il réfultoît un mouvement elliptique , dont le plus
grand diamètre étoit parallèle à l’effort direft du
corps à la première impulfion. Mais que fi cet effort
étoit plus foible que l’effort vers le centre, il en ré-
fiiltoit un mouvement elliptique , dont le plus petit
diametfe étoit parallèle à l’effort du corps dans le
premier point de l ’impuifion. Que fi les deux efforts
etoient égaux, il en réfultoit un mouvement parfaitement
circulaire.
On fit une fécondé expérience, qui confiftoit à
attacher un autre pendulè avec une corde courte à
la partie inférieure du fil auquel le principal poids
étoit fufpendu, de maniéré que ce pendule pût librement
faire un mouvement circulaire ou elliptique
autour du poids, tandis que celui-ci fe mouvoit cir-
culairement ou elliptiquement autour du centre.
Le but de cette expérience étoit d’expliquer le mouvement
de la lune autour de la terre ; elle montroit
évidemment que ni la plus groffe boule repréfentant
la terre, ni la plus petite qui repréfente la lune , ne
fe mouvoient pas d’une maniéré parfaitement circulaire
ou elliptique , comme elles auroient fait fi
elles avoient étéfufpendues ou mues chacune à part,
mais qu’un certain point qui paroît être le centre de
gravité des deux corps (fitués de quelque façon que
ce foit & confidérés comme n’en faifant qu’un ) ,
femble fe mouvoir régulièrement en cercle ou en
ellipfe, les deux boules ayant d’autres mouvemens
particuliers dans de petits épicycles autour du point
fufdit.
M. Hooke s’étant apperçu que le télefcope par réflexion
de M. Newton etoit de plus en plus eftimé,
propofa peu de tems après par écrit à la fociété
royale de perfectionner les télefcopes, les microfco-
p e s , lés fcotofcopes, & les verres ardens , par des
figures aufli aifées à faire que celles qui font unies
ou fphériques, de maniéré qu’ils augmentent extraordinairement
la lumière & grofliffent prodigieufe-
ment les objets ; qu’ils exécutent parfaitement tout
ce que l’on a jufqu’à préfent tenté ou defiré de plus
dans la Dioptrique, avec un chiffre qui renferme le
fecret ; il le découvrit à mylord Brounker & au docteur
Wren, qui en firent un rapport favorable ; le
tout fe fait par des réfractions des verres. M. Hooke
affura aufli en préfence d’un grand nombre de per-
fonnes, qu’ en l’ année 1 6 6 4 , il avoit fait un petit
tube d’un pouce de long, & qui produit plus d’effet
qu’un télefcope commun de cinquante pies ; mais la
pefte étant furvenue à Londres, & le grand incendie
lui ayant procuré des occupations utiles, il négligea
cette invention, ne voulant pas que les tailleurs de
verres euffent aucune connoiffance de fon fecret.
En 1669, il établit devant la fociété royale , qu’une
des méthodes les plus exades pour mefurer un
degré de la terre, étoit de faire des obfervations pré-
cifes dans le c ie l, à une fécondé p rès, par le moyen
d’un tube perpendiculaire, & de prendre enfüite des
difiances exades par le moyen des angles, aufli à
une fécondé près»
En 16 7 4 , il communiqua à la fociété une maniéré
de déterminer quel eft le ; plus petit angle qu’on
peut diftinguer à l’oeil nud ; & il fe trouva qu’aucun
de ceux qui y étoient, ne put obferver d’angle beaucoup
plus petit que d’une minute.
Il propofa quelque tems après une théorie pour
expliquer la variation de l’aiguille aimantée ; cette
théorie revenoit à ceci : que l’aimant a fes pôles particuliers
éloignés de ceux de la terre de dix degrés ,
autour defquels ils fe meuvent ; enforte qu’ils font
leur révolution dans l’efpace de trois cens foixante-
dix- ans. C’eft ce qui fait que la variation a changé
de dix ou onze minutes par an, & continuera vrai-
femblablement à changer pendant quelque tems, jufqu’
à ce qu’elle diminue peu-à-peu, ôc enfin elle s’arrêtera,
rétrogradera , & probablement recommencera.
Il propofa en même tems la conftrudion d’un infiniment
curieux, pour obferver la variation des variations
de l’aiguille dans les différentes parties du
monde. Il eft difficile de déterminer ce que c’étoit
que cet infiniment, mais on peut voir dans fes OEuvres
pojlhumes, p. 48G. la figure d’un infiniment qui
y a quelque rapport.
