828 S t ’eft Car cette eaclaffle qae Ce forgent tous les ou-
'vrages en fer. .
La fig. 5 . repréfente une petite enclume portative,
-appellée bigorne, à l’ufage de certains ouvrages qui
n e fa u r oient fe forger fur l’enclume -, compofée de
“fa ti»e A , d’une bigorne ronde B , d’une bigorne
-quarrée C de fon embaffe D , dont le bout à pointe
entre dans un billot È garni d’un cercle Fpour l’em-
-pêcher de fe fendre.
La fis. 6. repréfente un fort taffeau employé aux
tnêmesWages que les enclumes, compofé de fa tête
acérée A &: de fa pointe B .
L a fig. y . reprélente un faux rouleau  arrêté à
demeure fur un billot B , fcellé en terre pour plus de
■ folidité ; on en fait de plufieurs efpeces, félon le
•goût des ouvrages, les uns & les autres fervant à
contourner les compartimens de deffeins peut les
balcons , rampes, grilles, &c.
Les cifeaux de forge font de deux fortes, l’irn
appellé cifeau à chaud, & l’autre cifeau à froid. Le
-premier , fig. 8. fait pour couper le fer lorfcp’il eft
■ chaud , eft acéré par fon taillant A , & quarre par fa
tête B. L’autre ,fig . j). fait pour couper le fer lorf-
xju’il eft froid, eft acéré par fon taillant A , & quart
é par fa tête B . Il eft bon de remarquer que le fer
•ne fe peut jamais couper entièrement à froid ; on y
parvient en faifant une entaille d’une ou de deux
faces , ou même fur toutes les quatre , qu’on appelle
cifelure , & on lé cafte enfuite facilement dans le
même endroit en le faifant porter à faux.
La fie. i o. repréfente un tranchet, efpeCe de petit
cifeau a chaud, acéré en A , à épaulement en B , &
à queue en C , entrant dans le trou D de l’enclume,
J ig . 4. & fur lequel on pofe le fer chaud, que l’on
frappe alors pour le couper.
La fig. 11. repréfente un taffeau d’enclume fait pour
faire porter à faux le fer que l’on veut cafter à froid,
•quarré en A & à queue en B , entrant aufli dans le
$rou D de l’enclume,J%. 4.
La fig. 12 repréfente une griffe d’enclume faite
pour maintenir les rouleaux que l’on veut contourner
à griffe en A , & à queue en B , entrant aufli dans
le trou D de l’enclume,fig. 4.
-La fig. *3 repréfente une forte étampe à plate-
bande, faite pour étamper ou mouler les plates-bandes
des rampes, balcons & appuis, acerée en A &
à talon de chaque côté 2? & C » garnie d’un côté B
d’une bride fimple D y & de l’autre C , d’une autre
-bride E à clavette en jF , pour la maintenir ferme &
•bridée fur l’enclume 9fig. 4.
La fig. 14 repréfente une petite étampe à moulure
acérée en A , & à talon de chaque côté B ô tC .
La fig-. i5 repréfente une étampe double ou dé-
gotgeon fait pour dégorger les moulures des v a fe s,
embaffes, &c. en frappant deffus, acéré en A deffus
& deffous, & à tête en B , maintenue à la main.
Il eft encore d’autres petites étampes à queue entrant
dans le trou D de l’enclume, fig. 4.
Des marteaux de forge. Les marteaux de forge font
de deux fortes : les uns qu’on appelle marteaux à-devant
, parce qu’on s’en fert à frapper devant l’enclume
: c’ eft ordinairement un ouvrier fubalterne, qui le
tenant de fes deux mains, frappe au gré du forgeron
fur l’ouvrage pofé fur l’enclume, fig. 4 ; les autres
■ qu’on appelle marteaux à-main, parce qu’on n’emploie
qu’une main pour s’en fervïr, & c’eft ordinairement
le forgeron qui s’en fert. Les premiers font
de deux fortes : les uns , fig. 16 9 appellés à panne
Aroite, parce que la panne B eft droite, ont environ
trois à quatre pouces & demie de groffeur, Sg. font
eompofés d’une tête acerée A , d’une panne aufli acérée
B , d’un oeilC & d’un manche D d’environ deux
piés & demi à trois piés de longueur ; les autres appelles
traverfes, fig. t y , parce que la panne B eft en-
S
travers, font compotes d’une tête A , d'une panne
traverfe B , d’un oeil C & d’un manche B de même
longueur que le précédent. ,
Les marteaux à-main font de trois fortes ; la première
qu’ on appelle proprement marteau à main ,fig.
