V î L
Champagne,, éte&ioh de Sens, aux frontières dùGâ-
'tinois. Cette petite ville eft fiîuéefur l’Yonne , où
elle a un pont.
V il l e m a r it im e , {Géog. mod.) on nomme villes
maritime s , celles qui font fituées fur le bord de lamer,
.ou à une diftance peu confidérable«de la mer. Platon
prétend que la bonne foi ne regne pas ordinairement
dans les villes maritimes, 6c il en apporte la raifon :
maris vicinitas , eu ni meteihus & peettniis cauponando
civitas repleatur, dolofi àrtinii infiabiles & infidos mores
paru : undï parùm& ipfa ad Je ipfam, 6* ad gentes
aliasfidtm & amicitiam colit. Les moeiïrs ne font donc
plus telles que dans le fiecle de Platon* car il n’y a
pas de ville où ( chofes d’ailleurs égales) il y ait plus
dé probité 6c de bonne foi que dans les villes où le
négoce fleurit * parce que la droiture 6c la bonne foi
-font l’ame du commerce. ( D . J . )
V il le s fo r e st iè r e s , ( Géog. mod.) villes d’Allemagne
, au cercle de Suabe , lur le bord du Rhin.
. 1 1 y en a quatre : deux à la droite de ce fleuve, 6c
deux à la gauche, entre le canton de Schaffoule à l’o-
j-ient, le canton de Berne au midi 6c le canton de
Bâle au . couchant. Ces quatre villes foreßieres font
'Waldshutt, Lauffenbourg, Seckingen & Rheinfeld.
(
V il l e s IMPÉRIALES d'Allemagne, {Géog.mod.)
Voyei Im p é r ia l e s v il l e s .
V i l l e s impériales du Japon, ( Géog. modi) on entend
lous ce nom dans le Japon les Gokofio, c’eft-à-
dire les cinqyilles maritimes qui font du domaine de
l'empereur, & appartiennent à la couronne.
Ces cinq villes font Miaco, dans- la province de
Jamafyra , & la demeure de l’empereur eccléfiafti-
que héréditaire î Jed o, dans la province de Mufali
Ojacca ,.dans la province de Setz : Sakai , dahs la
province de Jafiumi: 6c Nagasaki, dans celle de
Fifen.
Les quatre premières font fituées dans la grande
île. de Niphon, 6c la derniere dans l’île de Kinsju.
Toutes ces villes font confidérables par leur abondance
6c par leurs-richeflés : ce qui provient de la fertilité
de leur terroir, de leurs mantifaftures, desmar-
chandifes que l’intérieur du pays leur fournit, & de
divers autres avantages confiderables , comme de la
réfidence des deux cours impériales 6c de l’affluence
des étrangers, entre lefquels on remarque une grande
quantité de princes 6c de feigneurs qui s’.y rendent
avec une nombreufe fuite.
Chacune des villes impériales a deux gouverneurs
Ou lieutenans généraux, que leursinferieurs,nomment
tonofama, c’ eft-à-dire , fèigneur J fupérieur ou
prince. Ils commandent tour-à-tour ; & tandis que
l’un eft au lieu de fon gouvernement, l’autre fait fon
féjour à Jedo à la cour de l’empereur, jufqu’à ce
qu’il ait ordre de s’en retourner, 6c d’aller relever
iori collègue. Ce dernier va alors à la cour d’où fon
fucceffeur eft parti. La feule ville de Nagafaki a trois
gouverneurs. On l’a réglé ainfi depuis l’année 1688,
pour la fûreté d’une place auffi importante ; 6c pour
mieux veiller fur la conduite des nations étrangères
qui ont la permiflion d’y trafiquer, deux de ces gouverneurs
réfident à la v ille , tandis que le troilieme
eft à la, cour. Les deux gouverneurs qui font à Nagafaki,
y commandent conjointement ; mais ils président.,
tour-à-tour de deux mois en deux mois.