En 1678 , il publia fon traité des refforts, où l’on
explique la puiffance des corps élaftiques, Londres,
16 7 8 , in-40. La fubftance de fon hypothèfe eft com*
prife dans un chiffre à la fin de fa Defcription des hé-
liofcopes; c’eft la troifieme d’une décade d’inventions,
dont il parle là , & dont il aflure qu’il avoit feul le
fecret. M. Richard Waller en a découvert quelques-
uns ; il tranfcrit d’abord ce que le dodeur Hooke en
d it, & il ajoute enfuite l’explication ou la clé.
La fécondé invention, qui eft le premier chiffre,
eft énoncée en ces termes : the true mathematical, and
mechanical form , o f ail manner o f arches for building,
with the true butment, neccfjary to each o f them ; problème
qu’aucun écrivain d’Architeéhire n’a jamais
touché, bien loin d’ en avoir donné la folution : a b,
c c c , d d 9e e e e e e 9f 9g g 9 i i i i i i i i , l l 9mmmmt
n n n n n , 0 0 , p , r r , s s s , / t t t t t 9u u u u u u u u 9x ;
ce qu’on explique par çes mots, ut pendet continuum
f exile ,fic flabit, continuum 9 rigidum, inverfum9which
is the linea catenaria.
La troifieme eft la théorie de l’élafticité, exprimée
par ces lettres e e , i i i , n o 9 s s s 91 1 , u u ; ce qui fi-
gnifie ut tenfio 9 fie vis : c’eft-là la théorie des refforts.
La neuvième, qui eft le fécond chiffre, regarde une
nouvelle efpece de balance philofophique d’un grand
ufage dans la philofophie expérimentale, c d e 9 i i 9
n n , o o ,p 9 s ss 9 t t 9u u 9ut pondus 9fic tenfio.
On annonce la derniere comme une invention
extraordinaire dans la méchahique,fupérieure pour
divers ulages aux inventions chimériques du mouvement
perpétuel; a a 9a 9b 9c c 9d d 9 e e e e e e 9 g 9i i i 9
l 9 mm m-9 n n 9 o o 9p p 9 q 9 r r r 9s 9 t t t 9 u u u u u :
pondéré premit a'èr vacuum , quod ab igné reliclum ejl.
Cette invention paroît être la même chofe que la
méthode du marquis de Worcefter d’élever l’eau par
le moyen du feu, qui eft la foixante-huitieme invention
de la centurie qu’il a publiée en 1663. C ’eft aufli
le principe fur lequel eft fondée la machiné de M.
Savery pour élever les eaux.-
Au mois de Décembre 16 7 9 , on propofa de faire
une expérience pour déterminer fi la terre a un mouvement
diurne ou non , en faifant tomber un corps
d’une hauteur confidérable ; & l’on foutint qu’il tonx-
beroit à l’eft de la véritable perpendiculaire. M..
Hooke lut un difeours fur ce fujet ,.où il expliquoit
quelle ligne le corps tombant devoit décrire, en fup-
pofant qu’il fe meut circulairement par le mouvement
diurne de la terre, & perpendiculairement par
la force de la pefanteur ; & il fit voir que ce ne feroit
pas une fpirale, mais une ligne excentrique-elliptoi-
d e , en fuppofant nulle réfiftance dans le milieu; mais
en y fuppofant de la réfiftance, elle feroit excefttn-
que-ellipti-fpirale, & qu’après plufieurs révolutions
elle refteroit enfin dans le centre, & que la chûte du
corps ne feroit pas direâement à l’e ft , mais au fud-
e ft , & plus au fud qu’à l’eft. On en fit l’effai, & l’on
trouva que la boule tomba au fud-eft.
En 1 6 8 1 , il montra publiquement une maniéré de
produire des fons de mufique & autres, en abattant
les dents de plufieurs roués d’airain coupées dune
maniéré proportionnée à leurs nombres, & tournées
avec force ; ce qu’ il y avoit de remarquable, c’eft que
les coups égaux ou proportionnés des dents, c’eft-a"
dire z à 1 , 4 à 3 , &c. iormoient les notes de mulique;
•qûé ; mais-les coups inëgâux avoient'plus de rapport
au fon de: la voix en parlant.
