fameufe dans les guerres d’Annibal, de Jugurtha&
de Juba. C’eft prés de cette place qu’Annibal, l’an
de Rome 5 5 1 , à fon retour d’Italie, perdit la bataille
contre le premier Scipion , furnommé l’Afriquain,
qui finit par cette viûoire la fécondé guerre punique.
Apres que Juba eût été défait près de T ap fe ,
aujourd’hui Mangkifi, Zama ferma fes portes à ce
prince ; refufa de lui rendre fes femmes, fes enfans,
& fes tréfors, 6c envoya demander du fecours à Cé-
far. Elle devint dans la fuite colonie romaine, fous
Ce titre que lui donne une ancienne infcription, rap-
portée par Gruter, p. 3 8 4 : Colonioe, Æ l ia , Hadria-
na. Au g. Zamæ. Regite. Pline, l. X X X I . c. i/. & V itra
ve , /. V I IL c. iv. parlent d’une fontaine près de
cette v ille , dont les eaux rendoient la voix forte 6c
fonore.'
20. Zama ville de la Cappadoce, que Ptolomée,
/. V. c. v j. marque dans la préfeûure de Chamanes.
30. Zama ville de la Méfopotamie, félon le même
Ptolomée, l. V. c.xviij. {D . J . )
Z AM Æ FO N S , ( Géog. anc.) fontaine d’Afrique.
Ses eaux rendoient la voix fonore , félon Pline, lib.
X X X I . c. tj. Vitruve, L V II I . c. iv. p. iGC. raconte
la même chofe. Cette fontaine étoit apparemment
dans la ville de Zama, ou dans fon voifinage : le nom
du moins le fait foupçonner. (D . 7.)
ZAMA L E , f. f. (Hi(l. nat. Bot.) plante de l’île de
Madagafcar. Elle eft d’une odeur très-défagréable ;
mais on la regarde comme un grand remede contre
les douleurs des dents : les nourrices en frottent les
gencives de leurs enfans.
ZAMAMIZON , (Géog. anc.) ville de l ’Afrique
propre. Ptolomée, L. IV. c. ïij. la compte au nombre
des villes qui ctoient entre la ville Thabraca &
le fleuve Bagradas. {D . J . )
ZAMBALES, {Géog. ttiod.) peuples des Philippines
dans la province de Pampanga, dont ils habitent
les montagnes. Nous ne connoiffons ces peuples
que par la relation de Navarette: « les ZambaleSyà\t-
» i l , font les ennemis mortels des noirs qui les re-
» doutent beaucoup, 6c ils ont leurs bourgs fur les
» bords des montagnes. Ils n’ont point les cheveux
» crépus comme les noirs ; ils font exempts de cor-
» v é e s , & paient leur taxe en argent non-travaillé.
» Ils font tantôt en p a ix , tantôt en guerre avec les
» Indiens: quand ils font en paix, ils viennent en
» troupes dans les bourgs ou les ville s, on leur don-
» ne du tabac, des guenilles 6c du v in , dont ils font
»> fort contens, & quelques-uns aident aux princi-
» paux Indiens à cultiver leurs terres. Nous admi-
» rions qu’ils fulfent li gras, fi grands 6c fi robuftes,
» ne fe nourriflant que de racines des montagnes,
» de quelques fruits 6c de chair crue, n’ayant d’au-
j* tre habit que leur peau, 6c d’autre lit que la
» terre.
» Chacun d’eux a fon arc 6c fes flèches ; l’arc eft
» aufli long que celui qui s’en fert : ils les font du
» bois d’une forte de palmier qui eft aufii dur que
» le fe r ;la corde eft d’écorce d’arbre, 6c d’une for-
» ce dont rien n’approche. Ils ont encore une petite
» arme de fer plus large que la main,d’un quart d’au-
» ne de long,dont la poignée eft fort belle,qu’ils di-
» foient être de coquilles d’huîtres brûlées 6c de li-
» maçons, elle reflembloit à de beau marbre. Ils fe
» fervent de cette arme quand on fe mêle.
» Tous les peuples de ces montagnes, jufqu’à la
» nouvelle Segovie, eftiment beaucoup un crâne
» pour y boire, de forte que celui qui a le plus de
» crânes , pafle pour le plus vaillant ; 6c c’eft pour
» jouir de cet honneur, que fans autre vue ils vont
» en courfe pour couper des têtes. En quelques en-
» droits ils font des dents qu’ ils en tirent, des efpe-
» ces de guirlandes qu’ils mettent fur leurs têtes; ce-
» lui qui en a le plus, eft le plus eftimé. Il y a une
» grande quantité de ces peuples dans les monta-
» enes d’Orion, fur la baye de Manille » mais ils font
» fort pacifiques ».
