trats où il «ntre du hafard. Dans ces derniefS font
compris les gageures, toits,les jeu x , la rafle, ladote-
r ie , &L le contrat d’affurance. On ajoute fouvent dans
ces fortes d e contrats., pour plus grande fureté, une
caution, un gage, uneiiypotheque.
I l doit y avoir unejufteegalité dans les. contrats
onéreux ou intéreflés dfrpart & d’autre, c’eft-à-idir.e
qu’il faut que chacun des ,contra£lans reçoive félon
fon estimation autant qu’il donne,mais pas plus loin
que l ’autre 'partie n’a lieu de croire que s’étend cette
eft i motion,. Pour cet effet,,li l’un des contta&ans fe
trduÿoit avoir moins, il eft-en droit ou d’obliger l’au-
tjre à te/dédommager de, Ge qui lui manque , ou de
rpmpreentierementle contrat,
Ainfi, i° . pour déterminer d’un commun,accord
qqtte.égalité. requife,, il Faut avant que de rien conclure,’
que 1 u a & l’autreides c o n t ra in s ait ime égale
donno.iffaace.;.& de la, chofe même, au («jet de k *
quêlle ils traitent., & d e toutes les-qualités qui font
dé quelque conféquence ; z °. cette égalité eft fi fort
nécéflàire qu’il faut redreffer l’inégalité qui fe trouve
dans u n contrat après la cqnclufion du marché par
rapport aux chofes dont le,prix eft réglé,par les lo is,
& s’il y p fraude .ou erreur au fujet des qualités ef-
fentielles de ces chofes,
Ces principes -font de droit naturel ;, car pour
éviter la multitude des,procès,,-.on fait, .que--les lois
civiles v(dont il ne s’agit.pas i c i ) , ne donnent,guere
action en juftice que-quand il y a uneléfioii éitor-
nie*, laiflànt à .chacun le foin.d’êtrefurfesgatdes s’il
ne veut,pas être trompé. Au-furplus, les -dev,oirs
de. tous les >cpntrats fe déduifent aifément de : la na-
ture & du hut des engagemens où l’on entre.
Leur observation :eft, fans - contredit un des plus,
grands .& des plus .inçonteftables devoirs de la morale.
Mais fi vous demandez à un chrétien qui croit
récompenfes & des peines après celte vie , pOur-
quoi un.homme doit tenir fa parole, il en rendra
cette raifon; que D ie q q u ie ft s l’arbitredutionheur
& du malheur éternel nous l’ordonne. Un difciple
de Hohbes-àqui vous ferez la même queflion, vous
dira que le public le veut ainfi, & que Léviathan
y o u s punira fi vous fai tes de contraire. Enfin un phi-
lofophe païen auroit répondu,à cette demande, que
de violer fa ‘ promeffe c’étoit faire une çhofe deshonnête
, indigne de T-excellence de l’homme,
contraire à la vertu, qui éleve la nature humaine
au plus haut, point de perfection où elle foit capable
deparveniç.
Cependant quoique le chrétien, le païen, le citoyen.,
reconnoiffent également par différens principes,,
le devoir indifpènfahle de l’obfervarion des
contratsquoique l ’équité naturelle & la feule bonne
foi obligent généralement tous les hommes à tenir
leurs engagemens, pourvu qu’ils ne foient pas contra
ire s! la vertu.; la corruption des moeurs a prouvé
de tout tems que la pudeur & la probité n ’étoient
pas d’affez fortes digues pour porter les hommes à
exécuter leurs promeffes ; voilà pourquoi fut établie
la loi des douze tables au fujet des conventions,
comme auflï le fupplémçnt que les jurifconfultes qui
prirent le foin d’interpreter cette lo i, jugèrent à
propos d’y faire ; voilà pe, qui a produit dans le droit
romain tous les détails fur , les contrats nommés , &
les contrats innommés.
Enfin notre droit frgnçois y fans s’arrêter aux réglés
fcrupuleufes que les lois romaines avoient introduites,
appella contrat généralement toutes les
conventions honnêtes qui le font entre les hommes,
de quelque nature qu’elles foient,,& fiatua qu’elles
doivent être exécutées dans toute leur étendue, foit
pour fonder une aCtion en juftice; foit pour produire
une exception,
. Mais en même tetRS le. droit françois accabla .la
juflîcç'&: les lois de tant de chofes, de conditions &
de formalités fur cet article, quelles parchemins
inventés pour faire j fouvenir , ou pour convaincre
les hommes de leur parole, ne>font devenus que des
titres pour fe ruiner en procédures, & pour faire
perdre le fonds par la forme. Si les ;hommes font
juftes ces formules font inutiles ; s’ils font injuftes
elles le font encore-très - fouvent jl'irijuftice étant
plusfforte que toutes; les barrières qu’on lui oppofe.
