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!a partie affeôée. Les ventoufes font encore bonnes
entre les deux épaules 6c au-deffous de l’ombelic
dans le choiera morbus; mais il faut avoir l’attention
<le les changer de tems-en-tems, crainte qu’elles ne
caufent de la douleur, & n’excitent des veffiesfur la
peau , ainfi que Ta noté Aretée, 6c après lui plusieurs
modernes. Voye^ de Hêers, obf. med.
Lesventoufes ont beaucoup perdu de leur ancienne
célébrité ; il eft pourtant d’habiles médecins de nos
jours qui les emploient avec fitccès. Cet article efl de
M. F o u QV E T , docteur en médecine de la faculté de
Montpellier.
V e n t o u s e , f. f. ( Hydr. ) eft un tuyau de plomb
élevé & branché à un arbre un pié ou deux plus haut
que Je niveau du réfervoir, afin que la ventoufe ne
dépenfe pas tant d’e au , quand les vënts en fortant
de la conduite la jettent en-haut. De cette maniéré
il n’y a que les vents qui fortent ; les ventoufes font
les ièuls moyens de foulager les longues conduites ,
& d’empêcher les tuyaux de crever.
On foude encore une ventoufe fur le tuyau defcen-
dant d’un réfervoir ; alors les vents y rejettent l’eau
par le bout recourbé du tuyau.
Les ventoufes renverfées ne font plus d’ufage ; ce
font de petites foupapes renverfées 6c fondées fur le
bout d’un tuyau, de forte que les vents les faifoient
hauffer & baiffer, 6c elles perdoient beaucoup d’eau,
©n ne les employoit que pour éviter d’élever des
tuyaux au niveau du refervoir. (A )
V e n to u s e , f. f. ( Méchan. des cheminées.) c ’eft le
pom qu’on donne à une efpece de foupirail pratiqué
fous ; la tablette ou aux deux angles de Fatre d’une
cheminée, pour chaffer la fumée. Ce foupirail eft un
*rou fait en trapèfe, pratiqué au milieu de l’âtre ,
qu’on ferme avec une porte de tôle, qui s’ouvre en-
dehors au moyen de deux efpeces de gonds danslef-
quels. elle tourne. L ’air de dehors vient de cette
trape , comme il entre dans ces cellules, & forme
en fortant un foufflet qui donne fur les charbons , 6c
oui tes allume quelque peu embrafés qu’ils foient. Ce
foupirail doit donc allumer aifément & promptement
le feu, & empêcher par-là la fumée. C’eft auffi-
là tout fon ufage. Ce foupirail appellkfoufflet, parce
qu’il en fait l’office, eft de l’invention de M. Perrault.
( D . J . ).
V e n to u s e déaifance, ( Archit.) bout de tuyau de
plomb ou de poterie, qui communique à une chauf-
iêe d’ailànce , & qui fort au-deffus du comble pour
donner de l’air frais & nouveau au cabinet d’aifance,
& en diminuer par-là la mauvaife odeur ; c’eft une
fort bonne, invention. ( D . J . )
V e n to u s e , f. f. ( Verrerie. ) ce mot fe dit dans les
fours à ve r re , de chacune des fix ouvertures ou ouvreaux
oii font placés les pots à fondre ou à cueillir.
(i> . ■ /.);- \ ,
VENTO USER, {termede Chirurgie. ) opération
qui a pour objet d’attirer le fang 6c les humeurs vers
la peau, 6c de tirer du fang dans certains cas.
On prend une petite cucurbite de verre, connue
fous le nom de ventoufe ; on raréfié l’air dans la cavité
de ce vaiffeau, en y introduifant la flamme d’une
lampe ou celle d’un peu d’efprit-de-vin allumé, puis
on applique fur le champ la ventoufe fur la partie
qu’on veut ventoufir.
La maniéré la plus ordinaire de procurer la raré-
faôion de l’air, eft d’attacher quatre petites bougies
fur un morceau de carte taille en rond; on allume
ces bougies, 6c l’on place cette efpece de chandelier
fur la partie qu’on couvre avec la ventoufe. On ne
l’appuie fermement fur la peau qu’après que l’air a
ete bien échauffé 6c raréfié. Lorfque la ventoufe porte
exa&ement-, les bougies s’éteignent, 6c la tumeur
, s’élève. Il eft à-propos de frotter la partie qu’on veut
ymoufer, avec une ferviette chaude, afin d’y attiïe
r le fang. ï)è s que la ventoufe eft appliquée , ôft
la couvre d’une ferviette chauffée, afin d’entretenir
plus long-tems la chaleur.