Ce paflage eft curieux, 6c nous apprend des particularités
qui ne fe trouvent pas ailleurs. On y voit
qu’il y a dans ces îles deux races différentes de noirs;
que les uns font de véritables negres, & que les autres
ont des cheveux longs, tomme les çanarins du
voifinage de Goa. (D . J . )
ZAMBE , f. m. & f. {terme de relation.) c’eft un des
noms qu’on donne dans l’Amérique méridionale aux
enfans nés de mulâtres 6c de noirs. {D . J . )
ZAMBESE, {Géog. mod. ) fleuve de l’Ethiopie
orientale. Ce fleuve, dont on ignore la fource, eft
très-rapide, 6c a quelquefois plus d’une lieue de largeur
; il fe divife en plufieurs branches, 6c entre
dans la mer par cinq embouchures ; il fe déborde
pendant les mois de Mars & d’Avril ; 6c femblable
au Nil, il engraiffe 6c fertiiife les terres qu’il inonde. raD| . ZAMBUJA , {Géog. mod.) petite ville de Portugal
, fur la droite du Tage , à cinq lieues de Santa-
ren. {D . J . )
ZAMBRONE, le cap , {Géog. mod.') cap d’Italie,
dans la côte de la Calabre ultérieure,liirle golfe de
Ste. Euphémie, environ à deux lieues de la ville de
T ropea, du côté du levant. Il portoit anciennement
le nom d’Hipponium promontorium, parce que la ville
d'Hipponium y étoit fituée. {D . J . )
ZAMECH, f. tïi.{Hifl. nat.) nom que quelques
auteurs ont donné au lapis la^uli.
Z A M E T U S , {Géog. anc.) montagne de l’Arabie
heureufe, félon Ptolômée, l. V I. c. vij. Le manuferit
de la bibliothèque palatine lit Z âmes, au-lieu de Za-
metus ; Sc Ortelius dit que dans les cartes modernes
cette montagne eft nommée Zimat. {D . J . )
Z A M ÎÆ t f. f. {Littéral. Bot.) c’eft le nom latin
que Pline, l .X V I , c. x x v j. donne aux pommes de
pin qui fe font corrompues fur l ’arbre, 6c qu’il en faut
détacher, pour éviter qu’elles gâtent les pommes de
pin voifines, & qui ne font pas encore mures. {D .J .)
ZAMIN, {Géog. mod.) ville du pays de Mavaral-
nahar, ou province de Tranfoxane , fituée furies
confins du territoire de Samarcande , & qui eft des
dépendances de celles d’Ofroufchah. On la trouve
fur le chemin de Farganah à la Sogde. Elle eft à 89
d. 40 de longitude, oc à 40 d. 30 de latitude fepten-
trionale. L ’on recueille dans fon terroir la manne
la plus exquife de tout l’orient, que les Perfans 6c
enlûite les Arabes appellent Terengia-bin Alramini.
C o . J . ) . ■ ■
Z A M N E S 9{Geog. mod.) ville de l’Ethiopie,
fous l’Eg yp te , félon Pline, l. VI. c . x x jx . qui dit
que c’eft là qu’on commençoit à voir des éléphans.
mêë la ■ ■ ■ ■ ZAM O LXIS , f. m. {Mythol.) genie fupérieur qui
fleuriffoit long-tems avant Pythagore; 6c l’on place
le tems auquel Pythagore a fleuri, fes voyages & fa
retraite en Italie, entre l’an 3,76 & 532. Zamolxis
devint après fa mort le grand dieu des Thraces 6i
des Gétes, au rapport d’Hérodote. Illeurtenoit même
lieu de tous les autres ; car ils n.e vouloient honorer
que celui-là. Il fut d’abord efclave en Ionie, 6c
après avoir obtenu fa liberté, il y acquit de grandes
richefles , 6c retourna dans fon pays. Son premier
objet fut de polir une nation grofliere, & de la porter
à vivre à la maniéré des Ioniens. Pour y réuflïr,
il fit bâtir un fuperbe palais , où il régaloit tour-à-
tour tous les habitans de fa v ille , leur infinuant pendant
le repas , que ceux qui vivoient airtfi que lu i,
ferioent immortels, 6c qu’après avoir payé à la nature
le tribut que tous les nommes lui doivent, il$
feroient reçus dans un lieu délicieux, où ils jouiroient
éternellement d’une vie heureufe. Pendant ce tenu*
là , il tnrvailloit â feire conftruire une chambre (bus
terre; & ayant- dilparu- tout-d’un-coup,. il s’y renferma
& y demeura caché pendant trois ans. On le
pleura comme mort ; mais au commencement de la
quatrième année, il fe montra de nouveau,. & fa
vue frappa tellement fes compatriotes, qu?ils crurent
tout ce qu’il leur avoit dit. Dans la fuite ils le
mirent au rang des dieux, 6c éleverent des temples
en fon honneur.
