
tre les églifes q u i, fous prétexte de non-ufage & de
prefcription, s’oppoferont à la vijîte de l’ordinaire.
-Innocent III. avoit déjà décidé la même chofe en fa veur
de l’archevêque de Sens.
Il n’y a que les droits utiles dûs à l ’évêque pour
*fa vlfiù , qui foient fu j ets à prefcription.
Les canons & les conciles impofent aux évêques
^’obligation de vifiter leur diocèfe ; tels font les concises
de Meaux en 845 , de Paris en 8 3 1 , le troifieme
*de Vajènce en 8 5 5. k .
Tous les ans ils doivent vijiter une partie de leur
diocèfe. Le réglement de la chambre eccléfiaftique
de 16 14 leur donnoit deux ou trois ans pour achever
leur vijite ; mais l ’ordonnance de Blois veut qu’ellè
Toit finie dans deux ans.
Il fut aufii ordonné par la chambre eccléfiaftique
en 16 1 4 , que les évêques feroient leur vijite en per-
fonne ; mais l’édit de 1695 leur permet de faire vift*
ter par'leurs archidiacres, ou autres perfonnes ayant
droit fous leur autorité, les endroits où ils ne pourront
aller en perfonne. ' ' ,
Les bénéficiers doivent fe trouver à leurs bénéfices
lofs de la vijite , à-moins de quelque empêchement
légitime. v
Lorfquel’évêque fait fa vijite en perfonne , il doit
avoiir les honneurs du p oile , qui doit être porté par
les confuls ou officiers de juftice.
Les réguliers même exempts font tenus de le recevoir
revêtus de furplis , portant la croix , l’eau-
benite & le livre des évangiles , & le conduire pro-
ceflionnellement au choeur, & recevoir fa bénédiction
, & lui rendre en tout l’honneur dû à fa di-
ignité.
L’objet de ces fortes de vijîtes eft afin que l’é vêque
introduife la foi orthodoxe dans toutes les églifes
de fondiocèfe, en chaffe les héréfies & le s mau-
Vaifes moeurs, & que les peuples, par fes exhortations,
foient excités à la Vertu & à la paix.
L ’évêque ou autre perfonne envoyée de fa part, ne
peut demeurer plus d’un jour dans chaque lieu.
' Il doit vifiter lès églifes, les vafesfacrés, le tabernacle
, les autels, fe faire rendre compte des revenus
dés fabriques ; il peut prendre connoiffance de l’état
& entretien des hôpitaux , de l’entretien des églifes
& des réparations des presbytères, de ce qui concerne
lés bancs & fépultures, la réunion des églifes
ruinées aux paroiflès , l’établiflèment d’un vicaire
ou fecondaire dans les lieux où cela peut être né-
ceffaire , l’établiffement & la conduite des maîtres
& maîtreflès d’école ; & fi dans le cours de fa vijite
il trouve quelques abus à réformer, il a droit de correction
& de réformation.
Toutes les églifes paroifliales ou cures poffédée9
par des féculiers ou réguliers, dépendantes des corps
exempts ou non , même dans k s monafteres ou abbayes
même chef-d’ord re , font fujettes à la vijite de
l ’évêquè diocéfain.
Il en eft de même des cures où les chapitres prétendent
avoir droit de vijite ; celle-ci n’empêchant
,pas Pévêque de faire la fienne.
II peut de même vifiter tous les monafteres ,
exempts pu non-exempts , toutes les chapelles &
bénéfices , même lés chapelles domeftiques , pour
> o ir fi elles font tenues avec la décence néceflaire.
Enfin les lieux mêmes qui ne font d’aucun dio-
-cèfè, font fujets à la vijite de l ’évêque le plus prochain.
Il eft dû à l’évêque un droit de procuration pour
fâ vijite. Voye^ PROCURATION , voyeç le concile de
Trente, l’ordonnance de Blois , Médit de 1 , les mémoires
du clergé. JA )
V isite de l’archidiacre , eft celle que l’archidiacre
fait fous l’autorité de l’évêque dans l’archi-
diaconé, ou partie du diocèfe fur laquelle il eft pré-
pôfé.