Les ventoufes font feehes ou humides. On nomme
ventoufe feche celle après laquelle on ne fait point de
fcarifications ; elle a pour objet de procurer la tranf-
piration , & d’attirer les humeurs du centre à la circonférence.
Quand on incifè le lieu ventoufé,\esven*
toulès font appellées humides ou fearifiées. Celles-ci
font confidérées comme les vicaires ou fubftituts de
la faignée : ce qui eft fort en ufage en Allemagne oit
la faignée n’eft pas fi fréquente qu’en France. Pouf
avoir du fang des fcarifications, il faut appliquer de
nouveau la ventoufe > & en réitérer l’application jufr
qu’à ce qu’on ait tiré la quantité de fan«* néceffaire;
L ’opération finie, on effuie bien tout lé fang, on lave
la partie avec du vintiede, on applique enfuite un
emplâtre defficatiftel que celui de çefiife»
On recommande les ventoufes furies épaules dans
les affe&ions foporeufe's contre les maiix de tête invétérés
,• les fluxions habituelles fur les y e u x , qui
ont réfifté à tous les autres fecours. On applique auflî
lés ventoufes fur là région des reins , dans le lumbago
, ou douleurs rhumatifarites de cette partie &c.
Les Anglois ventoufent fans feu. Au lieu de rarefief
•l’air enfermé dans la ventoufe par le moyen de la
chalei.tr, on le fait en pompant avec une feringùe appliquée
à un orifice fupérieur de la ventoufe pratiquée
exprès. La tumeur fe forme comme dans l’application
de la ventoufe échauffée. Voici la raifondé
ce phénomène. L’air enfermé dans là ventoufe étant
raréfié , la partie fe trouve déchargée d’une grande
partie de l’air qui la preffoit, & de celui qui preffé
tout le refte du corps ; en conféquence de quoi lé
fang & les humeurs dilatent les vaiffeaux, & forment
une tumeur vers la partie ventoufée, oit il y a moins
de réfiftance que par-tout ailleurs.
Les anciens appliquôient des ventoufes aux mamelles
pour arrêter les réglés , 6c aux cuiffes pour
les p rovoquer, fur le nombril pour la colique, fur
la tête pour relever la luette, &c. Ils croyoient auflî
que l ’application d’une ventoufe fur le nombril étoit
capable de retenir l’enfant dans la matricé, & de retarder
un accouchement qui auroit menacé d’êtré
prématuré, &c. (JT)
V EN T R E , (Anat.) en latin venter, en grec koixI*.
Le ventre chez les anatomiftes modernes, veut dire
dans fa lignification la plus étendue, une cavité remarquable
oii font contenus quelques-uns des principaux
vifeeres. A prendre ce mot dans ce fens, tout
le corps eft divifé en trois ventres, dont l’inférieur
s’appelle communément d'abdomen j celui du milieu
thorax, 6c le fupérieur la cavité de la tête.
Hippocrate appelle le thorax le ventre fupérieur,
n itm y.oiXiv, 6c nomme l’abdomen le ventre inférieur
» y-fa KoiXîv. Mais d’autres fois lorfqu’il parle de la
laxité ou de la conftri&ion du bas-ventre, il nomme
xo/Xiv, les affeôions des gros boyaux ; & dans un endroit
du quatrième épidem. le mot y.oixiv, eft employé
pour lignifier les excrémens des inteftins.
V e n t r e du cheval, (.Maréchal.) fes mauvaifes
qualités font de defeendre trop bas, ce qu’on appelle
ventre de vache.ou ventre avalé.
V e n t r e , (Critique fdcréeé) ce mot fe prend pour
le fond de quelque chofe, J on. ij. y . 6c au figuré
pour le coeur, l’ame. Vous connoitrez la beauté de
la fageffe, lorfque vous la garderez au fond de votre
coeur, in ventre tuo , x x i f i g . Les fruits du ventre,
fruclus ventris, ce font les enfans : vous aurez pour
héritier de votre trône, unum de fructu ventris, un de
vos fils, P f cxxxj. i l . (D . J . )
V e n t r e , terme d'artillerie, qui fe dit d’un canon
lorfqu’il eft couché à terre fans affût. Ainfi un canon
eft fur le ventre lorfqu’il n’a point d’affut.
