ni celle des Egyptiens, ni celle des G recs, mais une
quatrième, comme Pline le témoigne, qui nelaiffoit
pas néanmoins d’avoir du rapport avec les précédentes.
C’eft ce qu’on .pourra reconnoître, fi l’on peint
de couleu-rs différentes, les ©gdoades ou huitaines
de lettres qui fuivent immédiatement les folftices &
les équinoxes. On peut fe fervir en cette occafion des
couleurs du cirque.
La première huitaine qui commence au premier
•de Janvier,& qui va jufqu’au huit,peut être peinte de
couleur bla1|che; la fécondé huitaine depuis le 9 jufqu’au
1 6 du même mois,de couleur verte-; la troifieme
depüis-le 1,7 jufqu’au 24 , de couleur rouge ; la quatrième
depuis le 25 jufqu’au premier de Février, de
l>leu. Ces jours .pourront être mis dans une colonne
qui repréfentera l’hiver. Il faudra faire la même choie
depuis le 30 de Mars, auquel jour fe trouve la
lettre A , la première fois après l’équinoxe du.prin-
-tems , & la peindre en blanc , & les fept fuivantes
.jufqu’au 6 d’A v r il, & garder le même ordre de couleurs
qu’auparavant dans les trois autres huitaines.
On appellera cette colonne la colonne duprintems. On
procédera de même dans la colonne d’é té , qui commence
après le folftice du cancer, au 26 de Juin oîi
dans le calendrier fe trouve la lettre A , pour la première
fois après ce folftice. On en fera autant à la
colonne d’automne, qui commence au 22 Sept, oii
fe trouve la pr-emiere lettre ^ , après l’équinoxe.
. Cela étant établi, M. bianchini explique la maniéré
à& ce cycle lunaire recueilli de ces lettres, & comparé
avec l’ennéadécaétéride de Méton & celle d’A lexandrie
; & il fait voir l’ufage de ce cycle pour bien
marquer l’âge de la lune conformément à l’ufage civil.
Il montre enfuite l’ufage de ce même cycle parmi
les Romains , & parmi la plûpart des peuples qui
étoient fournis à leur empire. La plûpart des fêtes
payennes étant fixées à certaines faifons, félon les
mouvemens lunifolaires , le cycle de Céfar étoit très-
propre à les marquer. Il montre enfin la même chofe
par le moyen des médailles frappées pour célébrer
les jeux & les fêtes en l ’honneur des dieux. (Z). / .)
Cycle pafchal de S. Hippolite, (Chronolog.) cycle
de feize ans qui étant redoublé fept fo is, régloit la
fête de Pâques pour le terme de cent douze années.
C e cycle a pris fon nom de fon inventeur.
Comme nous n’avons rien de mieux fur le canon
pafchal de S. Hippolite que la differtation latine de
Bianchini, imprimée à Rome en 1703 in-fol, je vais
donner l ’analyfe de -cette pièce, & faire d’abord
çonnoître au le&eur de quoi il s’agit.
S. Hippolite a fleuri au commencement du troifieme
fiecle, vers l’an 2 2 8 , fous l’empire d’Alexandre
Sévere. On ne fait d ’oii il étoit, ni même de
quelle ville il étoit évêque , Eufebe n’en ayant rien
d it, & S. Jérôme ayant fait des recherches inutiles
fur ce fujet, comme il nous l’apprend lui-même. M.
de Tillemond, fans pourtant rien décider, croit qu’il
eft plus probable qu’il a été évêque en orient ; c’eft
ce qu’on pourroit conclure de ce qu’il a écrit en
g re c , de ce qu’Eufebe le met immédiatement
après Berylle évêque de Boftres en Arabie.
. Quoi qu’il en fo it , Hippolite avoit compofé un
grand nombre d’ouvrages, entre lefquels Eufebe &
S. Jérôme parlent de deux fur la Pâque. Ils ne difent
rien de particulier fur le fécond; mais pour le premier,
Eufebe témoigne qu’Hippolite y faifoit une
chronologie qu’il conduifoit jufqu’à la première année
d’Alexandre, de Jefus-Chrift 222, & qu’il y pro-
pofoit un canon ou cycle dè 16 ans pour regler la
fête de,Pâques. Il ne nous reftoit que le nom de ce
jy c le , lorfqu’en 1 5 5 1 , en fouillant près de Rome
-dans les mafures d’une ancienne églife de S. Hippo-
Jite reftée.dans les champs du côté de S. Laurent,
p c fur le chemin de T ivoli ; on y trouva une ftatue
de marbre dans une chalfe , aux deux côtés de laquelle
, il y avoit en lettres grecques des cycles de
feize ans qui commençoient à la première année
d’Alexandre, 222 de Jefus-Chrift, & qui étant redoublés
fept fois, régloient la fête de Pâques pour
cent douze ans, c’eft-à-dire jufqu’à l’an 3 33 .