Aufîipouvons -nous qiiftement dire‘de hos contrats ,
ce qu’Horace -difoit de i ceux d e fon tems.
Addc Cicutæ
Nodofi tabulas centum : mille* addt catenas,
Effugiet tamen luecfçleratus vincula proteus.
lib. II. Sat. 3 . v..6-9i
« Ne vous contentez: pas d’uttefimple promeffe ,
» ajoutez—y les rubriques du fameüx ‘notaire Cieuta,
» dont le métier eft‘de lier les gens ^ UH coquin faura
fons.peine fe tirer-de'toiïtes'fés chaînes ».
Lorfqut le créancier ayant pris Jes mèfures,
* Keut encor chef, d u Tartre en chercher de plus Jures
Que cela lui feh-ilT.tous ces liens, font yains ,
Le fcélérat Protêt, échappe de fes mains. ( D . J . )
GO N T R EG A R D E , f. m. ( terme de f.Môhnoie. )
c’eftle nom d’unjoflïeiér qui tient le'regiftre des matières
qu’on apporte-à la-monnoiepour-lès fondre.
Les gardes & \os^Ontregardës'{\.Ÿreut créés dans les
monnoies en 12 .14 , par ‘Philippe “Augufte , qui ordonna
qu?il$ prendroïè'rit leur commiflion des généraux
maîtres des monnoies ; mais Ghariës VII. leur
donna des provifions.iLës foniStions de; contregardes
font de tenir reg iftre e x àCtd e toutes les matières
d’or , d’argent, & dé; billon , qui font apportées
dans la monnoie -pour fer-vir -de contrôle-aux: re-
giftres des maîtres : dé tenir un aütré regiftre des
brevets qui feront li vrés -aux- ouvriers & aux mon-
n o y eu r s, & de ce- qui fera par eux;reridu : d’ affifter
a;ux délivrances qfti feront faités*-aux maîtres des
monnoies : d’arrêterîe compte entre le maître & les
marchands & autres perfonnes, fur le p rix des matières
d’or & d’argent : de faire fondre les matières
fufpeéles, & en faire faire l?effai. VoyefVordonnance
de rSyo.
-COQ UET TERIE ‘ G A LAN T ER IE , ( Langue
franç. ) la coquetterie eft toujours un honteux déréglement
del’ efprit. La galanterie eft d’ordinaire un vice
de complexion. :Une femme galante veut qu’on l’aime
, & qu’on réponde-à- fes defirs ; il fufïit ànne coquette
d’être trouvée aimable, & de paffer pour belle.
La première va fuccëflivëment d’un engagement à un
autre; la fécondé, fans vouloir s’engager, cherchant
fans ceffe à vous!féduire , a plüfieurs amufemens â la
fois. Ce qui domine dànsl’une, ëft lapaflion ,1eplah-
fir ou l’intérêt ; ■ & dans l’autre, c’éft la vanité, la légèreté,
la fauffeté. Les femmes -ne travaillent guere
à cacher leur coquetterie ; elles font plus réfervées
pour leurs galanteries, parce qu’il femble au vulgaire
que \Àgalanterie dans une femme ajoute à \&‘coquetterie;
mais il eft cer-tain qu’un homme coquet a quelque
chote de pis qu’un hornme ‘galant. -La coquetterie eft
un travail perpétuel de l’art de plairè pour tromper
enfuite-, & la galanterie eft un perpétuel menfoftge
de f amour. Fondée fur le tempéramènt, elle s’occupe
moins du coeur que des fens ; au'lieu quela co-
queaerie ne connoiffant pôint les ferts, ne cherche
que l ’occupation d’une intrigue par-un tiffu defàuf-
fetés. Gonféquemmefit c’eft un vice des plus mépri-
fàbles dans une fe-mme, & des plus indignes d’un
hommei(J(Z>. J A
CROUPION,-f. m. ( Ornithologie. ) quorqu’oii
étende fouvent-lé nom âe croupion h la charpente
offeufe qui foutient leschairs delà partie poftérieuré
det
du corps d'un oifeau, on fait que ce nom eft proprement
dû à un monticule pyramidal qui s’élève
fur le derrière. Ce petit corps, ce croupion proprement
d it, a aufli fa charpente ofletife qui foutient les
chairs dont font recouvertes des glandes qui rendent
celui de quelques oifeaux un morceau agréable, &
qui donne un goût fo r t , un goût de m ufe, à celui de
quelques autres, comme au croupion des canards.
