fupérieure & une inférieure ; les faces des apophyses
obliques font couvertes de cartilage.
Les pièces offeufes de l’épine fe divifent en vraies
& faillies vertébrés. Les vraies vertebres font, comme
nous l’avons d it , les vingt-quatre os fupérieurs de
l’épine fur lefquels roulent la plûpart des mouve-
mens du tronc de nos corps : les fauffes vertebres com-
polént l’os facrum.
Le corps des vertebres eft épais, fpongieux ; fa partie
antérieure eft convexe en devant, concave par-
derriere, horifontale & plane pour l’ordinaire en
deffus & en deffous. Leurs furfaces antérieures &
poftérieures ont plufieurs trous remarquables à leur
partie externe plate & mince, tant pour affermir la
connexion des ligamens, que pour donner paffage
aux vaiffeaux dans leur fubftance cellulaire.
Entre les corps de deux vertebres contiguës eft in*
terpofée une certaine fubftance qui tient une forte
de milieu entre la nature du ligament & celle du cartilage.
Cette fubftance eft formée de fibres courbes
& concentriques. Celles du centre font molles &
pleines d’une liqueur glaireufe; raifon pour laquelle
les anciens appelioient cette fubftance ligament muqueux.
Elle eft fortement attachée aux furfaces hori-
fontales des corps des Vertebres, & fert par confé-
quent non-feulement à éloigner les os les uns des au*
très, & à les tenir plus ferres fans qu’ils fe rompent,
mais aufii à les attacher les uns aux autres ; en quoi
elle eft fécondée par un ligament membraneux qui
tapiffe toute leur furface concave, & en outre par
un autre ligament encore plus fort qui revêt leur
furface antérieure convexe.
Nous pouvons établir comme une réglé générale
à laquelle il y a peu d’ exceptions, que les corps des
Vertebres font plus petits & plus folides en haut, mais
en defeendant plus gros & plus fpongieux, & que les
cartilages logés dans leurs intervalles font plus épais
& les ligamens qui les environnent plus forts à proportion
de la groffeur des vertebres, & de la quantité
de mouvement qu’ elles ont à faire ; cette difpo»
fition fait que les plus grands fardeaux font fuppor-
tés fur une bafe plus large & mieux allurés, &c que
le milieu du corps eft en état de fuffire à des mou-
vemens confidérables, ce qui eft un fort grand avantage
pour nous.
Les articulations des véritables vertebres font dou*
blés; leurs corps font joints par fynchondrofe, &
leurs apophyfes obliques font articulées par la troi-
liême forte de ginglyme ; d’où il paroît que leur centre
de mouvement change félon les différentes pofi-
tions du tronc : ainfi quand nous nous courbons en-
devant , la partie fupérieure qui eft unie porte entièrement
fur le corps des vertebres ; fi au contraire
nous nous plions en-arriere , ce font les procefliis
obliques qui la fupportent : fi nous nous penchons .
fur un côte, alors nous portons fur les proceffus obliques
de ce côté, fur une partie des corps des vertèbres
; & lorfque nous nous tenons droit, nous portons
à-la-fois & lur les corps & fur les proceffus obliques.
Les vertebres au tems de la naiffance n’ont pour
l ’ordinaire que trois parties offeufes unies par des
cartilages : la v o ir , les corps qui ne font pas encore
tout-à-fait oftifiés ; un os long & courbé de chaque
cô té , fur lequel on voit un petit commencement de
pont offeux, les proceffus obliques complets, les prô-
ceffus tranfverfes ; les lames obliques commencées,
& point encore de proceffus fpinal ; ce qui fait que
les tégumens ne font point expofés à être bleffés par
les extrémités aiguës de ces apophyfes épineufes,
comme ils le feroient s’il y avoit des pointes offeufes
, tandis que l’enfant en dans la matrice dans une
attitude courbée, ou lors de la prefiion qu’il éprouve
pendant l’accouchement.
Lès vertèbres du to i nommées cervicales, font les
fept vertebres d’en-haut, qü’on diftingue aifément des
autres, par les marques fuivantes.
