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tems fec, jufqu’ à ce qu’ils ne jettent plus de pouffie-
re : & pour faire prendre le blanc, il faut les mettre
en gomme , ce qui le fait en appliquant deflus une
éponge très-fine, trempée dans de la gomme adra-
gante très-légere, diffoute dans de l’ eau claire, &
paffée à-travers une linge fin & fe rré , & enfuite
fouettée. On les fait fécher à mefure lur un cordeau
tendu; à demi-fecs,il faut les plier, dreffer & renfermer
, ce qui fe fait en cette maniéré. On place d’abord
les extrémités A A des deux renformoirs ,ƒ#. g .
PL. V. dans le gant que l’on veut renfermer ; on place
enluite lademoifelle, fig. 10 . entre les deux, en les
ferrant par l’autre bout à différentes reprifes, pour
élargir l’entrée du gant. Ceci fait, on enfonce le bout
A d’un des renformoirs dans chacun des doigts du
gant pour l ’élargir, l’étendre & l’amollir ; ainli ren-
formés, on les remet fur le cordeau pour achever
de fe fécher, & on les met enfuite en magafin : il faut
avoir grand foin de tems en tems , de les renfermer
de nouveau, ce qu’on appelle alors rémaner, fans
quoi ils fe gâteroient.
Ce que nous venons de dire des gants, peut s’appliquer
à toutes les efpeces de gants, ainfi qu’à toutes
fortes de mitaines.
Des gants félon leur efpece. Tous les gants font ap-
pe lle s gants Ju r poil, fu r chair ou retournes ; gants effleures
& non effleurés; gants retroujfés ou a l'angloife;
gants de fauconniers ; gants Jimples & brodés; gants
fournis, fourrés & demi-fourrés ; gants bourrés ; gants
glacés , parfumés, & C .
Les gants fur poil font ceux dont le côté du poil
de l’animal eft placé extérieurement , & le côté de la
chair intérieurement.
Les gants fur chair ou retournés, parce qu’ils font-
en contre-fens des précédens, font ceux dont le côté
de la chair de l’animal fe trouve extérieurement, &
le côté du poil intérieurement.
Les gants effleurés font des gants fur p o il, mais
dont on a ôté la fleur. Il faut favoir que le côté du
poil de l’animal porte toujours avec foi une furface
luifante & deliée, qu’on appelle la fleur, que n’a
point le côté de la chair. Cette fleur, roide par elle-
même , retient les peaux & les empêche de s’étend
re ; une fois enlevée, elles n’en font pas à la vé rité
meilleures, mais en récompenfe deviennent
beaucoup plus liantes, &c s’étendent bien plus facilement.
Les gants non effleurés font aufli des gants fur poil,
dont on n ’a point enlevé la fleur.
Les gants retroulfés ou à l ’angloife, flg. 12. & 13 .
font ceux dont le haut A , étant en effet retrouffé,
l ’envers qui devient l’endroit, eft de même; couleur
& de même façon que le refte du gant.
Les gants de fau co n n ie r ,^ . 28. font des gants
grofliers , faits de peaux de buffle ou d’élan, couvrant
la main & la moitié du bras, pour le garantir
de la ferre de l’oifeau. Ces fortes de gants ne font
plus d ’ufage ; maintenant on fe fert en leur place de
gants ordinaires.
Les gants Amples font toutes efpeces de gants qui
n’ ont aucune broderie.
Les gants brodés, flg. 13 . font des gants dont le
deflus de la main, vers la jonftion des doigts, le
pourtour de l’enlevure du pouce B , les bords du
haut A , & prefque toutes les coutures font brodées
en f i l , fo ie , or ou argent, félon le goût & la diftinc-
tioa de ceux qui les portent, & les cérémonies oit
ils font d’ufage.
Les gants fournis font ceux dont on a laiffé intérieurement
la laine ou le poil naturel de l’animal,
aufli font-ils plus chauds que les autres.
Les gants fourréis font ceux dont l’intérieur eft
garni de fourrures fines ou communes; ils font plus
gros que les autres, mais aufli plus chauds.
