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& d’autre : c’ eft une certaine difpofitïon qui confifte
à les faire croifer alternativement, enfortc qu’elles
S’appuient réciproquement le bout de l’une fur le
milieu de l’autre , duquel arrangement on voit la re-
j)réfentation dans lafig- 3 3 -
Oh ne peut douter que les voûtes plates de la fécondé
maniéré n’aient été imitées de cette charpente
; car fi on confidere chaque parallélogramme de
l ’extrados comme une piece de bois, fig. 3 4. on verra
qu’on-a fuppléé aux entailles 6c aux tenons de la
fig, 3 3 . nar des taluds fur lès côtés , & des coupes en
fur-plomb furies bouts ; les uns & les autres con-
fervant toujours cette forte d’arrangement, que les
archite&es appellent à bâtons rompus.
Mais ce qui rend l’invention de cette voûte plus
ingénicufe que celle de la charpente, c’ eft que par le
moyen de ces fur-plombs 6c de ces taluds prolongés,
On remplit'le vuide (qui refte entre les poutrelles),
dans le parement inférieur, oii l’on forme un plafond
continu', tout compofé de quarrés parfaits arrangés
tle-fuite en échiquier y fig. 3 6 . qu’on appelle en ar-
chitc&ure en déliaifon , ce qui en rend l’artifice digne
d’admiration: il n’ en eft pas de même dans la
furface.fupérieure , elle ne peut être continue, parce
que les ' coupes des taluds reftent en partie decouvertes
, dé-forte qu’il s’y forme des vuides.,en pyramides
quarrées renver d e s abc d e , fig. 3 6 . qui re-
préfentd l’extrados de cette voûte , dont l’ inventeur
feft M. Abeille. Ces vuides donnent occafion de faire
im compartiment de pavé agréable & v a r ié , parce
qu’on peut y mettre des.carreaux diftérens de celles
des premières pierres.
Cette interruption de continuité a donné occafioq
hu pere Sebaftien 6c à M. Frezi'er, de chercher les
moyens de remplir les vuides pyramidaux par des
claveaux mixtes. Le pere Sebaftien enainventé dont
ies joints autalud font des furfaces gauches , 6c M.
Frezier en a trouvé de deux fortes , dont Voici les
exemples. A ,fig. $ y . n°. 2. rèprëfente un claveau vu
par la fur-face inférieure. B , repréfente le même claveau
vu par-deflus, & la figure $ y . l’ extrados de
cette voûte.
L’autre1 maniéré de voûte eft repréfe'ntée > fig. 3 8 .
l’extradôs eft tout conlpbfc de quarrés, lefquels font
précifement la moitié de ceux de la dô'eile. Un des
claveaux eft repréiènté par-defliis 6c par-deflbus aux
figures a & b tfig. 3 8 . n °. 2.
Voûtes fphèriques, font celles dont la figure imite
la fphere. Tous les clavepux ou vouffoirs d'eS voûtes
fphériqües, font des cônes tronqués , ou des parties
d’anneaux .coniques, dont le fommet eft au centre
de la fphere. Les joints de lit font des furfaces coniques
dirigées au centre de la fphere, le plan des joints
de tête doit paffer par le centre.
‘ Voûte à lunettes , ( Architecture.) efpece de voûte
qui traverfe les reins d’un berceau ; ou pour m’ex-
primer plus nettement, c’eft lorfque dans les côtés
d’ un berceau d’une voûte, on fait de petites arcades,
pour y pratiquer quelques jours , ou des vues :
on bi nomrhe Lunette biaise , quand elle coupe obliquement
un berceau, 6c Lunette rampante, lorfque fon
ceintre eft rompu. (D . /.)
Voûte médullaire, eft le nom que les anato-
miftes ont donné à une portion du corps calleux,
qui en fe continuant de côté 6c d’autre avec la fubf-
■ tance médullaire, qui dans tout le refte de fon étendue
eft entièrement unie à la fubftance corticale, 6c
forme , conjointement avec le corps calleux, une
voûte mcdullaire'un peu oblongue ,6c comme ovale.
La voûte à trois piliers n’ eft que la portion inférieure
du corps calleux, dont la face inférieure eft
comme un plancher concave à trois angles, un antérieur
6c deux poftérieurs ; 6c à trois bords, deux latéraux
6c un poftérieur.
