r » confidérer dans l’ufage des médicamens âcres &
• » des médicamens chauds, fa voir , les parties ex-
„ temes qui doivent fupporter l’aûivité des epiipat-
„ tiques, & les internes qui ont bel'oin de ces ré-
■ » medes x fumma parus qucc tolerant, & profonda
' » qua eeent. Vide lib.3 S a.rt... m__e d« icI,n cvalnpi.l ’Iixl xox(rv .m LlueU mmen-
' ’» d’échauffer promptement, on ait recours aux re-
- » medes qui produifent la chaleur au moindre con-
i „ taû du corps, & la répandent avec la meme cele-
‘ » rité dans toutes les parties ; mais fi c’eft un menv-
» bre refroidi qu’il foit befoin de réchauffer , il y
I fàtitëmployer des ipifpajhques dont l’ effet foit plus
lent & plus long.» Voy .lii.
B B B I eft allez pour le » auquel
5 on ne fàutoit d’ailteUïs rien ajouter fans anticiper for
les détails particuliers où ces matières nous paroif-
-fent plus convenablement placées, & dont nous allons
nous occuper tout de luite dans l’ ordre déjà in-
^Des rubéfians. C’ eft un effet irtféparable de l’a&ion
"des véjîcatoires , 'que d’exciser des rougeurs fur la
"peau , ou d’être rubéfians ; ainfi d’après cette conformité
générale d’effet , il femble qu’ ils devroient tous
être réduits à une feule & même claffe qiû feroit
celle-ci : mais la plus grande ou la moindre energie
:des uns comparés aux autres, mettant, ainfi que nous
l’avons déjà remarqué , des diftinâions^ reelles dans
'leurs effets,• les auteurs ont cru devoir établir un ordre
de. progreffon dans l’énumeration de ces reme-
•des , d’après l’eftimation graduelle qu’on a faite de
leurs vertus. Les rublfiahs doivent donc etre dans
l’ordre pharmaceutique des individus de remedes
•fpécifiés ,• par cette qualité iènfible que nous avons
dit être commune à tous les véjîcatoires, de rougir
la pe au , & qui font capables d’ailleurs des autres
effets épifpaftiques dans un moindre degré ; enforte
'que c’eft la première nuance de la vertu véjîcatoirc
'prife en tota l, par laquelle les remedes font caraûe-
'rifés ; les anciens ont appellé ces remedes çav typas,
pheenignü, phoenigmes ; les fubftances ou les drogues
qu’on y emploie font les mêmes que celles de la plupart
des autres véjîcatoires, quoiqu’il y en ait parmi
elles qu’on' défigne pour être plus particulièrement
Rubéfiantes- telles que la fe'mence de creffon, la ’fien-
fe d:e pigeon ramier, le ftaphifaigre, Yiberis, &cc.
Dans la compofition des rubéfians, les anciens n’em-
ployoient pas ces fubftances pures., mais on obfer-
:voit d’ en émouffer la caufticité ou l’âcrete par des
ringrédiens, comme les huiles, & principalement les
'graiffes parmi lefquelleS on avoit grand foin de choisir
; d’après les préjugés dès tems, celles de lion , de
léopard, d’hienne, d’o ie , &c. ou par des préparations
qui tiennent à des vues chimiques & qu’on a
‘pratiquées très-anciennement, comme de faire ma-
•cerer dans du vinaigre la graine de moutarde, qui
eft une des principales matières de ces remedes ; ou
enfin par la médiocrité des dofes & quelques circon-
ftances dans les mélanges. Au moyen de cette cor-
reâion,Ta&ivité d’un véjîcatoirc proprement dit étoit
réduite à celle. de rubéfiant, qui néanmoins par un
long féjour fur une partie, pouvoit faire l’office du
premier, de même qu’un Jinapifme ou tel autre puif-
lanî véjicatoire pouvoit n’ être que rubéfiant, en abrégeant‘
la durée de fon application : dou il^eft clair
que l’état de rubéfiant dans ces remedes dépendant
quelquefois de cette mefure de tems , on pourroit
encore les définir, des vèficatoirts réduits à la feule
vertu de produire des rougeurs, foit par les correctifs
dans la compofition & dans les dofes , foit parle
tems qu’on laiffe à leur aôion. L ts rubéfians font des
compofitions pharmaceutiques particulières auxquelles
on a donné fpécialement le nom de rubéfians ; ils
peuvent être fous plufieurs formes ; les plus ordinairés
font l'emplâtre;‘le cataplafme / le linimenf, &c.