■ 18. font un peu moins forts que les précédens : ce
font les plus gros des marteaux de forge que l’on emploie
d’une main, & ceux que tient le plus fouvent
le forgeron, lorfqu’il forge le fer ; il eft compofé d’une
tête A , d’une panne B , d’un oeil C , d’un manche
D d’environ quinze à dix-huit pouces de longueur
; la deuxieme qu’on appelle marteaux à bigorner
, fig. 1 $ , parce qu’on s’ en fert fouvent fur la bigorne
, fig . 5 , font moins forts que les précédens êc
les plus petits des marteaux de forge; ils font compofes
d’une tête A , d’une panne B , d'un oeil C ôc
d’un manche D de même longueur que les précédens.
La troifieme qu'on appelle marteaux à traverfes ou
à tête ronde, fig. 20 , font des marteaux de la force
des marteaux à-main ou à bigorner composés d’une
tête A , d’une panne B , d’un oeil C, & d’un manche
D de même longueur que les précédens.
Des outils emmanchés. Les outils emmanchés fe dï-
vifent en tranches, en poinçons & en chaffes : les
tranches font de deux fortes : l’une y fig. 2 1 , appellée
proprement tranche faite pour trancher ou couper lé
fer à chaud, eft compofée d’un tranchant acéré A ,
d’une tête B & d’un manche de fer C d’environ deux
piés de longueur, tenu par le forgeron lorfque le
frappeur-devant frappe fur fa tête 2?; l’autre y f i g . 2 2 ,
appellée langue de carpe, frite pour fendre le fer à
chaud, eft compofé d’un tranchant acéré A difoofé
en travers , d’une tête B & d’un manche de ter C
tenu aufli de la même maniéré que le précédent.
Les poinçons emmanchés faits pour percer des
trous à chaud, font de trois fortes : les uns ,J%. 23 ,
appellés poinçons plats, font eompofés d’un poinçon
acéré A , d’une tête B & d’un manche de fer C fem-
blables à ceux des tranches ; les autres f fig. 2 4 , different
du précédent, parce qu’ils font ronds ou en
d’autres formes;tous deux font eompofés de poinçons
acérés A A , de têtes B B , & de manches de fer C C.
Il eft des poinçons ovales ou autres formes qui ne
different en rien des précédens que par le poinçon
même.
Les chaffes faites pour chaffer ou renvoyer le fer
chaud, font de deux fortes , l’une y fig. a i , appellée
quarréey parce qu’elle rend quarré les angles de toute
forte d’épaulement ; on s’en fert en la tenant comme
les tranches, c ’eft-à-dire le quarré A appuyé fur le
fer ; elle eft compofée d’un quarré acéré A , d’une
tête B & d’un manche de fer C; l’autre ,fig. 2 (T, appellée
à bifeau, parce que fon quarré eft en effet à
bifeau, eft employée aux mêmes ufages que la pré-
| cédente, & fur-tout pour des épaulemens de tenons;
on s’en fert en la tenant le manche perpendiculairement
, & le bifeau appuyé fur le fer; elle eft compo-
fee d’un quarré à bifeau acéré A y d’une tête B & d’un
manche de fer C.
Les fig. 27, 28 & 2 9 y PI. X X P 'I I I . repréfentent
des poinçons à main : le premier quarré, le deuxieme
plat, & le troifieme rond. A A A en ont les poinçons
acérés, & B B B les têtes.
L e s / fr - 3<>, 3> >3* . 3 3 ' ,34&33 repréfentent
les mandrins en fer de toute groffeur faits pour man-
driner & alaifer à chaud les trous que l’on a faits avec
les poinçons ; le premier eft quarré, le deuxieme
pla t, le troifieme rond, le quatrième o v a le , le cinquième
en triangle ou tierspoint,& le fixieme à pans
ou autres formes, félon celles que l’on juge à-propos
de donner aux trous, chacun d’eux plus petits
par chaque bout &c plus gros au milieu, pour leur
donner de la fuite.
