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Il y a apparence que Cette ville le rtômmoît âillîî
Vulci, Vulceja, & même Volceja ; c a r , félon Holf-
ten, p. 2£>o. fes habitans font nommés Vulcejani &
Volcejani, dans quelques infcriptions anciennes. Gru-
ter en effet en rapporte une , oîi oh lit ces. mots :
.Vu l c e ja n æ c i v i t a t i s ; & on en a déterré une à
Burcino, avec ce mot Volcean. Hoften veut encore
que les habitans de cette ville foient les Voluntatii de
Pline , l. I I I . c. x j. {D . J . }
U L D A , ( Géog. mod.} riviere de France, dans la
Bretagne , félon Grégoire de Tours. C’eft aujourd’hui
l’Aoüft ou l’Ouft, qui prend fa fource au-deffus
de Rohan , coule dans l’évêché de Vannes, & fe
joint à la V ilaine, près de Rieux.
U L E A S T E R , ou U L IA ST E R , ( Géog. mod. } île
des Indes orientales, une des Moluques, au voifi-
nage de celle d’Amboine. Les Hollandois ont une
loge dans cette île , & la tiennent par-là fous leur
domination. ( D . J . )
U L EM A , f. m. ( Hifi. mod. } c’eft le nom que les
Turcs donnent à leur clergé , à la tête duquel fe
trouve le mufti, qui a fous lui des fcheiks ou prélats.
Ce corps , ainfi qu’ailleurs, a fçu fouvent fe
rendre redoutable aux iultans,qui cependantontplu-
lieurs fois reprimé fon infolence , en faifant étrangler
fes chefs ; unique voie pour fe procurer la f ureté
dans un pays oh il n’y a d’autre loi que celle de
la force, que le clergé turc fait trouver très-légitime
au peuple, lorfqu’il n’en eft pas lui-même la victime.
,
U L IA , ( Géogr. anc. ) ville de l’Efpagne bétique.
Ptolomée, /. I I . c. iv. la donne aux Turdules, & la
place dans les terres. M. Spanheim rapporte une médaille
de cette ville ; & dans une infcription con-
fervée par Gruter , p . z y i. n °. i. on lit ces mots :
• Qrdo R iip. Ulienfium. Le nom moderne, félon Mora
le s , eft monte Major. ( Z ) . / . )
Éjgj U L IA R IU S , ( Géogr. anc. ) ville de la Gaule ,
• dans le golfe Aquitanique, félon Pline, l. IV. c. x jx .
Elle fut dans la fuite nommée Olarion ; c’eft Olé-
ron. (Z?. / . )
U L IE , ou U L IE LAN D , {Géog. mod. ) île de la
Hollande feptentrionale, à l’embouchure/du Zuy-
-derzée, entre l’île du T é x e l& celle de Schelling.
: Ortélius croit que U lie eft l’île Flevo, de Pomponius
Mêla. {D . J . )
U L IL , ( Géog. mod. ) île du pays des Soudans,
ou Negres, dans l’Océan atlantique, à environ trente
lieues de l’embouchure du Niger ; c’eft par cette
embouchure que l’on tranfporte dans le pays des Negres
le fol que l’île d’67/7.produit en abondance.
ULLA V , ( Géogr. anc.} riviere d’Efpagne, dans
-la Galice. Elle a fa fource près du bourg d'U lia , & fe
perd dans la mer par une grande embouchure.
U LM , ( Géog. mod. ) ville d’Allemagne dans la
'Suabe, fur la gauche du Danube qu’on y paffe fur
un pont, a quinze lieues au couchant d’Augsbourg,
;vingt-fix nord-eft de Munich, & cent quinze oueft
-de Vienne. Elle eft grande , bien peuplée, la première
des villes impériales de Suabe , & la dépofi-
•taire des archives du cercle. Le Danube&leBlaw
-contribuent à fon embéliffement, à fa propreté , &
-fur-tout à fon commerce, qui eft très-confidérable
en étoffes , en toiles , en rutaines , & fur-tout en
«quincaillerie. Long. i j . 4S. latit. 48 . 24.
Ulm a été ainfi nommée à caufe de la grande quant
ité d’ormes qui l’environnoient ; ce n’étoit qu’un
petit bourg dutemsde Charlemagne , & ce prince
en fit donation à l’abbaye .de Reichnaw ; l’empereur
Lothaire II. ruina ce bourg pendant la guerre qu’il
foutint contre Conrard Sc Frédéric duc de Suabe ,
qui lui difputoient la couronne : ceux du pays le rebâtirent
, 1 ’aggrandirent,. 6c l’entourerent de murailles
vers l’an 1200. Enfuite Frédéric IL le gratifia
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de plufieurs privilèges, & Frédéric III. mittllm au
rang des villes impériales. Son territoire eft prefque
environné du duché de Wurtemberg , le Danube
l’arrofe au midi oriental. La difpofition de fon gou.
