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■ eine, ni dans les a rts, il fuffira d’établir ici fon cara-
■ ôere générique.
Le calice eft en cloche à plufieurs nervures, découpé
à fa partie lupérieure en plufieurs parties ; il
fert d’enveloppe au fruit ; les pétales lont pofés
circulairement ; ils font larges à leurs parties
fupérieures, étroits à leur partie inférieure, qui
eft de la longueur du calice , 6c renfermés dedans.
Le neûarium ou alvéole , eft une petite gouttière
faillante, angulaire, pofée fur la furface intérieure
de la partie étroite du pétale. Les étamines font inégales,
cinq , fix ou fept en nombre, dont les filets
forment une gaine au piftil ; les fommets font ob-
longs , à deux bourfes ; le piftil eft compol'é d’un embryon
pofé dans le milieu de la fleur 6c hir le fond
du calice ; il porte une ftile qui diminue jufqu’à fa
pointe, divifée en trois parties égales ; cet embryon
devient un fruit ou capfule qui s'ouvre par le haut
en plufieurs parties , n’a qu’une loge remplie de fe-
menees plates d’un côté , &c convexes dç l’autre.
Le nom de franco, a été impofé à cette plante par
Michel!, en faveur d’un médecin de Lucques de lés
amis , nommé Franchi ; M. Lmnæus ne devoit donc
pas le changer en celui de frankenia, qu’il a tiré du
nom d’un botanifte allemand appelle Frankenius, lequel
n’avoit rien à prétendre à cette politelle.
La franco n’aime que les bords de la mer. Micheli
rapporte qu’il ne l’a trouvée dans toute l’Italie que
fur le rivage du port de Livourne ; elle eft indiquée
enEfpagne par Barrelier. R a y , Parkinfon, Gérard,
Dillenius, la marquent en Angleterre. M. de Tour-
nefort l’a trouvée dans plufieurs îles de l’Archipel ,
comme on l’apprend par fes manuferits. M. Magnol
l’indique autour de Montpellier. M. Guettardl’a vue
fur les côtes du bas-Poitou 6c de l’Aunis, où elle eft
commune dans les marais falans, ou dans ceux qui
font deflechés. Elle varie dans lès divers lieux de fa
naiffance par le plus ou le moins de fleurs , fon duvet
6c fon tiffu ligneux. Les meilleures figures de ,,
cette plante , font celles de Micheli 6c de M. Guet-
tard. (jD. / .)
FR ER E , ( Droit naturel. ) terme de relation entre
des enfans mâles qui font fortis d’un même pere
6c d’une même mere.
Le devoir des freies vis-à-vis les uns des autres ,
çonfifte dans la concorde, le foutien 6c l’étroite
union. « Vous êtes les enfans d’un même p e re , dit
» le bramine infpiré , 6c le même fein vous a nour-
» ris ; freres, reftez unis enfemble, 6c dans la maifon
» paternelle habitera la paix 6c le bonheur ». Mais
fi ces fages préceptes ont accès dans les démocraties,
où les fentimens de la nature n’ont point été corrompus
, on fait trop combien les liens de fraternité font
foibles dans les pays de luxe, où chacun ne longe
qu’à fo i , 6c ne vit que pour foi. C’eft là que fe réa-
îife fans celle l’événement de la fable des enfans du
bon vieillard d’Efope : d’abord après la mort de leur
p e re , ils prirent de routes toutes oppofé.es à leurs
promeflés : lifez-en la peinture firnple 6c touchante
dans la fontaine.
Leur amitié fut courte autant qu'elle étoit rare ,
Le fang les avoit joints , l'intérêt les fépare ;
L'ambition , Venvie1, avec les confultans ,
Dans la Jucceßion vinrent en même tems ;
Tous perdirent leur b ien .....................
( 25./.)
Frere-d’armes , {Hiß. mo'd. ) titre d’affociation
des plus étroites entre deux chevaliers.
Le mot de frere étoit anciennement un terme d’amitié,
que nous donnions même à des inconnus d’un
état très-inférieur , ainfi qu’en ufent les Polonois &
les Bohémiens les uns à l’égard des autres. L ’union
fraternelle , 6c l’interpellation de frere x furent en- .