Tons les anciens depuis Hippocrate ont fait beau-,
coup dVaae de ces t emedes on trouve dans Myrep-
lus hui. mtdee. c. vij. la formule d’un emplâtre ru~
bifiant appelle anthemeron i e l’invention d’Afclepia-
: ils , donné pour un remede fpuvevain dans les hy.
dropilies ; les myrobolans, la litharge, le r i t ie , le
vinaigre, la réfine, Stii entrent dans la comjiofxtion
’de ce remede. Aetius doifoè encorêjl’iferû bu le car.
damutn mêle avec du finn-doux , comme un rubéfiant
très-utile recommandé par Archigene, Voyez Tetr.
rHà'm.n.-c. 'clxxxtv. les médicattiens appellés actfiïs
fourniffent encore des rubéfians dans plufieurs maladies
chroniques. Voyez Galien, fie camp, tache. l:b,
VII. lés eàtaplafmés' en donnent également de très-
bons ; vayt7 iur-;out dans'G. fin i. /’ ■ S 'c y . le cata-
plr.inie pour les pieurcticuès intitule Phàrmiamim ;
dans Atætee , lis. I I . c. v. Je curât, profiuv: fe ra . lia
cataplafme rubéfiant, iqûi- en rougiffant la peau , y
pfoduifoit encore des taches appelléés jonlhos ; ce
dernier remede eft une compofitidn dé’Jïois' de laite
H j Paul-d’Æ gine, de rerhed. I. V I I I . 1 xix. donne
d’après Alexandre, la formule d un Uniment ruée-
^ a n r ^ l f e r e l’ encfe à écrire , ex aitrumeheà firip .
Urii , &c qui eft très-vanté dans les migraines. Quel-
ques modem es ont èrr.plovc les cantiiarides, le fairi-
doiix . le favohi, l e f e l , &c. dans les rubéfions ; voyez
J . Ueurnius, methoi. adprax. Wepfer | î td p ô f^ i i -
trë là migraine , à titre de rubéfiant très - loger, un
morceau de veau rôti & trempé darSÏ’ e'prit-de-v.i;,
oii .l’âjidura fait macérer dé la graine de' moutarde.
I V obfè'v V- Mufgraxr. de arthntidt pour des
rubfians employés dans la goutte. On pourvoit compter
parmi ces remedes l’ emplatre de caranna que
Sydenham a fait appliquer avec foccès à là planté
des piés ; dans le choreafanctt Vin , voyez Sydenh.
op. p. :8~ô. quelques onguent, quelqties huiiês'oiio-
ràntes , & quelques poudres , le meme qvte le dta-
topregias de Coelius Aureliamis / qui n’eft que la poudre
de crotin de chevre, délayée dans du vinaigre
ou dupofca , peuvent paffer pour rubéfians. ‘
:ïiisruiéfians côriviennent, outre lès màlàdiesdont
nous avons?déia parlé dans les ophtalmies, le’s vertiges,
la léthargie /les angines’ Sç tiar.s quelques affections
dès’ reins, v.aj'tç dans Otibafé. Oureî*%bierve
héanniqïns qu’on ne doit faire ufàge des pheenigmts
dans la ïéthtrgié; 'qti’autant qiiê le maladéife trouvé
enfeVeli dans un fommeii profond'8é continu'^ |lt,
qu’il èft aflbupi au point; de ne pèïfvoir ê'trè autrement
excifé; Car., dit-il, ubi vigilümm yiiijfimdo efl
perle?,a/jAr/, id tfi micaûontm calons ftbnlit, tutus non
i,'i pkoehigmorum (rfinapifmorurr. ufus. Voyer dans Hoilie
r , ppmf. P»
petit-iiiféi-ër de ce paflaie'qu’en général dans hTcas
dé chaleur febnle, il n’ eft pas piudent de faire ufage
! de ces remedes.- i - :
r Les rubéfians font ordinairement avec les dropaces,
lés précurfeurs des finâpifmes, c’èft-à-dire qu’avant
d’en venir aux finâpifmes , on emploie d abord les
premiers pour préparer la partie. Par cette derniere
raifon, ces remedes entrent encore dans la méthode
ancienne de traiter certaines plaies.
Les rubéfians peuvent s’appliquer fur prefque toutes
les parties du corps, ce qui eft un privilège commun
à tous les topiques d’une vertu foible. Leur
effet confifte à mordre légèrement fur la peau, à y
exciter de l’irritation , de la chaleur, & à produire
quelques petites ré vulfions. Les anciens avoient coutume
après l’adminiftrâtion de ces remedes, de laver
le malade, ou de le mettre dans le bain, ou enfin de
frotter la partie avec des huiles chaudes.
