. Tels font
1 esyemans ou valets de garderobe , &c.
Les yemans de la garde , appellés proprementye~
mans de la garde du corps, étoient anciennement deux
cens cinquante hommes choifis parmi tout ce qu’il y
a volt de mieux après les gentils-hommes. Chaque
yeman de la garde devoit avoir fix piés. Voy. Garde.
Il n’y a à préfent que cent yemans de fervice environ
foixante & dixfurnuméraires. Si un des’cens
vient à mourir, la place eft remplie par quelqu’un
des 70. Ils doivent être habillés fuivant qu’on l’étoit
du tems d’Henri VIII. Ilsavoientla nourriture outre
leurs gages , lorfqu’ils étoient de fervice , avant le
régné de la reine Anne. Leurs fondions font de garder
la perfonne du r o i , tant au-dedans du palais
qu’au-dehors ; ils ont une chambre particulière ,
qu’on appelle en anglois guard-chamber.
Les officiers des yemans font à la difpofition du capitaine
, & le capitaine eft à la nomination du roi.
YEMEN , (Géog. mod,) ce mot yemen ou y amen:
fignifie la main droite en arabe, 6c avec l’article al-
yaman, il fignifie Y Arabie heureufe , qué les Cartes
appellent ordinairement ayaman ou hyaman, par
corruption. Laraifon de ce nom-là vient de ce que
cette partie de l’Arabie eft au midi des autres ; car en
hébreu jamin fignifie la main droite , 6c enfuite le midi
: il en eft de même en Arabe. C’eft de ce lieu-là
que la reine de Saba vint à Jérufalem pour voir Salomon
; c’eft pourquoi elle eft appellée la reine dit
midi, ce qui exprime fort bien la lignification du
mot al-yemen, qui veut dire la même chofe.
L ’ un des plus confidérables royaumes de l’Arabie^
eft celui G Y emen ; il comprend la plus grande partie
du pays qui a été nommé l’Arabie heureufe. Ce
pays s’étend du côté de l’orient, le long de la côt&
de la mer Océane , depuis Aden jufqu’au cap de
Rafalgate, c’eft à-dire d’un golfe à l’autre. Une partie
de la mer Rouge le borne du côté du couchant 6c
du midi ; 6c le royaume , ou pays de Hidgias, qui
appartient au chérif de la Mecque, en fait les limites
du côté du feptentrion.
Sanaa, fituée dans les montagnes, paffe pour la
capitale de tout le pays ; ce font les montagnes qui
font l’agrément 6c les richeffes naturelles du royaume
Y Yémen ; car elles produifent des fruits, plufieurs
efpeces d’arbres, & en particulier celui du caffé : on
y trouve de la bonne eau 6c de la fraîcheur, audieu
que toute la côte quis’étend le long de la mer Rouge,
6c qui en quelques endroits a jufqu’à dix lieues de
largeur , n’eft qu’une plaine feche 6c ftérile. {D . /.Y
Y E N , f. m. ( Hifi. nat. Bot. exot.) nom d’un fruit
de la Chine, commun dans la province de Fokien
6c autres lieux ; fa figure eft ronde, fon écorce externe
eft liffe i grife d’abord , enfuite jaunâtre ; la
chair du fruit eft blanche , acide, fucculente , fraîche
, 6c agréable pour appaifer la fo if : l’ arbre qui
le porte eft de la groffeur de nos noyers ; c’eft là
toute la défeription qu’en fait le pere le Comte.
( D . J . )
YENNE , ( Géog. mod.) village de Savoie , furie
Rhône, à deux lieues de la ville de Belley ; l’abbé
de Longuerue dit que c’ eft l’ancienne Epaona , qui
a été une ville confidérable, où Sigifmond, roi des
Bourguignons affembla un concile d’évêques de fon
royaume, l’an 5 17 . Thomas, comte de Savoie , lui
donna fes franchises & fes privilèges , l’an m e .
YE RD EG E RD IQ U E , adj. ( Aftron. ) année ^ r -
degerdique eft l’année ancienne dont les Perfes fe font
fervis jufqu’à l’an 1089 , & dont l’époque étoit fixée
à l’an 6 3 1 de Jefus-Chrift, au commencement