ZAMORA ,{_Gecg. mod.) ville d’Efpagne, dans le
royaume de Léon , vers fa partie feptentrionale, fur
la rive droite du D u e ro , qu’on pafle fur un pont, à
1.5 lieues de Salamanque , à. 16 de Léon, à 24 de
Valladolid, & à 45 de Madrid. Après avoir été détruite
par Almanzor dans le jx. fiecle, elle fut rebâv
tie par les rois Ferdinand & Alphonfe. Elle eft fortifiée.
Son évêché eft fuffragant de Compoftelle. Son.
terroir abonde en tout ce qui eft néceflaire à la vie.
Quelques-uns prétendent que c’eft la Sentica de Ptolom
é e ,/. I I . c. ïij. & que les Maures s’en étant rendus
maîtres , l’appellerent Zamora ou Mèdinato Z a-
morati, la ville des Turquoifes, parce que dans les
rochers de fon voifinage on y trouve des mines de
turquoifes. Cette ville eft célébré en Efpagne, pour
pofîeder le corps de S. Ildefonfe; c’eft une gloire
que je ne lui envie point, quelque difficile qu’il foit
de voir cette relique.Longit. /a. 2 S . lotit.. 4 1. 76 .
{D . J . ) * J
Z amora , {Géog.mod.) ville de l’Amérique méridionale
, dans le Pérou, audience de Quito, près des
Andes,.à 70 lieues de la mer du fud,. & à 10 de Lo-
xa. Les mines d’or des environs de cette ville font
tres-riches, 6c travaillées, par des negres. Un tréfo-
rier du roi d’Efpagne réfide. à Zamora. Long. 24. 46 .
latit. méridionale S . 8. {D . J . )
Zamora, {Géog. mod.) ville d’Afrique, dans la
Barbarie, au royaume de Trémécen, dans la province
de.Bugie, aujourd’hui de la dépendance d’Alger.
Gette ville étoit autrefois la plus riche en blé & en
troupeau de toute la Barbarie. Les. Arabes & les Bé-
réberes y accouroient en foule ; mais à-préfent cette
ville: n’éft plus qu’une bourgade. {D . J . )
Zamora, {Géog. mod.).riviere de l’Amérique méridionale,
au Pérou, dans l’audience de Quito; cette
riviere après avoir pafle à Zamora , prend le nom de
Saw-JagOy & fe rend dans l’Amazone,un peu au-def-
fus. du grand Pongo. (D . J . )
ZAMOS, l e ,.( Géog. mod. ) .riviere de la haute-
Hongrie. Elle prend fa fource dans les montagnes de
Marmaros, aux confins de la Pokutie, & fe perd
dans laTeifle. {D . J..)
ZAMOSKI ou ZAMOSCH, {Géog. mod.) ville de
Pologne:, au: palatinat de Belz, avec titre de principauté:,.
dans un fend environné de marais, à 15 lieues
de Lem|ÿerg , & à' 2 5 de Lublin, entre ces deux v illes.
Elle, eft fortifiée. Loneit. 41. 74. latit. S o 18
{D .J.y . 0 J
ZAMPANGO, {Géog. mod.) ville de l’Amérique
méridionale,dans la nouvelle-Efpagne, fur la route
de Mexico à Guaxaca. Ses habitans commercent en
fucre, en cochenille 6c en coton. {D . J . )
ZAN,. f. m. {Littéral.), c’eft ainfi que s’appelle le
Jupiter de la fable. Ce prince accablé de vieillefle
mourut dans l’île de Crête où fon- tombeau s’eff vu
long-tems. près de Gnofle, avec cette épitaphe: çy
gtt Zan.qpe l'on nommoit Jupiter. Le mot Z an ûgni-
fis adonné aux.femmes -, ce prince eut, félon la coutume
de ce tems-là, plufieurs maîtrefTes, 6c Junon fe
hrouilla'fou vent avec lui fur cefujet. Voilà l’origine
de ce mauvais ménage entre les divins époux, dont
Ibs. poëtes parlent tant. {D . J . )
. ^ ANC L E , {Géog. anc. ) ancien nom de^a ville*
de Mefline, félon Hérodote, l. V II . Polymn. pag.
id 8 % Les Mefféniens peuplés- d it Péloponnèfe*,
ayant été châtiés de chez, eux apt-ès avoirffôufenu d e
longues guerres contre les Lacédémoniens, fe tranP
plantèrent en Sicile eh s’étant rendus maître® dë
Z a n c k , il lui. donnerenrle nom de ikfeÿ&re, C e fiit
Epaminondas q u i, après la bataille de Leuûres
lesrappella, & les rétablit dans leur navs. {D J \ *
ZANFARA f au JA N FA R A , (G c a /m a J:) royau-
xne d’A frique, dans la Nigritie. Il elj; borné au le .