Les fomentations,(yoye^V article FOMENTATIONS»
Médecine thérapeutique, &c. ) tant feches qu’hunw-
mides, font de bons épifpaftiques rubéfians, en re*
tS'W nt les pores, comme difoient les anciens," èn
redonnant du ton à la peau & au tiffu cellulaire par
léger fiimulus des nerfs; elles procurent des ré-
vulfions très-utiles dans les tranfpirations & fueiirs
arrêtées , dans le tétanos, les fievres exanthémateu-
}es comme la petite v é ro le , dans les angines, &c.
Les* anciens employaient ordinairement , dans les
vertiges les-fomentations fur toute la tête ; mais avec
la précaution de ne pas y employer des matières qui
euffent une mauvaife odeur. Mercatus, defebre pefiil.
& malig. l. y i î l - pag. 4.59. recommande, pour attirer
la matière des bubons peftilentiels, les fomentations
avec des éponges imbibées d’une décottion de
plantes aromatiques & un peu âcres. Les anciens fai-
foient encore des fomentations fur les plaies qu’ils
vouloient amener à fuppuration, avec des fâchets de
Kn remplis de fiente de pigeon ou d’excrément de
chien réduit en poudre. ( Foye{ dans Aroetée paffim.')
Les vapeurs de certaines plantés aromatiques, conduites
par un tuyau dans différentes cavités du corps,
font des fomentations très-ufitées par Hippocrate
dans quelques maladies des femmes. Les jeunes animaux
ouverts ou fendus par le milieu- du corps , &
appliqués encore tout chauds fur une partie, font des
efpeces de fomentations rubéfiantes qu’on a fouvent
employées avec fuccès; Arculanus Comment, in lib.
IX . Rhaf. c. 14 1. attribue éminemment cette vertu
épifpafiique rubéfiante aux lézards appliqués à demi-
morts fur les parties ; il-prétend même que ce remede
eft capable d’en extraire les corps étrangers qui peuvent
s’y être plantés ou introduits.
• Les fomentations s’appliquent comme rubéfians
fur tous les endroits du corps, excepté, fuivant Galien
, la région præcordiale, o iiil feroittà craindre
qu’elles n’attiraffent les fuperfluités du corps fur le
foie ou fur quelqu’autre viîcere voifin : mais on peut
fe mettre à l’abri de ce danger, en purgeant auparavant
le malade, fuivant la pratique d’Hippocrate,
qui avec cette précaution ne faifoit point difficulté,
dans le traitement des fievres, d’appliquer de pareils
remedes fur cette région. V. de rat. vicl. Il eft
prudent néanmoins de ne pas employer des fomentations
trop chaudes fur les hippochondres dans
quelques maladies de la tête, fur-tout dans la phré-
néfie. Voy. Alexandre de Tralles, lib. I . c. x iij. de
phrenit.
Les épithejnes, ( Voye^ E p it h eMES , Pharmac. )
& toutes les variations de ces remedes, comme les
écujfons, &c. font encoré de rubéfians c^u’on emploie
avec fuccès contre les douleurs de côte dans la pleu-
réfie, quelques palpitations du coeur, & un grand
nombre d’autre affections. On a quelquefois obtenu
avec ces remedes.des révuliions très-utiles dans des
fievres opiniâtres. Boyle raconte qu’il s’eft guéri
d’une fievre continue violente, qui avoit tenu contre
toutes fortes de remedes, en s’appliquant au poignet
un mélange de fe l, de. houblon & de raifins de Corinthe.
Les Egyptiens, au rapport de Profper Alpin,
fe guériffent des fievres in te rm itten te sen s’attachant
aux poignets , une heure avant l’accè s, ,un
épitheme d’ortie broyée de fel. ou de nitre. ^ï^. de
med. cegypt. pag. 3 ig . On lit dans les Commentaires
des Aphorifmes de.Boerhaawe, par M. Vanfwie-
ten, qu’un payfan guériffoit les fievres intermittentes
, en méttaniudans la main, & y fixant par un
bandage de la pmpe de ranuncule. F . tom. I I I . pag.
i/C) & JzOd
Les briques chaudes, les murailles des fours, &c.
font encore autant de rubéfions épifpaftiques ou d’é-
pithemes chauds. A l’égard de l’application des épi-
themes, ils ont cela de particulier, que d’ordinaire
on ne les applique que fur les parties du milieu du
corps, mediis pariibus, comme fur le foie, la rate ,& c .