L’ufage n’ eft pas uniforme au fujet de tes fortes
de v i f tes ; le concile de Trente ne maintient les archidiacres
dans leur droit de vijite que dans les églifes
feulement où ils en font en pofleflion légitime 6c
à condition qu’ils feront leur vijite en perfonne;
Il y a cependant dés diocèfes où ils font en pofTef.
fiôn de commettre, pour faire leurs vijîtes lorfqu’ils
ont des empêchemens légitimes..
Ils ne peuvent au furplus faire leurs vijîtes , ou
commettre quelqu’un pour les faire que du confen-
temènt de l’evêque.
Les procès-vcrbaiix dé leurs vijîtes doivent être
remis à Pévêque un mois après qu’elles font achevées
-, afin que l’évêque ordonne fur iceux ce qu’il
eftimera néceflaire.
Les margüilliers doivent préfentér leiirs comptes
au jour qui leur aura été indiqué par l’ archidiacre
quinze jours avant fà vijite.
Il peut -, dans le cours de fà vijite, réduire les bancs
& tombeaux élevés hors de te r re , s’ils nuifent au
ferviçe divin.
Les maîtres & maîtreflès d’école font fujets à être
examinés par lui fur le catéchifme , il peut même les
deftituer s’il n’eft pas fatisfait de leur capacité & de
leurs moeurs.
Mais il ne peut confier le foin des.amës à perfonne
fans l’ordre exprès de l’évêque.
Il peut vifiter les églifes paroifliales , même celles
dont les curés font religieux , ou dans lefquelles les
Chapitres prétendent avoir droit de vijite, mais l’évêque
a feul droit de vifiter celles qui font fituées dans
les monafteres, commanderies & autres églifes des
religieux. Voye^ le concile de Trente , l’édit dé
les mémoires du clergé, 8i ci-devant le mot ARCHIDIACRE.
Visite des ég l ise s , voye^ V isite des arche?
vêques.
V isite de l’évêque , voye^ ci-devantVisiTE des
Archevêques.
V isite d’experts , eft l’examen que des experts
font de quelque lieu ou de quelque ouvrage contentieux
, pour en faire leur rapport & l ’eftimation de
la chofe, fi cette eftimation eft ordonnée. Voye^ Experts
, E stimation , Rapport.
V isite des gardes et j>urés , eft la defcente &
perquifition que les gardes & jurés d’un corps de
marchands ou artifans font chez , quelque maître du
même éta t, pour vérifier les contraventions dans
lefquelles il peut être tombé. Voye^ Gardes & Jurés.
Visité des hôpitaux , voyei Visite des Archevêques.
Visite de médecins et chirurpïens, eftl’ex»
men qu’un médecin ou chirurgien fait d’une perfonne
pour reconnoître fon é ta t, &: P °ur en faire
leur rapport à la juftiëe. Voye{ R apport.
Visite des prisons et prisqnniers, eft la
féance qu,e les juges tiennent en certains tems de
l’année aux prifons , pour voir fi elles font Jures &
faines, fi les geôliers & guichetiers font leur devoir,
& pour entendre les plaintes & requêtes des prifon*
niers. Les geôliers font aufli obligés de vifiter tous
les jours les prifonniers qui font aux cachots, & leS
procureurs du roi & ceux des feigneurs de vifiter
les prifons une fois chaque femaine pour entendre
les plaintes des prifonniers. Voye^ Séance 6* PRI”
son , Prisonnier.
Visite du procès , eft l’ examen que les juges
font d’un procès à l’effet de le juger. (A )
V IS IT E R , v . a£t. (Gram J voyeç l ’article VISITÉ.
Visiter g ( Critique facrée. ) ce mot fe prend dans
l’Ecriture en bonne & en mauvaife part. Dieu v if te
les hommes de deux maniérés, par les bienfaits & par
les punitions ; 8c c’eft dans çç dernier fçns que
'ternie eft: employé le plus communénïént^ par exemple'
Exod. x x. 3. Lévit. xviij. 43. & c . ( T). J . )
" VlSÏTER LA LETTRÉ v . zGt. ( 'Fonder. de cafact. )
t ’eft après qu’on a tiré là lettre du moule où elle à
été fondue -, examiner fi ‘elle eft parfaite , pour , fi
elle l’eft , en rompre le jet -, & la dohner aux ouvriers
& ouVrîeres qui frottent & achèvent les caràfte-
j-es ; ou fi elle ne l’ eff p a s , la mettre à la refonte;
iD . / • ) . - .
v VISITEUR, f. m. ( Gram. & Jürifprud. ) eft celui
qui vifite une màifori j un pays , ou qùelqüe àdmi-
Uiftration & régie particulierejfur lefquels il à infpecfion;
..l, , . . . .....