Kæmpfer« hift. du Japon, l. I F . c . j . & ij. (Z?. J . )
V IL L EN A , ( Géog. mod. ) petite ville d’Efpagne
dans-la nouvelle Caftille , 6c chef-Jieu d’un marqui-
fat qui comprend encore les bourgades de Chincil-
la& .d ’Albacete. (D . J . )
VfLLËNAGE , droit de , ( Hiß. mod.') c’étoit
un droit que les feigneurs s’étoienî arrogés dans les
fiecles de barbarie, de vendre les uns aux autres
leurs viUains ou payfans, qu’ils regardoient comme
V I L î iïnè efpece d’efelâves. Cè droit regnôit eti Allemagne
, -en France , en Angleterre, en Ecoffe -, 6c ÉM.
leurs.Nous lifôns qu’en Angleterre, dansl’année î rôi.
fous le régné d’Henri I. le concile national fulmina
par le xix canon, des anathemes contre cet ufa^e *
qui ne iaifla pas de le maintenir encore lonp-tems*
Il en refte encore des traces, dans quelques coutumes
de France*. ( D . J\ )
VlLLENAGE * f. m. terme de Coutume ; tenue dè
rentes ou d’héritages fous fervitude , ou feryiee ab-
jeCh Villenage n ’eft point mancipatiô , puifqü’on voit
dans plufieurs auteurs que l’on appelloit villenagium
quand une perionne de condition ferve étoit mile en
liberté , 6c devenoit vilain ou roturier -, 6c quand de
libre il devenoit ferf. Ainfi le terme latin eft villtna* Kl HH
» On appelloit villenage la tenure fous un fervice
vil 6c a b je â , conimé de porter 6c charroyer les fiens
hors du manoir * ou*de la cité de fon feigneur , dit
Rageam
Tenir en villenage félon Galand, dans fon
traité du franc-aleu, tenir en cenfive 6c en roture
& M. du Gange a remarqué que le libre comme le
fe r f, pou voit tenir en villenage.
Tenir en villenage privilégié, c’ étoit tenir du prince
& être attaché à 1’heritage fous un certain lervice,
fans pouvoir en être chaffe.
Tenir en pur villenage, c’étoit poffeder un héritage
fous un fervice arbitraire, 6c à la volonté du feigneur,
enforte que le tenant ne favoit pas lefoîr ce qu’il de-
voit faire le lendemain. Voila quels étoient nos teins
de barbariè. {D . J . )
VILLEN AU X , ( Geog. mod.) petite ville ou bourg
de F rance, dans la (Champagne, éle&ion de Troyes.
, VIL LE P lN T E , {Géog. mod.) bourgdépeuplé,
que nos géographes nomment petite ville de France,
dans le haut Languedoc, au diocèfe de Saint-Papoul.
( P ■ J ' ) : . ■
V IL L E P R EU X , {Géog. mod.) petite ville ou plutôt
bourgade de l’île de France, dans le Hurepois, à
deux lieues de Verfailles. ( D . J . )
V IL L E R S 'CO T E R E T S , ( Géog. mod. ) en latin
du moyen âge Veilleriez ad codant ; bourg de L’île de
France, dans le V a lo i s ,à fix lieues de Soiflbns,
6c à trois de Crefpy. Le nom de Cou rets, corrompu
de côte de Rets , lui eft venu de fa fituation dans la
- forêt de Rets. Ce lieu dépend de la maiforf d’Orléans.
Il eft remarquable î® . pour ïa paroiîTe , que
deflervent des religieux prémontrés., quhyontune
abbaye en réglé; z°. par le château que les ducs de
Valois, de la maifon roy a le , y ont b â ti; 3 0. parla
forêt qui a environ trois lieues d’étendue , & qui
contient plus de vingt-quatre mille arpens. La prévôté
de Villers- coter us reffort au bailliage deCrelpy,
& c’eft un gouvernement particulier du gouvernement
de l’île de France. ( D . J . )
V IL LEU SE , tunique des. intejlins-, ( Anat. ) on
appelle autrement cette membrane des inteftins , la
tunique veloutée.Vpye? VELOUTEE, tunique {Anat.) WSÊÈ ; I. g V IL L IC U S 9 { Littér. ) quelques commentateurs
de Juvénal expUquent le mot villicus par celui de
cüjloSy le même que proefeclus ou gouverneur. Les
autres prétendent que Juvenal emploie fatyrique*:
•ment le terme de villicus, dans fa quatrième fatyre,
pour marquer que la cruauté & la tyrannie de Domi*
tien , avoient rendu la ville de Rome fi déferte & »
dépeuplée par le meurtre d’une infinité de perfonn?s
de qualité, que l’on pouvoit alors la regarder plutôt
comme line ferme ou maifon de campagne deceprin*
ce , que comme la ville capitale du monde, & »
paroît qùe ces derniers entrent mieux que les autre*
dans l’elprit de ce poëte.
