veut ; c’ eft ainfi qu’on coupe le verre de telle figure
qu’on defire. .. ,
V E R G É , adj. terne de Commerce , Ce qui a ete
tnefuré avec la verge, foit qu’on la confidere comme
mefure de longueur , foit qu’on la prenne pour
un inftrument de jauge.
On dit dans le premier fons qu’une étoffe, une
pièce de drap a été vergée , 6c qu’elle a tant de venges
, 6c dans le fécond, qu’ une pipe , barique ou autre
futaille a été ve rgée, 6c qu’elle contient tant de
verge. Voye{ V e r g e .
/V E R G E A G E , f. m. terme de Mefuragt ; c’ eft le
tnefurage des toiles 9 rubans, étoffés, &c. qui fe fait
avec cette.mefure des longueurs que l’on nomme
v,ra, _ lan.iplle eft d’ufaee en Eibàgne . 6c en Angle»
terre.
Vergeage fe dit aufîi du jaugeage ou mefurage que
l’on fait des tonneaux 6c futailles , avec un inftrument
ou forte de jauge que l’on appelle verge. (D . J .)
V E R G É E , f. f. terme (T Arpentage, eft une mefure
de 14 0 piéS.’
V E K G E L L U S , ( Géog. anc. ) torrent ou fleuve
d’Italie, dans la Pouille , au voifinage du lieu où fe
donna la bataille de Cannes. Ce torrent eft fameux
dans l’hiftoire, àcaufe dupont qu’Annibaly éleva
a /ec les corps des Romains, pour faire paffer fon ar-
mée. Valere-Maxime, /. IX . c. ij. & Florus, 1. I L
c. vj. rapportent cette circonftance qu’il ne faut pas
prendre à la lettre. Silius Italiens, /. V II I . verf. 670.
a parlé de ce prétendu pont d’Annibal, & e n même
tems du fleuve Aufidus ; non qu’il veuille dire, que
.ce pont fùt fur l’Aufidus, ce que fa grandeur n’auroit
pas permis; mais parce qu’on y jetta divers cadavres
ides Romains :
, . . . Ports ejje cadentum
Cùtporibus firuitur ; tacitufique cadaverafuridit
Aufidus.
V E R G ÈN T U M , ( Géogr. anc. ) ville de l’Efpagne
Bétique. Pline , /. I1L c .j . dit qu’elle étoit furnom»
mée Julû-Genius , fans doute, parce que les habitans
la mirent .Cous la proteâion du genie de Jules Cefar.
Vergentum, félon le P. Hardouin , eft .aujourd’hui
Gelves j pii Guelva dans l’Andaloufie, entre la C-ua-
diana & le Guadalquivir , vers l’embouchure d’une
petite riviere qui fe jette dans l’Océan. (Z )./ .)
VERG EO ISE , f. f. font parmi les Rafineurs, les
fucres que prodiiifent les firops des bâtardes. Voye^
B â t a r d e s . Quand la matière eft cuite, on la rafiem-
'ble dans un rafraîchifloir, où on la mouve avec précaution.,
parce que l’excès l’épaifliroit au point d’empêcher
les firops d’en fortir. On les met dans les formes
appellées bâtardes , que l’on a eu foin d eftam-
■ per. Voye{.Es t a m p e r . On les monte enfuite,on les
.détape. Voyt{ M o n t e r & D é t a p e r . On les met fur
le pot. On les perce avec une prime de trois pouces
de long, & d’une ligne & demie de diamètre vers fon
manche. Après quelques jours, on les perce avec une
prime plus groffe. Voye[ P r im é . Cette fécondé Fois
fuffit, quand la matière eft bonne. Quand elle eft trop
.foible , on réitéré l’opération, tant qu’on le juge né-
ceflaire. Ce n’eft qu’à forée de chaleur qu’on vient à
bout de faire couler les firops , même dans l’été il
faut faire du feu exprès. Quand les vergeoifes ont égoutté
pendant quelque tems fans être couvertes, on les
loche ; mais comme l’âcreté des matières les attache
aux formes, on ne peut les locher en les fecouant
Amplement » c’eft pourquoi on fe fert d’une fpatule
large de deux pouces , & longue de trois fans fon
manche, pour piquer ce fucre dans les formes 6c l’en
faire tomber dans des baquets, enfuite on en fait des
fondus.