Vernement eft la même qu’à Augsbourg , la religion
luthérienne y regne depuis l’an 1531 .
Freinshemius (Jean ) naquit dans cette ville en
1608. Ilfediftingua par fa connoiffance des langues
mortes, 6c de prefq uetoutes les langues vivantes
de l’Europe. La reine Chriftine l’appella près d’elle
le fit fon bibliothécaire 6c fon hiftoriographe ; mais
la froideur du climat qui nuifoit à fa fanté , l’obligea
de renoncer à tous ces honneurs ; il fe retira à Heidelberg
, où il mourut cinq ans après en 1660. On
a de lui des fupplémens de Tacite, de Quinte-Curce
& de T ite -Live ,av e c des notes fur plufieursauteurs
latins , auxquelles il a joint d’excellentes tables.
Si Freinshemius s’eft diftingué dans la connoiffance
de la langue latine 6c des langues vivantes, Wid-
manfiadius ( J e an-Albert), 6c Hutter us ( Elie),tous
deux natifs de Ulm, avoient déjà dans le feizieme
fiecle confacré leurs jours à l’étude des langues orientales.
Le premier acquit une gloire encore rare dans
le monde chrétien, par fon édition du nouveauTef-
tament fyriaque. Elle parut à Vienne en Autriche en
15 5 }. in-4°. 2. vol. lmptnfis regiis. On en tira mille
exemplaires, dont l’empereur garda cinq cens, &
les autres pafferent en Orient.
On ne peut rien voir de plus beau ( dit M. Simon,
Hiß. crie, des verfions du nouveau Teßament, c. xiv.Y
ni de mieux proportionné que les cara&eres de cette
édition, qui imitent les manuferits, en ce qu’on n’y
a mis aucune partie des points voyelles qu’on ajoute
ordinairement aux m ots, pour les lire plus facilement.
Les Orientaux négligent pour l’ordinaire le
plus fouvent dans leurs manuferits , ces fortes de
points, & c eu x qui les y ajoutent, n’y mettent que
les plus néceffaires. C’eft ce que "Widmanftadius.a
aufli obfervé dans fon édition, & il a fuivi les manuferits
en plufieurs autres chofes, principalement
dans une table des leçons que les égixfes fyriennes récitent
pendant toute l’année. On trouvedeplus dans
cette édition, le titre de chaque leçon, marqué dans
le corps du livre en des caraéleres appellés efirangucr
10 ; 6c le nombre des feâions eft indiqué à la marge.
Comme ce nouveau Teftament fyriaque avoit été
imprimé à la follicitation de quelques chrétiens du
Levant, & qu’il devoit même lervir à leurs ufagesr;
11 eût été inutile d’y joindre une interprétation latine.
Hutterus (. Elie ) doit être né vers l’an 15 54, &
mérite par fes ouvrages 6c par fon favoir dans les
langues orientales, d’être plus connu qu’il ne l’eft.
Son édition de la bible en hébreu, parut pour la première
fois à Hambourg en 1587, & lui donna des
peines infinies. Elle eft intitulée, Via fancta, five
bibliafacra hebrcea veteris Teßamenti, elegarni & majuf-
culd caracterum forma, qud primoflatim intuitu , littf-
rai radicales & ferviles, déficientes & quiefeentes, èfitu
& colore difeemi pojfunt. L a même bible fe trouve hù?
aucune différence avec la note des années 1588»
1 Ç9 5 , 6c 1603 , qui ne font fans doute que de noiv
veaux titres mis à l’édition de 1687. A la fin de cette
bible on trouve le pfeaume 1 1 7 , en trente langues
différentes, pour fervir d’effai de la polyglotte que
l’auteur fe propofoit de publier.
Ce qu’il y a de fingulier dans cette bible, & ce qui
la diftingué de toutes les autres, c’eft qu’en faveur dp
ceux qui apprennent l’hébreu , les lettres radicales
font imprimées en carafteres noirs & pleins, au-lieu
que les lettres ferviles font d’un cara&ere creux 6f-
blanc ; & les déficientes , ainfi que celles qii’on ne
prononce pas ( quiefeentes ) , font au-deffus de la U-
gne en plus petit caraûere.