Il y avoit âftciènhemertt des Vijùeurs ®ardeurs
dans tous les arts & métiers, qui faifoient au jugé
leur rapport des contraventions qu’ils aVoient reconnues
; ce font ceux qu’on appelle préfentement
gardes ou jurés.
Les maîtres des ports & pafîageis étôient appellés
yifiteurs des ports & pajjages.
Il y avoit aufli des vijiteurs 8c cômmiffaires fur le
feit dés aides j fur le fait des gabelles, &c.
On appelle vifiteur dans les monafteres celui qiii
àrinfpeftion fur plufieurs mâifons d’un même ordre,
& que l’on y enyoye pour voir fi la difeipline régulière
y eft bien oblerVée.
Le vijiteür général eft celui qui a le département
de vifitér toute une province, ou même l’Ordre entier.
Voyt^ V isite; (A )
Visiteur , ( Marine. ) c’eft un Officier établi dans
tin po rt, pour vifiter les marchandifes des paflagers,
& pour Obferver l’arrivée & le départ des bâtimens
dont il tient regiftre. Il eft obligé d’empêcher la for-
tie des marchandifes de contrebande y fans un congé
enregiftréi
V IS IV E , adj. f. dans là Philofophie fcholajlique eft
un terme qu’on applique à la faculté de voir. Foye^
.Vision.
Les aiiteiirs ne s’accordent point fur le lîeii où ré-
fide la faculté yijive ; quelques-uns prétendent que
c’eft dans la rétine , d’autres dans la choroïde , d’autres
dans les nerfs optiques , d’autres, comme M.
Newton, dans le lieu où les nerfs optiques fe rencontrent
avant que d’arriver au cerveau, & d’autres
enfin dans le cerveau même, f^oye^ Sensation 6*
I Vision. Chambcrs-,
VISLIEZA, (Géog. rjtod.) ville de la petite Pologne
, au palatinat deSandomir , fur la rivierë de Ni-
da, environ à moitié chemin entre Cracpvie & San-
[ domir. Cette petite ville eft le chef-lieu d’une châtellenie.
(D. J . )
VISNAGE , ( Botaff,. ) nom vulgaire de l’efpecé
de fenouil, nommé par Tournefort, foeniculum an-
nuum ? umbellâ contracta, oblongâ. Voye^ FENOUIL ,
Botan. (D . J . ')
VISQ , ( Géog. mod. ) le- tnont V ifo , ou le mont
Vifoui eft une montagne du Piémont, dans la partie
feptentrionale du marquifat de Saluces. On la nom-
moit anciennement Vefulus mons r & quelques-uns là
regardent cbmme la plus haute montagne des Alpes*
Elle donne 1? naiflance au Pô. ( D . J . ')
VTSONTIUM , ( Geog. anc. ) nom commun à
une ville de l’Efpagne tarragonoile, & à une Ville
de la haute Pannonie. ( D . J . )
VISORIUM , f. m. terme d ’imprimerie, s’entend
d’une petite planche de bois amincie au rabot, large
décroîs doigts fur la longueur d’un pié , & terminé^
" 1 extrémité inférieure , en une efpece de talon pris
oansle même morceau ; au boutdè ce talon eft une
fiche de fer pointue qui lui fert de pié ou de point
fl ap.pui, deftinée à entrer dans différens troiis faits
ur le rebord de la caffe , où il fe place à la volonté
w compofiteur. Le viforiiim eft ce qui porte la copie
cievantles yeux du compçiiteur ; elle y eft comme
àdoflee & retenue par le fecoiïrs des mordahs -, qui
font deux petites tringles de bois fendu de long • à-
peu-près dans toute leur longueur. Voye[ Mordant;
& nos Planches de 'l'Imprimerie, oà l'une desfig. eft .uiî
canon de papier en plufieurs doubles , dont on garnit
le viforiurn lorfque la quantité de copie eft trop
peîire pour remplir le mordant ; & l’autre fait voir
le viforiurn garni dé copie, que deux mordans y
aflùjettiflènt.