Il eft yrai cependant que villicus eft un terme 1«
V I M tin vague , qui veut dire gardien , intendarit, maître
, gouverneur ; mais ce terme vague eft déterminé
par ce .qui;fuit : ainfi Çatulle a dit villicus arariit
pour le garde du tréfor , ou l’intendant des finances*
juvenal appelle villicus urbis , le gouverneur de la
ville. Horace villicus fylvarum, maître des eaux 6c
forêts , ou intendant des bois. On trouve même
dans les anciennes inferiptions villicus ab alimentis,
intendant des vivres , 6c villicus a plumbo , celui qui
a loin de fournir le plomb pour un bâtiment ; mais il
n’eft pas moins vrai que le mot villicus mis feul, fi-
gnifie m fermier'-, un métayer , ainfi que villica veut
dire une fermiere. De villicus, les Latins ont fait le
mot viLlicor, avoir une ferme, ou métairie, 6c villi-
catio, l’adminiAration d’une ferme ou d’une me*
tairie ; tous ces termes font dérivés de v illa , ferme,
métairie , maifon .de campagne* {D . J . )
VILLINGEN, {Géog. mod. ) ville d’Allemagne ,
dans la forêt No ire , entre les fourees du Danube 6c
duNecker, bâtie par les comtes de Zéringen ; elle
obéit en (dite à ceux de Furftemberg, & préfente-
ment elle appartient à la maifon d’Autriche. { D . J . )
VILLOUNA , f. m. ( Hijl. mod. Culte. ) c’eft le
nom que les Péruviens , avant la conquête des Ef-
paghoi§,.d.oon.oieût au-chef des prêtres oufouverain
pontife du foleil ; il étoit du fang-royal, ainfi que
tous, les prêtres qui lui étoient fubordonnés ; fon habillement
étoit le même que .celui des grands du
royaume.
V iL LU Z R A , ou V ÉL ICA , {Géog. mod.) lieu fameux
dans la Pologne , au palatinat de Cracoyie , à
fix milles de la ville de.ee nom, 6c d’où l’on tire une
quantité furprenante de fel. Cette vafte faline fiit
découverte en & a été creufée trèa-profondé^
ment pour en tirer le fel. M. le Laboureur a fondé
dans cette mine ,. une efpece de ville policée, avec
des rues, des maifons,, des habitans , des prêtres,
des juges ; cette prétendue ville eft toute fobuleufe ;
il n’y a dans c.ette carrière qu’un petit nombre de
milerables qui y travaillent à tailler du f e l , que les
Polonois, l.es Siléfiens, lesMoraviens, les Hongrois,
les Autrichiens , &c, viennent acheter. {D . J . )
VILOTTES , f. f. ( Jardinage. ) ce font de peti-
tes meules dans lefquelles on ramaflè d’abord le foin
après être fanné, pour en former enfuite de grandes
meules.. ,
V IL S , l a , {Géog. mod.) riviere d’Allemagne, au
duché de Bavière ; elle prend fa fource au voifinage
de Landshut, 6c va fe perdre dans le Danube, au-
deffous de Vilshoven. {D . J . )
V iU JM B R J I {Géog. anc. ) peuples d’Italie, que
Ptolomée, l. I I I . c .j. dit être plus orientaux que
les Umbres, 6c plus occidentaux que les Sabins.
Leur pays doit être aujourd’hui le duché de Spolet-
te, { D . J . ) *
VJLVORDE , {Géog. mod.) ville des Pays-Bas,
ans le Brabant, au quartier de Bruxelles, à deux
heues de cette ville , fur le canal, & à la même dif-
tance de Malines. Elle" eft traverfée par la riviere de
*:"ne- *} y a im hôpital, unbeguinage , un château
ouïe châtelain fait fa demeure, 6c quelques couvens.
es dominicains y enseignent les humanités. Long.