La fig. 3 S repréfente une perçoire faite pourpo-
fer le fer chaud lorfqu’on veut le .percer ou mandri-
n e r: c en ’eft autre chofe qu’un morceau de fer plat
plus ou moins' long, arrondi ou coudé.
La fig. 3 7 reprélente un inftrument appelle grijfc :
ç ’eft une barre,de fer quarrée depuis dix jufqu’à vingt
lignes de groffeur, & depuis un juiqu’à quatre & cinq
piés dé longueur, portant en A une griffe qui lui en
donne le nom, compofée de deux gougeons^, Si. de
l'autre B , un tourne-à-gauche fait pour dégauchir
les ouvrages.
Les tenailles faites pour pincer le fer que l ’on veut
chauffer ou forger lorfqu’il eft trop court pour le tenir
à la main, font de plufieurs efpeCes; les unes,
fig. 3 8 y font appellées droites9 parce que lés mords
en font droits; les autres, 3 31, font appellées
croches, parce que les mêmes mords font coudés ou
crochus ; d’autres ,fig. 40 , font appellés à boulons ,
parce que les mords atés fervent à pincer des boutons
dont la tête fe loge dans la partie atée ; d’autres
enfin font appellées à rouleau, parce que les mords
arrondis fervent à pincer des rouleaux des unes &
des autres, A Â , &c. font les mords, & B B les
branches.
La fig. 42 repréfente un ratélier de forge arrêté à
demeure fur la hotte de la forge ou aux environs,
fait pour accrocher & dépofer une grande partie des
outils de forge, compofé d’unè plate-bande de fer
A A y & de pointes courbées B B rivées deffus.
Les étaux à chaud, qu’on appelle ainfi lorfqu’ils
fervent à tenir ferme les ouvrages que l’on travaille
à chaud; de plufieurs qui font arrêtés à l’ établi,
l'on deftine aux ouvrages de forge le plus fo r t , le
moins p récieux, & fouvent le plus mal fa it, comme
étant fujet à être gâté par la chaleur du fer que l’on
y ferre ; mais en général cet inftrument appartient
plutôt aux outils d’établi dont no.us allons voir les
détails, étant lui-même arrêté à l’établi.
Des outils £ établi. Parmi les outils d’étàbli, les
étaux tiennent fans contredit le premier rang; ces
inftrumens fervent à ferrer & maintenir fermes les
ouvrages que l’on veut travailler ; celui fig. 43 eft
compofé de deux tiges A B , portant chacune un
mord denté .& acere en C te un oeil D ; l’un’e A
’ ayant un pié E garni de chaque côté de jumelles F
rivées ou loudées fur la tige A , & l’autre B renvoyé
e par un reffort G , porte à fon extrémité inférieure
un trou pour former charnière dans les jumelles
.F par le moyen d’un boulon à vis à écrou ;
au-travers des yeux D D paffe une boëte d’étau H
garnie intérieurement de filet brafé fervant d’écrou
à une vis aufli taraudée à tête arrondie en I mue,
en tournant par une manivelle K ; cet étau eft arrêté
à l’établi L par le moyen d’une bride double M
& d’une fimple N garnie de clavette O arrêté à demeure
fur l’établi L avec des vis P .
La fig. 4 4 repréfente une bigorne d’établi faite
pour contourner des- ouvrages ronds, quarrés ou
autres formes en petit, compofée de fa tige A y d’une
bigorne ronde B , d’une bigorne quarrée C , toutes
deux acerées de fon embafe D , dont le .bout à
pointe en.25 entre dans l’épaiffeur de l’établi.
La fig. 46 repréfente un taffeau d’établi fervant à
applanir & dreffer des ouvrages fur l’étaHli, compofé
de fa tête acerée e n ^ ôc de fa pointe B entrant
dans l’épaiffeur de l’établi.
La fig. 4(0 repréfente une étampe d’établi faite
pour étamper ou mouler différente efpece de moulures,
compofée de fa tête acerée en A te d’une queue
B à épaulement en forme de tenon, pour être ferré
dans un étau.