V ERG E R , une étoffe, une toile, &c. C eft la mefütef
avec la mefure des longueurs, q iiW âppeild
verge-. Voye{ VERGE.
berger une barrique , un to n n e aü , un muid. C ’eft
les jauger av e c la v e rg e . Voye%_ V e r g e . Diüionn.dc
commerce.
V e r g e r , fi m. ( Jardin. ) jardin planté d’arbres
fruitiers à plein vent. On appelle cerifaye, celui qui
n’eft planté que decerifier s', prunelaye, de pruniers;
pommeraye, de pommiers , &c. ( D . J . )
V E R G E T T E , fi fi en terme de Vergetïitt, eft urt
üftencile de ménage qui fert à nettoyer les meubles
6 c les habits. On lui donne encore le nom de brofie,
qui pourtant ne fignifie pas tout-à-fait la même chofe
que vergette ; mais comme il eft d’ufage prefque pat
tout de confondre ces deux termes, nous ne les fépa-
rerons point, 6 c nous n’en ferons ici qu’un article.
Il fe fait des vergettes de plufieurs matières, de diver-
fes formes, & pour differens ufages. On y employé
de trois fortes de matières, de la bruyere , du chien*
dent 6 c du p o il, en foie de fanglier, qu’on tire de
Moicovie , d’Allemagne, de Lorraine, de Dane*
marck. Voye^ ces trois matières différentes chacune
à leur article.
Il y en a de rondes , de quarrées , fans m anche, à
manche, de doubles & même de triples; quelques-
unes font garnies d’une manicle, à l’ufage des co*
chers ; d’autres d’une courroye de p ié , à l’ufage des
frotteurs ; enfin il y a des broffes à décroter de deux
elpeces ; celles de la première efpece font les plus fotf*
tes 6 c les plus courtes , 6 c fe nomment proprement
décrotoires, les autres font les plus fines ; les plus dou*
c e s , ont le poil plus long, 6 c fe nomment polijfoires.
De toutes ces vergettes, il y en a qui fervent de
peigne pour la tête aux enfans, ou de ceux qui fe
lont fait rafer les cheveux. Celles-ci aux habits, aux
meubles; celles là pour panferles chevaux,nettoyeÉ
les carrelles 6c frotter les planchers; enfin j il y en a
àufli qui fervent pour balayer, &' qu’on appelle pour
cela balais de poil.
De toutes ces vergettes, il n’y a que celles pouf
la tête des enfans, qu’on faffe d’une maniéré différente
de celle des autres qu’on fabrique toutes de
cette façon. En pliant le poil en deux 6 c en le faifant
entrer à force , par le moyen d’une ficelle qui prend
le poil au milieu , dans dès trous d’une petite planche
de hêtre mince , fur laquelle cette ficelle le lie
fortement. Quand tous les trous font remplis , on
coupe la foie égale 6 c unie avec des gros cil'eaux,oti
des forces.
V e r g e t t e , adj. m. terme de Blafon , Ce mot lignifie
un pal rétréci, qui n’a que la troifieme partie
de fa largeur. Sublet des N oyers porte d'azur au pal
1 bretelle d’o r , chargé d’une vergette de fable ; quand
! l’ écu eft rempli de pals, depuis dix 6 c au-delà, on dit
qu’il eft vergette, (D . J . )
V e r g e t t e s , f. f. pl. (terme dè Êoijfilier. ) Cerc
les de bois ou de m é ta l, qui fervent à foutenir 6 c à
faire bander les peaux dont on c ouv re le tambour.
V E R G h T T É , en terme.de B lajbn, fe dit d’un é cü
rempli de pauX , depuis dix 6 c au-delà.
V E R G E T T 1ER , fi m. (Artméc. ) eft l’ou vrier qui
fait 6c vend les vergettes de toutes efpeces 6 c de toutes
matières ; les balais de poil 6 c de plumes , les
hou Hoirs, &c,
La communauté des Vergettiers eft fort ancienne à
Paris. Leurs anciens ftatuts de 14 8 5 , fous le régné de
Charles VIII. paroiffent tirés d’autres plus anciens
encore., :.