F
core plus communes entre des gentils - hommes qui
a voient fervi enfemble. Baffompierre appelle les chevaliers
de Cramail & de Grammont, en i6 z i , fes
anciens jreres 6c amis ; les plus illuftres guerriers des
fiecles précédens , leur en.avoient donné l’exemple.
Du Guefclin 6c Ciifîbn conclurent enfemble , en
13 7 0 , une fraternité d’armes, dont on-peut lire le
titre original rapporté par du Cange , dans fa vingt-
unieme differtation , à la fuite de Joinville. Voye1
Fraternité d’armes.
Le chriftianifme avoit fondé l ’ufage entre les hommes
de fe traiter de freres, la chevalerie le continua ;
ce n’étoit pas un titre d’amitié purement arbitraire ,
6c fans effet, on y joignoit une efpece de formalité ,
par laquelle on s’adoptoit mutuellement en cette
qualité de frere , de même que nous voyons des
adoptions de pere 6c de fils, dont Baffompierre nous
donne un exemple entre lui 6c le duc d’Offone.
Entre les cérémonies d’affociations de freres-dar-
mes, ou compagnons-d'armes, fe trouve l ’échange de
leurs armes , de forte qu’ ils fe les donnoient l’un à
l’autre; de même qu’on le voit deGlaucus & de D io-
mede dans Homère. L ’engagement réciproque qu’on
prenoit alors , confiftoit à ne jamais abandonner fon
frere-d'armes ou fon compagnon d’armes, dans quelque
péril qu’il fe trouvâ t, à l’ aider de fon corps 6c
de fon avoir jufqu’à la mort , 6c à foutenir même
pour lu i, dans certains cas, le gage de bataille, s’il
mouroit avant que de l’avoir accompli. Foye[ G a g
e de bataille.
h t frere-d'armes devoit être l’ ennemi des ennemis;
de fon compagnon , i’ami de fes amis ; tous deux
dévoient partager leurs biens préfens,& à venir , 6c
employer leurs biens 6c leur vie à la délivrance l’un
de l’autre lorfqu’ils étoient pris. Les chevaliers de
l’ordre du Croiffant avoient été formés fur ce modèle.
Outre le fervice des armes qui fe rendoit à toute
épreuve entre freresrd'armes, il n’y avoit point d’oc-
çafions que l’un ne faisit avec ardeur, fi l’autre avoit
befoin d’affiftance, point de bons offices qu’il ne
cherchât à lui rendre; il n’oublioitjamais, dans quelque
cas que ce fû t , le titre par lequel ils étoient
unis. Voye{ dans. Brantôme ( capitaine françois ,
tom. I F . ) , le portrait qu’il fait de deux jeunes fie -
res-d'armes, qui de fon tems étoient partis enfemble
pour aller chercher fortune.
L’affiftance que l’on devoit à fon frere-d’armes ;
l’empôrtoit fur celle que les dames étoient en droit
d’exiger ;, mais ce qu’on devoit à fon fouverain,
l’emportoit fur tous les* autres devoirs. D esfireres-
d’.armesde nation différentes , n’étoient liés enfemble
qu’autant que leurs fouverains étoient unis, 6c
fi les.princes fe déclaraient la guerre, elle entraînoit
la diffolution de toute fociété entre leurs fujets ref-
peflifs : excepté ce cas rien n’étoit plus indiffolu-
ble que les noeuds de cette fraternité.