V O Y
V oûte du n e z , v o y e iN ez.
V oûTES , jri»/?. T5Allemagne. ) on appelle voûtes
en Allemagne , des endroits particuliers ou fe f0nt
les dépôts publics. Il y a communément deux voûtes
: dans la première, on dépofe lès pièces des affaires
qui n’ont pas été portées par appel.à la chancellerie
de la chambre de Spire , mais qui lui font dévolues
par d’autres, voies. Tels font les a&es du fifc
ceux qui conftatent ou qui renferment les mandats
les inlhiftions de la paix, les violences , &c. La deu!
xicme voûte contient les aftes des caufes pendantes
par appel, des attentats contre l’appel, des défauts
des compuiïbirès, des défenfes. CD . J . )
Voûte ou Voutis , (Marine.) partie extérieure
de l’arcafle , conftruite en voûte au-deflhs du gouvernail.
C’eft fur cette partie qu’on place ordinairement
le cartouche qui porte les armes du prince.
Voye[ PI. I I I . Marine ,' fig . 1.
VOÛTÉ , adj. (Gram.') voyelles articles Voûte &
Voûter.
Voûté , fer voûté, (Maréchal.') les maréchaux appellent
ainfi une efpece de fer qui fert aux chevaux
qui’ont le pié comble. Voye£ Comble. Son enfoncement
l’empêche de porter fur la foie qu’ils ont alors
plus haute que la corne. Les meilleurs écuyers blâment
cet ufage, 6c prétendent, avec raifon, que la
corne étant plus tendre que le fe r , elle en prend la
forme, 6c n’en devient par conféquent que plus ronde.
Voye{ Corne , Sabot , &c.
V O U T E R , v . aift. (Archit.) c’ eft conftruire une
voûte fur des ceintres •& doftets , ou fur un noyau de
maçonnerie. On d oit, félon les lieux , préférer les
■ boutes aux fofites ou plafonds, parce qu’ elles donnent
plus d’exhauflement, 6c qu’elles ont plus de fo-
lidité; .
Voûter en tas de charge ; c’eft mettre les joints des
lits partie en coupe du côté de la douelle, & partie
de niveau du côté de l’extrados, pour faire une voûte
fphérique. ( D J . )
VO U Z Y E , l a , (Géog. mod.) petite riviere de
France, dans la Brie. Elle fort d’un étang, mouille la
ville de Provins, 6c tombe dans la Seine , au-deffous
de B ray.
VO Y A G E , f. m. (Gram.) tranfport de fa perfon-
ne d’un lieu ©ùT’oh eft dans un autre allez éloigné.
Qn fait le voyage d’Italie. On fait un voyage à Paris.
Il faut tous faire une fois le grand voyage. Allez avant
le tems de votre départ dépofer dans votre tombeau
la provifion de votre voyage.
Voyage , ( Commerce. ) les allées 6c les venues
d’un mercenaire qui tranfporte des meubles , du blé,
6c autres chofes. On dit qu’il a fait dix voyages, vingt
voyages. .. ' ; k
Voyage, (Education.) les grands hommes de l’antiquité
ont jugé qu’il n’y avoit de meilleure école
de la vie que celle des voyages ; école oii l’on apprend
la diverfité de tantd’àütres vies, où l’on trouve fans
celle quelque nouvelle leçon dans ce grand livre du
monde ; Si où le changement d’air avec l’exercice
font profitables au corps 6c à l’efprit.
Les beaux génies de. la Grece & de Rome en firent
leur étude, 6c y employoient plufieurs années.
Diodore de Sicile met à la tete de fa lifte des voya-:
geürs illuftres , Homere, Lycurgue,Solon , Pytha-
gore , Démocrate, Eudoxe 6c Platon. Strabon nous
apprend qu’on montra long-tems en Egypte le logis
où ces deux derniers demeurèrent enlemble pour
profiter de la côriVerfation des prêtres de cette
contrée , qui poffédoient feuls les fciences contemplatives.