Ils ont des nouveaux réglemens, qui fur le vifé
du roi au châtelet, furent autorifés & confirmés par
lettres-patentes de Louis X IV . du mois de Septem-,
bre 1659* ; ■ c , . i
C ’eft par eux que leur communauté continue d’être»
gouvernée. Ils n’ont reçu d’autres changemens què
celui que toutes les Communautés d’artS & tlê thé-'
tiers ont fouffert en 1 7 1 7 , p a r , l’incorporation 6c
l’union des charges crées en titre d’office ; pendant,
les longues guerres du régné dé Louis X lV ; comme
de jurés en 16 9 1 > d’auditeurs dés comptes en 1694
6c de tréforiers-receveurs des deniers communs eh
17 0 4 ; mais toutes ces charges ne regardent point la
difcipli'ne dés communautés, & ne font qu’augmenter
les droits de réception & de vifite,
Il y a dans la communauté des Virgettiersun dpyen ;
deux jurés. Ceux-ci par eleétion, 6c celui- la par
droit d’ancienneté de jurande. Le doyen préfide aux
affembléès 6c y recueille les voix dans les délibérations.
Les jurés font les Vifites, reçoivent les brevets*
donnent des lettres de maîtrile , & aflïgnent le chef-
d’oeuvre.
Nul maître n’eft reçu à là jurande, qu’il n’ait admi-
piftré les affaires delà confrairie. L ’éle&ion des jurés
fe fait tous les ans d’un d’eux , en forte qu’il font en
charge chacun pendant deux ansi
L ’apprentiflagèehez les Vergettiers j eft de cinq ans,
6c les maîtres ne peuvent obliger qu’un apprenti dans
l ’efpace de dix années*
Les veuves de maîtres jouiflent des privilèges de
la maîtrife * ii elles ne fé remarient point; mais elles
ne peuvent point faire d’apprenti.
Ceux qui ont paffé par la jurande, font fujets à
vifite comme lés autres maîtres. Les archives., ou
le coffre des papiers eft mis chez le nouveau juré.
Ce coffre a trois clés, que le doyen, l’ancien juré 6c
l’ancien adminiftrateur de la confrairie, partagent
entre eux.
Les Vergettiers peuvent vendre des foies de p orc,
de fanglier , du rouge d’Angleterre, des bouis, des
compas à l’ufage des Cordonnière, des Bourreliers.
Si la propreté eft comme On n’en peut guere douter ,
effentiellement nécefîaire à lafanté, & pour relever
& foutenir les grâces du corps , l’art dès Vegettiers
ne peut être que très-utile à la fociété ;■ mais l’ufage
univerfel qu’ôn fait de fes ouvrages, eh fait mieux
l’éloge que ce que je pourrois en dire ici.
P E R G I L IA , (Géog. anc.) Ootpy/Xitt j ville de
l’Efpagne tarragonnoife : elle étoit dans les terres,
félon Ptolomée, l. I L c. vj. qui la donne aux Bafti-
tains. (D . J .')
VERGILIES, (Mythol.} Vergilice, conftellations
qui annoncent le printems : ce lont au dire des Poète
s, les filles d’Atias, que les Grecs appellent Pléiades
,6c les Latins Vergiliee.
P E R G 1N1US O CE A N US , (Géog. anc.) ’oü8/i-
yivioç uxtctvoç; Ptolomce donhe ce nom à la partie de
l’Océan qui baigne la côte méridionale de l’Irlande,
6c les provinces de l’oueft de l’Angleterre. Il ne l’étend
point entre la côte orientale de l’ Irlande, & la
côte occidentale-de la grande-Bretagne ; ce détroit ,
félon lui, eft l’Océan hibernique, ou la mer d’Irlande.
Cependant prefque tous les géographes modernes
font deux fynonymes de Y Océan virgihien, 6c de
la mer d?Irlandei
Cette mer de tout tems a pâfle pour fort oràgeufe,
& cette réputation n’eft pas abfôlument fans fondera
ent ; car la mer d’Irlande font deux marées oppo-
fé e s , dont l’une vient du fud, & l’autre vient du
nord; & elles fe rencontrent à la hauteur de la baie de
Carlingford. Ces deux marées contraires fe choquant
avec violence, doivent émouvoir eonfidérablement
la mer, & empêcher qu’elle ne foit tranquille dans
le tems que le choc fefait ; 6c lorfqu’on navige d’un
bout du détroit â l’autre, fi dans la première partie !
on a eu une marée favorable, on en rencontre enfin
une autre qui eft oppofée, 6c qui doit tout au moins
retarder le cours du vàifleaj.v
Il eft cependant certain que cette mer n’eft ni aüfiî
qrageufe , ni par conféquent aufli pcrilleufe qu’on
T om e X r lI , ^
Voudroit le perfuàder. On n’y remarque point de tem-
peteS qu’on ne fente en même -teins les vents qui les
caufont ;^& il ne s’y fait pas plus de naufrages qçi’ail-
leurs. C eft l’ordinaire par tout pays que durant l’hiver
là mer foit dangereufo près des côtes, parce
qu oh y eft expofé à dé grands coups de vent, d’autant
plus fâcheux que les nuits font longues 6c obf-
cures. Ainfi cela n’eft pas particulier à là mer d’Irlande.