Les glandes qui entrent pour beaucoup dans fa
compofition font deftinées à faire la fécrétion d’une
liqueur onélueufe ; c’ eft pour la laiffer fortir que le
croupion de plufieurs oifeaux a un canal excrétoire
très-vifible , & que celui de quelques autres en a
deux. Les poules & beaucoup d’efpeces d’oifeaux,
foit de leurs clafles, foit de claffes différentes, n’ont
qu’un de ces canaux. L e canal excrétoire des poules
eft un tuyau charnu qui s’élève prefque perpendiculairement
fur Je croupion ; fa figure eft conique. Il eft
aife de fe convaincre que ce tuyau eft le conduit excrétoire
des glandes du croupion ; on n’a qu’à preffer
avec les doigts les environs de la bafe des tuyaux
charnus , & fur le champ on détermine une liqueur
épaiffe à monter dans le canal & à fortir par fon extrémité.
Le tuyau paroît organifé de maniéré à pouvo
ir opérer ce qu’opere la preffiondes doigts ; à fon
extérieur il femble compofé d’anneaux mis les uns
au-defliis des autres.
La fingularité remarquable des poules fans queue
<lu.e^es n,° nt aucun veftige de croupion ; l ’endroit
d’où il devroit s’é lever, fi elles en avoient un , eft
plus enfonce que le refte ; c’ eft une table rafe, où on
chercheroit inutilement des glandes, & le canal excrétoire
qui donne la fortie à la liqueur onélueufe.
L ’ufage de cette liqueur graffe nous eft inconnu ;
& tant qu’on ignorera pourquoi il fe fait dans nos
oreilles une fécrétion d’une matière cérumineufe &
en fi petite quantité, on ne fe croira pas obligé de
rendre raifon pourqu oi il fe fait une fécrétion pareille
en très-petite quantité d’une matière oléagineufe fur
le croupion des oifeaux. (Z>. J . )
C U R IE , f. f. ( Hijl. rom. ) on a remarqué dans le
Dictionnaire que le nom de curie paffa au lieu particulier
où le fénat de Rome avoit coutume de s’affem-
bler. Ajoutons qu’il falloit toujours que ce lieu fût
fepare & folemnellement confacré parles rites & les
ceremonies des augures. L’hiftoire fait mention de
trois curies célébrés ou lieux d’affemblée du fénat, la
curie calabre bâtie, fuivant l’opinion commune, par *
Romulus, la curie, hoflilienne par Tullus Hoftilius,
& la curie pompeïenne par Pompée le grand.
C etoit fur le mont Capitolin qu’étoit la curie calabre
, ainfi nommée, parce que le pontife après
avoir obfervé la nouvelle lune, aflëmbloit le peuple
, & lui difoit de combien de jours elle avançoit
des calendes aux nones.
L a carie hoflilienne où les fénateurs s’affembloient
le plus communément, étoit, fuivant Nardini, près
du lieu où eft aujourd’hui le grenier public de Rome;
mais cette conjeéfuren’eft pas goûtée de tout lé monde.
On montoità la curie hoflilienne par plufieurs degrés.
S ylla l’embellit & la répara. Elle périt par les
flammes lorfque le corps de Publius Clodius, tribun
du peuple, cet ennemi implacable de Cicéron, y
fiit expofé après avoir été tué par Milon. Cet incendie
fiit fi v io len t, que plufieurs ftatues de bronze fe
trouvèrent liquéfiées. Céfar ayant depuis bâti dans
ce meme lieu une nouvelle curie, elle prit fon nom
après fa mort.
La curie pompéienne fut bâtie par Pompée près du
lieu où l’on voit aujourd’hui l’églife de S. André
délia valle , & à-côté dû magnifique théâtre qu’il
avoit fait conftruire à Rome l’an 609 de fa fondation.