G
Les gants demi-fourrés font ceux dont l’intérieur
eft garni à demi de fourrures ; ils font un peu moins
gros que les précédéns, mais. aufli un peu moins
chauds.'
Les.gants bourrés font ceux dont le deflus de la
main & des doigts eft.garni intérieurement à force
de chiffons ou.de laine, & cela pour garantir la main
des coups de fleuret adverfaires, dans les exercices
de l’efcrime.
Les gants glacés font ceux qui après avoir été
paffés du côté de la chair, dans un mélange d’huile
d’olive & de jaunes d’oeufs, arrofés d’efprit-de-vin
& d’eau, ont été foulés pendant environ un quarts
d’heure, avec le même mélange fans eau.
Les gants parfumés font ceux qui ont été enfermés
quelque tems dans des boîtes remplies des odeurs
qu’on veut leur donner.
Des gants & mitaines pour hommes. La flg. 1. P I. 1.
rèpréfente un étavillon de gant fimple, dont le côté
I fait le dehors de la main, & le côté K le dedans ;
A B C D repréfentent les doigts, A eft l’index, B B le
médius & Ion correfpondant, CCTannulaire & fon
correfpondant; E F G ,{ont les arriérés fentes, & H
l’ enlevure.
La fig. 2. repréfente le morceau de peau difpofé
pour faire le pouce ; A eft le haut du pouce, & B le
côté qui fe coud fur l’enlevure.
La fig. 3 . repréfente l’enlevure ou la piece qui fort
de l’enlevure A de l’étavillon (fig. /. ) ce pefit morceau
s’envoie à la couturière pour en tailler les quar-
reaux.
La fig. 4. repréfente un morceau de peau en deux
pièces A St B , dont on fe fert quelquefois pour doubler
le haut du gant / & K., fig. 1.
La fig. 5 . repréfente la fourchette qui fe place entre
l’index & le médius, dont les bouts font à pointe ;
la fig. 6. celle qui fe place entre le médius & l’annulaire
; & la fig. y . celle qui fe place entre l’annulaire
& l’auriculaire.
La fig. 8. repréfente le quarreau qui fe place dans
l’angle de la première fourchette ; la fig. g . celui qui
fe place dans l’angle de la fécondé ; la fig. 10. celui
qui fe place dans l’angle de la troifieme.
La fig. n . repréfente un gant fimple. fait.
ha fig. 12 . repréfente un gant à l’angloife ou re-
troufle, fait ; A eft la retrouffure.
La fig. 13 . repréfente un gant à l’angloife, brodé ;
A A , Oc. font lés broderies.
La fig. 14. repréfente un étavillon de mitaine fermée
; A eft le dehors de la main ; B le dedans ; C
l’enlevure.
ha fig. 16. repréfente un petit morceau de peau
difpofé pour faire le pouce ; A eft le haut du pouce ;
& B le côté qui fe coud fur l’enlevure.
La fig. 16 . repréfente un morceau de peau en deux
pièces A B , fait pour doubler le haut de la mitaine
A B ,fig. 14.
La fig. ty. repréfentë la mitaine faite.
La fig. 18. repréfente un étavillon de gant de fauconnier
, dont le côté / fait le dehors de la main, &
le côté K le dedans. A B C D repréfentent les doigts,
A l’index, B B le médius, C C l’annulaire, & D D
l’auriculaire; E F G font les arriérés fentes; &c H
l’enlevure.
La fig. ic). repréfente la peau difpofée pour faire
le pouce ; A eft le haut du pouce ; & B le côté qui
fe coud fur l’enlevure.
La fig. 20 . repréfente la fourchette qui fe place
entre l’index & le médius, dont les bouts font à
pointe; la fig. 2 1. celle qui fe place entre le médius
& l’annulaire ; & la fig. 2 2 . celle qui fe place entre
l’annulaire & l’auriculaire.
La fig. 2 3 . repréfente le quarreau qui fe place dans
l’angle de la première fourchette ; la fig. 24. celui
qui fe place dans l’ângle de la deùxieiûe fourcliétte ;
& la fig. 26. celui qui fé place dans l’angle de la dernière
fourchette.