Des limes. Les limes faites pour limer, blanchir,
& même polir les ouvrages font de trois fortes ; la
première qu’on appelle limes de Fore{, parce qu’elles
viennent du pays de ce nom ; la deuxieme qu’on ap- *
pelle limes d'Allemagne, parce qu’elles viennent du
pays de ce nom; la troifieme qifon appelle limes
d'Angleterre, parce- qu’elles viennent aüfli du pays
de ce nom.
Lés limes de Forez font des limes toutes en fer
trempé en paquet, dont la taille eft. groffe & mal-
faite ; éllés'le divifent en quarreaux, demi-quarreaux,
quarrefets, demi-rondes, tiers-point, à potence &:
queüé de rat.
Les quarreaux {fig. 4 7 .) font des limes en fer
quarré, depuis deux jufqu’à deux pouces & demi de
groffeur , lur environ dix- huit à vingt pouces de
longueur, trempées en paquet, qui quoiqu’elles fe
fabriquent à Paris, ne Iaifient pas cependant d’être
mifes a\i nombre des limes de Forez, & d’en porter
le,nom , en ayant la taille fur-tout la qualité; ces
efpeces de limes fervent à dégroflir les ouvrages, &
font emmanchées dans un manche de bois B .
Les demi - quarrèaux  (fig. .48, ) font des limes
dépuis dix-huit lignes jufqu’à deux pouces de groffeur,
fur quinze à dix-huit poücéS de longueur, de
même forme & qualité que les précédentes , & employées"
aux mêmes ufages, emmanchées dans un
manche de bois B .
Les quarrelêts ^ (fig. 4 9 .) font des limes méplates
d’environ dix à douze pouces de longueur, emmanchées
dans un manche de bois B , faites' pour
dreffer des choies de peu de conféquence.
Les demi-rondes A (fig. 3o..) font des limes de
mêm,e grofféur & longueur que les précédentes, arrondies
d’un cô té , emmanchées dans un manche de
bqis B , faites pour limer dés parties rondes.
Les limes quarrées ou à potence A (fig. 5/.) font
des limes de même groffeur & longueur qué les précédentes,
quarrées,.emmanchées dans un manche de
bois B ,.faites pour limer & dreffer des trous quarrés.
Les tiers-point^ (fig. 62. ) font des limes d’environ
neuf à dix pouces de longueur, à trois côtés en
forme de triangle, emmanchées dans un manche de
bois B y faites pour limer & approfondir des angles
aigus.
Les queues de; rat A (fig. S3 . ) font des limes de
même groffeur & longueur que les précédentes,
rondes en forme de queue de rat dont elles tirent
leur nom, emmanchées dans un manche de bois B ,
faites pour limer & arrondir des trous ronds.
Les limes d’AUemagne font des limes en acier
trempé, dont la taille eft plus fine & mieux faite
que celle des précédentes; elles font de deux fortes,
les unes que l’on appelle limes au paquet y parce qu’elles
fe vendent ordinairement au paquet, compofé
de un , deux, trois, quatre, cinq, fix , huit ,• & quelquefois
d ix , plus petites à proportion que leur nombre
augmente; les autres que l’on appelle limes à
queue, parce qu’en effet au - lieu d’avoir une pointe
comme les précédentes, elles ont une queue ; elles
fe divifent comme les autres, en quarrelets ( fig 5 4 .)
demi-rondes (fig. 55. ) à potence (fig. 56. ) à tiers-
point (fig. 5y . ) à queue de rat (fig. 58. ) toute depuis
un pouce jufqu’à dix & douze de longueur,
i compris la queue.
Les limes d’Angleterre font des limés à pointe,
dont l’acier & plus fin & de meilleure qualité que
celui des précédentes, dont la forme eft régulière,
& dont la taille eft aufli plus fine & mieux faite que
celle de toutes les autres ; il en eft dé ^eux fortes
de tailles ; l ’une moyenne, qu’on appelle pour cet
effet lime bâtarde, fervant à dreffer ou abâtardir les
ouvrages, c’eft-à-dire à les préparer à recevoir le
poli ; l’autre plus fine & même très-fine, qu’on appelle
lime douce y fervant à polir les .ouvrages à l’huile
; ces deux efpeces fe divifent aufli comme les autres,
en quarreletes (fig. 5g . PI. X X IX .) demi-ron