22• 4 - latit. 5 0. 4S. ( D . J . ) ’
f f* ( Gram. & Jurifprud. ) vieux ter-
me | grive, du latin, vis m&jor, qui fignifie force majeure.;
il fe trouve dans quelques coutumes & antennes
ordonnances , 6c eft encore ufité en matière
UX ^ ~-or®ts » eP parlant des arbres abattus par
v i S S Ï t ce mai eure - P ° y el F o r g e m a je u r e .
la tinTtU ’ LE > ou LE V IM EU X , {Géog. mod.) en
Franz- lnijmacus, on Pagus Vimacenjis, canton de
thieu Cl] >^nS ^ car<^^e > & qni fait partie du Pon-
c n ’ s etend depuis la Somme jufqu’à laBrefle. Il
m Ê ^ ^ Ê Ê Ê Crptroy, & quel-
V I N ^ 3
ques autres lieux* La prévôté de VirMua établie à
Oifemont, eft compofée d’un préfident, d’un procureur
du roi , d’un fubftitut , 6c d’un greffier* mm ■ H V IM IN ACÎUM, {Géog.anc.) ville del’Efpagne tar-
ragonoife, félon Ptolomée, L I I . c. v j. qui la place
dans les terres, 6c la donne aux Vzccæi. L’itineraire
d’Antonin ,-dont les manuferits écrivent Viminacium
ou Viminatium, marque cette ville fur la route d’Af-
torga àTarragone , entre Palenùa6c Lacobriga, à 14
milles du premier de ces lieu x, 6c à 3 1 milles du fécond.
V IM IN A T IUM , { Géog. anc. ) ville de la haute
Mæfie : Ptolomée, l. I I I . c. ix . qui la nomme Viminatium
Legio , la met fur le bord du Danube. D ’anciennes
médailles de l’empereur Gordien , donnent
à cette ville le nom de colonie : on y lit ces mots, Col,
Fim. P. M. S . An. 1 . 6c dans d’autres, An. 1 1 . m .
i v . Le même titre lui eft donné dans une ancienne
infeription trouvée à Gradifca , 6c rapportée par
Gruter ,p .tg y i. u°. 5.
Aurelio Conjlaricio. Eq. R.
Del. Col. Vïrn.
L ’itinéraire d’Antonin, dont la plupart des manuferits
lifent Viminacium , place cette ville fur la route
du mont d’O r , à Conftantinople, entre Idenminacurrt
6c Municipium, à 24 milles du premier de ces lieux,
& à 18 milles du fécond.
Procope, adif. I. IV. c. y. dit que l’empereur Jufti?
nien fit rebâtir une ancienne ville nommée Viminacium
, qui avoit été ruinée. Elle fe trouvoit au-delà
d’un fort, que le même empereur avoit frit élever à
8 milles de Sigedon ; 6c quand on étoit forti de Vï-,
• minatium, on rencontroit fur le bord du Danube
trois forts, Picine, Cupe, & Nova, qui ne confié
toient autrefois qu’en une tour. Niger veut que le nom
moderne foit Vidin. { D . J . )
V IN , & F e r m e n t a t io n v in e u s e , {Chimie.) la
fermentation vineufe ou fpiritueufe eft regardée comme
la première efpece de fermentation. Les autres
efpeces font la fermentation acéteufe , & la putréfaction.
Voyei V in a ig r e & P u t r é f a c t io n ,
Perfonne n’a mieux éclairci que Stahl les phénomènes
de la fermentation : il l’a définie un mouv.e?
ment inteftin imprimé par un fluide aqueux à un
compofé d’un tiflii lâche, qui divife les parcelles de
ce compofé , les expofe à des chocs très-multipliés ,
6c les refout en leurs principes, dont il forme de nouvelles
combinaifons.
Il faut d’abord confidérer dans la fermentation proprement
dite , les parties falines , huileufes 6ç terref-
tres des fucs muqueux des végétaux qui ferment
tent.
On eft fondé à croire, que les parties falines de
ces fucs font acides, parce que les fruits qui ne font
pas murs, ont une faveur acide auftere, qui s’efface
lorfque l’acide s’enveloppe dans les fucs gras,ou lorf-
que les fruits muriffent ; parce qu’il n’ exifte point
d’alkali naturel, qui ne foit le produit du feu, ou de
la putréfaûion : enfin parce que les fucs difpofés à la
fermentation vineufe donnent par la diftillation une
liqueur acide d’autant plus abondante, que la partie
graffe de ces fucs aura été plus foigneufement e?>
traite.
Le principe gras ou huileux de ces fucs peut fe
démontrer non-feulement par leur odeur & leur faveur;
mais encore parce qu’on en diftille une plus
grande quantité d’huile , à mefure que ces fucs ont
acquis plus de maturité, 6c donnent plus de fubftaiv*
ce fpiritueufe par la fermentation. Cette huile eft tenue
6c volatile ; mais elle ne doit pas l’être trop.
Les aromates, & les plantes balfamiques nç font pas
propres à la fermentation fpiritueufe, parce que leur
N n ij