ULM
Quelque favans pnt- crU que cette méthode éloit
fort utile pour les jeunes gens qui apprennent i’hé*
breu ; mais d’autres perfonnes .éclairées la trouvent
plus nuifible qu’avantageufe, en ce qu’elle n’eft d’au-
cun ufagéa attendu qu’on peut apprendre à lire l’hébreu
en quelques jours de teins , fans un pareil iè-
cours. A l’égard de Paccentuation, eh louant l’ exactitude
de Hutterus -, ôn lui reproche d’a v o ir , fur*tout
dans leséndroits-difficiles ,'C-Ohfulté -fon génie plus
que les exemplaires, & mis des. chofe,s qui ne font
appuyées d’aiicune autorité.
Lorfque Hutterus eut achevé fa bible, il entreprit
de donner, diverfes éditions polyglotes des livres de
l’ancien & du nouveau Teltament, en réunifiant avec
le texte original, toutes les verfions orientales & occidentales
:: car il entendoif prefque toutes êes'lan-
f ues, & il exécuta en partie cette prodigieufe entre-
prife. ,
On a de lui deux bibles polyglotes, & diverfes
parties féparées de rEcriture-fainte , en diverfes langues.
La .première de fes bibles eft en quatre; ian*
gués, & a paru à Hambourg, in fo l. cinq ‘volutn. en
1596. La fécondé eft en fix langues ; M. Bayle ne
diftingué pas affez net|pment cette fécondé bible de
la première ; comme auffi d’un autre côté dom Cabinet
ne paroît pas avoir connu celle qui eft en quatre
[ langues.'
j La bible ên fix langues f .Bib&â. Hisçâglotta qilàdru*
plica, parut à Nuremberg en j 5 99. Hutterus fut aidé
par quelques collègues dans fon entreprife ; cepen-
[ dant les polyglottes, ainfi qüe les autres ouvrages de
j ce genre , qu’il a mis au jour avec le fecours de David
Wodèrus, ne lui ont pas fait autant d’honneur
I qu’il en efpéroit. Les favans n’y ont pas trouvé affez
I de choix pour les verfions , .& même ils accufentHut-
I terus d’avoir corrigé trop hardiment le travail des
I autres. D’ailleurs les polyglottes de Paris & de Lon-
I dres ont tellement effacé celles d’Allemagne, qu’el-
K les ont trouvé peu d’acheteurs , -& moins encore
I d’admirateurs & de panégyriftes : aufli font-elles ex-
! trêmement rares. Hutterus m,oiiruf à Nuremberg ,
I peu de teins après'l’an 1602. Les inquifiteurs ont
I trouvé ces ouvrages dignes d’avoir place dans leur
I catalogue des livres défendus ; jn a is il.y a long-tems ■
I que leurs indices expurgatoires fervent à illuftrer la
I plupart des livres qu’ils condamnent. { Le chevalier
I D E J AU COU R T . }
I , HLM^AIRE , fi f. ( Hifi. nat. Botan. ) on connoît
K 1 ulrnaire, appellée vulgairement reine des prés , en
I anglois tke meadow-fweet ; il faut donc décrire ici
I 1 ulmairt de Virginie , nommée ulmaria Virginiana ,
K crifolu fioribus candidis, amplis, longis, 6* acutis, par
I Moris, part. I I I . filipendula foliis urnatis, par Lin-
I næus, hortî Clijf. & Gron, fior. Virg.
■ racine eft dure, fibreufe & noueufe à fa partie
K luperieure. Elle donne naiffance à plufieurs tiges li-
I §neufes, cannelées, d’un rouge foncé, liffes ôebran-
I r .Ls - ^ur fes tiges font placées, fans o rd re , des
B euilles oblongues, pointues, ridées, un peu velues
I t i f ƒ ous ’ au nombre de trois fur la même queue.
I Hes font finement dentelées à leurs bords, comme
I „es veuilles de charme, & fe terminent en pointe. Ses
I eurs font blanchâtres, panachées de rouge , ayant
I c acune un pédicule long d’un à deux pouces ; elles
[ ^ont c°mP°fées de cinq pétales ou feuilles arrondies,
[ ^ les y réfléchies en-dehors, attachées à un ca-^
; e u une feule feuille , découpé en cinq quartiers,
nés T ': 1 <!®nne au^ naiffance à plufieurs étami-
brv res^'^éliees, garnies de fommets , & à cinq em-
taledS T “/ 6 te^m^nent en autant de ftilés. Les pé-
& re / 3 ^ei-r ®tant tombés , le calice devient feC,
I Dofpr erme C^nc^ graine« oblongues , pointues, dif-
plantS r o n ^* • :mémoire de Virginie eft une des
I dVn , es auxquelles on a donné mal-à-propos le nom
ü ‘pecacuanka. { D . J . } *
U L S 375
Ü L m ËN ., {Géog. mod.} petite ville d'Allemagne j,
au duché de Deux-Ponts, dans l’éleflorat de Mayenc
e , fur la riviere de Lauter-, avec un château. Long-.