Les freres-d*armes , comme s’ils euffent été membres
d’une même famille, portoient une armure 6c
des: habits femblabl'es ;. ils vouloient que l’ennemi
pût s’y.méprendre, 6c courir également les dangers
dont l’un 6c l’autre étoient menacés. Enfin , l’union
des freresrd'armesétoit fi intime, qu’elle ne leur per-
mettoit pas d’avouer-, du moins ouvertement, des
amis qui n’auroient point été les amis-de l’un 6c de
l’autre. Foye^ Nicot au mot Freres-d*armes. Foye£
fur-tout l’excellent ouvrage de M. Sainte-Palaye, fur
l'ancienne chevalerie. Le détail qu’oii vient de lire en
eft tiré , 6c l’auteur n’a rien obmis d’intéreffant fuir
cette matière ; il a tout lu & tout recueilli. ( D . J . )
FRUMENTA IRE, f. ni. ( FUJI, rom.) lesfirumen*
{aires étoient certains officiers établis1 & départis dans
les provinces romaines par les empereurs , pouf’
veiller aux tumultes,^ mouvemétis-, féditions * .où
confpirations
G
cçmfpiratiôn's qui viendraient à s’élever dans Pem*
p ire , 6c en avertir le prince. Aurélius Viftor les
nomme race deteflable , à caufe des crimes qu’ils inventaient
contre des innocens, qui, pour être trop
éloignés de la cour , n’avoient pas le moyen de le
juftffier avant d’être opprimés. Ils portèrent fi loin
leurs faux rapports 6c leurs calomnies, que Dioclé-
tien les caffa 6c les abolit; ils furent fuccedés par des
officiers qu’on appella agentes in rebus ; c’étoient des
agens ou couriers des empereurs* dont l’office con-
liftoit à porter les lettres & paquets des empereurs ,
à voir 6c vifiter toutes les lettres que les empereurs,
ou leurs principaux officiers, donnoient à ceux qui
couraient fur les grands chemins. ( D . J . )
nr»MR ? NGLE ’ CLOU > AN TH R A X , GHAR-
B <?N >.( sy n° n- ) ces quatre mots fynonymes en
chirurgie, defignent tous desrèfpeces de phlegmon ,
avec cette différence que le charbon eft U fi,ronde
tombe en pourriture, 6c qu’il eft un fymptôme ordi
naire des maladies peftilentielles.
Le mot anthrax eft tout g re c , & défigne proprement
les véficules fphacéleufes qui s’élèvent fur la
peau en tems de pefte, & qui font femblables à celles
qu auroitfait une brûlure.
Le mot clou eft le terme dont le vulgaire fe fert à
la place de celui de furoncle. Le clou eft proprement
une petite tuberofité dure qui fe forme par tout le
corps dans la graiffe fous la peau , 6c eft accompagne
d ’inflammation, de rougeur, & de douleur. Nonfeulement^
les adultes , mais auffi les jeunes perfon-
n e s , & même les enfans nouveaux nés , y font fu-
jf^s*^•es clous demandent extérieurement d’être oints
d efprit de vitriol mêlé avec du miel; ils exigent en-
fuite les emplâtres digeftifs, tels que le diachylon
firnple , l’emplâtre de mélilot, de fperma c e ti, 6-c.
s’ils réfiftent à ces remedes, il faut les amener à fup-
puration par les maturatifs , en déloger la matière
corrompue, nettoyer l ’ulcere, 6c enfin confolider
la plaie.
; Les puftules que les latins nomment vari , clous
du vifage, font des diminutifs du furoncle, 6c ils demandent
fur-tout les remedes internes qui tendent à
dépurer & à purifier la maffe viciée dufang. ( D . J . )
G
G A G E , f. m. ( Droit naturel. ) c’ eft ime certaine
chofe, un certain effet que le débiteur remet entre
les mains d’un créancier, ou lui affeéle pour fûreté
de la dette qu’il contrafte.
, tradition d’un effet dont le créancier ne fe
-déffaifit point qu’il n’ait été payé , a fouvent lieu
dans les contrats intéreffés de part 6c d’autre, pour
fervir de garantie au créancier. On prend cette précaution
noft-feulement afin que le débiteur tâche de
s acquitter au p lutôt, pour redevenir poffeffeur de
la chofe qu’ilamife engage, 'mais encore afin que le
créancier ait en main de quoi fe p a y e r , comme auffi
de quoi s’épargner l’embarras, les frais, 6c les chagrins
d un procès , file débiteur ne le paye pas. De là
vient qu’ordinairement le gage vaut plus que ce
que l’on prête, ou du moins tout autant.
L ’ufage des gages ayant donc été établi pour la
lurete des dettes,& les dettes confiftant en des chofes
qui ont un prix propre 6c intrinfeque, ou éminent,
-il faut que les premiers foient d’une autre nature que
les derniers ; ainfi indépendamment des confidéra-
tions morales, on peche contre cette m axime, au
royaume duPégu, où un homme peut engagerpour
dette fa femme 6c fes enfans à fon créancier : la loi
1 approuve , 6c ordonne feulement que fi le créancier
couche avec la femme ou la fille de fon débiteur,
il perd fa dette, 6c eft obligé pour toute peine de
rendre la perfonne engagée.