Elles font toutes, excepté la première, d’une longueur
à-peu-près égale. Leurs corps font plus foli-
des que ceux des autres & applatis fur la partie antérieure
pour faire place à l’oefophage ; cet applatif.
fement vient peut-être de la prefiion que ce conduit
fait deffus, & de l’aôion des mufcles longs du cou
droits, & des antérieurs. Lafurface poftérieure qui
eft plate aufîi, eft ordinairement inégale, & donne
naiffance à de petites apophyfes oit les ligamens font
attachés. La furface fupérieure des corps de chaque
vertebre, forme un creux au moyen d’une apophyfe
mince & fituée de b ia is, qui s’élève de chaque côté
; la furface inférieure eft creufée d’une maniéré
différente de la première, car le bord poftérieur s’ élève
un peu, & l’antérieur eft prolongé confidéra-
blement. C’eft par-là que les cartilages d’entre cet
os font fermement unis-, & que l’articulation d’une
vertebre avec la fuivante, eft fortement affurée.
Les cartilages d’entre cës vertebres font plus épais,
du-moins par rapport à leur volume que ceux qui
appartiennent aux vertebres du thorax, parce qu’ils
font deftinés à un plus grand mouvement. Ils font
aufîi plus épais à leur partie antérieure ; ce qui eft
la raifon pour laquelle les vertebres avancent davantage
en devant, a mefure qu’elles vont en defeendant.
Les apophyfes obliques de cet os du cou méritent
plus juftement ce nom que celles de toutes les autres
vertebres. Elles font fituées en biais. Les apophyfes
tranfverfes font figurées tout autrement que
celles des autres os de l’épine ; car outre le proceffus
commun qui s’élève d’entre les apophyfes obliques
de chaque côté, il y en a lin fécond qui fort du côté
du corps des vertebres : tous deux après avoir laiffé
un trou circulaire pour le paflage des arteres des
veines cervicales, s’uniffent enfemble & font éonfi*
dérablement creufés à leur partie fupérieure, ayant
les côtés élevés pour défendre les nerfs qui patient
dans le creux ; enfin chaque côté fe termine par une
pointe en bouton pour l’infertion des mufcles.
La fubftance des vertebres cervicales, fur-tout de
leurs corps, n’eft pas fi poreufe ni fi tendre que celle
des deux autres claffes de vertebres.
Jufques-là, toutes les vertebres cervicales fè ref-
fembient ; mais outre ces cara&eres communs elles
en ont de particuliers, fur-tout la première & la
fécondé qui les différencient des autres.
La première à caufe de fon ufage qui eft de fou-
tenir le globe de la tête, a le nom d* atlas-, quelques
auteurs l’ont aufîi appeilée epiftrophic à caufe de fon
mouvement de rotation fur la vertebre fuivante.
L ’atlas, différente en cela des autres vertebres de
l’épine, n’a point de corps ; mais elle a en place une
arcade offeufe, laquelle dans fa partie antérieure
convexe a une petite élévation où les mufcles longs
du cou font inférés. L’atlas n’a point aufîi d’apophy-
fe épineufe ; mais il a en place une large arcade of-
. feufe afin que les mufcles qui paffent fur cette vertebre
en cet endroit, ne foieflt point bleffés lorfque la
tête fe porte en-arriere. Les proceti'us inférieurs font
larges & tant-foit-peu creufés, enforte que cette première
vertebre, différente en cela des fix autres , reçoit
en-deffus & en deffous les os avec lefquels'elle
eft articulée. Dans les enfans nouveaux-nés, l’atlas
n’a que les deux parties latérales d’ofîifiées, l’arcade
intérieure qui tient lieu du corps, n’étant encore que
cartilagineufe.
La féconde vertebre du cou s’ appelle dentée à caufe
de l’apophyfe odontoïde qu’elle a à la partie fupérieure
de fon corps. Quelques auteurs l’appellent
épiflrophée » mais mal-à-propos : cette dénomination
tentpUiS;l»oprei,44figner la premieçe qui te meut
fur celle-ci comme fur ion axe.