I l
V e n t r è , c’eft dans le mortier la partie proche
de fa culaffe, qui s’appuie fur le couffinet de l’affut.
Voye^ Mo r t i e r . ( Q )
V e n t r e d e c h e v a l * (Chimie.) les Chimiftes
n ’entendent autre chofe par ce mot que le fumier récent.
On trouve aufli quelquefois dans leurs livres.
À la place de cette expreliion, celle de bain de fumier.
Ils fe fervent de là chaleur qui s’ excite naturellement
dans le fumier, pour exécuter quelques opérations ,
& principalement des digeftions. y ^ ( D ig e s t io n ,
(Chimie.)
Ce font principalement les Alçhimiftes qui exécutent
leurs longues digeftions à ia. chaleur du ventre
■ de cheval. ,
Il eft affez connu que les fours à faire éclorre des
poulets, propofés par M. de Reaumur, s’échauffent
par la chaleur du minier ou du ventre de cheval. On
entend encore jpar ventre de cheval, un appareil plus
compliqué, dans lequefte vaifl'eau qui contient le fumier
eft adapté à un bain-marie, ou à un bain de vapeurs.
Celui-là fert aux mêmes ufages, favoir aux
digeftions faites principalement dans des vues alchimiques.
( b ) •
V e n t r e , (Jurifp.) ce terme en droit, a différentes
lignifications. '
Quelquefois par là l’on entendlamere d’un enfant,
comme quand on dit que le ventre affranchit, &: que
la.verge annoblit, part us fequitur ventreni.
Quelquefois par le terme de ventre on entend l’état
d’une femme ou fille enceinte. On ordonne l’in-
fpeélion du ventre par des matrones, pour vérifier fi
une femme ou fille eft enceinte.
. Quelquefois enfin ce terme ventre fe prend pour
l ’enfant dont aîné femme ou fille eft enceinte. On
donne un curateur au ventre lorfqu’il s’agit des intérêts
de l’enfant conçu & non encore n é , ou pour
•veiller fur la mere & fur l’enfant ,foit de crainte qu’il
•n’y ait fuppofition de part, pu pour empêcher que
la mere ne faffe périr fon fruit, ou qu’elle ne dérobe
la çonnoiffance de fon accouchement & ne détourne
fon enfant. Voye{ au digefte le tit. de infpiciendo ven-
■ tre, & ci-devant les-mots CURATEUR AU VENTRE,
I n s p e c t io n , Ma t r o n e . (A )
V e n t r e , f. m. (Architecte) bombement d’un mur
trop vieux , foible pu chargé, qui boucle & qui eft
hors de fon à-plomb. Ainfi quand un mur eft en cet
■ état, on dit qu’il fait ventre, & qu’il menace ruine. (.rxr.)
V e n t r é , ou gorge, Hydraul.) on appelle ainfi une
fondrière entre deux montagnes, qui fe rencontre
dans la conduite des eaux , 6c qu’on eft obligé de
■ traverfer pour raccorder les différens niveaux des
montagnes, 6c donner à l ’eau un écoulement nature
l. ( K )
V e n t r e , 'terme de Potier dé étain, e’eft la partie du
milieu d’un vafe, comme d’une p inte, qui eft un peu
plus grofle , plus large 6c plus élevée que les autres
partieà.. (D . / . )
V e n t r e , terme de Tourneur, forte de .planchette
de bois, que le tourneur met devant fon eftomac
lorfqu’il veut planer ou percer du bois ; on le nomme
aufli poitrail. (D . J . )
V EN T R IC U L E , ventriculus, comme qui diroit
petit ventre, en Anat. eft un diminutif de ventre, 6c fi-
gnifie i»ne, cavité plus petite que celle que nous entendons
par un ventre, pu plutôt une partie d’uii ventre,
ou une moindre cavité contenue dans une plus
grande. Voye^ V e n t r e .
Ventricule eft aufli un nom qu’on donne par excellence
à Feftomac./^ey^ Estom a c .
Quant à Xaction ^ • ventricule dans le vomiffement,
Vyye^ VOMISSEMENT.
V e n t r i c u l e * ardeur du ventricule. Voyez A r d
e u r » •
Les ventricules du coeur font les deux cayitcs qiii fé
rencontrenl dans fon corps, inulcuîeùx, dont l’unO
eft épâiffe 6c fermé ; l’autre mince & niollaffe. On
donné commune nie rit à cé dernier le nom dé ventris
dite droit ,^ & a 1 autre Celui de yentiicule gauche /
quoique fûiyant leur fifiiatiori naturelle le ventricuU
droit eft antérieur j 6c lé gauche péftérieur.