Perfonne ne douta que ce canon ne fût celui de
S. Hippolite, quoique fon nom n’y fut pas. Gruter
le publia en grec. Scaliger y fit des notes imprimées
à Leyde en 1595 , & il en parle beaucoup dans fon
fécond livre de la correûion des tems. Le P. Boucher
, jéfuite , l’a mis en latin, & l’a aufli expliqué
dans fon ouvrage des cycles de Pâques. Le cardinal
Marcel Cervini qui depuis fut pape, fit tranfporter
la ftatue dans la bibliothèque du Vatican où elle eft:
encore. C’ eft ce cycle de cent douze ans, qui fait le
fujet de la differtation de M. Bianchini.
Le favant de Verone pour l’expliquer prouve d’abord
qu’il ne faut pas fuppofer qu’après cent douze
ans échus, les mouvemens moyens du foleil & de
la lune recommencent le même jour de la femaine
de l’an civil ; mais que le jour du renouvellement de;
la lune doit être renvoyé à la femaine fuivante, &:
différé de huit jours ; que les lettres du calendrier de
Céfar le marquent très-commodément : que le cycle
de S. Hippolite fut d’autant plus volontiers reçu par
les latins, qu’il s’accommode fort bien avec le cycle
Julien, les olympiades & les oâaétérides que l ’on
employoit en ce tems-là : que la moindre période du
même cycle de cent douze ans, s’accorde avec les
mouvemens moyens de la lune : que fept de ces périodes
en font une plus grande de 784 ans, dans laquelle
les phafes de la lune retardent de deux jours :
mais que cette grande période écoulée quatre fo is ,
& jointe à une feule petite, en fait une très-grande
de 3 248 ans, qui rétablit les mouvemens conftans de
la lune en leurs tems : que le cycle divifé par oftaété-
rides, conformément aux guerres civiles des Grecs
& des Romains, peut être illuftré par les années que
l’on nomme grandes & féculaires : que S. Hippolite
en adoptant le cycle de Céfar à l’ufage des chrétiens,,
a eu égard aux tems paffés & à venir. Il paroît de tout
cela que Jofeph Scaliger a parlé avec trop de mépris
de ce cycle.
M. Bianchini explique enfuite ce qu’il y a dans
l’infcription d’un des côtés de la chaife de S. Hippolite
touchant la chronologie de l’ancien & du nouveau
Teftament, depuis la première pâque de Moïfe,
jpfqu’à celle de la mort de Jefus-Chrift ; par où l’on
peut voir l’ufage des trois périodes de ce canon. Il
convient néanmoins qu’il y a quelque; chôfe de fautif
dans ce côté de l’infcription. Il explique enfin
l’autre côté de l’infcription , montre la liaifon du
cycle de S. Hippolite avec celui de C é fa f, & enfei-
gne la méthode de s’ en fervir pour perfectionner les
tables pafchales. (Z J. / . )
D
D AM IE R , f. m. ( Ornitolog. ) les damiers font des
oifeaux aquatiques de l’Amérique méridionale , qui
fe.nourriffent ordinairement fur les eaux de la mer.
Leur groffeur égale celle d’un pigeon. Ils-ont le bec
noir, crochu vers l’extrémité, long de feize lignes,,
portant fur fa partie fupériëure une élévation crew-
fée en deux tuyaux , &: éloignée de, la pointé oii extrémité
du bec de huit lignes. Le fond de leurs yeux
eft n o ir , & leur contour eft rouge. Leur couronnement,
& tout le deffous de leur tête, eft d’un minime
obfcur & luifant. Leur parement eft blanc &
minime., par taches. Leur train eft de même couleur*
ce qui leur a fait donner le nom de damier. Au-,
deffus de leurs plumes blanches, ils ont un petit duvet
fort fin. Leurs jambes font noires, & longues
de dix-huit lignes. Leurs nageoires font compofées
de trois ferres qui ont entr’elles un cartilage .fort j
mince & no ir, qui commence à' l’angle de leur di-
vifion, & v a fe terminer à la naiffance de l’ongle qui
eft à l’extrémité de chaque (erre. La ferre de chaque
patte a deux pouces de longueur, en y comprenant
1 ongle qui a quatre lignes & trois articulations.