Les cucuphes, ( Foye^ Ç u CUPHE , Pharmac. ) procurent
encore comme rubéfians de très-grands foula-
gemens dans les furdités, les foibleffes de nerfs, les
abolitions de mémoire, les douleurs de tête continuelles,
&c.
Les bains chauds, ( Voye{ Bains Med. ) foit naturels
, foit médicinaux , font parmi les epijpaftiques
rubéfians des remedes falutaires qu’on peut employer ■
dans l’état fain comme dans l’état malade. Ils con- •
viennent principalement dans quelques amaigriffe-
mens, dans quelques maladies aiguës, dans les ex-*
crétions de la peau arrêtées, & dans beaucoup d’autres
indifpofitions de cet organe. Dans ces derniers
cas même, ils font très-fouvent préférables aux
remedes internes, ainfi que l’ont éprouvé plufieurs-
praticiens, & que le dit Hippocrate à l’occafion d’un
nommé Simon, dans le cinquième livre des épidem. •
fecl. z. Voici ce paffage : latas pujîulas non admo--.
dum pruriginojas , q un les Simon- hyeme habebat, qui
cum ad ignem inungeretur aut calidâ Lavaretur. juvaba•.
tur ; vomitus non juvabant. Les bains de vapeurs peuvent
encore être regardés comme des bains chauds y
de l’utilité la plus reconnue dans bien des maladies ; •
ils font quelquefois d’autant plus efficaces, que ces
vapeurs font chargées de quelque principe fubtil qui
s’élève par l’uftion de certaines fubftances ar.omati-
ques. S ’il faut en croire Zacutus Lufitanus, il croît:
fur les montagnes du Pérou une plante graminée que
les naturels appellent iche , dont la vapeur a la vertu-
d’attirer le refte de mercure qui peut fe trouver dans
le corps de ceux qui viennent d’être traités de la vé role
, enforte que ces perfonnes fuent exactement le
mercure qui leur fort par toute la peau en forme d’ef-
florefcence ; quare cegri intra Conopceurn , hujus paleco
fumo, fenjîm ac fine fenfu fudoris in modum per totam
corporis fuverficiem mer curium exfudant. Fid. pran.-
mzdic. admirab. lib. I I . pag. j 5 . objet. 137 . Il ne
manque à ce fait qu’un peu plus de vraifemblan.ee
pour mettre les .vapeurs de cette plante au rang des-
épifpaftiques rubéfians les plus merveilleux. Les bains
de fourmis, les bains de fable, les afperfions aveç
du fe l, du nitre, les infolations, &c. font encore
commè autant de bains, chauds : qui doivent être
comptés parmi les puiffans rubéfians. Ici reviennent
également lès demi-bains femicupium , ]éinfeJJîon, in-
J'eJfus qui en eft une èfpece, le flillicidium, Virrigation,
& c . F . paffim dans Hippocrate, Celfe, Galien,
Coelius-AurelianuSj Profper Alpin, de med. mithod. ôc
autres. Foye%_ encore tous ces mots.
Le pediluvium ou bain des piés, c’eft encore un
rubéfiant de l’efpece des derniers, que nous venons
de nommer; il eft renommé par les révulfionsfalu-
1 taires qu’il opéré dans les maladies quelquefois les
plus défefpé.rées.Cette grande efficacité eft fondée fur
la correfpondance admirable des piés avec toutes les
cavités du corps. Les phénomènes de cette correfpondance,
nous ofons l’avancer, doivent être pour
le praticien une fource féconde d’indications relatives
à.la température des piés dans les maladies :
qu’onlife là-deffus Hippocrate de rat. v icl.in acue.
fecl. jv . pag. 3 c)#. & parmi les- modernes , Baglivi
! de fib. motr. Lib. 1 . c. x . Çombien de mélancholi-
ques, de vaporeux, de perfonnes tourmentées de
; vomiffemens habituels, qui eüflènt reçu d’un bain des
piés un foulagement qu’on n’a jamais penfé à leur
procurer, faute d’attention à ces principes !
Quant aux précautions à obferver dans l’admini-
ftration de toutes fortes de bains en général, la première
eft que nous avons dit une fois pour toutes ,
devoir toujours aller avec l’ufage des véjîcatoires,
c’eft de pourvoir à quelques évacuations préalables ;
enEecondlieu les corps impurs ne font pas faits pour,
les bains, corpora impur a non balneanda ; enfin il eft
des cas qu’il faut avoir bien foin de diftiriguer ; ou
fuivaut cet autre précepte du F * 6* F i l liv, épidem*