2 4 . y8y latit. S o. iS. ( D . J . }
U LO M E L IA , (htxic. Îftédic.} ovXofXiXix -, de ovXoi
pour.c,Xes. . entier-, & fAiXo? , membre ; ce mot fignifie
dans Hippocrate la nature dbfolue & effefûielle d'uni
chorfi ; 'c’eft ainfi que , dans fes épîtres , il défigne la
nature univerfelle du corps , dont il recommande
l’étude aux Médecins ; ce mot veut dire encore dans
le même auteur la perfection ou Y intégrité de tous les
membres , & alors il eft fynonyme aux mots fairi
Rentier. {D . J . } ■ jX • ■ fn v u ïu . . -
ULON, {Lexic. médic.} oixov, au pltirier cvxu, font
les gencives placées autour des dents ; on a donné
chez les Grecs ce nom aux gencives, à caufe de leüf
qualité molle & tendre ; car bvXoc -, dans Héfychius ,
eft rendu par délicat & mollet. {D . J . }
ULOPHONUS , f. m .( H ifi. nat. Bot. anc.} planté
véneneufe, connue de Diofcbride, Galien & autres
fous le nom de niger chamteltoh, le chamèléorinoir ;
ils appellent chamèièon blàiic qui 'etoit une plante
bonne à manger, ixias ckaïrioelion, & ont grand foin
de diftinguer toujours ces deux plantes par les épithètes
de blanche ou de notre ; mais Pline a mieux
fa it, ce me femble , d’employer le mot particulier
ulophonus , pour défigner le chaméléon noir, parce
qu’il prévenoit toute erreur à venir. {D . J . }
ULOTHA’nV , ( Géog. mod.} petite ville d’Allemagne
, dans la V e ftphalie, au comté de Ravehsberg,'
für la rivé gauche du W efer, entre Rintélen & Min*,
den. {D . J . }
U LO T T E , voyei Hulotte.
U LO T T E S EN T E , fi m. {Marine.} efpece de ga»
bâre pontée dont on fe fert à Amfterdam.
U L P IA N U M , {Géog. anc.} ville de la haute Moe*
fie , dans la D ardante, félon Ptolomée , l. I I I . c. ix .
L ’emper.eur Juftinien l’ayant réparée, la nomma Seconde
Jufiinienne. Il y avoit dans la Dace une autrè
ville nommée Ulpianum ^ que Ptolomée j /. I I I . c. viij-.
met au nombre des principales de cette province ;
cependant on ne s’accorde point fur le nom moderne
de cettèVille. ( D . J . }
U L ST E R , ( Géog. mod.} en latin Ûltoràa & UH-
d ia , par lés Irlandois Cui-GuHly, c’eft-à-dire province
de Guiliy ; les Gallois difent Ultw , & les An-
giois Ulßer, province d’Irlande, bornée au nord par
l’Océan feptentrional ; au midi, par la province de
Leinfter ; au levant, par le canal de S. George ; & au
couchant, par l’Océan occidental ; de forte qu’elle
eft environnée de trois côtés par la mer. Sa longueur
eft d’environ 1 1 6 milles, fa largeur d’environ 10 0
milles , & fon circuit, en comptant tous les tours ôc
retours, d’environ 460 milles.
Cette province a de grands lacs, d’épaiffés forêts,'
un terroir fertile en grains & en pâturages , & des
rivières profondes & poiffonneufes, für-toùt en fau-
mons.
La contrée à’Ulfièr étoit anciennement parta-'
gée entre les E'rdini qui occupoient Fermanagh
& les environs.; les Venicfiii qui avoient une par-»
tie du comté de Dunnagal, les Roboghii qui pof-
fédoient Londonderry, Antrim & partie de Tyron*
ne , les Volentii qui demeuroient autour d’Armaph ,
les Darni qui habitoient aux environs de Down &
les parties occidentales.
Tir-Owen fournit tout ce pays aux Anglois, qui le
divifent actuellement en-dix comtés : cinq de ces com*
té s, favoir Louth, Down, Antrim, Londonderry 6c
Dunnagal confinent à la mer ; les cinq autres, favoir
Tyronne, Armagh , Fermanagh , Monaghan & C a -
van font dans les terres. Londonderry eft regardée
pour être la capitale.
UIJier donne le titre de comte au frere ou à un des
fi
/