Ariftote voyagea, avec fon difciple Alexandre,
dans toute la P erfe, & dans une partie de l’Afie jw-
ques chez les Bracmanes. Cicéron met Xénocrates,
Crantor, Arcefilas, Carnéade , Panétius , Cfito-
Auiourd’hui les voyages dans les états policés de
l’Europe ( car il ne s’agit point ici des voyages de long
cours ) » font au jugement des perfonnes éclairées,
une partie des plus importantes de l’éducation dans
la jeunefle, 6c une partie de l’expérience dans les
vieillards. Chofes égales , toute nation où régné la
bonté du gouvernement, & dont la nobleffe 6c les
gens ailés voyagent, a des grands avantages fur celle
où cette branche de l’éducation n’a pas lieu. Les voyages
étendent l’efprit, l’ élevent, l’enrichiffent de con-
noiffances, & le guériffent des préjugés nationaux.
C’eft un genre d’étude auquel on ne fuppîée point
par les livres , 6c par le rapport d’autrui ; il faut
foi-même juger des hommes, des lieux, & des objets.
Ainfi le principal but qu’on doit fe propofer dans
fes voyages, eft fans contredit d’examiner les moeurs,
les coutumes , le génie des autres nations, leur goût
dominant, leurs arts, leurs lciences , leurs manufactures
6c leur commerce.
Ces fortes d’obfervations faites avec intelligence,
& exa&emcnf recueillies de pere en fils , fourniffent
les plps grandes lumières fur le fo r t& le foible des
peuples , les changemens en bien ou en mal qui font
arrivés dans le même pays au bout d ’une génération,
par le commerce, par les lois , par la guerre, par la
p a ix , par les richeffes , par la pauvreté, ou par de
nouveaux gouverneurs.
Il eft en particulier un pays au-delà des Alpes, qui
mérite la curiofité de tous ceux dont l ’éducation a
été cultivée par les lettres. A peine eft-on aux confins
de la Gaule fur le chemin de Rimini à Cefene,
qu’on trouve gravé fur le marbre , ce célébré féna-
tus-confultequi dévouoit aux dieux infernaux, 6c
déclaroit lacrilege & parricide quiconque avec une
armée, avec une légion , avec une cohortepafferoit
leRubicon, aujourd’hui nommé Pifatcllo. C ’eft au
bord de ce fleuve ou de ceruiffeau, que Céfar s’arrêta
quelque tems, & là la liberté prête à expirer fous
l’effort de fes armes, lui coûta encore quelques remords.
Si je différé à pafler le Rubicon , dit-iî à fes
principaux officiers , je fuis perdu , & fi je le paffe,
que je vais faire de malheureux ! Enfuite après y
avoir réfléchi quelques momens , il fe jette dans la
petite riviere, oc la traverfe en s’écriant ( comme il
arrive dans les entreprifes hazardeufes ) : n’y fon-
geons plus , le fort eft jetté. Il arrive à Rimini, s’empare
de l’Umbrie , de l’Etrurie , de R om e , monte
lur le trône, & y périt bientôt après par une mort
tragique.
Je lais que l’Italie moderne n’offre aux curieux que
les débris de cette Italie fi fameufe autrefois ; mais
ces débris font toujours dignes de nos regards. Les
antiquités en tout genre, les chefs - d’oeuvres des
beaux arts s’y trouvent encore raffemblés en foule ,
& c’eft une nation favante & fpirituelle qui les pof-
fede ; en un mot, on ne fe lafle jamais de voir & de
confiderer les merveilles que Rome renferme dans
fonfeinv
Cependant le principal n’eft pas, comme dit Montagne
. *< de mefurer cqmbien de piés a la fanta Ro-
>» tonda , & combien le vifage de Néron de quelques
» vieilles ruines, eft plus grand que celui de quel-
>* ques médailles ; mais l’important eft de frotter, &
>* limer votre cervelle contre celle d’autrui ». C’eft
IC1 mi-tout que vous avez lieu de comparer les tems
anciens avec les modernes , <♦ & de fixer votre efprit
» lur ces grands changemens qui ont rendu les âges
» fi différens des âges , & les villes de ce beau pays
» autrefois fi peuplées, maintenant défertes, & qui
w femblçnt ne fubfifter, que pour marquer les lieux
V O Y 477
» où étôient ces cités puiflantes, dont l’hiftoire a tant
y* parlé. (Le chevalier d e JA<U c o u R T . )
Voyages de long cours. ( Marine. ) On appelle
ainfi les grands voyages de m er, que quelques
marins fixent à 1000 lieues..