La ferre du devant de la .patte, a un pouce huit
lignes oc demi de longueur, & deux articulations.
L a troifieme fe rre , ou la ferre extérieure , a deux
pouces & demi-ligne de longueur, & quatre articulations;
& la quatrième & la poftérieure ne confifte
qu en un fëul ongle , dont la longueur n’eft que
d’une ligne. La conftrtiftion de fon bec eft fort fin-
g^fere. Il a fur la partie fupériepre une élévation
divifée en deux çavités.femblables à un nez avec fes
deux narines ; aufli cette élévation n’ eft autre chofe
que le nez de l ’oifeau. ( D . J . )
DÉLICAT ESSE FAUSSE, ( Langue fra n ç o ife . ) la
fa u jjc d è lic a te jje , dans les avions libres, dans les
moeurs ou dans la conduite , n’eft pas ainfi nommée
pour être feinte ; mais parce qu’elle s’exerce fur des i
chofes & en des occafions qui n’en exigent point.
La faujfe dèlicatejfe de goût & de complexion, n’eft i
telle au contraire que parce qu’elle eft feinte ou af-
lectee. C eft Emilie qui crie de toute fa force fur un
petit péril qui ne lui fait pas de peur. C ’eft une autre
qui par mignardife pâlit à la vue d’une fouris, ou
qui veut aimer les violettes, & s ’évanouir aux tubé- :
reufes. La Bruyère. (Z?. J . )
D E T T E PU BL IQU E , ( Droit politique. ) il faut
qu il y ait une proportion entre l ’état créancier &
1 état debiteur. JL’etat peut être créancier à l’ infini,
.mais il ne peut être débiteur qu’à un certain degré ;
ôc quand-on eft parvenu à paffer ce degré.1, le titre
créancier s’évanouit.
Si cet état a encore un crédit qui n’ait point reçu
d atteinte, il pourra faire ce qu’on a pratiqué fi heu-
reulement dans un état d’Europe ; c’eft de fe procure
r une grande quantité d’efpeces, & d’offrir à tous
les particuliers leur rembourfement', à-moins qu’ils
ne veuillent réduire l’intérêt. En effet, comme lorf-
que l’etat emprunte, ce font les.partiçuliersqui fixent
le taux dç 1 interet ,: lorfque l’état veut payer , c’eft
à lui le fixer,.
. 1 1 ne fuffit pas cje réduite,l’intérêt : il faut que le
bénéfice de la reduélion forme un fond d’amortiffe-
jqient pour payer chaque année une partie des capitaux
; opération, d’autant plus heureufe, que le fuc-
çès en augmente fous lés jours.
. Lorfque le crecjit de l’état n’eft pas entier , c’eft
une nouvelle raifonpour chercher à former iin fond
jd’amortiffement, parce que ce fond une fois établi;
rend .bientôt ia confiance.
Si l’état eft une république dont le gouvernement
Comporte par fa nature que l’on y faffe des projets
pour long-tems, le capital du fond d’amortiffement
peut être peu confidérable ; il faut dans une monarchie
que ce capital foit plus grand.
2 • Les réglemens doivent .être tels que tous les
Citoyens de 1 çtat portent le poids de l ’établiffement
de ce fond, parce qu’ils ont..tous le poids dè i’éta-
bliftement de la dette, le créancier, de l’état, par les
femmes qu’il, contribue, payant lui-même à lui-
meme.