On ne lauroit pareillement s’empêcher de defap-
Tome X F I L *
prbuvei1 la tdutume des Egypiiéhs, parmi lefquels
H H l u" e lo1 permettoit d’emprunter qu’à
condition d engager le corps embaumé de fon pere
à celui dont on empruntoit : comme c’étoit un oppro’
bre de ne pas retirer le plutôt poffible un gage & préi
cieux * & que celui qui mouroit fans s’être acquité
de ce devoir) étoit privé de lafépulture, il nefalloit
jamais expofer les citoyens à pouvoir fe trouver dans
cet état malheureux.
Les chofes que l’on donne en gage font ou ftérilesi'
Qu de quelque revenu ; l’engagement des demieres
eft louvent accompagné d’une claufe dite d’anti-
chrele , par_laquelle On convient que le créancier 1
pour 1 interet de fon argent j tirera les revenus de ce
qu il a en gage.
A l’égard des chofes ftériles j On ies engage auffi
tres-fouvent fous Une claufe appellée commifoire ,
en vertu de laquelle, fi l’On ne retire le gage dans un
certain tems, ft doit demeurer au créancier. Il n’v a
rien en ce a d’injufte, fi la valeur de la chofe engagée
n excede pas la fomme prêtée, & les intérêts du
tems limité , ou que le créancier rende exactement
le furplus au debiteur.
Cette élaufe commiffoire peut même être^enfée
avoir heu comme tacitement appofée, toutes les
tois qu il y a un tems limité pour le payement de la
dette, & toutes les fois que le débiteur laiffe exprès
ecouler un tems cohfidérable fans retirer le gage ■
. car il y a peu de gens qui vouluffent prêter fur gale
pourun fort long ferme, fans une telle claufe; d’ailleurs
le changement qui peut arriver à la valeur du
gage , tic les interets accumulés de l’argent prêté ■
teroient avec le tems , qu’u n i r ftérile ne Æffiroiî
plus pour dédommager le créancier, dont les droits
le réduiraient finalement à rien.
Au refte ILfaut que le créancier reftitue le gagé
auffi-tot qu on le fattsfait ; & tant qu’il le tient entre
les mains', îl-doit en prendre autant de foin que de
les biens propres ; fi même le gage donné eft uni choc
le qui oit de nature à être détériorée par l’ufage
& que le debiteur ait intérêt, pour des raifons parti!
euheres que I on ne s’en iérve pas , le créancier ne
lauroit s en fem r légitimement, fans le confentec
ment du proprietaire, à moins que le contrat ne poN
*• H M l h annehrèfe dont on a parlé ci-deffus
c elt-à-dire pour m’exprimer en jurifconfulte, mumi
pignons ufus pro credito.
Si la chofe engagée fe gâte ou périt par la mauvai-
■ f t0‘ B ^ ,negI,gertce marquée du créancier ,
il en eft refponfable au débiteur; fi au-contraire
fans qu il y ait de fa faute , le gage vient à périr paî
un cas.fOmiit, alors le créancier conferve fon droit
qui le tranfportefeulementfur les autres biens du dé-*
biteur, fans pouvoir exiger que ce débiteur lui re-
mette en gage une autre chofe à la place de celte
qui s eft perdue, à moins de convention expreffe entre
les parties. r
_ ° n furIle| gagcs «ne queftion affez important
te ; on demande fi le créancier doit acquérir par pref-
cription, la propriété d’un gage donné par le débi.
teurf Je diftmguerois ici Volontiers entre le droit
naturel & le droit romain ; il femblc que fuivant lè
droit naturel, la faculté de retirer le gage en payant
ne doit jamais s’éteindre, s’il n’y a point de claufe
commifloire, tacite , ou de rénonciation entre les
contractans.
Dans le droit romain , les fentimens oppofés font
loutenus de part & d’autres, par des raifons très-fpé-
cieufes , que je fuis difpenféde détailler ici ; cependant
ceux qui voudront en foire l’examen, peuvent
consulter Cujas fur 1 edigejl. I. X I I I . Bachovius,
depignonb. & hypothec. l . F . c. x x . Vinnius f felecl.
m m C' f XV ‘ ^ c°h* Gothofredus in cod. thèod.
J oh. Voet , in tic. digejl.de pignoribus. Thomafius,
HHh h h