Les fig. 2 6 . & 2 y . fêpréfèntent les deux pièces
deftinées à doubler le haut du gant.
Lafig. 28. repréfente un gant de fauconnier faiti
Des gants & mitaines de femmes. La fig. 2 g . repréfente
un- étavillon de gant de femme à doigts ou4
verts , dont le côté I rait le dehors de la main, &
le côté K le dedans. A B CD en font les doigts ; A les
deux côtés de l’index ; B B les deux côtés du médius
; CC les deux côtés de l’annulaire ; &c D D tes
deux côtés de l’auriculaire ; È Ftk. G çn font les arriérés
fentes , & H l’enlevure.
La fig. 30 . repréfente la peau difpofée pour faire
le pouce ; A en eft le haut ; &: B le côté qui fe coud
fur l’enlevure.
La fig. 3 1 . repréfente la fourchette deftinée à être
placée entre l’index & lé médius , dont les bouts
font quarrés ; là fig. 3 2. celle deftinée à être placée
entre le médius & l’annulaire ; la fig. 3 3 . celle deftinée
à être placée entre l’annulaire & l’auriculaire.
La fig. 3 4 . repréfente le quarreau fait pour être
placé dans l’angle de la première fourchette ; la fig.
3 5 . celui pour être place dans l’angle de la fécondé ;
la fig. 3 C. celui pour être placé dans l’angle de la
troifieme.
La fig. 3 y . repréfente un gant à doigts ouverts,
fait.
La fig. 3 8. repréfente un gant à doigts fermés, fait,
dont les détails ne different en rien de ceux des
hommes, que par la groffeur & la longueur.
Lafig.3$). repréfente un étavillon de mitaine ouverte
; A B en eft le haut ; A le dehors de la main,
& B le dedans ; C la pointe de la mitaine, & D l’en-
levure.
La fig. 40. i repréfente la doublure de la pointe.
La fig. 4 1. repréfente le morceau de peau deftiné
à faire le pouce ; A en eft le haut, & B le côté qui
fe coud fur l’enlevure.
La fig. 4 2 . repréfente une mitaine-faite.
ha fig. 4 3 . repréfente une mitaine brodée faite.
Des outils. La fig. 1. P l. V. repréfente un éplu-
choir, couteau fait pour fervir à éplucher, déborder,
&c. les étavillons ; A en eft la lame, Sc B le
manche.
La fig. 2 . repréfente une paire dé cifeaux faite
pour tailler les gants \ A A z n font les taillans, B la
charnière, & CC les anneaux.
La fig. 3 . repréfente une paire de forts cifeaux,
faite pour couper ou dépecer les peaux ; A A en font
les taillans; B la charnière ; & CC les boucles.
La fig. 4 . repréfente une paire de forces faites pour
dépecer les peaux, efpece de cifeaux à deux tran-
chans A A , & à reflort en B , que l’on prend à pleine
main en C pour s’en fervir.
ha fig. 5. repréfente un marbre à doler, d’environ
un pié quarré, poli fur fa furface, fur laquelle on
appuie les étavillons pour les doler.
Lafig. S . repréfente un doloir ou couteau à doler,
compofé d’un fer A , très-large & très-taillant en B ,
emmanché en C , fait pour doler les étavillons.
La fig. y . repréfente une preffe, piece de bois fimple
d’environ deux piés de long, faite pour mettre
en preffe les étavillons.
La fig. 8. repréfente une autre preffe de marbre
d’environ un pié quarré , avec boucle au milieu en
A , faite aufli pour mettre en prefle les étavillons'.
La fig. g . repréfente deux renformoirs d’environ
quinze à dix - huit pouces de longueur chacun, efpece
de fufeaux de .bois de noyer ou de frêne , faits
pour renformer les gants , c’e ft-à- dire les étendre.
ha fig. 10. repréfente une demoifelle, morceau de
bois aufli de noyer ou de frêne, en forme de cône,
d’environ üti pié de hauteur , fubdivifé de plufieurs
efpeces de boucles A A , Oc. pofées les u
autres, dont le diamètre diminue à proportion qu’elles
fe lèvent, appuyées toutes fur un plateau é?,*
cet infiniment fert avec les renformoirs, f ig .g . à
renformer les gants;
h a f i g .u . repréfente une petite demoifelle, faite
pour fervir à renfermer les gants d’enfant.