vaut.par le royaume de.Zegzeg,.& au-midi paf le
Senegal. Les caravanes de Tripoli qui vonr dans ca
royaume, en apportent' de For , en échangé tfe draps
& autres marchandifes qu’ils y laiffenf. Le terroië
eft fécond.en,blé, r iz , millet, & coton.; feshabi*
tans font grands & fort noirs. L e lien- principal dit
p a y s , & 4 0 deg. de longitude, foiis les^tS. deg.de
latitude feptentrionale. {D . J . )
«ZANGAN, ( Géogr. mod. ) ou Zarigan , feioô
Paul Lucas; ville de Perfe, au voifinage de Sultanie j
elle a , félon Tavefnier un caravanferai des plus
commodes pour, les caravanes. ( i ) . J . } 1
ZANGUEBAR.,_tE, (S .éa g .a o d .) contrée d’Afrique
, dans la Calrene, le long d e la mer des In»
des. On prétend que c’èft. la contrée que Ptoloméa
nomme Agißmbu. Elle s’étend’ depuis la riviere dë
Jubo; r jufqu’au. royaume de Mtoruca-,, & comprend!
plufieurs royaumes , dont les principaux font Mo-
fambique , Mongale , Qkuloa., Monbaze , & Md»
tmde. yoye{ lacarte de M. Bamville. e ’eft:un pay*
bas rempli de lacs., de Marais, & d è rivières: tt
vient dans quelques.endroits.un peu deblé , db m il.
le t , des orangers, des citrons, 6c. Les p o u leW o iï
y nourrit font bonnes, mais la chair en eft noire -*
les habitans font des Negres1, au poil court & friî’é '
leur richeffe confifte dansles mines d’o r , & dans!
l’ivoire ; .ils font tous.idoiâtresou’mahômétans;leüiî
nourriture principale.eftbchair des bêtes-faUvagés’
8e le lait de leurs troupeaux. ( D . /..Y
ZANHÄGA , ou. 7 EN EG A , (Géog. mod.'j défait
d’Afrique, dans l’Elhiopie occideritale'; c’e « la pte»
miere habitation: des déferts-de la L yB ie , vers recouchant
: car elle commence à l’océan, & occupe-
tout l’efpace qui eft .entre le cap de Nun , 8e la n '
v ie red eN ig e r , qué les:Portugaisnomfflem diéi.W,
8e les François Senegal, a qui1 fépare-les blancs d’a-r
vec les negres. Le delert de Zanhaga eft habité pat
différens peuples, 8è emre autresparles Zéneguesr
c’eft un défertfec 8é aride,döst la chaleur eft infup-
portable on s’y conduit-par les’ v en t s, par les-étote
le s , par le vol.des corbeauît 8ede»vautours, quî
volent vers le» endroit» oh Fon trouve heureufor
ment des troupeaux- quipaifïbnt. ( D . J- .\
Z A N l r ou V Z A K l , ^ Géog. anc. y peuplés des1
environs de laColchide. L o rfq uW v ad ’ATméhie en-
Perfarménie, dit Procopu, Bel. perfid ,. g. I . c. xiv.
de la traduâiotïde M. Csuflii, on a au Côté droit l é
mont Taurus , qui- détend, jufqu’èn Ibérie , 8e eni
d’autres p ays voiftns il y.aaue&té1 gauche’ un lo'në
chemin, dont: la petite eft d ou ce , Sc de hautetmon-
tagnes: qui fontcouVertes de neige en tOutes-faifon» ÿ
c’eft de ces-montagnes que le Phàfe rirefriburce g
Su d’où il va. arrofer la Coiehide; Ce p ays a été dë
tout tems habite par les Tza’niens-, appelléS-autrc1*
fois Saniem, peuple barbare 8Sqtti. ne1 lîéîtetiâoitdë'
perfonne. Comme leur terre étoit ftérile-, 8d feud
maniéré de vivre fauwge ,- ilsne fuBftftbieilt'qttëdë
ce qu’ils pilloient dans l’empife. L ’empereüf leur doit,
noit chaque année une’ certainefomme d’argent, afint
dîprrêter leurs coudes.;- mais fe'fouciam’fori peu dë
lettre fermens , ilsme laiflbient’pasde venif ftifourâ
l’am e r , S t de voler desA'rménïensSrdte-R'ôtflairts1;1
il® faifpiertt de promptesäc de foutbinesihrtiptlötls',
& fe retiroient auffitôt dans leur pays. Quàncfild
etôienp rencontres-enJ Campagtiö f ilis cburtJient rif*
que d’âtre-batw».;. mais l’affiene de»lieu* énàt telle