Il vouloit cjue pour la commodité du peuple pour
celle du fénat, on put dans les tems des fpeélacles
Tome X y I I .
s’affemblef dans ce lieu. C ’eft celui oii Célar fut tué ;
& pour lors le peuple réduilit en cendres la curii
pompéienne.
Indépendamment des diverfes curies qui fervoient
au fénat de lieu d’affemblées, il lestenoit encore- ôe
c’étoit le plus fouvent,dans des temples dédiés à cer*
taines divinités particulières, comme au temple de
Jupiter, d’Apollon, de Mars, de Vulcain, de Cafter
, de Bellone & autres.
Du mot curia pris pour les lieux où s’affembloit le
fénat quand ces lieux n’étoientpas des téfe^fes, vint
fans doute l’ufage d’appeller cfimitia curïnta, les af-
femblées du peuple ^ar curies, où l’on ftatuoit en dernier
reffort fur les affaires, (Z>. J J
C YC LE de J üLES-Ce s a r , ( Chronologie. ) tous
ceux qui ont quelque connoiffance des antiquités
romaines, faventqueNuma Pompilius avoit d’abord
établi à Rome une année lunaire. Cette maniéré de
compter n’étoit point exa&e , & étoit fujette à de
grands inconvéniens. Jules Céfar réforma le calendrier
, & introduifit une année folaire de 3 6<j jours
& 6 heures : c’eft ce que perfonne n’ignore ; mais on
ne favoit pas fi communément qu’il eût auffi corrigé
fon année fur les mouvemens de la lune , quoique
Macrobe l’eût dit en termes exprès, & qu’il y eût de
bonnes raifons d’en ufer ainfi, comme le cardinal
Noris l’a montré au commencement de fa diflertation
du cyc/epafchal des Latins. Il y a eu auflï des auteurs
qui ont remarqué que l’églife latine, avant le concile
cle Nicée, fe fervoit du cycle lunifolaire de Jules-
Céfar.
M. Bianchini, dans fa diflertation latine imprimée
à Rome in-fol. en 1703 , donne une defeription 8e
une explication générale du cycle de Céfar, que l’on
a trouvée fur un ancien marbre. Il rapporte rinferip-
tion complette de ce monument, qui avoit été gravée
du tems d’Augufte, & qui ne fut retrouvée que
fur la fin du feizieme fiecle à Rome, fous la colline
des jardins & en quelques autres endroits. Celle de
Rome avoit été placée dans le palais des Maffei, 8 i
on l’ y voyoit au tems que Paul Manuce , Charles
Sigonius, JeanGruter, Jofeph Scaliger, & d’autres
la publièrent, & tâchèrent de l’expliquer. Depuis
elle a été égarée jufqu’à ce que M. Bianchini l ’ait retrouvée.
Quoiqu’elle foit rompue, les morceauxra-
juftés l’un avec l ’autre la repréfentent entière, excepté
quelques lignes qui étoient au-defliis, mais qui
ne font pas une partie du calendrier. Il paroit par
plufieurs dates des principaux événemens arrivés
fous Jules-Céfar & fous Augufte, que ce calendrier
avoit été fait fous ce dernier ; car il n y eft pointfàit
mention des empereurs fuivans.
Il eft divifé en douze colonnes, dont chacune
contient les jours de chaque mois. Les jours y font
diftingués en ceux qu’on appelle fa f ii, nefafli, ne*
fa f li primo , & comitiales, par les lettres F. N. N. P m
&c C. Les jeux publics & les fêtes y font enfuite exprimés
en plus petites lettres. Mais ce qu’il y a de
plus fingulier, ce font les huit premières lettres d»
l’alphabet qui y font répétéespar ordre, en commençant
par A , & finiffant par H , depuis le premier
jour de l’an jufqu’au dernier. Jofeph Scaliger a cru
que ces lettres marquoient les nundines ou les jours
de marché qui revenoient de neuf en neuf jours ;
mais M. Bianchini remarque que pour marquer les
nundines, il faudroit neuf lettres , à quoi il ajoute
encore d’autres raifons pour prouver que Scaliger
s’eft trompé.
Comme il eft marqué dans les premières lignes de
ce monument qu’il avoit été peint, M. Bianchini
foupçonne que la variété des couleurs pou voit avoir
fervi à diftinguer quelque cycle dans ce calendrier. Il
obferve enfuite que Jules-Céfar dans (à maniéré de
régler l’année,ne fuivitnila méthode des Chaldéens,
E E e e 9