Chacun de ces ventricules eft ouvert à la fiafe par
déux orifices, dônt 1 un répond.à une des ofeilletteSA
6c l’autre à l’embôiichiire d’uife groffe artere. Le ventricule
droit s’abouche avec l’oreillette du niénie. cq-ï
te , 6c avec.le tronc de l’artère‘ pulmonaire. L c ven*
triade gauelie s’aboiiché avec Foreilletté «auche
è t avec le gros tronc de l’aorte" 'On trouve’vers,le.
çoritôür de Ce,s orifices plufieurS pellicules mobiles
que les Anatomiftes appellent valvules, dont quel->
qiies-udes s avancent clans les ventricules fous le noni
de valvules Iriglochiries, 6c les autres dans lés gros
vaïffeaux fous lé nom de valvuksfêmÜttnàtres. Voyez
V a lv u le sÉMiLVNAiRE,(?£:i
Les ventricules ont leur furface interne fort inégale
; 6n y trpuve quantité d’éminences 6c de cavités?
Les éminences les plus confidéfables font des àllon-
gemens charnus fort épais, qu’on appelle colonnes.]
A l’extrémité de ces colonnes charnues font attachés,
plufieurs .cordages tèiidineüx, qui par l’autre bout
tiennent aux valvules triglochines. Voyè-^ Çcéur. ;
. _ Ori a aufli donné.le npm de ventricule à quatre cavités
particulières du cerveau, dont déux appellées
les ventricules Uiêraujc, .beaucoup plus longues que
larges,.avec très-peu de profondeur,'fépàfëës l’une
de l’autre par une cloiiontranfparente, font immédiatement
fituées fous la voûte médullaire ; on Ie,s nomma
aïlffi ventricules antérieurs pu fùpérieurs du cerveau. L e
troifieme ventricule eft un'canal particulier, fitué a»
bas de l’épaiffeur des couches des nerfs optiques, 6c
directement au-d.eflbus .de leur union ; cé canal s’ou-s
vre en-devant dans l ’entonnoir, 6c fous Foii vertu ré
commune antérieure ou il communiqué avec le s
ventricules latéraux, 11 s’ouvrè en-arriere fous l’ouverture
cdnimmie poftérieure, 6c communiqué
avec le quatrième ventricule, qui eft une cavité
oblongùe qui fé termine en-arriere commé le bec
d’une plumé à écrire -, fitûée fur la furface fupérieu-
re de ia portion poftcrieurè dé là moële alongée*'
Voÿe^ M o CLE ALÔNGÉE , C e r v ëâ ü , &c.
. VEin’TRICULE , maladies du, (Midec.\ un fue membraneux,
mufculeiix-, ouvert par deux orifices, doué
d’un mouvement affez fort, 6c qui lui eft'particulier :
fitùè dans là partie moyenne fupérielifé du ventre
6c fufpêndu au diaphragme oii il éft attaché , eft cé
qu’on nomme le ventricuU. Il répand quantité d’humeur
falivàire , appèllée fuc gàfiriqut, 6c beaucoup
de mucofité. Il reçoit les alimens qu’on a pris , les
digéré, 6c lés conduit par le pylore dans le duodénum
»
Conféquemment à fa cohftmction & à fes diffé-'
rentes fondions , il eft expofé à beaucoup de maladies,
dont plufieurs ont un titré particulier, commé
la naufée , le vomiffement, les rôts, l’ardeur, lafa-
tiétë, le dégoût, la cacochyUe ou l’amas dé mauvai-
fes humeurs, la cardialgié , 6c les maladies qui ont
rapport à là faim & à la digeftiôn.
Le ventricuU chargé d’une trop grande quantité
d’ali mens ; a befoin d’être éVàciié par le vomiffement
méchanique, bu bien il faut que dé lui-même il fé
débarraffe peu-à-peu dé ce qui le furcilargé. Après
cette ôpëràtioh, on évitera dans la fuite de tomber
dans le même excès de nourriture-: mais s’ il contient
de la mücbfite , de la pituite, ou qüelqü’autre hin-
meur tenace,, il fàut avoir recours aux téfolutifs fto-
machiqûës , en même tems qu’aux doux purgatifs;
fi la maladie r.éfifte à l'ufage de ces remedes, on tentera
les vomitifs. S’il y a dans le ventricule des nia