La fig. 12. repréfente un paliffon, fait pouf étendre
& alonger les peaux, compofé d’un fer A , arrondi
fur la partie circulaire, arrêté à l’extrémité
d’une plate-forme B , antée par l’autre fur une forte
piece de bois C , fervant de p ié , & retenue de part
& d’autre par des arc - boutans D D ; ori fe fert de
cet inftrument étant afiis fur une chaife ou tabouret,
ayant les piés appuyés fur la machine,. & faifant
aller & venir fur le fer A., avec fes deux mains,
les peaux que l’on étend. Article de M. L u ç o t t e .
G ARDE , en terme de Fourbijjeur, eft l’extrémité
de l’épée , qu’on pourroit nommer plus. Amplement
poignée , li ce qui l’accompagne ne garantiîfoit pas
effeftivement la main de plufieurs coups qu?on n’ér
viteroit pas dans les occafions. Les gardés font d’or
ou d’argent, de cuivre ou d’àcier ; elle! font com-
pofées de la plaque, d’une moulure, d’une bâte:, d’un
oe il, d’un corps, d’une branché* & d’un pommeau;
Voye^ tous ces mots à leurs articles , quelques-unes
d’entr’elles font encore fubdivifées , comme, on le
verra aufli fous leurs noms.
Garde seigneuriale , ( Droit féodal:') il eft
vraiffemblable qu’elle eut deux origines toutes op-
pofées dans les principes ; en effet il y a lieu de
croire que quelques feigneurs voyant des enfans nobles
abandonnés & incapables de gouverner lent
héritage , prirent le foin de leurs perfonnes & de
leurs fiefs par un fentim.eof. de générolité . & par. la
compaflion naturelle que l’on a pour lés foibles &
les malheureux ; mais d’autres feigneurs moins: hu-
-mains & plus intérefles:fe prévalurent du bas-âge de
tels vaffaux , & fur le prétexte,apparent de leur foi-
bleffe & de leur incapacité., ils fe rendirent maîtres
de leurs biens, & s’en approprièrent les revenus
pendant leur minorité* Ainfi dès fentimens nobles
en infâmes produifirent lé même droit ; & ce mot
facré de garde, qui ne fignifioit que défimfe, confier*
vation & protection, défignâ trop fouvent la rapine,
Vufurpation & la tyrannie. (D . J . )
GÉNETHLIAQUE , poeme , (Poéfle.') on nomme
ainfi , comme on l’a remarqué dans le Difrion-
naire , les pièces de ve r s qu’on fait fur la naiffance
des rois & des princes, auxquels on promet*par une
efpece de prédiélion, toute forte de bonheur & dé
profpérités, prédiélion que le tems dément prefque
toujours. Sophocle , loin de s’amufer à des poéfies
de ce genre également baffes & frivoles , finit fon
OEdipe, ce chef-d’oeuvre de l’art, par une. réflexion
toute oppofée à celles des poèmes génethliaques. Voici
la morale qu’il met dans la bouche du dernier
choeur ; elle eft digne des fièdes les plus éclairés &
les plus capables de goûter la vérité. « O Thébains,
» vous voyez ce r o i , cet OEdipe, dont la pénétra-
» tion développoit les énigmes du fphinx ; cet OEdi-
» pe, dont la puiffance égaloit la fageffe ; cet OEdipe,
» dont la grandeur n’étoit point établie fur les fa-
» veurs de la fortune ! vous voyez en quelpréci-
» pice de maux il eft tombé. Apprenez, aveugles
» mortels , à ne tourner les yeux' que fur les der-
» niers jours de la vie des humains , & à n’appeller
» heureux que ceux qui font arrivés à ce terme fa-
» tal » . ( £ > . / . )
G ÉNETH LIOLOG IE, f. f. (Aflrolog.) art frivole
qui confifte à prédire l’avenir par le moyen des
aftres en les comparant avec la naiffance , ou, félon
d’autres, avec la conception des hommes. On fait