Le fonds de cette mer n’eft qùç fable partout excepte
dans quelques
dans la baie de Wicklo oîi il eft rocher. La marée fe
fentir le long des terres aù fud 6c au nord ; mais
du côté de i’orient près des, terres , elle fé fait de
l’oueft à l’eft, 6c le reflux defeend de l’eft à l’oueft. ,
La mér d Irlande , félon Ôrtelius ; qui cite H.
Lhuyd , eft appelïée Mor-weridh, dans la. langue bretonne
; 6c canal de S . George pâr les Anglols. Cependant
M. de Lifte ne donne le nom de canal de S. Geor±
g e , qu’ait golfe qui ferme l’embouchure de la Savef-
ne. (D . J .)
V E RG LA S , fi m. (Phyjîq.) eft lé noni qu’on donne
à la glace qui s’attache auX pavés, & qui rend lé
marcher très-difficile. Voye^ Glace & Gelée.
V È R G O T U R , ( Géogr. mod. ) petite ville dé lâ
Tartarie rufle, à 50 lieues au couchant ^tncrididnal
de Turhen, entre les montagnes Semoy-Poyas, qué
M. Witfoh prend pour les monts Ryphées des anciens.
(D . J .)
V ERGU E , f. fi (Marine.) {Jiece de bois, longue^
arrondie ; urte fois plus groftë par le milieu que par
les bouts; pofée quàrrément pair fon milieu fur le
mat vers, les ràcages, & qui fert à porter la voilei
V>ye{ y AISSEAU.
On donne communément à là grande vêrgiie les
fopt feiziemes parties de la longueur 6c de la largeur
du vaifTeaii ; à celle de niifaine, les fix feptiemes dé
la longueur de celle-ci; à la vèrgue d’artimon, une
longueur moyenne entre la grande vergue 6c celle dé
mifaine ; 6ç l’on donne à celle d’artimon les cinq hui-
riemes de là grande vergue. On détermine à-peu-près
dé meme les vergues des huniers; dés perroquets , &c*
de forte que la vergue du grand hunier a les quatre
feptiemes de la grande vergue ; la vergue du petit hunier
les quatre feptiemes parties de la vergue de mi-
faine ; la \efgùe de foitle la longueur dé celle du grand
hunier.- Enfin on proportionne les vergues d’artimorî
de beaupré aux virgues qui font deffous ; de même
que la vergue du grand hunier éft proportionnée à là
grande vergUt.
. On dit être vergue à ■ üerguèi lorfque deux vaiffe'aüx
font flanc à flâne; dè forte qûffléufs vergues font fur
la même ligne. Voye^ figure marine, Pl.fig . 1. &fig. 2*
où l’on a marqué toutes les vergues 6c leur, fitiiation.
V e r g u e a c o r n e , Voyè{C o rn é â v e r g u e .
V e r g u e d e fo u l e , c’eft une vèfgué pù il n’y d
point de voile, 6c qui ne fort qu’à border là voile dut
perroquet d’-artimon.
V e r g ü E EN BÔUTTÉ HORS , vergitt dont,lé bout
eftappuyé au pié du mât, dans les femefies & autres
Mfimens fomblables, & qui prend la voile én-tra-
verS jufqifiau point d’en-haüt, lequel eft pàrâïlëlê à
celui qui eft-amarré au haut du mât. LeTôttr de î?. vergue,
excepté le côté qui eft amarré au niât; n’eft foit-’
tenu que par lés ralingues.
V e r g u e t r â v e r S'j|-è^' vergue pofée dé Biais; Û
qui eft trop halée au vent. ‘
V E R G U N N l, (Géog. anc.) peupiés dés'ÀIpés, du
nombre de ceux qui furent fùj>jugûés par Âu'gùfti^
Ils font nommés dans l’infcription qùi fut mifé tiirle
trophée des Alpes ,■ 66 que Phne, £. J Î L c. x x , nôtisk
conformée. Oh trouvé des ira’çés du nom de ce peu*'
pie dans Vergqns au diôçëfo dé SéhézV (D i /é)
VERHEYEN,- muficle d ê j (Ariat.) Vérhèyétl prôfél-'
w ‘ ......1 :ïj"' * *