, En i6 8 z , il montra,un.infiniment pour décrire
toutes fortes CThêlixes fur un cône , afsiïrant qu’il pou-
■ voit avec cet infiniment divifer toute longueur donnée
, quelque courte qu’elle fû t , en autant de parties
prefque qu’on voudroit aflignèr , par exemple, un
pouce dp i-iDOÔoo parties.égales. Il prétendoit que
■ cette invention pouvoit être d’un grand ufage pour
perfectionner les inftrumens aftronomiques & géographiques.
Dans i’affemblée fui vante de la fociété royale., il
produifit un autre infiniment avec lequel il découv
r i t une courbe qu’on pouvoit nommer une parabole
inventée, ou une hyperbole parabolique, ay ant lès
propriétés, d’être infinie des deux côtés!, d’avoir
deux afymptotes, comme il y en a dans l ’hyperbole,
&c. Il montra un troifieme infiniment pour décrire
exactement la fpirale d’Archimede, par une nouvelle
propriété de cet infiniment, & cela aufli aifément &
aufli sûrement qu’un cercle , enforte qu’on pouvoit
.divifer non-feulement tout arc donné en un nombre
•égal de parties, demandée? , mais aufli une ligne
droite donnée, égale à la circonférence d’un cercle.
On trouvera dans les Tranfacl. philof. quantité
d’autres obfervations du doCteur Hooke ; fa Micrographie
à paru' en 166 5 in-fol.Ss. v ie eft à la tête de
fes OEuvres,.pofthumes , imprimées à Londres en
1705 in-fol. Enfin l’on a publié dans la même ville
en 17 2 6 , in-8°. un livre fons le titre d’Expériences &
obfervations philofophiques du docteur Hooke, par G.
Derham, avec figures. (Le chevalier d e J a u C O U R T i)
WIGHTON, ( Géog. mod. ) bourg à marché d’Angleterre,
dans le quartier oriental d’Yorckshire, à
environ huit milles de Beverley, fur une petite rivière
nommé Foutneffe. f i e bourg a fuccédé à une
ville appellée Delgovitia, auprès de laquelle étoit un
temple d’idoles , qu’on appelloit Godmundinghan.
(«••>4 -, . .
WIGHTOWN, (Géog. mod.) petite ville d’Eeoffè,
dans la province de Galloway , avec un affez bon
port. Long. i j . 4. latit. àq.\5y . ,( D . J . )
WIKIE ou, W IK E S LA N D , (Géog. mod.) petite
province de l’empire Ruflien, dans l’Efthonie. Elle
eft bornée au nord par i ’Harrië, Su midi par la Livonie
, au,levant par la Je rw ie , & au couchant par le
Mooufund. Pernau en eft la principale ville. CD. J .)
WILBAD ou WILDBAD ,. (Géog. mod.) petite
ville d’Allemagne, danslaSuabe, au Schwartzwald,
ou dans la Forêt-noire , fur la droite de l’Entz. Elle
eft remarquable par fes bains d’eau chaude.-(D. J . )
WILDENHAUS, (Géog. mod.') paroiffe de Suiffe,
dans le Tockenbourg , au Thoure-Thall, où elle a
le rang de fixieme communauté. Wildenhaus eft un
lieu connu dans l’hiftoire , pour avoir été la patrie
d’Huldric Zwingle qui y naquit en 14 8 4 , d’Huldric
Zwingle amman du lieu, qui eft la première dignité
du pays..
Il fit fes études à Bâ le , à Berne & à Vienne en
Autriche. Il apprit bien les langues grecque & hébraïque
, & prit enfuite le degré de doûeur en théologie.
Il fut nommé curé à .Glaris en 1506 , où il
commença comme il s’exprime, a prêcher C Evangile.
11 en agit de même quand il fut appellé à Zurich en
M1 ® par le prévôt & les chanoines de cette ville ,
oç attaqua non-feulement le trafic des indulgences ,
en quoi il étoit protégé par l’évêque ; mais il prêcha
contre l’invocation des faints, le facrifice delà meffe,
le célibat des prêtres.