Le corps, de cette vertebre eft d’une figure à-peu-
près pyramidale, fa partie inférieure étant large &
evafée fur-tout en-devant, à l’endroit où il entre
dans le creux de la vertebre inférieure ; au lieu que fa
partie fupérieure a un proceffus de forme quarrée,
avec une petite pointe qui s’élève du milieu ; c’eft
cette pointe qu’on a imaginé reffembler à une dent,
& qui a fait donner à cette vertebre le nom de dentée.
Cette fécondé vertebre lors de la naiffance, conf
i e en quatre apophyfes offeufes ; car .outre les trois
eue j’ai dit être communes à toutes les vertebres,■ l’apophyfe
odontoïde de, cet os commence à s’otiifier
au milieu, & à. fe joindre comme un appendix au
corps de l’os. C’eft la raifon pour laquelle les fages-
femmes doivent mettre des tétieres aux enfans non-
veaux-nés, pour empêcher que leur tête ne fe porte
trop en arriéré, jufqu’.à ce que les mufcles aient atteint
une force fuffifante pour n’avoir plus rien à
craindrq de ce mouvement dangereux.
Une fois inftruits de l’articulation de la première
& de la fécondé vertèbre, 41- nous eft plus aile de concevoir
les mouyemens fur ou avec la première ver.■-
libre. La tête fe meut ên-devant & en arriéré fur la
première vertebre, au lieu que l’atlas fait la rotation
fur la fécondé vertebre.
Le mouvement rotatoire de la tête nous eft utile
pour bien des uîàges, en nous donnant la facilité
d’appliquer avec beaucoüp de promptitude les organes
de nos fens fur les objets ; d’ailleurs il étoit à -
propos que; l’axe de rotation fut en cet endroit, car
s’il eût été bien loin de la tête , lorfque la tête fe fe-
roir écartée à quelque diftance de la ligne perpendiculaire
à cette petite jointure mobile ; comme elle
auroit acquis par,cet écartement un long le v ie r , à
chaque tour qu’elle auroit fait inconfiaérément,
elle auroit rompu les ligamens qui l’attachent avec
les vertebres; ou-bien il auroit fallu que ces ligamens
fuffent beaucoup plus forts qu’ils ne doivent être ,
pour pouvoir être attachés à d’autii petits os. Ce
mouvement circulaire ne pourroit pas non plus fans
danger fe faire fur la première vertebre, parce que
la partie immobile de la moelle allongée en eft fi
proche, qii’à chaque tour le commencement de la
moelle allongée, auroit été en danger d’être offenfé
par la comprelîion qui fe feroit faite fur fes tendres
fibriles. En un mot, il eft aifé de fe convaincre par
.toutes cespbfervatxons, que la promptitude du mouvement
circulaire de la tête nous eft d’un grand ufage
, & que cette fécondé vertebre du cou eft tout-à-
fait propre par fa ftruûure & fa fituation, à être l’axe
de ce mouvement. Les autres vertebres du cou ne demandent
aucun détail. Paflons aux douze vertèbres
dorfales.
«.eux aes verieores au cou, bc ceux de$ lombaires. R
font plus convexes pardevant, que ceux des' autre
claffes , & applatis fur les côtés par la preflion de
côtes qui y font inférées dans des petites cavités.
Cet applatiffement des côtes qui 4onrçe à' ce
vertebres la figure d’un demi-ovale-, eft avantageux ei
ce qu’il procure une plus ferme articulation,aux co
te s, facilite la divifion de la trachée-artere à un peti
angle, & garantit les autres gros vaiffeaux dans leur
-cours de Paftion des organes vitaux. La partie pofté
rieure de ces corps eft plus concave que dans deui
autres claffes. Leurs furfaces fupérieures font toute
honfomales , de ont leurs bords garnis,d’épiphyfes
q u i, félon Fallope, ne font autre chofe que quelque
parties dçs ligamens oui s’y.rendent, iefqu elles fon
devenues offeufes. ' " ’
Les cartilages placés entre les corps de ces verte-
res9 lont plus minces qùe dans les autres vertebre,
Tome X V I I . n
vra ie s, contribuent à la concavité de cette por*
tion de l’épine vers fa partie antérieure.