Vo yAGE, ( Jurifprud. ) eft un droit quel’on alloue
dans la taxe des dépens à celui qui a plaidé hors du f
lieu de fon domicile, Sc qui a obtenu gain de caufe
avec dépens , pour les voyages qu’il a été obligé de
faire , foit pour charger un. procureur, foit pour
produire fes pièces , foit pour faire juger l’affaire.
On joint quelquefois les termes de voyages & fié-
jours y quoiqu’ils aient chacun leur objet différent.
Ces voyages lont ce qui eft alloué pour aller & venir y '
les féjours font ce qui s’eft alloué pour le féjour que '
la partie a été obligée de faire.
Ces voyages ne doivent être alloués qu’autant qu’ils
ont ete véritablement faits, & que l’on en fait ap-
percevoir par un aéie d’affirmation fait au greffe.
La femme peut venir pour fon mari , |§§ le mari
pour fa femme ; les enfans âgés de 20 ans pour leurs
pere 6c mrere , & le gendre pour fon beau-pere , en
affirmant par eux leur voyage au greffe.
Voyei le réglement de 1665 pour la taxe des dépens
, 6c celui du 10 Avril 16 9 1 fur les voyages 6C
féjours. ( A )
VOYAGEUR , ( Hiß. particul. des p a y s .) celui
qui fait des voyages par divers motifs, 6c q u i, quelquefois
en donne des relations ; mais c’eft en cela
que d’ordinaire les voyageurs ufent de peu de fidélité.
Ils ajoutent prefqüe toujours aux chofes qu’ils ont
vues , celles qu’ils poxvvoient voir ; & poùr ne pàS
laiffer le récit de leurs voyages imparfait, ils rapportent
ce qu’ ils ont lu dans les auteurs, parce qu’ils
font premièrement trompés , de même qu’ils trom*
pent leurs le&eurs enfuite. C'eft ce qui fait que les
proteftations que plufieurs de ces obfervateurs, comme
Belon , Pilon , Marggravius 6c quelques autres
font de ne rien dire que ce qu’ils ont vu, 6c lès àfîii-
rances qu’ ils donnent d’avoir vérifié quantité d î
fauffetés qui avoient été écrites avant eux, n’ont guerë
d’autre effet que de rendre la fincérité de tous les
voyageurs fort fufpe&e , parce que ces cenfeurs de la
bonne foi 6c de l’exaôitude des autres, ne donnent
point de cautions l’uffifantes de la leur.
Il y a bien peu de relations auxquelles on ne piiifle
appliquer ce que Strabon difoit de celles de Mcné-
las : je vois bien que tout homme qui décrit fés
voyages eft un menteur , àxaÇùv M nas 0 ■ n\a.vw dur?
S'nycù/ltrcç ; cependant il faut exclure de ce reproche
lés relations curieufes de Paolo, de Rawleigh, de Pq-
cock , de Spon , de V h e ile r , de Tournefort , de
Fourmont , de Koempfer, des favans Anglois qui
ont décrit les ruines de Palmyre , de Shaw , de Ca-
tesby , du chevalier Hans-Sloane , du lord Ânfon,
de nos MM. de l’académie des fciences , au Nord &
au Pérou, &c. (D . J .)
V o y a g eu r , f. m. pl. ( Hiß. anc. ) celui qui eft
en route , 6c qui a entrepris un voyage.
Les Mythologues & les hiftoriens ont obfervéquè
dans l’antiquité païenne, les voyageurs adreffoient des
I prières aux dieux tutélaires des lieux d’où ils par-
toient : ils en avoient d’autres pour les dieux foiis la
proteâion defquels étoient les lieux par où ils paf-
loient ; & d’autres enfin , pour les divinités du lieu
où fe terminoit leur voyage : la formule de ces prières
nous a été confervé dans les inferiptions pro J a -
lute y itu & reditu. Ils marquoient aufli leur reconnoif-
fance à quelque divinité particulière, fous la protection
de laquelle ils comptoient avoir fait leur voyage
: Jov i reduci , Neptuno reduci , Fortunée reduci. Les
Grecs , entre les dieux prote&eurs des voyages
choififfoient fur-tout Merctjre , qui eft appelle dans
les inferiptions viacus 6c trivius, 6c pour la naviga*