En 15 2 0 , il renonça à une penfion que fa fainteté
hufaifoit, & e n 15 2 2 il fe maria. En 15 23 le pape
lui écrivit un bref très flatteur, qui prouyo.it que la
cour de Rome auroit été bien aife de le gagner. Là
meme année, le magiftrat de Zurich prelcrivit une
Tome X V I I .
aflefnbléè pour difeuter par PEcriture-fainfe, les ma*
tieres de religion ; tous les éccléfiaftiques du canton,
ainfi que l’évêque de Confiance -, y furent appelles»
Après ce colloque, on fit à Zurich de “nouveaux pas
Vers la réformation ; & cependant le canton convoqua
une fécondé aflemblée, où les Zurichois invitèrent
les évçques de Confiance, de Coire & de Bâle
avec l’univerfité de cette ville. Ils invitèrent aufli tous
les autres cantons à y envoyer les plus favans de
leurs pafteiirs. Le fynode fut compofé de neuf cenr
perfonnes, au nombre defquelles fe trouvèrent trois
cent cinquante prêtres. L ’iffue apprit au public, que
les partifans de Zuingle avoient triomphé, car fa
doélrine fut reçue à la pluralité des fuffrages dans tout
le canton. M. Dupin dit, que la plûpart des éccléfia-
ques qui afîifterent à cette conférence, abandonne-*
rent la caüfe de l’églife, par ignorance ou par malice.
Enfin en 1725 le confeil de Zurich abolit la meffe.
Zwingle afliftaàladifpute de Berne tenue en 15 2 8 ,'
& à la conférence de Marpourg. En 15 3 1 , la guerre
fe déclara entre les cantons proteftans & les cantons
catholiques, & les Zurichois furent défaits à la ba*
taillé de Cappel. Comme la coutume de Zurich eft ,
que lorfqu’on envoyé une armée contre l’ennemi,
le premier pafteur de l’églife doit l’accompagner,
Zwingle s’y trouva, & par fon devoir, & par un ordre
particulier du magiftrat ; il fut enveloppé dans
le malheur de cette journée , bleffé d’un coup de
pierre , rênverfé à terre , & tué par un officier catholique
à 47 ans»
Né avec un génie heureux, il le cultiva foigneufe*
ment-, & prêcha la réformatioh, avant même que le
, nom, de Luther fût connu en Suiffe. Il étoit d’une application
infatigable au travail, & étudiojt toujours
dé bout. Après le fouper il faifoit une promenade ,
& s’occupoit enfuite à écrire des lettres,fouvent juf-
qu’à minuit. Si l’on confidere le tems que lui prenoit
encore la conduite de l’églife de Zurich dont il étoit
le premier pafteur, Pinftruélion de la jeunefle comme
profeflèur, & la direction de la plûpart des égli—
feS'protëftantes du p ays, oh fera furpris du grand
nombre d’ouvrages qui font fortis de fa plume.
Ils ont été recueillis en quatre volumes in-folio ,
imprimés à Zurich en 1544 & 1545. Les deux premiers
tomes contiennent'fes traités de religion &
de controverfe ; les deux derniers, renferment fes
explications de divers livres de l’ancien &du nouveau
Teftament. Zwingle, félon M. Simon, eft affez fimple
dans fon commentaire fur la bible, mais peu exercé
dans l’étude de la critique. Sa modeftie paroît en ce
qu’il ne femble pas avoir abandonné entièrement l’ancien
interprète latin, qui étoit aùtorifé depuis long-
tems dans toute l’églife d’occident. Le même hifto-
rien critique trouve que les notes de Zwingle fur
quelques épîtres de S. Paul, font plus exaéles & plus
littérales,que celles qu’il a données furies évangiles;
mais il ne faut point douter que les commentaires de
ce théologien ne fuffent meilleurs, s’il les eût publiés
lui-même, & qu’il y eût mis la derniere main. Une
circonftance qui mérite d’être obfervée, & qui n’a
pas échappé à M. Simon, c’eft que fur la première
épître de S. Jean, Zwingle n’explique point le verf. 7 .
du chap. v. ce qui femble indiquer que ce paffage ne
fe trouvoit pas dans fon exemplaire grec.
Léon de Juda, en parlant de Zwingle, d it , HuU
dry chus Zuinglius , non.folum concionibus facris 9fed
& lectionibus publias, mirâ arte, clantale > brevitate ac
fimplicitate , parique diligentiâ , dexteritate , ac fide
traclavit, ut nec prions foeculi9 nec nofiri xviferiptori-
bus judicio doctijfimorum hominum, cedere videatur.
Je fouferirois volontiers à une partie de cet éloge ,
ajoute M. Simon, fi l’auteur fuiffe avoit été moins
agité de refprit de réformatioh, qui ne lui permit
pas de faire un bon ufage de fa raifon.