D e p h js , les corps dés quatre vertebres dorfales
fupérieures s’écartent delà réglé des autres vertebres
qui deviennent plus gros àmelure qu’ils vont en def*
cendant;car la première de ces quatre eft la plus grof-
f e , & les trois autres inférieures vont en appétiffant
par degrés, poitr donner à la trachée artere & aux
gros vaiffeaux la facilité de fe partager à petits angles.,:
La derniere claffe des vertebres vraies eft celle des
cinq lombaires, qu’on peut diftinguer des autres vertebres
par les marques fuivantes.
i ° . Leurs corps, quoique d’une forme circulaire à
leur partie antérieure, font un peu oblongs d’un côté
à l’autre ; ce qui peut être occafionné par la preflion
des gros vaiffeaux & des vifeeres.
2 ° . Les cartilages d’entre ces vertebres font les plus
épais de tous, & rendent l’épine convexe en-dedans
de l’abdomen, leur plus grande épaiffeur étant de ce
côté-là.
3°. Les proceffus obliques font forts ôi profonds ;
les proceffus tranfverfés font petits, longs, & tournés
çn en-haut, pour donner un mouvement aifé à chaque
os; les proceffus épineux font forts, étroits & ho-
rifontaux.
40. Le canal qui contient la moelle fpinale eft plus
large en cet endroit qu’au dos.
De tout ce qui précédé, on peut déduire ies ufa*
ges des vertebres vraies., & les réduire à ce petit nombre
de chefs ; nous faire tenir une pofture droite,
donner un mouvement fuffifant & fur à la tête au
cou , & au tronc du corps dans to(utes les occafions
néceffaires ; enfin fupporter & défendre les vifeeres
& les autres parties molles.
Après avoir confidéré la ftruÔure des vertebres 8^-
leurs attaches , c ’eft ici le lieu de remarquer quelle
attention la nature a prife pour qu’on ne puiffe les fé-
parer que tr^s-diflicilement ; car leurs corps font tellement
engagés les uns dans les autres , qu’il n’eftpas
poflïble qu’ils fe déplacent d’aucune maniéré- combine
dans les vertebres du cou, ou-bien ces corps font
appuyés fur tous lès côtés, comme celles du dos le
font par les côtes, où les furfaces du conta&$ font fi
larges, & leurs ligamens fi forts, qu’ils en rendent
la léparation prefcjüe impraticable ; telles font celles
des lombes, tandis que la profondeur de l’articulation
des proceffus obliques font exa&ement proportionnés
à la quantité de mouvemens que les autres
parties de l’os lui permettent, ou que les mufcles lui
•font faire.
Cependant comme ces proceffus obliques fontpetits,'
& par conféquent incapables d’affurer Punion autant
que des corps plus larges, ils céderont les premiers
à une force disjonélive. Mais auflî leur diflocation
n’eft pas à beaucoup près d’une fi pernicieufe confé-
quence; quoique leur déplacement occafionné le tiraillement
des mufcles, des ligamens, & de la moelle
fpinale même. Maisft c’étoit le corps de la vertebre
qui fut dérangé de fa placé, la moelle fpinale feroit
totalement comprimée, & entièrement détruite.
, Les fauffes vertebres compofent la pyramide inférieure
de l’épine : elles font avec raifon diftinguées
des autres par l’épithète de fauffes, parce que , quoique
chacune d ’elles reffemble aux véritables vertebres
par la figure,cependant aucune n’eft d’un pareil ufage
pour le mouvement du tronc du corps , toutes font
intimément unies, excepté à un endroit., où eft une
jointure m obile, ce qui fait qu’on divife communément
les vertebres fauffes en deux os , l’os facrum &
le coccyx. V o y e z C o c c y x & S a c r u m o s .
Finiffons par obfërver que les vertebres font fujettçs
compie les. autres o s , à des jeux de la nature ; je
m’arrêterai pour exemple, aux feules vertebres du dos.
Y . f ' 3