VISP Le , (Géog. mod.') rivieredè Suiffé, dans ié
haut-Valais ; elle prend fa fource dans les. montagnes
, aux confins du val d’Aofte, & fe jette dans lé
Rhône auprès d’un village auquel elle donne fort
nom; (D . J , ) .
V IS P E , (Geog. anc.) félon quelques èxetriplaireâ
de T a c ite , annal, l. X I I . & îffpe félon d’autres;
Ville du pays des Soraces, au vôifinage du bôfpho-
re de Thrace. Cet hiftorien ajoute que c’étoit une
place forte j tant par fon enceinte que par les foffés ;
d’efpace en efpace on y avoit élevé des tours plus
hautes que les courtines. Les Romains affiliés d’Em
nones, roi dés Adorfes , ayant pris les armes pour
s’oppofer aux progrès de Mithridate, fe préferiterent
devant la ville de F ifp e , & y donnèrent un affaut
où ils furent repoufles. Le lendemain, comme ils l’at-
taqiioient par efcalade , les habitans envoyèrent des
députés qui demandèrent la vie pour les perfonnes
libres , & offrirent de donner dix mille efclaves. Les
afliégeàns rëjetterent ces conditions, parce qu’ils
voulôient faire uri exemple qui jettât la terreur dans
les efprits des révoltés. Cependant comme ils trou-
voient de la cruauté à maflàcrer des gens qui fe rert;
doient volontairement , &. trop peu de févérité à
mettre en prifon un fi grand nombre de perfonnes ,
ils aimerent mieux ufer du droit des armes. Auflitôt
ils dorinerént le figrtal aux troupes qüi étaient déjà
dans les échelles, de faire main-bafle fur tout ce
qu’ils rertcontreroient. Ainfi fut faccagée cette mal-
heureufe v ille , qui n’a pas fans doute été repëupléç
depuis , aucun autre auteur n’ en faifant mention»
H H . ' ' ; ' : .
VISQUEUX , fë dit du fang, des alimens, dit'
chyle , &c. P i f queux , c’eft-à-dire glutineux ou co-
lant, comme la glu, que les Latihs nomment v i f eus*
Voyè[ G lü .
Les corps vifqueux font ceüx qui font compofés
de parties tellement embarraffées les unes dans les
autres i qu’elles réfiflent long-tems à unefépàration
entière, & cedent plutôt à la violence qu’on leur
fait, en s’étendant en tout fens. Voye%_ Particule
& Cohésion.
La trop grande vifeofité des alimens, a de très-
maiivàis effets. Ainfi les farines non fermentées, les
gelées , &Ci des animaùx , le fromage dur, le caillç
trop prefle , caufent ui,ie pefanteur fur l’eftomac,
produifent des vents, des baillémeris , des crudités,
des obftruftions dans les plus petits vaiffeaux des in-
teftins , &c. d’où s’enfuit l’inaftion des inteftins, l’enflure
du ventre ; & en çonféquenee îa vifeofité di|
fang âraifon des particules vijqueufesqaïfe réunifient;
les ôbftruèliorts des glandes , la pâleur, la froideur ,
le tremblement, bc.
VISSIER , f. m. (Maripe.) vieux mot ; c’étoitune!
forte devaiffeau de tranfport, dont on fe fervoit en
particulier pôur le tranfport des chevaux. (D . J . )
V ISSOG ROD, 0« VISCHGROD, ( Géog. mod.)
petite ville de la grande Pologne, dans le palatinat
de Mazovie , aux confins de celui de Ploczko , fur
la Viftulè à la droite, 8é à fix lieues de la ville dè
Ploczko. Long. j f . 40. latit. 6z. 3 8 . ( D . J . )
V IS JN O U , ou VISTNUM , f. m. ( Hiß. mo4*
MythqL ) c’eft le nom que l’on donne dans la théologie
des Bramines > à l’un des trois grands d kux dp
la première clafle , qui font l’objet du culte dé?