3 • 1 y a quatre claftea de gens qui paient les
dettes de l’état : les propriétaires des fonds de terre,
ceux qui exercent leur induftriè par, le négoce, les
laboureurs & les àrtifans, enfin les rentiers de l’état
particuliers.,.De ces quatre, claffes, la.dernière
dans un cas de.néceflité lembleroit devoir,être
la moins menagee:, parce que c’eft une cîaffe entièrement
paffive dans l’é tat, tandis que ce même état
eft foutenu par la force aftiye des trois autres. Niais
comme on ne peut la charger plus fans détruire la
Tbme X F Ï Ï . 4
confiance.publique,.dont l’état en général & ces
trois clafles en particulier ont un.fouverain befoin ;
comme la foi publique ne peut manquer à un certain
noinbrq de citoy ens, .Êns.parpître manquer à tous:
comme la claffe des créanciers eft toujours la plus
ç rp o f e aux projets des. miniflres, & qu’elle eft fournies
fous les yeu x & (pus,la main ; il faut que l ’état
■ B fiuguLiere p roteàion, & que la par-
tie debnriçe n’ait jamais, le moindre avantagé fur
celle,qm, qft créancière. Efpriidcs lois. ( D . J A
DIPTYQUES , f. f. plur. ( H iß . eccUf.) c’étoient
des Iivrps pu tables eccléfiaftiques ; il y en avoit de
dqitx fortes,; jles premières contenoient les noms des
patriarches, papes, &; évêques des principales égli-
le s , qui etoient encore en v ie ; & dans les autres;
etqiçnt les noms de ceux qui étoient morts dans la
communion de l’Eghfe;; le diacre lesjifoit à l’autel
pendant le ferrace. On regardo.it,cqmme une marque
de communion de me,ttre le nom d’un évêque
dans ce s tables p u b l iq u ^ ;& quand o n ie ra y o itv
c.etoit un refus de cqmmu0ion.aveclui, & une forte
d exGommumcatibnÿufage dè ces Hipyqûcs èftaffez
ancien & remonte dU Â fn s- jufqu’àu quatrième
iiecle. On y inferoit quelquefois, outre les noms des
eveques ,,ceux de quelque^ autres-hommes famèux
par leur piete, «particulièrement ceux des empereurs
orthodoxes* & mêiiië'tles conciles généraux
comme on le vq if pafîâjlettre de l'ëmpereur Jufti-
men à Epiphane, patriarche de B B — i j „
eittait fouvent mention de-ces diptyques dans les
I * ™ J . ‘ y f 9" ® 1® ’ * :lss- ^ftPr«s,èqcléliaftiqâes.
DISPENSE, f. f. ( Droit natut. fr polit. ) privilé-
ge particulier accordé par le fouverain, pour affranchir
quelqu-un du joug de la Jpii .
■ L ’obljgation que leslojsimpofent, a.précifément
autant, d-etendue que Is.drojt du fôuveraip.; & par
confçqueqt.l’on peut dire emgénéral, qué tous, ceux
qu.1 ‘OJIWSUS; (a depefidance., fe trouvent.foumis à
cette pbiigatiqn. Ainfi perfonne ne doitêfre-tenu
Pour nnranchi d’une lo i, à-moins,qu’iline falle voir
quelque.privilege particulier du.fouverain qui Vea
exempte. - , *
: f 1 ^Mgiflateur peutabroger, entièrement, une loi •
àplusfqrte raifpn pew-jjdn fufpendre Peffet par rap’
port à,telles ou telles,perfonnes;: clëft.donc.un droit
1 du louveram qui lui éfl.iitconteftable.
j Mais je remarque qu’iPn’y a que le légiflateur lui-
i nui.ait ce p ou yp jr.r le ,uge inSSèur peut
bien , & doit cenfulter les réglés de Péquité dans les
i P?? 81!1 a 101 le permet, parce qu’en fuiyant à la ri-
1 gueur les termes de la lcd; il agirait contre l ’efprit
, dulegiflateur. Ainfiladjfrsn/reiM’efiètdl.nefaveur
t 8 r.afP«e . j v .fpuverain ; qH fieu que. l'interprétation
! IPlYaht l’équité , eft du reffort de l’emploi d’un juge
Grotius a donné un excellent petit ouvrage fur cette
! matière.
feuysraip eft obligé de ménagerle s Jifpm -
/es avec beaucoup de fagefie., de peur qu’en les ac cordant
faus difeernemept, &,faùs dé très-fortes rai-
fons, il n’éneryel’autprité.des lois, ouqu’ilne donne
fieu à la jaloufic & à l’indignation des citoyens, par.
une préférence partiale qui exclut des mêmes fàveurs
des geqs qui en font également dignes. Plutarque
apporte l’exemple d’une Ji/pcafi bien rafinée dans le
tour que prit Agéfilas, pour empêcher que ceux qui
ayoïent fin dans un combat ne fulfent notés d’infamie
; c’efi qu’il fufpendit pour un jour l’effet des lois :
“ quedsslpis., dit-il, dorment aujourd’hui ». Quand
le fouverain çr,oit néeel&ire de fufpendre la force
des lo is , il ne doit jamais motiver cette fufpenfiou
par des fubtilités.
3 °. Toute difpenfe accordée par le fouverain, ne
peut ayoft li^qu. qufen matiere.de lois pofitives,
E E e e e i j